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agréable décès

En accord avec ses dernières volontés, mon arrière grand-père était mort en se faisant curer les oreilles au mimikaki*. Âgé de 102 ans, il venait de connaître une fin admirable...

Auteur: Abe Yaro

Info: Mimikaki : L'étrange volupté auriculaire. *cure-oreille japonais se présentant sous la forme d'un bâtonnet en bois ou en métal à l'extrémité recourbée. Ce terme désigne également l'acte de se curer les oreilles

[ intraduisible ] [ japonais ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

personnage

Il avait des cils blonds et une peau de bébé, un profil qui s'était prudemment arrêté à mi-chemin entre celui de l'homme et celui de la théière, et un diamant de second choix ornait son auriculaire potelé.

Auteur: Nabokov Vladimir

Info: Roi, dame, valet, Gallimard, collection Folio, 1988, p.112

[ description ]

 
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sodomie

Je racontais à Georges Auric qu'une de nos amies, dame respectable qui tenait salon, patronnait, vers 1925, les jeunes auteurs, m'ayant, dans un bal masqué chez Drake (qui vendit sa maison rurale aux Windsor), entraîné dans les bosquets, tout à coup, se transforma en fauve ; elle se troussa, m'offrant son derrière et (elle qui n'avait jamais été que très correcte et vouvoyante) s'écria : "Encule-moi ! - Position très gênante, répond Auric ; on n'a même pas, dans un cas pareil, la ressource de fuir en criant : Impossible ! Je suis pédéraste !"

Auteur: Morand Paul

Info: Journal inutile 1968-1972, nrf Gallimard 2001 <3 juin 1969, p.212>

[ humour ] [ anecdote ]

 

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cinéma

Voici le jour de la Musique. J'ai refusé d'entendre ce que Georges Auric composait.
J'en veux recevoir le choc sans préparatifs. Une longue habitude de travailler ensemble m'oblige à lui faire une confiance absolue. Nous enregistrons de neuf heures du matin à cinq heures dans la Maison de la Chimie. Cette opération est la plus émouvante de toutes. Je le répète, ce n'est que sur l'élément musical que ce film peut prendre le large. Désormières est au pupitre. Jacques Lebreton dispose les instrumentistes et les choeurs. Le microphone est dressé sur une longue perche au centre de la salle. (...) Cette musique épouse le film, l'imprégne, l'exalte, l'achève. L'enchantement de la Bête nous endort et le spectacle de cette pénombre sonore est le rêve de notre sommeil. (...) Ce qui étonne (...), c'est le synchronisme accidentel dont une demi-seconde d'avance ou de retard du chef d'orchestre peur rompre le charme. Parfois, il empoigne l'image et la soulève, parfois, il l'étouffe.

Auteur: Cocteau Jean

Info:

[ image-son ]

 

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imposteur

Le faux parleur choisit, pour leur tenir ses discours, des gens qui ne savent pas de quoi il parle. Il connaît bien ce regard perplexe, ce clignement d’yeux désemparé, quand il s’adresse à quelqu’un, et il ne se lance dans son discours que lorsque le désarroi de l’autre est complet. Alors, des idées lui viennent à ne plus savoir qu’en faire, des arguments auxquels il n’aurait jamais songé se présentent à foison ; il se sent capable d’embrouiller n’importe quoi, il s’exalte jusqu’au plus sombre enthousiasme, autour de lui, il y a de la vaticination dans l’air.

Mais malheur si, sur le visage de l’interlocuteur, quelque chose tressaille, comme une lueur subite de compréhension – alors le faux parleur s’effondre, s’embrouille, bafouille, reste court, essaie de tout recommencer en se donnant un mal presque gênant, et quand il remarque que rien n’y fait, que l’autre comprend et qu’il est bien décidé à s’obstiner dans sa compréhension, il renonce, se tait et tourne les talons.

Mais de telles défaites ne sont pas fréquentes. La plupart du temps, le faux parleur réussit à rester incompris. Il a de l’expérience et il sait choisir les gens, il ne s’adresse pas à n’importe qui. Il connaît trop cette engeance qui souscrit à n’importe quoi. Comme si on pouvait deviner de quoi il veut parler ! Lui-même ne le sait pas à l’avance ; nulle part, et pas même dans les astres, n’est écrit ce qu’il va dire, comment un autre pourrait-il le savoir ? Le faux parleur pressent que l’inspiration est aveugle, et que seul le néant lui permet de s’enflammer. Il serait trop facile de partir des égarements où des natures plus faibles se complaisent. Il porte en lui le monde à l’état de chaos. En lui le chaos est inné, une seule fois par siècle, le chaos élit un porteur : et c’est lui.

On pourrait croire que pour lui l’idéal suprême serait de s’arranger tout seul avec son chaos. On s’imagine le faux parleur ne se parlant qu’à lui-même. Mais c’est une impardonnable erreur. Le faux parleur ne peut s’enflammer qu’au contact de l’incompréhension butée des autres. Dans cette ville à forte densité de peuplement, il va, il vient et tourne en rond, s’arrête devant un tel, ou tel autre, jette une amorce anodine, observe son effet, et c’est seulement lorsqu’il constate la perplexité désirée qu’il se lance et s’élève jusqu’à son chaos.

Auteur: Canetti Elias

Info: Le témoin auriculaire traduit de l’allemand par Jean-Claude Hémery

[ créateur ] [ vacillement de l'esprit ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson