paternité
Ce que n'a pas le gazouillement de l'oiseau,
Ni la fontaine de perle,
Je l'ai trouvé en toi, toi mon gazouillis, mon enfant,
Je l'ai trouvé en ton balbutiement.
Ce que j'ai cherché incessamment de coeur en coeur, endeuillé,
Mon enfance immortelle,
Je l'ai trouvée en toi, me moquant de ma peine,
Avec toi, je demeure un enfant.
Tous les astres que mes mains n'ont pas atteints,
Tous les miracles, crois-le,
Le bourgeonnement sacré de mes rêves,
Je les ai trouvés dans tes menottes.
En toi j'ai trouvé ma lyre délicate,
Tous mes jours perdus.
Toi tu es ma sainte langue maternelle en marche,
Mon petit, toi ma nation renaissante.
Tous les trônes que je n'ai pas gravis, tu les graviras,
Toi tu les graviras, mon enfant,
Mes Massis, tu les verras aussi de l'autre côté,
Mes siècles futurs t'appartiennent.
***
Dans les roses, mon enfant, toi, oublie-moi ;
Mais si l'épine te pique, appelle !
Moi, je viendrai. Sous le soleil, dans la lumière, toi, oublie-moi ;
Mais si ton chemin s'assombrit, appelle ! moi, je viendrai.
Où que je sois, dans la bataille ou sous la terre,
Quand tu tomberas dans la souffrance, appelle-moi, je viendrai...
Auteur:
Shiraz Hovhannès
Années: 1914 - 1984
Epoque – Courant religieux: Industriel
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain, poète
Continent – Pays: Europe - Arménie
Info:
A non Sipanig, Trad. Louise Kiffer-Sarian
[
poème
]
déclaration d'amour
J'ai tout appris de toi sur les choses humaines
Et j'ai vu désormais le monde à ta façon
J'ai tout appris de toi comme on boit aux fontaines
Comme on lit dans le ciel les étoiles lointaines
Comme au passant qui chante on reprend sa chanson
J'ai tout appris de toi jusqu'au sens du frisson
Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
Que serais-je sans toi qu'un coeur au bois dormant
Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
Que serais-je sans toi sans ce balbutiement
J'ai tout appris de toi pour ce qui me concerne
Qu'il fait jour à midi, qu'un ciel peut être bleu
Que le bonheur n'est pas un quinquet de taverne
Tu m'as pris par les mains dans cet enfer moderne
Où l'homme ne sait plus ce que c'est qu'être deux
Tu m'as pris par la main comme un amant heureux
Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
Que serais-je sans toi qu'un coeur au bois dormant
Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
Que serais-je sans toi que ce balbutiement
Qui parle de bonheur a souvent les yeux tristes
N'est-ce pas un sanglot de la déconvenue
Une corde brisée aux doigts du guitariste
Et pourtant je vous dis que le bonheur existe
Ailleurs que dans le rêve, ailleurs que dans les nues
Terre terre voici ses rades inconnues
Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
Que serais-je sans toi qu'un coeur au bois dormant
Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
Que serais-je sans toi que ce balbutiement.
Auteur:
Aragon Louis
Années: 1897 - 1982
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: poète
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Que serais-je sans toi ?
[
poème
]