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hindouisme

Le matin je baigne mon intelligence dans la philosophie extraordinaire de la Bhagavad Gita - plusieurs années des dieux s'étant écoulées depuis sa composition, et comparés à elle, ce monde moderne et sa littérature paraissent bien dérisoires et triviaux -, je doute que ces choses-là ne se réfèrent pas à un autre état de l'existence que le nôtre, tant cette religion sublime est éloignée de nos conceptions. Je pose le livre pour aller chercher de l'eau à mon puits, et voilà que j'y croise le serviteur du prêtre brahmane de Brahma, Vishnou et Indra, toujours assis dans son temple au bord du Gange en train de lire les Védas - le descendant de l'adepte religieux qui vivait parmi les racines des arbres avec son quignon de pain et sa cruche d'eau.
J'y croise son serviteur venu puiser de l'eau pour son maître, et nos seaux s'entrechoquent dans le même puits.
L'eau pure de Walden se mêle à l'eau sacrée du Gange. Des vents propices la transportent jusqu'aux deux cent dix-sept îles fabuleuses de l'Atlantide et au îles des Hespérides. (...)

Auteur: Thoreau Henry David

Info: Walden ou la vie dans les bois

 
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Ajouté à la BD par miguel

relatif

La lecture est un processus créatif autour duquel le lecteur donne un sens au texte lu, complètent les lacunes qui existent même dans les romans les plus construits. Il n'y a pas deux lectures identiques de Guerre et Paix. Une bonne histoire est comme le fleuve d'Héraclite dans lequel on ne se baigne jamais deux fois. Un livre est différent à chaque lecture, qu'il s'agisse du même lecteur ou de deux lecteurs différents. On y met son caractère, son tempérament, son corps, sa vision, sa personnalité, la composition de son cerveau, sa sensibilité, sa culture, sa raison, son âge, son humeur. La qualité de l'éclairage compte aussi, tout comme le lieu de lecture : dans le balancement monotone d'un train, pendant des vacances de rêve aux Seychelles, dans un café bruyant, dans un hôpital en convalescence après une maladie grave, en prison pour purger une longue peine, au lit après avoir baisé, au lit avant de baiser. Le moindre changement de ces composantes induit une autre lecture, une nouvelle interprétation, une compréhension originale et singulière, particulière à un individu à un moment donné.

Auteur: Barbash Benni

Info: La vie en cinquante minutes

[ miroir ] [ lire ]

 

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événements urbains

Transformer les Parisiens en patinants hallucinés sur des plans de glace fabriqués à coups d’eau glycolée n’a rien de plus sorcier que d’en faire des baigneurs virtuels dans le béton des berges de la Seine ou des participants hébétés de Nuits Blanches. Dans tous les cas, il ne s’agit jamais que d’orchestrer du mieux possible un travail du deuil heureux, celui de la réalité citadine de naguère, avec ses aventures non programmées (et d’ailleurs plus ou moins agréables) et de fugitifs moments de socialité qui ne s’appelaient pas ainsi parce que personne ne savait encore qu’il s’agissait de cela. Plus la ville disparaît de manière irrémédiable, et plus elle se couvre de petits théâtres de consolation où l’on peut faire tout ce que l’on n’avait encore jamais fait : disposer son transat en bordure d’atoll, pique-niquer sur un trottoir comme si c’était de l’herbe, skier sur le parvis de la Défense, bronzer sur des rives inexistantes sous des soleils conceptuels, aller là-bas vivre ensemble au pays qui te ressemble, etc. ; sans quitter notre ordinateur, nos parts de marché, nos maladies de science-fiction et notre stock d’anxiolytiques.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 4", Les Belles Lettres, Paris, 2010, pages 1565-1566

[ déréalisation ] [ échappatoires imaginaires ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

océanique

Dans cette île, nous n'avons jamais beaucoup aimé la mer, persuadés qu'elle nous a amené tous nos malheurs. Je ne suis donc allée qu'une ou deux fois m'y baigner, cet été là, mais j'ai longtemps imaginé ses grondements durant le jour et les soirs sa plainte hagarde roulant dans l'épaisseur de la nuit. J'aimais marcher le long de la dentelle des algues sur le sable et sentir la mer me lécher les pieds. J'aimais la mer comme la danse, j'aimais le risque physique et le plaisir. J'aimais ses mystères d'écume, de sel et d'eau. Les yeux grands ouverts je rêvais de son désordre fantasque et violent tout au loin. De sa poésie si amère. De son ventre d'eau pleine de toutes sortes d'animaux vivants et morts, de vieilles carcasses à la dérive, de sables mouvants et fins, d'algues de toutes les couleurs, de coraux étranges. L'idée de la vie et de la mort dans ce ventre d'eau du monde devenait un songe bienfaisant qui m'enchantait. Et quand le songe ne trouvait plus où s'arrêter, je le laissais filer au-dessus de l'eau, m'enivrant d'air et de sel.

