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dissidents de salon

Les cinéastes ne brûlent pas ce dont ils se servent. Quand leurs films font de la critique sociale, celle-ci est toujours déjà écrite, mais ailleurs, et avant eux. Les matériaux dont ils usent, ceux de l’univers concret qui nous entoure, ils les laissent intacts après en avoir fait usage. Il leur paraît suffisant de s’être montrés socialement incorrects, ou sexuelle non conformes, ainsi que la voix du temps les y encourageait. Ce sont de bons garçons obéissants. Des scouts dociles et bien élevés, soucieux avant tout de la défense et de l’illustration de la nouvelle hygiène sociale qui préconise et même ordonne (mais ils ne le savent pas ou ne veulent pas le savoir) le dérèglement de tous les sens. De cette manière font-ils frétiller, par leurs audaces, les critiques de la bonne presse rebelle et à genoux, lesquels ont le plus haut intérêt, eux aussi, à ce qu’aucun rapport exact sur la situation de l’humanité actuelle ne soit plus jamais dressé.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 3", Les Belles Lettres, Paris, 2002, pages 321-322

[ politiquement incorrect ] [ approbation générale ] [ cinéma ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

historique

Vous l'aviez deviné, mademoiselle Esperluette, je la trouve assez fascinante la crise ! C'est pourquoi, quand on me dit le livre en crise, je me demande ce que serait le livre sans crise. De la nuit de son histoire jusqu'à nos jours, n'est-il pas toujours en crise ? Dans ses substances comme dans ses formes, dans les sujets et les styles, dans ses initiatives et ses audaces, dans ses déboires et ses bannissements. Le livre n'a-t-il pas connu de grandes renaissances où l'on avait cru le perdre ? N'est-il pas un phénix renaissant de ses cendres après les autodafés qui marquent son histoire, de la destruction de la bibliothèque de Thèbes par Akhenaton en 1358 av. J.-C. à celle de la Byzantine de Constantinople par les croisés en 1204, de la disparition des livres aztèques au Mexique en 1529 à l'incendie de la bibliothèque du Congrès de Washington par les Anglais en 1814, des autodafés nazis dans les années trente à la destruction des bibliothèques irakiennes en 2003 ?

Auteur: Nyssen Hubert

Info: Lira bien qui lira le dernier : Lettre libertine sur la lecture

[ littérature ]

 

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femmes-hommes

En un sens, maintenant, le cumul des deux situations, transfuge social et femme, me confère de la force, de l'intrépidité, dirais-je, face à une société, une critique littéraire qui "surveillent" toujours ce que font et ce qu'écrivent les femmes. Remarquez qu'on désigne encore et toujours les écrivaines par leur sexe et groupées : "les femmes, aujourd'hui, osent écrire le sexe", "sont plus nombreuses à écrire que les hommes" -ce qui est faux-, etc. On ne lit pas, on n'entend pas "les hommes, aujourd'hui, publient des livres comme ci ou comme ça" ou encore "les hommes ont obtenu tous les grands prix de l'automne" (ce qui arrive). Il y a, à l'intérieur du champ littéraire, comme ailleurs, une lutte des sexes et je vois la mise en avant d'une "écriture féminine" ou de l'audace de l'écriture des femmes comme une énième stratégie inconsciente des hommes devant l'accès de celles-ci en nombre plus grand à la littérature, pour les en écarter en restant les détenteurs de "la littérature", sans adjectif, elle.

Auteur: Ernaux Annie

Info: L'écriture comme un couteau, entretien avec Frédéric-Yves Jeannet, Stock, janvier 2003, pp. 104-105

[ écriture ]

 

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mégalomanie

Un mois auparavant, des voisins ayant porté plainte, il avait signé ses explications à la milice : "Serge Ivanovitch Kalmykov, génie nº1 de la Terre et de la Galaxie, décorateur des ballets Abaï." En ces temps où un seul être passait pour être le génie de l'humanité, pareille audace pouvait coûter cher, marquant soit une dérision, soit une intention de concurrence. Des hypothèses de cet ordre avaient, semble-t-il, été émises en haut lieu. Les choses en restèrent là. Un personnage important, ayant croisé Kalmykov dans la rue, s’était dit sans doute que cette tête-là ne lui rapporterait pas lourd. Il avait tort. Que le peintre fit son apparition dans la rue, et il se produisait aussitôt un brouhaha. La circulation ralentissait. Les gens s'arrêtaient. Un être insolite s'offrait à leurs regards : rouge, jaune, vert, bleu, couvert de passepoils, de franges, de rubans. "Imaginez, disait-il, qu'on nous regarde du fin fond de l'Univers. Que verrait-on ? Une masse rampante, morne et grise. Mais, soudain, comme un coup de feu, éclaterait une tache de lumière. Et ce serait moi !"

