Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 63
Temps de recherche: 0.0523s

autoportrait

Je percevais ma vie comme un tohu-bohu d'événements hasardeux. Rien n'avait la moindre signification, rien ne raccordait à rien. Il me parut important de faire une tentative pour mettre de l'ordre dans mes souvenirs. Il ne me vint jamais à l'idée de m'interroger sur les motifs d'une telle entreprise. Elle m'apparaissait seulement comme de la plus haute importance.

Un jour, m'arrêtant devant le miroir piqué de la cuisine, je vis le visage familier qui m'observait, mais je ne pus l'identifier avec rien de ce que je savais de moi. Tout ce que je savais, c'était que ce visage terreux, hirsute, aux yeux ternes, était à moi, produit de presque vingt-neuf ans de vie, et tout cela semblait n'avoir ni rime ni raison.

Auteur: Priest Christopher

Info: La Fontaine pétrifiante

[ perdu ] [ désemparé ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

curiosité

Depuis la toute petite enfance, j'ai une fringale de connaissances disparates et un peu tsiganes. Je chéris ce qu'on appelle la culture générale et je bricole de petits morceaux de savoir comme on ramasserait les morceaux épars d'une mosaïque détruite, partout où je peux, sans esprit de système. Et je vois ces choses se mettre en place, d'une façon mystérieuse, comme à l'intérieur d'une sphère où tout conspirerait à achever une sorte d'ensemble harmonique, polyphonique. Encore maintenant, à chaque fois que je peux glaner un petit truc, à gauche ou à droite, je suis content comme un gamin qui va marauder des œufs dans des nids de passereaux. La seule chose qui me fasse accepter l'idée de vieillir, c'est de compléter cette mosaïque encore lacunaire.

Auteur: Bouvier Nicolas

Info: Routes et déroutes, p. 55

[ écriture ] [ égoïsme ] [ citation s'appliquant au logiciel ] [ collectionner ] [ autoportrait ]

 

Commentaires: 0

écrire

Un écrivain ne doit pas et ne peut pas parler uniquement de lui. Cela n'a rien à voir avec l'idée romantique ou patriotique du "porte-parole du peuple". C'est l'essence même de l'écriture. Certains écrivains peuvent croire qu'ils sont leur unique sujet : s'ils ont un quelconque talent, c'est en fait l'histoire de leur temps et de leurs contemporains qu'ils racontent, sous forme d'autoportrait. Car tout autoportrait a un second plan, avec des petits personnages qui peinent ou qui gambadent, comme les représentaient les maîtres hollandais. Si un écrivain n'arrive à produire rien de plus qu'une image de lui-même sur fond noir, ce n'est qu'un misérable écrivaillon qui n'est jamais sorti de la puberté, quel que soit le nombre de scènes de baise qu'il met dans son roman.

Auteur: Skvorecký Josef

Info: Le camarade joueur de jazz

[ distanciation ] [ personnages périphériques ] [ analogie picturale ] [ recette ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

autoportrait

Je viens d’avoir trente-quatre ans, la moitié de la vie. Au physique, je suis de taille moyenne, plutôt petit. J’ai des cheveux châtains coupés court afin d’éviter qu’ils ondulent, par crainte aussi que ne se développe une calvitie menaçante. Autant que je puisse en juger, les traits caractéristiques de ma physionomie sont : une nuque très droite, tombant verticalement comme une muraille ou une falaise, marque classique (si l'on en croit les astrologues) des personnes nées sous le signe du Taureau ; un front développé, plutôt bossué, aux veines temporales exagérément noueuses et saillantes. (...) Mes yeux sont bruns, avec le bord des paupières habituellement enflammé ; mon teint est coloré ; j'ai honte d'une fâcheuse tendance aux rougeurs et à la peau luisante (...).

Auteur: Leiris Michel

Info: Je viens d'avoir trente-quatre ans, §1 in Michel Leiris, L'Âge d'homme, Gallimard, 1939

 
Mis dans la chaine

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

autoportrait

Moi un être mystérieux ? Chère maître, allons donc ! je me trouve au contraire d’une platitude écœurante, et je suis parfois ennuyé du bourgeois que j’ai sous la peau. Sainte-Beuve, entre nous, ne me connait nullement quoi qu’il dise.
Je vous jure même (par le sourire de votre petite-fille), que je sais peu d’hommes moins "vicieux" que moi. J’ai beaucoup rêvé et très peu exécuté. Ce qui trompe les observateurs superficiels c’est le désaccord qu’il y a entre mes sentiments et mes idées. Si vous voulez ma confession, je vous la ferai toute entière.
Le sens du grotesque m’a retenu sur la pente des désordres. Je maintiens que le cynisme confine à la chasteté. Nous en aurons à nous dire beaucoup (si le cœur vous en dit), la première fois que nous nous verrons.

Auteur: Flaubert Gustave

Info: Lettre à Georges Sand, le 22 septembre 1866

[ dénigrement ] [ jugement ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

autoportrait

Je suis pour elle l'exemple même de l'insuccès: désargentée, livresque, dépourvue de tout sens pratique, infichue de me dégoter un mari, nouant des liaisons peu durables, ayant des compagnons qui s'installent dans le provisoire, des amis insolvables, poursuivant des rêves irréalisables, ne possédant rien que je pourrais assigner à chacun de mes enfants (heureusement, j'ai quand même eu l'intelligence de ne pas en avoir), je suis une pauvrette aux prises avec les cruautés du sort, une perdante dans la course aux places, un bouche-trou voué à la figuration. (...)