Auteur: Lahens Yanick

Info: Dans la maison du père

[ amniotique ]

 

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géographie

La langue courante confond souvent la province de Hollande avec l’État des Pays-Bas. Cette confusion tient à la puissance hollandaise, la plus riche et la plus influente des provinces (Amsterdam, Rotterdam, La Haye, Delft, Leyde et Haarlem sont hollandaises). Plus au sud, la "Plaine de Flandres" s'étale entre Calais à l'ouest, Douai au sud, et l'estuaire de l'Escaut à l'est, en Belgique. Le langage courant a pu aussi parler de la Flandre pour désigner l'ensemble des Pays-Bas. La chose n'est pas incongrue tant les dialectes flamands sont cousins du néerlandais. Pour ajouter à la confusion, les parties francophones de l'espace géographique flamand ont pu être nommées "Flandre gallicane", "Flandre d'Artois", voire "Flandre wallonne". Le mot Flandre, qui donne Vlaam ou Vlaanderen selon la région, vient du germano-frison flām, soit un lieu inondé, détrempé, embourbé. Quant à la Hol-land, c’est le pays creux et marécageux. Du sud au nord, la toponymie des Pays d'embas baigne dans l'eau. Hazebrouck est le marais du lièvre. Lille, comme sa prononciation l'indique (l’île), est entourée d'eau. Le dam d'Amsterdam renvoie aux digues, Alkmaar est une étendue d'eau et Heerenveen rappelle la tourbe (veen).

Auteur: PMO Pièces et main-d'oeuvre

Info: http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/pays-bas_1_2_3.pdf

[ étymologie ] [ géopolitique ] [ Europe ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

obèse

La masse de la patronne remplit un grand fauteuil d'osier auquel chacun de ses mouvements arrache des gémissements douloureux.
Elle est vêtue d'une simple combinaison beige qui déborde par tous les orifices de son tablier à fleurs. Par-devant, les boutons, acculés à l'extrémité de la bride, contiennent vaillamment les amas indistincts de son ventre et de ses mamelles.
La peau de ses jambes et de ses bras est si distendue qu'elle en est transparente. On voit, à travers, une chair rosâtre alvéolée de blancheurs, qui ressemble à du hachis à saucisse.
Elle n'a plus ni poignets ni chevilles.
Ses pantoufles tuméfiées, dont la languette de molleton inversée s'étale comme l'appendice d'un étranglé, contiennent à grand-peine la plante de ses pieds.
Depuis longtemps, la graisse est venue à bout de tous ses membres.
Il ne restait que le visage. Des détachements luisants de fraîcheur se sont lancés à l'assaut de la gorge, du menton, des joues déjà en pleine déconfiture. Seuls, le nez, le front et, retranchés au fond des orbites, les petits yeux pétillants lui échappent encore, et ils émergent de ce fatras adipeux comme les vestiges d'un empire éboulé.

Auteur: Job Armel

Info: Baigneuse nue sur un rocher

[ littérature ]

 

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agriculture

Le soleil et la sève végétale parlent continuellement, dans les champs, de ce qu’il y a de plus grand au monde. Nous ne vivons pas d’autre chose que d’énergie solaire ; nous la mangeons, et c’est elle qui nous maintient debout, qui fait mouvoir nos muscles, qui corporellement opère en nous tous nos actes. Elle est peut-être, sous des formes diverses, la seule chose dans l’univers qui constitue une force antagoniste à la pesanteur ; c’est elle qui monte dans les arbres, qui par nos bras soulève des fardeaux, qui meut nos moteurs. Elle procède d’une source inaccessible et dont nous ne pouvons pas nous rapprocher même d’un pas. Elle descend continuellement sur nous. Mais quoiqu’elle nous baigne perpétuellement nous ne pouvons pas la capter. Seul le principe végétal de la chlorophylle peut la capter pour nous et en faire notre nourriture. Il faut seulement que la terre soit convenablement aménagée par nos efforts ; alors, par la chlorophylle, l’énergie solaire devient chose solide et entre en nous comme pain, comme vin, comme huile, comme fruits. Tout le travail du paysan consiste à soigner et à servir cette vertu végétale qui est une parfaite image du Christ.

Auteur: Weil Simone

Info: "La condition ouvrière", Journal d'usine, éditions Gallimard, 2002, page 427

[ vision cosmique ] [ homme-végétal ]

 
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maman-enfant

On ne peut pas dire que, pour augmenter l’attachement du petit, il suffit de satisfaire ses besoins. Au contraire même, c’est l’apaisement d’une souffrance qui augmente l’attachement et non pas la satisfaction d’un plaisir. Ce qui revient à dire que, pour éprouver le bonheur d’aimer, il faut auparavant avoir souffert d’une perte affective. ...Un être vivant qui ne souffrirait ne de douleur physique ni du chagrin d’un manque n’aurait aucune raison de s’attacher ! ...Par bonheur, un bébé humain souffre dès sa naissance. Quand il quitte l’eau du milieu amniotique qui était chauffé à 37° C, il a froid, il sèche, il est brutalisé par la nouvelle sensorialité qui l’entoure. La lumière l’éblouit, les sons ne sont plus filtrés, on le cogne en le prenant puisqu’il ne baigne plus dans la suspension hydrostatique utérine, et il souffre dans sa poitrine lorsque ses poumons se déplissent pour respirer. C’est alors que surgit une énorme enveloppe sensorielle qu’on appelle ‘mère‘. Elle le réchauffe, l’entoure d’odeurs, de touchers et de sonorités qu’il reconnaît puisqu’il les avait déjà perçues avant sa naissance. Sauvé ! Désormais, chaque fois qu’il devra endurer un petit malheur, le bébé sait que le même objet sensoriel surviendra, lui permettant ainsi d’apprendre à espérer.

Auteur: Cyrulnik Boris

Info: De chair et d'âme

[ nouveau-né ]

 

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naitre

On ne peut pas dire que, pour augmenter l’attachement du petit, il suffit de satisfaire ses besoins. Au contraire même, c’est l’apaisement d’une souffrance qui augmente l’attachement et non pas la satisfaction d’un plaisir. Ce qui revient à dire que, pour éprouver le bonheur d’aimer, il faut auparavant avoir souffert d’une perte affective. ...Un être vivant qui ne souffrirait ne de douleur physique ni du chagrin d’un manque n’aurait aucune raison de s’attacher ! ...Par bonheur, un bébé humain souffre dès sa naissance. Quand il quitte l’eau du milieu amniotique qui était chauffé à 37° C, il a froid, il sèche, il est brutalisé par la nouvelle sensorialité qui l’entoure. La lumière l’éblouit, les sons ne sont plus filtrés, on le cogne en le prenant puisqu’il ne baigne plus dans la suspension hydrostatique utérine, et il souffre dans sa poitrine lorsque ses poumons se déplissent pour respirer. C’est alors que surgit une énorme enveloppe sensorielle qu’on appelle ‘mère ‘. Elle le réchauffe, l’entoure d’odeurs, de touchers et de sonorités qu’il reconnaît puisqu’il les avait déjà perçues avant sa naissance. Sauvé ! Désormais, chaque fois qu’il devra endurer un petit malheur, le bébé sait que le même objet sensoriel surviendra, lui permettant ainsi d’apprendre à espérer.

Auteur: Cyrulnik Boris

Info: De chair et d'âme

[ endurer ]

 
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histoire-mythes-et-légendes

Une histoire qui ressemble à celle d'Eden. .. Outa-Napishtim dit à Gilgamesh : il existe une plante comme l'épine, elle pousse au fond des eaux, son épine te piqueras les mains comme fait la rose. Si tes mains arrachent cette plante tu trouveras la vie éternelle.... ... Après avoir entendu ces paroles Gilgamesh ouvre le conduit qui rejoint les eaux profondes. Il attache de lourdes pierres à ses pieds et descend au fond des eaux où il voit la plante. Il prend la plante qui lui pique les mains, il délie les lourdes pierres de ses pieds. Il sort du fond de la mer. Sur le rivage Gilgamesh dit à Our-Shanabi le batelier: "Our-Shanabi, cette plante est une plante merveilleuse. L'homme avec elle peut retrouver la force et la vie, je vais l'emporter avec moi à Ourouk aux remparts. Je la partagerai avec les gens et leur en ferai manger. Son nom sera: le vieillard retrouvant sa jeunesse". Moi-même j'en mangerai à la fin de mes jours pour que ma jeunesse me revienne ... ... Gilgamesh voit un puits d'eau fraîche il descend pour se baigner. Un serpent sent l'odeur de la plante. Il se glisse, dérobe la plante et à l'instant perd sa vieille peau. Gilgamesh s'assoit et pleure...

Auteur: L'épopée de Gilgamesh

Info:

[ Genèse ]

 

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