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dictature

Le despote n'est pas un homme. C'est le Plan. Un plan précis, réaliste, qui apportera la solution une fois le problème posé clairement, dans son ensemble et son indispensable harmonie. Ce plan s'élabore bien loin de la frénésie de la mairie ou de l'hôtel de ville, des cris de l'électorat ou des lamentations des victimes de la société. Il est élaboré par des esprits sereins et lucides. Il ne tient compte que de vérités humaines, ignorant toutes les réglementations en vigueur, tous les usages et les filières existantes. Il n'examine pas s'il peut être réalisé en accord avec la constitution déjà en vigueur. C'est une création biologique qui s'occupe des hommes et qui peut être réalisé via les techniques modernes.

Auteur: Scott James C.

Info: Seeing Like a State: How Certain Schemes to Improve the Human Condition Have Failed

[ organisation ] [ autoritarisme ] [ fascisme ] [ centralisation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

répartie

Louis XV sut que Landsmath avait perdu son confesseur, missionnaire de la paroisse, de Notre-Dame; l'usage des lazaristes était d'exposer leurs morts à visage découvert. Louis XV voulut éprouver la fermeté d'âme de son écuyer. " Vous avez perdu votre confesseur ? lui dit le roi. - Oui, sire. - On l'exposera sans doute à visage découvert? - C'est l'usage. - Je vous ordonne d'aller le voir. - Sire, mon confesseur était mon ami, cela me coûterait beaucoup. - N'importe, je vous l'ordonne. - Est-ce tout de bon, sire? - Tout de bon. - Ce serait la première, fois de ma vie que j'aurais manqué à un ordre de mon souverain ! J'obéirai. " Le lendemain, à son lever, le roi lui dit, aussitôt qu'il l'aperçut : " M'avez-vous obéi, Landsmath? - Sans aucun doute, sire. - Eh bien, qu'avez-vous vu ? - Ma foi, j'ai vu que Votre Majesté et moi ne sommes pas grand-chose.

Auteur: Campan Madame

Info: Mémoires

[ autoritarisme ] [ curiosité ]

 

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système politique

Si Daniel Guérin s'attache particulièrement à décrypter l'organisation économique de cette doctrine, cela tient à ce que les autres aspects (athéisme, antimilitarisme, liberté sexuelle) ne lui sont pas spécifiques.

Anarchisme signifie, pour l'esprit lambda : désordre, chaos, désorganisation. Alors que le mot anarchie, dérivé du grec, ne signifie rien de plus qu'une absence d'autorité ou de gouvernement.

Il s'agit d'une doctrine sociale dont les maîtres à penser furent Proudhon, Bakounine, Kropotkine, Stirner... Des hommes du XIX ème siècle qui, entre deux âges, furent anarchistes de diverses influences (fédéraliste, collectiviste, syndicaliste ou même individualiste) et tentèrent de stimuler la révolution sociale.

Quelques unes de ces idées force sont la liberté, l'opposition systématique à l'autoritarisme, au centralisme, au nationalisme, au colonialisme, le respect de l'être humain, la priorité donnée à l'éducation, l'importance de l'accès à la culture et aux soins...

Loin d'être un mouvement de désorganisation, c'est une organisation naturelle du bas vers le haut, de la circonférence vers le centre.

Auteur: Alexandre Muller

Info: critique sur Babelio de : L'anarchisme de Daniel Guerin

 

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culte démystifié

Flipper et juke-box sont des machines qui prolongent l’univers magique de l’enfance dans la société adulte. Ils représentent un seuil et un passage, la fin de l’enfance et le commencement de l’adolescence. Leur usage est aussi une décisive promotion sociale : il signifie l’accession au statut de consommateur. La fonction ludique investit la société Industrielle et la soumet à ses valeurs.

Cette magie n’est pas le génie de l’enfance. Bien au contraire. Elle est celle de l’idéologie néo-capitaliste qui s’incarne dans l’enfant et qui devient alors le génie de l’enfance capitaliste. Nous sommes là au cœur de la "société de consommation", du premier dressage du corps à la consommation.

On a voulu opposer la spontanéité et le naturel de l’enfant à "la société de consommation" de l’adulte. C’est le contraire qui est vrai : l’enfant s’abandonne sans aucune retenue à l’univers de la consommation, tandis que l’adulte – lorsqu’il est producteur – peut lui résister.

Quelle est la genèse de cette magie ? Comment l’enfant devient-il "innocent", "spontané" ? Comment l’idéologie de la consommation investit, dès le principe, l’enfance ?

L’explication sera proposée par une donnée anthropologique. Le corps du bébé est exclusivement fonction de consommation. Car c’est un immature. La cité reconnaît cette donnée ontologique ; le droit naturel. L’éducation consiste à redresser cette nature vouée au "principe de plaisir". Par l’apprentissage de la cité et du métier, le corps doit apprendre à se soumettre au procès de production. L’éducation politique du corps consiste à soumettre le "principe de plaisir" au principe de réalité.

Dans le système Capitaliste, ce travail ne doit pas être fait : le droit naturel doit se prolonger en irresponsabilité civique. C’est le dressage à la consommation, l’éducation de la "société de consommation" qui sera libérale, permissive, libertaire. C’est la toute-puissance du "principe de plaisir".

Les parents ne font alors que proposer l’éducation de la société industrielle sous tutelle capitaliste. Celle-ci impose l’usage coutumier de ses techniques. Un système fonctionnel qui prolonge et multiplie les pouvoirs du petit prince de la consommation. Celui-ci va jouer des objets manufacturés, utilitaires du milieu familial. Ce qui est usage fonctionnel pour les adultes devient usage ludique. Le droit naturel de l’enfant devient désinvolture d’usager. C’est l’accès au statut de consommateur.

Usage magique : il suffit d’appuyer sur un bouton. L’enfant investit ses privilèges dans l’espace familial, celui de l’équipement ménager. Et de tous les équipements (voiture, télévision, etc.) qui deviennent alors des objets de consommation. Au service du principe de plaisir, du ludique. L’enfant profite, – intégralement, lui – d’un procès de production qu’il peut – sans culpabilité encore – ignorer totalement.

C’est la magie moderne : un appareil utilisé sans connaître la nature de son fonctionnement, une fonction asservie sans soupçonner l’ordre du travail qui l’a produite. D’un rien, sans aucun effort, d’un seul souhait, d’un seul geste, surgit une consommation parfaite.

L’enfant est alors d’une totale disponibilité. A la consommation. Voyez sa manipulation de l’objet-marchandise. Il fait preuve d’une dextérité, d’une désinvolture qui stupéfient le cercle de famille. Il témoigne d’une agilité d’usage, d’une facilité insolentes.

Toute une culture – celle de la technologie de la société industrielle avancée – s’est consacrée, au prix d’un immense travail au développement du confort. Et sa caractéristique est d’avoir pu atteindre une extraordinaire facilité de son usage : il suffit d’appuyer sur un bouton. Le principe de la pédagogie d’intégration au système capitaliste est alors cet usage magique – par l’enfant – du fonctionnel.

Lénine disait que le communisme c’est l’électricité plus les Soviets. Le capitalisme, c’est l’électricité plus la magie fonctionnelle. Autrefois, l’usage d’un progrès était encore une technique d’usage. Pendant longtemps, l’instrument de libération a entraîné de dures contraintes. Un travail d’usage autre que le travail de production. Il y avait comme un échange symbolique, entre le travail qui permettait l’usage et la fonction libératrice de cet usage.

Avec l’électricité, il suffit d’une pichenette, geste magique, alors, de démiurge : l’enfant profite d’un progrès sans donner aucun travail – même symbolique – en échange. Il s’installe dans la totale ignorance du travail nécessaire à cette consommation. La pédagogie du système consiste à maintenir cette ignorance et à exalter cette gratuité. L’enfant doit se vautrer dans cet univers magique : la récupération totale du travail et du progrès. L’univers fonctionnel – résultat du fantastique travail de l’humanité – est alors réduit à la fonction ludique qui prolonge et accomplit l’univers ludique enfantin. Le capitalisme veut que nous restions jeunes et que nous soyons comme des enfants ! Le travail des uns sera l’éternelle adolescence des autres.

Le principe de l’éducation d’avant le capitalisme monopoliste d’Etat : la ludicité de l’enfant devait très vite affronter le sérieux de la praxis. Il fallait apprendre à vivre. Toute pédagogie était aussi un apprentissage. Pour le moins celui des techniques d’usage de la vie quotidienne. Car celle-ci exigeait une multitude de travaux domestiques. Et chacun devait en prendre sa part. Un dressage élémentaire du corps était le sevrage civique (celui de la passivité du corps). Du corps organe de réception et d’usage, corps de la digestion, corps originel (corps de la "société de consommation").

Cette structure éducative ne doit surtout pas être taxée de bourgeoise. Ce n’est pas l’idéologie qui l’imposait, mais le mode de production. Et elle se vérifiait, par la force des choses, davantage en milieu populaire qu’en milieu bourgeois.

Mais la bourgeoisie s’efforçait aussi de garantir cette structure, à tous les niveaux de la hiérarchie sociale. Il fallait un dressage minimum du corps (ne serait-ce que faire son lit) pour participer au vécu quotidien d’un mode de production aux technologies peu développées et très contraignantes. De là, par exemple, des traditions comme l’apprentissage sur le tas (du fils de famille) ou l’éducation civique dérivée de la préparation militaire : les boy-scouts (la culture bourgeoise avait su proposer un militantisme écologique auprès duquel les prétentions écologisantes de notre époque semblent bien molles et paresseuses).

Maintenant, l’enfant ne trouve plus ces résistances civiques à son investissement ludique. On le préserve même des exercices pédagogiques élémentaires, devenus autoritarisme et brimade. On lui livre toutes les technologies d’usage. Son activisme magique originel ne rencontre plus de barrière.

Auteur: Clouscard Michel

Info: Le capitalisme de la séduction

[ naturalisation ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson