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conférence

Cinq cents adultes, beaucoup de femmes, beaucoup qui écrivent pliées en deux sur leur pupitre, qui prennent des notes qu'elles ne reliront pas, et tellement de sérieux sur les visages, le sérieux de qui s'applique à bien entendre comme on s'efforce de bien manger, sans rien renverser à côté de l'assiette, le sérieux de l'enfance obéissante, préoccuppée de bien apprendre afin d'avoir une bonne note et de gagner l'amour du maître. Cinq cents enfants de trente à cinquante ans, dans l'infirmité de celui qui ne sait rien, à qui on va tout révéler.

Auteur: Bobin Christian

Info: In "L'inespérée", éd. Gallimard, p. 47

[ retour à l'école ] [ expectative ] [ écoute ] [ régression ] [ auditoire studieux ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

bipolarité

Si de nos jours quelqu'un s'avise de déduire la phénoménologie intellectuelle ou spirituelle de l'activité glandulaire, il peut être assuré à priori de l'estime et du recueillement de son auditoire; si, par contre, quelqu'un d'autre se plaisait à voir dans la décomposition atomique de la matière stellaire une émanation de l'esprit créateur du monde, ce même public ne saurait plus que déplorer l'anomalie mentale de l'auteur. Et pourtant, ce deux explications sont également logiques, également métaphysiques, également arbitraires, et également symboliques (...) L'hypothèse de l'Esprit n'est en rien plus fantastique que celle de la Matière.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info:

[ chair ] [ âme ]

 

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langage

Dans cette université nègre, un grand diable noir à lunettes parlait intarissablement, inlassablement; d'autres orateurs lui succédèrent, tout aussi prolixes, et l'auditoire, bouche ouverte, tenait sa partie avec bruit. C'était un tournoi d'éloquence. J'en ai vu un autre, international cette fois, à Washington, où des délégués de couleur firent merveille.

"Le peuple n'entend pas la pompeuse éloquence", écrit Paul-Louis Courrier; quelle erreur ! Il n'entend que celle-là.

L'Amérique a pourtant été construite par des hommes silencieux : Quakers, pionniers conquistadores, immigrants hollandais, allemands, lituaniens. Mais aujourd'hui, elle est la proie des plus grands bavards de l'univers : napolitains, talmudistes polonais, politiciens irlandais, noirs des états du sud.

Auteur: Morand Paul

Info: Chroniques 1931-1954 (2001, 651 p., Grasset, p.423)

[ invasion ] [ prise de contrôle ] [ école sous domination ] [ verve étrangère ] [ nouveau monde ] [ méfaits ]

 

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humour

Une grande partie de la routine de Bill Hicks impliquait des attaques directes contre la société, la religion, la politique et le consumérisme. Interrogé dans une interview de la BBC pourquoi il n'adoptait jamais une routine faisant appel à "tout le monde", il déclara qu'un tel acte est impossible. Répondant en citant ce commentaire qu'un membre du public lui avait fait une fois: "Nous ne sommes pas venus assister à de la comédie pour réfléchir!" Ce à quoi il avait répondu: "Gee, où allez-vous pour penser? Je vous y donne rdv ! "
Lorsqu'on lui demanda s'il était "à mi-chemin" entre les attentes de l'auditoire et le sien, il répondit: "mais ma voie est à mi-chemin, je veux dire, c'est un night-club et, vous savez, ce sont des adultes, alors quoi ?"

Auteur: Hicks Bill

Info: sur wikipedia

[ réflexion ] [ dépaysement ] [ subversion ]

 

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recherche de référent

Est-ce à dire que les Essais [de Montaigne] puissent fournir un modèle littéraire à une apologie de la religion telle que l’entend Pascal ? Imparfaitement, car ayant dans l’abstrait compris les dangers d’une dispositio méthodique, Montaigne reste désemparé au moment de traduire pratiquement son rejet de la méthode.

"Qu’il évitait en sautant de sujet en sujet, qu’il cherchait le bon air." [Pascal, fragment 644]

La "confusion" de Montaigne ne saurait tenir lieu d’idéal rhétorique : la désorganisation des Essais, le vagabondage fantaisiste, l’émiettement ne sont pas une alternative satisfaisante à la méthode. C’est qu’en réalité [...] Montaigne, soucieux de ne pas "attrister" ni "ennuyer" son auditoire, obéit à une préoccupation prioritairement esthétique et mondaine ; son refus de la méthode tient de l’indifférence à la vérité, et l’installe dans une superficialité de bon ton, qui s’accommode sans peine d’une insoluble confusion.

Auteur: Thirouin Laurent

Info: "Pascal ou le défaut de la méthode", Honoré Champion Editeur, Paris, 2023, page 104

[ discours ] [ logique légitime ] [ voie tierce ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

arbre

Mon nom est Akpodé
Ma mère Iya mi lojê
Mon père Agbo un do zun
Tous les voduns s'agenouillent devant mon père.
Lorsque l'assistance, après avoir repris plusieurs fois la chanson, retrouva son calme, le vieillard interrogea: Qui est-ce qui se prénomme Akpodé?
Aussitôt, tous les membres de l'assistance s'interrogèrent du regard. Ils s'épièrent même. Ils étaient surpris par la question. Ce chant, ils l'avaient toujours pris pour le panégyrique de Tata. C'est pourquoi ils l'avaient exécuté avec un enthousiasme du début de saison.

Auteur: Kakpo Mahougnon

Info: Les épouses de Fa

[ ombrage ] [ contes ] [ guide tribal ] [ auditoire ] [ éloges ] [ automatisme ]

 

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mégapole

(Dans le métro) Aucune expression sur les visages autour de lui. Ces gens-là se repliaient sur eux-mêmes plutôt que d'être confronté à ce qui n'était jamais qu'un supplice monotone, propre à vous rendre claustrophobe. Rébus se sentait déprimé. Et fatigué. Mais en tant que touriste il se devait d'en profiter.
(...)
Il eut même droit à la visite d'un clochard dans son wagon. A peine les portes refermées et la rame repartie, celui-ci se mit à délirer, mais son auditoire, sourd-muet en plus d'être aveugle, ignora splendidement son existence, jusqu'à l'arrêt suivant où, découragé, il descendit d'un pas trainant sur le quai. (...)
Une prestation stupéfiante, pas de la part du clochard, mais des voyageurs. Ils s'étaient tous renfermés, refusant de s'impliquer. Agiraient-ils de même au cours d'une bagarre ? En voyant un type baraqué voler le portefeuille d'un touriste ? Oui, sans doute oui. Ici le bien et le mal n'existaient pas : c'était le vide moral.

Auteur: Rankin Ian

Info: Rebus et le Loup-Garou de Londres

[ ville ] [ solitude ]

 

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source créatrice

Avais-je oublié Humboldt, ce personnage de Saul Bellow qui aimait à rappeler le jour où Artaud avait invité les intellectuels les plus brillants de Paris à une conférence ? Quand ils furent tous réunis, il ne lut rien, il monta sur scène et se contenta de crier comme un animal sauvage. Il semblerait qu’après avoir ouvert la bouche, Artaud n’ait pas arrêté de pousser des cris tonitruants tandis que les intellectuels parisiens effrayés ne bougeaient pas de leurs sièges. Pour eux, c’était un acte délicieux. Pourquoi ? Humboldt dit qu’Artaud avait d’une certaine façon compris que le seul art qui pouvait intéresser les intellectuels était celui qui célébrerait la primauté des idées. Les artistes devaient intéresser les intellectuels, la nouvelle classe. Aussi la situation de la culture et de l’histoire de la culture était-elle devenue le thème de l’art. C’est pourquoi un auditoire raffiné de Français écoutait respectueusement Artaud quand il criait. Pour eux, le but exclusif de l’art était de suggérer et d’inspirer des idées…

Auteur: Vila-Matas Enrique

Info: Impressions de Kassel

[ cri primal ] [ beaux-arts ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

introspection

Chaque personne doit, à un certain niveau, se prendre comme point de référence pour la normalité, et assumer que l'espace de son propre esprit n'est pas, ne peut pas, lui être entièrement opaque. C'est peut-être ce que nous entendons par santé mentale: que, quelles que soient nos excentricités auto-admises, nous ne sommes pas les méchants de nos propres histoires. En fait, c'est bien le contraire: nous jouons, et jouons seulement, le héros, et dans le tourbillon des histoires des autres, dans la mesure où ces histoires ne nous concernent pas du tout, nous ne sommes jamais moins qu'héroïques. Qui, à l'époque de la télévision, ne s'est pas tenu devant un miroir et a imaginé sa vie comme un spectacle peut-être déjà observé par les multitudes? Qui n'a pas, avec cette idée à l'esprit, apporté quelque chose de performant dans sa vie quotidienne? Nous avons la capacité de faire le bien et le mal, et le plus souvent nous choisissons le bien. Quand nous ne le faisons pas, ni nous ni notre auditoire imaginaire ne sont troublés, parce que nous sommes capables de nous articuler à nous-mêmes, et parce que nous avons par nos autres décisions, mérité leur sympathie. Ils sont prêts à croire le meilleur de nous, et pas sans raison.

Auteur: Teju Cole

Info: Open city

[ équilibre ] [ refuge ] [ moi ] [ ego ]

 

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gamins

- Un autre truc fascinant, reprit-il en s'inclinant vers Elizabeth, c'est que les enfants ont des aptitudes d'apprentissage qui dépassent largement celles des adultes. Vous savez d'où ça vient ? Se préparant à un laïus scientifique, la jeune femme fit signe que non. - parce qu'ils sont ouverts d'esprit. Parce qu'ils ont un appétit insatiable de savoir. Les grandes personnes, elles, se croient revenues de tout. Les gens prennent de l'âge, vident leur mémoire et, au lieu d'élargir leur champ de vision, choisissent ce qui vaut ou non la peine d'être cru, selon eux, alors que ces choses ne se choisissent pas: elles s'imposent à nous. Voilà pourquoi ils se retrouvent à la traîne par rapport aux enfants. Leur cynisme, leur scepticisme et leur esprit étriqué, tout cela les ralentit. Ils ne pensent qu'à s'en sortir au jour le jour, sans voir plus loin que le bout de leur nez. Les à-côtés, ils s'en fichent. Mais, Elizabeth, souffla Ivan, les yeux écarquillés, irradiant d'un enthousiasme qui fit frissonner son auditoire, ce sont justement les à-côtés qui font la vie. (...) Vous savez, seuls les enfants comprennent exactement la marche du monde. Ils voient au-delà de ce que voient les adultes, sont ouverts à l'inconnu, ne connaissent pas l'hypocrisie et, en toutes circonstances, vous remettent à votre place d'une phrase, d'un simple regard.

Auteur: Ahern Cecelia

Info: Si tu me voyais maintenant

[ enfance ] [ ouverture ]

 

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