Et comment aurais-je subvenu à leurs prodigalités, moi qui suis une cigale, gaspillant mon avoir dans les librairies, moi qui tombe toujours amoureuse d'irresponsables sans fortune, moi qui n'ai pas un métier solide, mais qui ne suis qu'un écrivain dont les romans ne font pas un tabac ?

Auteur: Lê Linda

Info: À l'enfant que je n'aurai pas

[ nullipare ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

art pictural

Joanna Ashbury, ça sonne comme John Ashbery, et son long poème "autoportrait dans un miroir convexe" que je m'étaits promis de lire, rappelle-toi. Ashbery parle d'un tableau du cinquecento, une oeuvre de Parmigianino, j'ai aimé ce poème et j'ai voulu connaitre l'histoire du tableau. 

Un jour, le peintre - il est tout jeune, il a 21 ans, se voit dans un de ces miroirs de coiffeur convexe, et il veut faire son autoportrait. Il fait fabriquer au tour une coupe de sphère de bois, de la taille du miroir, afin de le reproduire exactement dans sa forme. En bas, au premier plan, il peint sa main, très grande, si belle qu'elle parait vraie, et au centre, à peine déformé, sa figure d'ange, gracieux, c'est presque un enfant. Le monde tournoie autour de ce visage, tout s'y déforme, plafond, lumière, perspective : c'est un chaos de courbes.

Auteur: Le Tellier Hervé

Info: L'Anomalie, p 309

[ portrait ] [ référence littéraire ]

 
Mis dans la chaine
Commentaires: 1
Ajouté à la BD par miguel

autoportrait

Par la réflexion et par l’expérience intérieure, j’ai découvert que rien n’a de sens, que la vie n’a aucun sens. Il n’empêche que tant qu’on se démène on projette un sens. Moi-même, j’ai vécu dans des simulacres de sens. On ne peut pas vivre sans projeter un sens. Mais les gens qui agissent croient implicitement que ce qu’ils font a un sens. Autrement ils ne se démèneraient pas. Si on tire la conclusion pratique de ma vision des choses, on resterait ici jusqu’à notre mort, on ne bougerait pas, cela n’aurait aucun sens de quitter le fauteuil où on est. Mon existence en tant qu’être vivant est en contradiction avec mes idées. Puisque je suis vivant, je fais tout ce que les vivants font, mais je ne crois pas à ce que je fais. Les gens croient à ce qu’ils font, car ils ne pourraient pas le faire autrement. Je ne crois pas à ce que je fais, mais j’y crois un peu malgré tout : c’est à peu près ça ma position.

Auteur: Cioran Emil Michel

Info: Entretiens

[ profession de foi ] [ positionnement ]

 
Commentaires: 1
Ajouté à la BD par miguel

autoportrait

[…] Vermeer semble bien s’être peint une fois, par un jeu de double miroir : dans cette toile sans nom précis, aujourd’hui appelée l’Atelier. Mais de dos, comme un peintre quelconque, qui pourrait être n’importe quelle autre personne occupée à sa toile. Rien, dans le costume, la taille, l’attitude du peintre, qui puisse être regardé comme signe distinctif, rien donc qui fasse état d’une complaisance quelconque du peintre à l’égard de sa propre personne. Dans le même temps cet Atelier – comme toutes les toiles de Vermeer – semble riche d’un bonheur d’exister qui irradie de toutes parts et saisit d’emblée le spectateur, et qui témoigne d’une jubilation perpétuelle au spectacle des choses : à en juger par cet instant de bonheur, on se persuade aisément que celui qui a fait cela, s’il n’a fixé dans sa toile qu’un seul moment de sa joie, en eût fait volontiers autant de l’instant d’avant comme de l’instant d’après. Seul le temps lui a manqué pour célébrer tous les instants et toutes les choses.

Auteur: Rosset Clément

Info: "Le réel et son double" in L'école du réel, page 70

[ interprétation ] [ émotion ]

 
Mis dans la chaine

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

autoportrait

Mon enfance, qui s'est étalée sur environ vingt-cinq ans, fut principalement modelée par le canal de Suez, Abbotsholme et Balliol. Depuis cette époque, j'ai tenté plusieurs carrières, parvenant chaque fois à échapper à un désastre programmé inévitable. Tout d'abord, en tant qu'instituteur, je me suis penché sur les évangiles avant de donner des cours d'histoire biblique. Ensuite, dans un bureau d'expédition de Liverpool, j'ai bricolé des documents de transport puis, à Port Saïd, ai naïvement laissé des capitaines obtenir plus de charbon qu'ils n'en avaient besoin. 

Ayant ensuite décidé de céer une démocratie éduquée, je me suis retrouvé au milieu des mineurs de Workington, des ouvriers de Barrow et des cheminots de Crewe, qui tous  m'apportèrent une bien meilleure éducation que celle que je pouvais leur donner.

Depuis lors, deux sujets ont dominé ma vie : la philosophie et le tragique désordre de notre ruche terrestre. Après une timide mise en cause de la philosophie académique, j'ai écrit quelques livres sur des sujets philosophiques et plusieurs œuvres de fiction fantastique traitant de la carrière de l'humanité.   

Auteur: Stapledon William Olaf

Info: Philosophy and Living (1939)

[ résumé autobiographique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel