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pouvoir

La science est indiscrète, bruyante insolente ; elle n'est essentiellement supérieure qu'aux yeux de ceux qui ont opté pour une certaine idéologie, ou qui l'ont accepté sans avoir jamais étudié ses avantages et ses limites. Et comme c'est à chaque individu d'accepter ou de rejeter des idéologies, il s'ensuit que la séparation de l'Etat et de la l'Eglise doit être complétée par la séparation de l'Etat et de la Science : la plus récente, la plus agressive et la plus dogmatique des institutions religieuses. Une telle séparation est sans doute notre seule chance d'atteindre l'humanité dont nous sommes capables, mais sans l'avoir jamais pleinement réalisée.

Auteur: Feyerabend Paul

Info: Contre la méthode

[ religion ] [ universités ] [ triade ] [ fanatisme ] [ contre-pouvoir ]

 

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départ

À présent, me voilà en route. Il y a dix-huit ans, par une nuit de tempête, j'étais parti pour Séoul. Abritée sous un parapluie, Yunhi m'avait suivi jusqu'au pont. Sa jupe à fleurs de paysanne était trempée et elle avait perdu ses caoutchoucs à bout pointu. Les phares du dernier bus ont troué l'obscurité comme les yeux d'un fauve; à mesure qu'ils se rapprochaient, on voyait dans leurs faisceaux la pluie qui tombait. Avant de monter dans le bus, je m'étais retourné. Yunhi semblait vouloir dire quelque chose, mais elle s'est finalement contentée d'agiter timidement la main, sans même tendre le bras. J'étais monté, le bus allait redémarré et je m'étais précipité en vacillant vers la lunette arrière. Sa silhouette sous le parapluie un instant entrevu avait été happée par l'obscurité.

Auteur: Hwang Sok-Yong

Info: Le vieux jardin

[ séparation ] [ nocturne ] [ adieu ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

mémoire tribale

Avant l'écriture, la parole était apprise par coeur, mémorisée. La capacité des hommes à retenir des milliers de phrases définissait alors la poésie qui était d'abord sonore : dans la tribu, un homme racontait les généalogies pour faire remonter la famille du roi jusqu'aux ancêtres les plus lointains qui, bien sûr, étaient les dieux, il disait les mots du rituel au moment d'une initiation, il rapportait les récits légendaires qui expliquaient la création du monde, la séparation du ciel et de la terre, l'apparition des hommes, le destin de l'âme des défunts, la puissance du monde des esprits, la manière de s'adresser au dieu, les mots à dire lors du sacrifice d'un animal. L'homme qui enseigne est le poète. Il crée le monde avec des mots, il crée des mots avec le monde.

Auteur: Onfray Michel

Info: Cosmos, p 266

[ annales communautaires ] [ historique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

femmes-hommes

Le divorce est devenu un passe-temps lucratif, simple a exercer et facile a oublier. Les femelles, selon le degré de leur ambition peuvent le répéter aussi souvent qu'elles le désirent et entrer ainsi en possession de sommes astronomiques. Une autre bonne affaire, c'est la mort du mari. Certaines dames préfèrent cette méthode-là. Elles savent que la période d'attente ne se prolongera pas trop. Le surmenage et l'hypertension s'associent généralement pour retirer le pauvre diable de la circulation. Il expirera, a son bureau, un flacon de benzédrine dans une main, une boite de tranquillisant dans l'autre.
Ces terrifiantes perspectives sont loin de décourager les jeunes générations. Plus le taux de divorces augmente, plus les jeunes gens s'y exposent. Ils se marient comme des rats, avant même d'être pubères. Et pour la plupart, a trente-cinq ans, ils ont déjà deux ex-femmes à leur compte.

Auteur: Dahl Roald

Info: Kiss, kiss

[ argent ] [ séparation ]

 

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puberté

Quand elle était petite, elle ne pensait pas à son corps. Il n'existait tout simplement pas. Quand elle était petite, il était là, efficace et suffisant, huilé et confortable, et ça roulait, tout roulait, il n'y avait pas besoin d'y penser ou de réfléchir à ce que l'on portait, de se surveiller et de se regarder faire, de s'observer et de contrôler son image en permanence. Elle était un tout et non pas une dissociation, pas encore une séparation consommée de son esprit avec son corps, l'un passant son temps à scruter l'autre pour le juger. ..... Avant c'était avant. Tout à coup elle a un corps qui ne fait plus un avec ce qu'il y a dans sa tête, un corps dont elle a conscience et qui ne la représente plus, un corps encombré dont tout le monde se met à parler et que tout le monde se permet de jauger, d'évaluer, mesurer et elle ne peut rien y faire, il est là et elle doit se mouvoir avec ça, avec tout ce qu'on en dit et qui ne lui plaît pas.

