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traduction

Il y a cette anecdote d'un Anglo-Saxon, qui fit un préambule amusant, et un peu long, pour un discours à Tokyo, préambule que l'interprète traduisit en deux mots, sur quoi tout le monde se mit à rire. Plus tard l'Anglais demanda à un Japonais comment son badinage a été traduit. La réponse fut : non, pas traduit, le traducteur nous a simplement dit que nous devions tous rire, ce qui a été fait.

Auteur: Wassner Fernando

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[ transposer ] [ humour ] [ incompréhension ] [ Japon ]

 

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ambiguité

L'Anglais Jaucin, en badinant, mettait un prix aux femmes de la cour, et calculant à l'anglaise il estimait les unes mille louis, celle-ci cinq cents ; il ne donnait de celle-là que cent louis ; de cette autre que cinquante, etc. Sur quoi Mme de Bouffiers, aujourd'hui Mme de Luxembourg, lui dit : " Parlez franchement Jancin, et moi, là, combien m'estimez-vous ?"
- Ah ! Vous madame, répondit-il d'un air respectueux en apparence, je ne vous estime point.

Auteur: Collé Charles

Info: Mémoires

[ répartie ]

 

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perverbe

Quand j'étais gamin, c'est-à-dire en révolte contre tout, je m'amusais à triturer les proverbes. Je disais : "Qui paie ses dettes n'amasse pas mousse" ; "Tout péché n'est pas bon à dire" ; "Bien mal acquis n'est pas perdu pour tout le monde" ; etc. Je croyais, grâce à cet exercice badin, atteindre des sommets de pessimisme, ce qui me plaisait beaucoup, car la jeunesse aime le pessimisme ; elle s'imagine en le professant, qu'elle a plus de savoir que les vieux.

Auteur: Dutourd Jean

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incompréhension

Avant le début des hostilités, une salle d’audience paraît toujours baigner dans une drôle d’atmosphère. Les avocats se connaissent, ils blaguent entre eux comme s’ils avaient passé la soirée de la veille à descendre une bonne bouteille, ou qu’ils préparaient des vacances communes dans une grande maison corse. Je suppose qu’en tant que prévenu, on aimerait que son avocat se retienne, qu’il se contente de rester assis et de serrer le regard, voire qu’il manifeste un soupçon de haine pour camp d’en face. Là, ce serait une attitude encourageante. Pourquoi ce badinage, s’il faut ensuite se sauter à la gorge ?

Auteur: Palain Mathieu

Info: Ne t'arrête pas de courir, p 362

[ procès ] [ collègues défenseurs ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

muse

Maria Moltzer était l’héritière de la fortune des liqueurs Bols, mais elle n’en faisait pas étalage, menant une vie austère et frugale. Mince comme un fil, on l’avait surnommée "sœur Moltzer" pour ses allures de religieuse et sa vie ascétique, virginale et pure. C’était une intellectuelle ardente et passionnée, et Jung se sentait physiquement si attiré par elle qu’il la cita comme première source d’inspiration pour la formulation du concept d’anima qui, sommairement, désigne l’archétype de la femme dans l’inconscient de l’homme. On ignore si cet amour fut consommé ou non, mais l’attirance de Jung était bien réelle et dura toute sa vie, même si à l’époque il s’évertuait à donner à Freud l’image d’un homme trop occupé pour les badinages amoureux. 

Auteur: Bair Deirdre

Info: Dans "Jung", trad. de l’anglais par Martine Devillers-Argouarc’h, éd. Flammarion, Paris, 2007, page 295

[ origine ] [ flirt ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

femmes-hommes

Tous les sons que maîtrise la dame d’un certain âge, l’homme les connaît depuis longtemps. Il les lit en effet sur le visage rubicond, moite, enchanté et ravi qu’elle a quand elle le voit. Et elle sonne faux, la tonalité de cet air qu’elle entonne sous lui, il la croit même falsifiée à dessein. Ce sont d’étranges plaintes qui, dès qu’on la touche, se muent en gémissements pour le moins experts. Il n’y aurait pas cru s’il ne les avait entendus de ses propres oreilles. Cette maison est bien la seule à être attachée à cette femme. Une propriétaire sans propriété, voilà ce qu’elle est en fait, et elle croit demeurer dans un espace qui est, en dépit de sa beauté, celui du faux. C’est ça l’amour.

