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fascination

Au bout d'un moment, comme la douleur s'apaisait, il rouvrit les yeux. Le fleuve mesurait quatre cents mètres de large ici, grande balafre lumineuse entre les levées. Il semblait presque lisse, scintillant au soleil tel une nappe de crème ou de soie délavée, mais Kit, une fois accoutumé à la luminosité, vit que la surface était semée de creux et de bosses plutôt que lisse et qu'elle bougeait lentement, imperceptiblement, devant lui.
Rasali avança d'un pas et il sursauta. "Je suis désolé, dit-il en riant. J'ai passé combien de temps à la contempler ? En fait... je ne me rendais pas compte.
- Personne ne se rend compte." Le regard de la femme trahissait un certain amusement.

Auteur: Kij Johnson

Info: Un pont sur la brume

[ absorbé ] [ contemplation ] [ science-fiction ]

 

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déluge

Ils observèrent les nuages qui s'amoncelaient dans le ciel, gonflés comme autant de poitrines dilatées. Des bourrasques de vent soufflaient, annonciatrices d'averses, de cataractes et de déluges. Quand la pluie arriva enfin ce fut la pluie la plus forte, la plus pure, la plus grise et la plus belle à laquelle aucun d'entre eux ait jamais assisté de sa vie. De violentes trombes d'eau cinglèrent la région tout entière qui s'avançait déjà vers l'automne; les incendies furent pour un temps en sommeil, des ruisseaux se formèrent et la pluie s'abattit sur les fruits rouges, dégoulina des arbres, fit éclore les semences, fondre les blocs de sel, obscurcit le ciel et transforma en boue le sol aride.

Auteur: McCann Colum

Info: Le Chant du coyote

[ eau ] [ giboulées ]

 

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sagesse

Un homme un peu simple d'esprit cherchait à attraper son ombre. Mais, lorsqu'il avançait d'un pas, elle avançait aussi. S'il courait, elle courait. Et, lorsqu'il se retournait, il la voyait qui le poursuivait. Cette scène cocasse se déroulait sur la Grand-Place d'un village.
Et toutes les personnes assemblées riaient de le voir faire;
Mais un homme qui passait par là s'arrêta, fit un geste pour capter leur attention, et leur dit :
- Si vous riez de ce simple d'esprit, riez aussi de vous-mêmes, car vous êtes pareil à lui. Sans cesse vous poursuivez des ombres qui s'enfuient : honneurs, richesses, beauté, pouvoirs... Jamais vous n'avez le cœur en paix !
Les rires cessèrent et l'homme passa son chemin.

Auteur: Krylov Ivan Andreïevitch

Info: L'Ombre et l'Homme, fables (V, 12)

[ histoire courte ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

kairos

L'heure fixée par Capolino était peut-être une heure en fuite réfugiée sur la terrasse du magasin de Djinjé après avoir bondi hors du système des horloges pour échapper à la compromettante et mortelle fatalité d'être réellement vécue, et dans mon coeur je remerciais Capolino de laisser les traits de son visage accueillir le frémissement montrant qu'il ne pouvait pas davantage comprendre que moi pourquoi il avait choisi et pourquoi moi j'avais approuvé cette heure ressemblant à une heure faussement irréelle et honteuse de s'être échappée de la file des heures avançant inexorablement vers le couperet de leur ultime seconde, tellement cette heure paraissait intimidée de n'avoir aucune honte d'être choisie pour nous permettre d'effectuer le réglage d'harmonisation des lits à cordes.

Auteur: Lovay Jean-Marc

Info: In "Tout là-bas avec Capolino", éd. Zoé, p. 49

[ hors du temps ] [ fiction ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

littérature

Il s'avança un fauteuil, s'installa entre sa femme et sa mère et, tandis que Dawn parlait, il lui prit la main. Il y a cent façons de prendre la main de quelqu'un. Selon que c'est la main d'un enfant, la main d'un ami, la main d'un parent âgé, la main de celui qui part, la main du mourant, la main du mort. Il tenait la main de Dawn comme on tient la main d'une femme adorée, toute sa ferveur passant dans son étreinte, comme si, par cette pression de sa paume, il arrivait à échanger leurs âmes, comme si ces doigts enlacés symbolisaient toute leur intimité. Il tenait la main de Dawn comme s'il ne savait rien de leur situation présente.

Auteur: Roth Philip

Info: Pastorale américaine

[ toucher ]

 

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diplomatie

Octave et Antoine mirent fin à leurs différends sur un îlot plat du fleuve Lavinius, près de la ville de Modène. Chacun possédait cinq légions qu'ils placèrent de chaque côté du fleuve. Alors chacun d'eux traversa avec trois cents hommes les ponts au-dessus du fleuve. Lépide y était allé seul avant eux, avait fouillé l'île avec soin, et avait brandi son manteau militaire comme signal de leur arrivée. Chacun laissa ses trois cents amis sur les ponts et avança au milieu de l'île à la vue de tous, et là, les trois se mirent à délibérer. Octave se trouvait au milieu parce qu'il était consul. Ils restèrent en conférence du matin au soir pendant deux jours et se mirent d'accord (...)

Auteur: Appien Appianus

Info: après la mort de César

[ guerre ] [ historique ]

 

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misogyne

Puis, pour donner un exemple de ce qu'il avançait, il avait raconté l'histoire d'un homme respectable qui avait sept épouses. La septième tomba un jour sur les marches en pierre du seuil et s'ouvrit le crâne. De retour de l'hôpital où il l'avait fait transporter, son mari rendit visite à un de ses bons amis, un célibataire endurci, et lui rapporta ce qui était arrivé.
- En fait, commenta-t-il quand il eut fini, ce n'est pas un accident bien grave.
- Mais tu ne m'as pas dit qu'elle s'est ouvert le crâne ?
- Si, et alors ?
- Est-ce que le cerveau était à nu ?
- Quel cerveau ? avait répondu l'homme aux sept épouses. Même le crâne ouvert, il n'y a rien à voir. C'est une femme, non ?

Auteur: Vaikom Muhammad Basheer

Info: Les Murs et autres histoires, d'amour, Zulma p.92

[ . ]

 

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ferme

Durant ces jours d'été solitaires, alors que mes grands-parents travaillaient aux champs, j'avais l'impression de prendre part à un rêve.
J'entrais dans l'étable et refermais soigneusement la porte de bois brut. L'intérieur était plongé dans la pénombre. L'étable avait un toit de chaume et il y faisait frais même les jours de canicule. Des rais de lumière obliques passaient entre les planches du bâti. Une poussière dorée y virevoltait. En m'avançant dans l'espace obscur, je brisais l'une après l'autre les surfaces tremblantes de lumière qui se reformaient immédiatement après mon passage. Cela sentait le blé et le foin. Les poules grattaient le sol jonché de tiges à la recherche de graines. Un chat guettait une souris. Des moineaux s'étaient posés sur les poutres, sous le toit, et attendaient que le chat disparaisse pour se joindre aux poules.

Auteur: Stasiuk Andrzej

Info: Fado, p 167

[ campagne ] [ enfance ] [ saison ] [ basse-cour ]

 

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pouvoir

Pour la plupart des gens, la réussite n'est jamais mauvaise. Je me souviens, à l'époque où Hitler avançait triomphant et sans rencontrer de résistance, comment bien des hommes honorables recherchaient et trouvaient des vertus en lui. Mussolini faisait marcher les trains à l'heure et Vichy collaborait pour le bien de la France, et, malgré tout ce qu'était Staline, il était fort. La force et la réussite sont au-dessus de la moralité et au-dessus de la critique. Il semble dès lors que ce qui compte, ce n'est pas ce qu'on fait, mais comment on le fait et comment on l'appelle. Y a-t-il un contrôle chez les hommes, profondément enraciné en eux, qui arrête ou qui punit ? Il ne le semble pas. On ne punit que l'échec. En fait, aucun crime n'est commis à moins qu'un criminel ne soit pris.

Auteur: Steinbeck John

Info: L'hiver de notre déplaisir, Deuxième partie, Chapitre III

[ malédiction ]

 

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science-fiction

Tandis que le grand soleil se rapprochait, toujours battant, emplissant presque le ciel, l'épaisse végétation qui longeait les falaises de grès se vit brutalement repoussée pour révéler les têtes - noir et gris pierre - d'énormes lézards du Trias. Paradant jusqu'au bord des pentes abruptes, ils rugirent en chœur, tournés vers l'astre et le vacarme, peu à peu, enfla jusqu'à ne plus faire qu'un avec le martèlement volcanique des explosions solaires. Kerans, qui sentait battre en lui, tel son propre pouls, la puissante attraction hypnotique des reptiles hurlants, s'avança dans la lagune dont les eaux semblaient désormais former une extension de son système sanguin. Alors que s'accroissait encore la sourde pulsation, les barrières séparant ses cellules du milieu environnant lui parurent se dissoudre, et il se mit à nager, disséminant son être au sein des eaux noires vibrantes...

Auteur: Ballard James Graham

Info: Le monde englouti

[ réchauffement climatique ]

 

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