Auteur: Emmanuelle Richard

Info: La légèreté

[ chair-esprit ] [ pensée-de-femme ]

 

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déprime

C'est drôle ce sentiment de vide en moi, comme si le monde qui m'entoure n'avait plus de couleurs, les fruits plus de saveurs. Quand je regarde autour de moi, rien à changer. Les fleurs fanent et les arbres jaunissent, mais je sais que tout renaîtra au printemps. Les gens courent toujours après leur routine, se disputent de temps à autre pour pimenter leurs soirées, font des projets qui n'aboutiront pas, croient en un monde meilleur alors qu'ils passent leur vie à le détruire. Et moi, je suis là perdue au milieu de toutes ces choses qui m'échappent, de toutes ces questions sans réponses, et de cette attente qui n'en finit pas. Parfois, je me demande ce que je fais sur cette planète, je n'arrive plus à distinguer le bon chez les gens, comme s'ils avaient oublié d'où ils venaient, quand je les vois asphyxier la Terre qui les as vus naître et qui leur permet d'exister. Je ne me posais pas tant de questions avant. Cette séparation m'a anéanti au point de remettre en cause toute mon existence. Toute l'existence. Je m'aperçois avec désespoir que je n'ai plus de rêves à réaliser. Morts comme notre amour.

Auteur: Cordier Maud

Info: Quand le ciel descend sur la Terre, tome 1

[ désenchantement ] [ rupture ]

 

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duper

Paul Masson, dit Lemice-Terrieux fut le plus grand mystificateur de son temps. Élève des jésuites, il fait son droit et débute dans la carrière d'avocat à Vesoul. Diverses plaidoiries retentissantes et autres tours pendables lui valent d'être muté successivement en Afrique du Nord, puis à Chandernagor, et enfin à Pondichéry où il occupe le poste de procureur de la République. C'est ici que prend place un de ses premiers grands exploits, typique de sa manière. Sous le nom de Joseph de Rozario il adresse au Figaro un émouvant récit de l'expulsion de Chandernagor des pères jésuites Vacquant et Bordereau, en application des décrets du 29 mars 1880 ordonnant la dissolution des congrégations religieuses. D'autres journaux conservateurs se font l'écho scandalisé de ce témoignage des aberrations commises au nom de la séparation de l'Église et de l'État. Bien qu'anticlérical, le gouvernement français, déjà ébranlé par l'exécution de ces décrets dans la métropole, se sent tenu d'ordonner une enquête. Elle est, naturellement, confiée sur place à Paul Masson lui-même. Ce dernier s'acquitte de sa tâche avec un zèle considérable. Il parcourt le pays en tous sens aux frais de l'État, avant d'envoyer à Paris un rapport d'où il ressort que Le Figaro a certainement été victime d'un farceur - puisqu'il appert qu'il n'y a jamais eu de jésuites dans les Indes françaises.

Auteur: Internet

Info:

[ mystification ] [ blagues ]

 

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évolution

Vous habitez donc là. Appartement ou maison, arrangé comme ceci ou comme cela, vraisemblablement antico-moderne, avec la lampe habituelle de confection japonaise, en tout cas il y a une salle de bains commune, la vue quotidienne d’ustensiles pour les oins différents de deux corps, un de femme, un d’homme. Il vous arrive d’y être pris de nostalgie. Aucun d’entre vous n’a personne de plus proche, non, pas même en souvenir ; pas même en espérance. Peut-on être plus unis que vous l’êtes ? On ne peut pas. Mais parfois, vous avez donc une nostalgie. De quoi ? Vous en avez le frisson. Quel frisson ? Vous voilà vivant, plein d’amour, les années infinies et éphémères, un vrai couple, tendre, sans le montrer aux invités, car vous l’êtes vraiment, un vrai couple aux corps morts d’amour qui ne se recherchent plus que rarement. Après un voyage peut-être, une séparation de la durée d’un congrès, il arrive qu’en plein jour, peu après l’arrivée, avant de défaire les valises et de raconter le minimum, vous avez une étreinte. Qu’ont à y voir les autres ? Cela rafraîchit, mais ne mérite pas un aveu. Vous avez de nouveau, comme autrefois, une journée où les heures ne comptent pas, en robe de chambre et avec les disques. Puis de nouveau la douce disparition de toute curiosité de part et d’autre, inexprimée, à peine indiquée, camouflée seulement derrière les exigences de la journée.