Auteur: Jelinek Elfriede

Info: Avidité

[ jeu ] [ bagatelle ] [ badinage ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

déclaration d'amour

Adieu Camille, retourne à ton couvent, et lorsqu'on te fera de ces récits hideux qui t'ont empoisonnée, réponds ce que je vais te dire : Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées; le monde n'est qu'un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange;
Mais il y a au monde une chose simple et sublime, c'est l'union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux. On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière, et on se dit : j'ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois; mais j'ai aimé. C'est moi qui est vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui.

Auteur: Musset Alfred de

Info: On ne badine pas avec l'amour, Perdican acte II, scèneV

[ théâtre ]

 

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écrivain-sur-écrivain

Sa personnalité physique même est un démenti donné à l’idée habituelle que l’esprit se fait d’un créole. Un front puissant, une tête ample et large, des yeux clairs et froids, fournissent tout d’abord l’image de la force. Au-dessous de ces traits dominants, les premiers qui se laissent apercevoir, badine une bouche souriante animée d’une incessante ironie. Enfin, pour compléter le démenti au spirituel comme au physique, sa conversation, solide et sérieuse, est toujours, à chaque instant, assaisonnée par cette raillerie qui confirme la force. Ainsi non seulement il est érudit, non seulement il a médité, non seulement il a cet œil poétique qui sait extraire le caractère poétique de toutes choses, mais encore il a de l’esprit, qualité rare chez les poètes ; de l’esprit dans le sens populaire et dans le sens le plus élevé du mot. Si cette faculté de raillerie et de bouffonnerie n’apparaît pas (distinctement, veux-je dire) dans ses ouvrages poétiques, c’est parce qu’elle veut se cacher, parce qu’elle a compris que c’était son devoir de se cacher. Leconte de Lisle étant un vrai poète, sérieux.

Auteur: Baudelaire Charles

Info: A propos de René Leconte de Lisle

[ portrait ] [ description ] [ style ] [ éloge ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

procréation médicalement assistée

Malgré les postures faussement subversives des activistes LGBT contre "le modèle familial traditionnel", leur exigence d’accès à la PMA, comme celle des couples hétéros stériles, n’aspire qu’à reproduire ledit modèle : des parents et des enfants comme tout le monde. Les fanatiques du "tout social", en guerre contre "la révérence totale à l’égard de la nature" (Elisabeth Badinter), veulent des contrefaçons de la nature (biotechnologiques). Un enfant fabriqué en laboratoire plutôt qu’une famille sans enfant. Soit dit en passant, si le désir d’enfant est "on ne peut plus naturel", comme le déclare Marta Spranzi, alors il y a une nature humaine. On n’avait pas coutume d’entendre les déconstructionnistes soutenir pareille hérésie essentialiste. C’est comme ça les arrange.

La stérilité, naturelle ou provoquée par le mode de vie industriel (pollution, sédentarité, obésité, etc.), n’altère pas la santé. Elle relève plutôt du handicap, ou de la carence. La conception artificielle d’un enfant ne soigne pas l’infertilité, mais la compense. Elle est remboursée par la Sécu, à la différence des chiens d’aveugles — mais Libération ne milite pas contre cette inégalité-là.

Handicapés, nombre de sourds refusent une greffe d’implants cochléaires. Ils ne veulent pas être des hommes-machines dotés d’ouïe artificielle, mais enrichir la culture humaine de leur particularité et transmettre le langage des signes. Une solution humaine et autonome plutôt que l’automachination et la soumission à des dispositifs hétéronomes, qu’il leur est de plus en plus difficile à défendre puisque la technologie existe.

Comme eux, les couples infertiles et les célibataires qui acceptent leurs limites suscitent incompréhension et défiance. Pourquoi refuser un enfant puisque la technologie le permet ? C’est ainsi que la reproduction artificielle, même minoritaire, s’impose comme la référence, ses possibilités influençant désirs et comportements de toussétoutes. Attendez qu’on puisse choisir les caractéristiques de ses héritiers. Chacun sait que, passé un certain seuil, l’exception devient la norme. Le phénomène se répète à chaque saut technologique. La diligence n’a pas cohabité longtemps avec l’automobile et le train. Engendrer soi-même, gratuitement et au hasard, semblera bientôt aussi incongru que faire de l’auto-stop sans plateforme web.

Auteur: PMO Pièces et main-d'oeuvre

Info: Dans "Alertez les bébés ! ", éditions Service compris, 2020, pages 99-100

[ contradictions ] [ désir-loi ] [ normalisation ]

 

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racisme

Comment ontologiser l’antisémitisme ?

Le 18 octobre 1916, Martin Heidegger écrivait à sa fiancée Elfride : "L’enjuivement de notre culture et nos universités est absolument épouvantable et je pense que la race allemande devrait rassembler assez de force intérieure pour parvenir au sommet." ["Die Verjudung unsrer Kultur u. Universitäten ist allerdings schreckerregend u. ich meine die deutsche Rasse sollte noch soviel innere Kraft aufbringen um in die Höhe zu kommen15."]

S’il ne s’agit pas seulement d’un badinage entre amoureux, que devient cette forte pensée dans Sein und Zeit ? Relisons le § 27, description décisive d’une vie inauthentique, caractérisée par la perte d’identité et l’oubli de l’Être. Il n’est plus ici question de collègues juifs, mais toutefois d’un Man intolérable. La promiscuité entre le Dasein et le Man y est décrite en des termes angoissants. En effet, ici, au lieu que le Dasein "jouissant d’une primauté sur les autres, s’attache à les tenir au-dessous de lui" ["das Dasein im Vorrang über die Anderen darauf aus ist, sie niederzuhalten" (p. 126)], au lieu de régner au sommet [cf. supra "in die Höhe"], "il se tient sous l’emprise d’autrui", et ainsi "le On déploie sa véritable dictature" ["entfaltet das Man seine eigentliche Diktatur" (p. 126)], dans un quotidien banal où il est question de journaux et de moyens de transport. Cette aliénation se confirme au § 38 : le On "tentateur" (donc diabolique) procure au Dasein un "rassurement" trompeur, engage à un affairement égarant, et se caractérise par "l’absence de sol" (cf. bodenlos, p. 177), bref, le déracinement (cf. Bewegtheit, ibidem ; en d’autres termes, le cosmopolitisme apatride). Il en résulte une déchéance (Verfallen), dans un monde de la "facticité" et du "commercium". Ce commercium évoque inévitablement l’argent, tout comme la publicité du § 27, dont Martineau prend la peine de préciser qu’elle n’a rien à voir avec la réclame (p. 127, note).

Ainsi, par une simple technique de diffusion sémantique, se trouvent disséminés les éléments d’un thème bien connu : la dictature d’une ploutocratie cosmopolite. La phrase de la lettre à Elfride contre l’enjuivement de l’université que nous citions plus haut était suivie de l’exclamation : "Allerdings das Kapital!" ["Voilà bien le Capital !"], qui renvoie tout à la fois au marxisme et à l’avidité des collègues juifs, ce Man menaçant.

Auteur: Rastier François

Info: Compilation de Stephane Montavon à partir de https://journals.openedition.org/labyrinthe/4031#ftn20 où on pourra retrouver les références du texte

[ philosophie ] [ anti-Heidegger ] [ nazis ]

 
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Ajouté à la BD par miguel