Auteur: Dombrovskij Ûrij Osipovic

Info: La faculté de l'inutile

[ égoïsme ] [ humour ] [ exagération ]

 

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sociologie

L'épidémie de peste déclencha également dans la ville d'autres désordres plus graves. Chacun se livra à la poursuite du plaisir avec une audace qu'il cachait auparavant. Impressionné par le spectacle de ces brusques changements de fortune qui faisaient soudain périr les riches et livraient leurs biens aux pauvres qui n'avaient jamais rien possédé, on chercha les profits et les jouissances rapides puisque la vie et les richesses étaient également éphémères. Nul ne montrait d'empressement à atteindre avec quelque peine un but honnête car on ne savait pas si on vivrait assez pour y parvenir. Les jouissances et tous les moyens pour se les procurer, voilà ce qu'on jugeait estimable et utile. Nul n'était plus retenu ni par la crainte des dieux, ni par les lois humaines. Voyant tout le monde périr indistinctement, on ne faisait plus de différence entre la piété et l'impiété, on ne pensait pas vivre assez longtemps pour avoir à rendre compte de ses fautes. Chacun redoutait bien davantage l'arrêt déjà prononcé et suspendu sur sa tête. Avant de le subir mieux valait tirer de la vie quelque plaisir.

Auteur: Thucydide

Info: Histoire de la guerre du Péloponnèse

[ historique ] [ contagion ] [ débandade ] [ maladie ]

 

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oser

Change radicalement ton mode de vie et commence à faire avec audace des choses auxquelles tu n'aurais jamais pensé auparavant, ou que tu aurais trop hésité à tenter. Tant de gens vivent dans des circonstances malheureuses et ne prennent pas l'initiative de changer leur situation parce qu'ils sont conditionnés à une vie de sécurité, de conformité et de conservation, qui peut sembler leur apporter la tranquillité d'esprit, mais en réalité rien n'est plus préjudiciable à l'esprit d'aventure qui habite un homme qu'un avenir sûr. La passion de l'aventure est au cœur même de l'esprit vivant d'un homme. La joie de la vie vient de nos rencontres avec de nouvelles expériences, et il n'y a donc pas de plus grande joie que d'avoir un horizon qui change sans cesse, que d'avoir chaque jour un soleil nouveau et différent. Si vous voulez profiter davantage de la vie, vous devez perdre votre penchant pour la sécurité monotone et adopter un style de vie qui vous paraîtra d'abord insensé. Mais une fois que vous vous serez habitué à une telle vie, vous en verrez tout le sens et l'incroyable beauté.

Auteur: Krakauer Jon

Info: Into the Wild

[ vivre ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

art pictural

Mais le meilleur maître du temps est un homme tout différent de l'Albane, un peu plus jeune que lui, pauvre, inégal, de son vivant fort contesté, en demeurant la figure la plus sympathique de l'école. Ce nouveau venu s'appelait Dominico Zampieri. C'était le fils d'un cordonnier. Il naquit à Bologne en 1581. Il était court et gros. Ses camarades lui donnèrent le diminutif de Meniechino. Il paraissait peu doué; on le baptisa le Bœuf. Ce tâcheron muet, obstiné, gauche, ce candide qui avait l'audace de s'exprimer comme il sentait, qui se cherchait anxieusement et ne se trouvait pas toujours, modeste, replié, humble, en butte à la critique, disgracié en ménage, devait se voir fatalement sacrifié aux faiseurs, aux improvisateurs, à l'effronterie d'un Lanfrane. Même illustre, il resta toujours le "petit Dominique", Dominiquin.

C'était une âme charmante, un original, un rêveur, un homme qui s'est longuement assimilé les maîtres, mais qui sentait aussi vivement la beauté, là où elle se rencontre, à l'improviste, au coin d'une rue, et qui la recueillait toute fraîche, à la volée, dans une note furtive prise sur un calepin, sous son manteau.

Auteur: Gillet Louis

Info: La Peinture en Europe au XVIIe siècle - Manuels d'Histoire de l'Art. Le Dominiquin

[ portrait ] [ peintre baroque ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

prison

Pour Bayézid, "les vrais connaissants sont les ornements du Paradis, mais le Paradis est pour eux un lieu de supplice " ou encore : "Pour celui qui connaît et aime Dieu, le Paradis perd sa valeur et son éclat", ce qui métaphysiquement est d’une logique impeccable puisque, au point de vue du bonheur comme sous tout autre rapport, il n’y a pas de commune mesure entre le créé et l’Incréé. Les audaces verbales que nous rencontrons chez Bayézid et d’autres s’expliquent par un souci constant d’échapper à toute inconséquence et à toute "hypocrisie" (nifâq), et ils ne font en somme que suivre la ligne du grand Témoignage de l’Islam : "Il n’y a pas de Dieu si ce n’est le seul Dieu" ; le "Jardin", malgré son aspect positif de "proximité" (qurb), n’est pas Dieu, il y a donc au Paradis un élément négatif d’"éloignement" (bud). Bayézid fournit d’ailleurs la clef de son langage en précisant que "l’amour de Dieu est ce qui te fait oublier ce monde-ci et l’au-delà", et Ibrahim ibn Adham conseille dans le même sens de renoncer à l’un comme à l’autre ; dans le même esprit, Abû Bakr El-Wâsitî estime qu’"un dévot qui cherche le Paradis pense accomplir l’œuvre de Dieu, alors qu’il n’accomplit que la sienne propre", et de même encore, Abûl-Hasan El-Khirqânî nous enjoint de "rechercher la Grâce de Dieu, car elle dépasse les terreurs de l’enfer comme les délices du Ciel".

Auteur: Schuon Frithjof

Info: Dans "Logique et transcendance", éditions Sulliver, 2007, pages 213-214

[ soufisme ] [ réintégration suspendue ] [ vision négative ] [ monothéisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

dialogue

Si tu viens me voir, pourquoi ne me souhaites-tu pas le bonjour, ex-percepteur d'impôts ? dit Woland d'un ton sévère.

- Parce que je ne veux rien te souhaiter de bon ! répliqua l'autre avec audace.

- Mais il y a une chose dont il faut que tu prennes ton parti, répondit Woland dont la bouche dessina un sourire ironique. A peine est-tu apparu sur ce toit que tu as commis une bourde, et je vais te dire laquelle. Le ton sur lequel tu as parlé semblait signifier que tu refusais les ombres, ainsi que le mal. Aie donc la bonté de réfléchir à cette question : à quoi servirait ton bien, si le mal n'existait pas, et à quoi ressemblerait la terre, si on en effaçait les ombres ? Les ombres ne sont-elles pas produites par les objets, et par les hommes ? Voici l'ombre de mon épée. Mais il y a aussi les ombres des arbres et des êtres vivants. Veux-tu donc dépouiller tout le globe terrestre, balayer de sa surface tous les arbres et tout ce qui vit, à cause de cette lubie que tu as de vouloir te délecter de pure lumière ? T'es bête.

- Je ne discuterai pas avec toi, vieux sophiste, répondit Matthieu Lévi.

- Et tu ne peux pas discuter avec moi, pour la raison que je viens d'indiquer : tu es bête, répondit Woland, puis il reprit : Bon, sois bref, car tu m'ennuies. Pourquoi est-tu venu ?

Auteur: Boulgakov Mikhaïl

Info: Le Maître et Marguerite

[ confrontation ] [ affrontement ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

historique

La flotte de Zheng He (1405-1433) est impressionnante par son avancée technologique - elle s'appuie sur deux inventions chinoises essentielles à la navigation, la boussole et le gouvernail d'étambot, connues depuis les Song, mais surtout par la taille de ses navires. Déjà lorsque Marco Polo avait décrit ceux qu'il avait vus, un siècle avant Zheng He, personne ne l'avait cru, car ce qu'il rapportait était inimaginable à l'époque en occident. L'armada de Zheng He compte un millier de navires, dont le coeur est constitué par une soixantaine de jonques géantes, longues de cent vingt à cent quarante mètres et larges de cinquante, jaugeant chacune environ mille cinq cents tonneaux (on connaît ces dimensions grâce à la découverte en 1962, près de Nankin où se trouvaient les anciens chantiers navals, d'un gouvernail intact qui a permis de reconstituer les navires). Gréés chacun de neuf mâts portant des voiles à lattes (ce qui évite aux marins de risquer leur vie en grimpant dans les gréements pour carguer la voilure), ces colosses embarquent un bon millier de soldats et autant de passagers officiels, invités étrangers, savants, interprètes, médecins et même jardiniers (qui cultivent des légumes à bord pour éviter le scorbut).
Par comparaison, la flotte que le roi d'Angleterre Henri V rassemble en 1415, la plus impressionnante de l'époque, est composée de... cinquante navires, dont les plus gros embarquent deux cents chevaliers et leurs équipements. On mesure à cette aune à la fois la puissance technologique chinoise de l'époque et, par ricochet, l'audace d'un Christophe Colomb qui, soixante-quinze ans plus tard, partait affronter l'inconnu avec une quarantaine de marins, dans des caravelles d'à peine trente mètres de long.

Auteur: Javary Cyrille J.-D.

Info: La souplesse du dragon : Les fondamentaux de la culture chinoise, P 78

[ marine ]

 

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