Auteur: Frisch Max

Info: Dans "Le désert des miroirs", page 147

[ quotidien ] [ vie à deux ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

question

Jeune adulte une interrogation revenait souvent : Nous vivons dans un monde dual, femmes-hommes, blanc-noir, haut-bas, etc. Existe-t'il dès lors un monde, une planète, un univers... où ça marche sur une base différente, genre : il faut être trois pour se reproduire ?
Truisme : "deux" représentant la manière la plus simple d'être plusieurs, moins mauvaise façon d'être seul sans l'être.
Séparation duale opérée bien avant que ne se pointe le singe dépoilé et ses petites papattes à cinq doigts qui nous ont amené jusqu'ici. (Grâce aussi aux champignons hallucinogènes selon certains comme Mckenna.)
Sans oublier que nous sommes tous interconnectés avec tout, si on pense évolution : chacun constitués des mêmes particules, frères des mammifères, cousins des insectes, petits cousins des végétaux, arrière arrières petits-fils du soleil, etc.
On croit donc savoir que le la reproduction sexuée fut l'astuce que la nature développa pour améliorer le mélange des gènes, permettant ainsi une meilleure souplesse adaptative aux espèces. Ensuite la vie exploratoire améliora son tâtonnement pour porter un peu plus loin sa quête du réel via nous les hommes. La preuve nous sommes en posture de nous s'installer sur mars. Mais c'est peut être aller trop loin déjà.

Donc, lors du développement et des innombrables émergences aléatoires de son incommensurable potentiel de complexité, la vie semble faire des pauses, retournant vers le simple. Ici "à plusieurs". DEUX.
Pourquoi pas TROIS ? Ou CINQ ? Il existe certainement des écrivains de science-fiction qui on théorisé de telles espèces.

Auteur: Mg

Info: sept 2018

[ évolution ]

 

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scène de séparation

Devant la paisible résistance d’Ulrich, son premier sentiment fut d’avoir vieilli. Elle eut honte de sa situation piteuse et obscène, à demi nue sur ce divan, en butte à tous les outrages. Sans plus hésiter, elle se redressa et saisit ses vêtements. Mais le bruissement froufroutant des calices dans lesquels elle se glissait n’induisit pas Ulrich au repentir. Bonadea sentit sur ses yeux le picotement douloureux de l’impuissance. "C’est un rustre, il m’a offensée exprès !" se redisait-elle. Puis, comme une constatation : "Il ne fait pas un pas !" Et à chaque cordon qu’elle nouait, à chaque crochet qu’elle fermait, elle s’enfonçait plus avant dans le profond puits noir d’une souffrance depuis longtemps oubliée, celle de l’enfant qui se sent abandonné. L’obscurité paraissait alentour. Le visage d’Ulrich s’offrait comme dans une lumière définitive, il se détachait avec rudesse et dureté sur l’ombre du chagrin. "Comment ai-je bien pu aimer ce visage ?" se demanda Bonadea ; mais au même instant, elle sentit toute sa poitrine se crisper sur ces mots : "Perdu pour toujours !" 

Ulrich, qui devinait confusément la résolution qu’elle avait prise de ne plus revenir, ne fit rien pour l’en empêcher. Alors Bonadea, plantée evant le miroir, lissa ses cheveux d’un geste violent, mit son chapeau et attacha sa voilette. Maintenant que la voilette lui cachait le visage, tout était consommé ; le moment était solennel comme une condamnation à mort, ou comme quand la serrure d’une malle se ferme bruyamment. Il ne l’embrasserait plus, il ne devinerait pas qu’il perdait ainsi la dernière occasion de le faire !

Aussi, prise de pitié, était-elle tout près de lui sauter au cou, et d’y pleurer toutes ses larmes.

Auteur: Musil Robert

Info: Dans "L'homme sans qualités", tome 1, trad. Philippe Jaccottet, éditions du Seuil, 1957, page 199

[ pensées contradictoires ] [ humiliation ] [ couple ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson