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imprégnation cognitive

Il est préférable pour un enfant de s’attacher à son tortionnaire que de vivre l’abysse sans fond de l’indifférence. Les enfants élevés dans des orphelinats, sans contact physique, deviennent de petits singes que le manque d’attention recroqueville sur eux-mêmes. S’ils ne disposent même pas d’un visage qu’il leur est donné de voir, ils courent le risque de devenir aveugles.

Auteur: Denfeld Rene

Info: Trouver l'enfant

[ bambins ]

 

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mimétisme

On a montré un nouveau jeu à un groupe d'enfants de deux et trois ans. Une marionnette est alors apparue et a mal interprété le jeu. Presque tous les enfants ont protesté contre les actions de la marionnette et beaucoup se sont explicitement opposés, indiquant à la marionnette comment le jeu devait être joué. "Les normes sociales - même de ce type relativement trivial - ne peuvent être créées que par des créatures qui s'engagent dans une intention commune et des croyances collectives", écrit Tomasello, "et elles jouent un rôle extrêmement important dans le maintien des valeurs communes des groupes culturels humains.

Auteur: Wade Nicholas

Info: A Troublesome Inheritance: Genes, Race and Human History

[ bambins ]

 

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départ

Je crois que tout est prêt.

J’ai passé à la chaux

les murs de l’antichambre.

J’ai débranché le téléphone.

J’ai vidé la corbeille :

lettres d’amour, romans abandonnés,

factures…

J’ai appelé quelques voisins :

"Emportez, je vous prie,

le tourne-disque, les rasoirs,

les abat-jour."

J’ai jeté du balcon,

aux bambins qui passaient,

mes poèmes récents.

L’un d’eux m’a dit :

"Les mandarines, c’est meilleur."

Puis, j’ai fait mes adieux à la baignoire,

obèse, obscène.

La porte,

je ne l’ai pas fermée :

les chats aimeront la moquette.

Quant à la clef, je l’ai remise

au vieux clochard d’en face.

L’appartement est propre,

de même que mon âme.

Je vais mourir très loin de moi.

Auteur: Bosquet Anatole Bisk dit Alain

Info:

[ mise en ordre ] [ poème ] [ évacuation ]

 

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patriotisme

Depuis l'enfance ils s'étaient bercés des illusions d'une nouvelle civilisation barbare. Ils avaient brûlé des livres en chantant, dansé d'innocentes rondes enfantines autour de bambins sanglotants, coupables d'embrasser une religion différente de la leur, dénoncé le père, le frère, le camarade de classe, le voisin féru de politique ou le professeur idéaliste, à une police d'hommes en noir qui venaient chercher leurs proies au beau milieu de la nuit. Ils avaient crié leur haine dans de curieuses retraites aux flambeaux qui n'étaient pas sans nous rappeler les ridicules pantomimes de la "place du serpent". Comme les Mayas, ils avaient voué leurs âmes à des chamans grotesques et grimaçants qui annonçaient la fin de l'ancien monde, l'avènement d'un "ordre nouveau" et la disparition des prétendus responsables de tous les maux de la société dans de gigantesques holocaustes.
Nous ne sommes pas des êtres miséricordieux.
Quand nous avons vu ces deux-là s'aventurer dans nos souterrains, quand ils ont brisé les portes et profané notre sanctuaire, riant des sépultures de nos frères, nous avons compris qu'ils étaient venus ici pour effacer jusqu'au souvenir des civilisations des siècles passés.
Alors nous sommes devenus impitoyables.

Auteur: Przybylski Stéphane

Info: Origines, tome 1 : Le Château des Millions d'Années

[ défense ]

 

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dernières paroles

Dans quelques heures, moins de vingt-quatre sans doute, pour moi, tout sera fini. Je ne sais pas encore si ce sera la balle d'un sniper du Raid ou mes tripes qui voleront dans un grand boum... Toujours est-il que je bénis celui qui a placé cette dynamite... car il m'a permis de donner un cours à ma fantaisie.... Combien ont eu le temps suffisant pour coucher sur le papier... ceux qui se savaient une mort qu'ils assument, j'en fais partie... Prisonnier de mes rêves mes plus fous je suis mal assis sur une petite chaise de bambins. 4 heures maintenant... dans la pénombre de cette petite classe aux rideaux bouchant le jardin rempli d'hommes en noir et aux fenêtre scotchées des dessins de ces bambins... des taches pour masquer toute vue, les magnifiques gribouillages de ces petits hommes qui oublieront tout dans quelques heures, quelques jours... Alors revenons à cette mort dont je sens à peine mais sûrement la faux s'affuter sur ma nuque. Mort je le suis, il fallait l'être. Je m'y suis préparé. Cette farce ne suffira pas, au-delà de cette école où ils ont peut-être réalisé le danger d'une bombe humaine. HB, tel que moi... Je dois de toute façon y passer... Longtemps, très longtemps j'ai cherché un moyen de gagner beaucoup d'argent et vite. Au casino j'ai toujours flambé en quelques minutes la petite mise que je pouvais jouer. Pendant des nuits, des jours, des semaines et des mois, depuis longtemps, j'avais imaginé, non, plutôt rêvé, ma plus grosse mise : ma foutue vie sur le tapis. Alors, que m'importe... Pour une fois, j'aurai connu le bout du bout d'un projet grandiose...

Auteur: Schmitt Erick

Info:

[ suicide ] [ Human Bomb ]

 

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jeu

J’ai rencontré les âges clandestins il y a quelques années, de façon fortuite, à la plage, assis sur le sable.

Devant moi, un petit garçon de six ans environ construit avec application un château sous la surveillance flottante de son père (certains pères se reconnaîtront dans cette expérience).

Un second enfant s’approche timidement, ni trop près ni trop loin. Il aimerait manifestement participer, mais il n’ose pas. Un second papa s’approche et soumet au père du premier le projet que leurs deux enfants forment une équipe de constructeurs. Ce qui se met en place assez naturellement, avec un outillage conséquent et efficace : des pelles et des seaux.

Les deux pères regardent avec tendresse leurs deux bambins et, rapidement, comme un seul homme, ils se mettent à aider leurs enfants. Après quelques minutes d’un travail d’équipe assez coordonné, de façon progressive les deux enfants, dans une belle synchronicité, s’éloignent du chantier pour aller jouer au bord de l’eau.

Le plus remarquable (certains pères se reconnaîtront peut être dans cette expérience) est qu’aucun des deux adultes ne remarque leur départ, trop occupés à poursuivre les travaux : ils creusent des fossés, érigent des murailles, ils se congratulent et s’encouragent. Et cela dure suffisamment longtemps pour qu’une de leurs épouses vienne interrompre le chantier médiéval.

Je me rappelle le regard d’un des papas allant de son "associé" à sa femme, puis au château, puis à sa femme, puis… à son fils (réassociation ?). Depuis cette expérience, j’ai observé encore et encore, dans la rue, dans le métro (territoire au champ d’observation infini et sans cesse renouvelé), et bien sûr en séance avec mes patients. Progressivement, j’ai appris à communiquer avec ces âges clandestins.

Auteur: Dubos Bruno

Info: Extrait de l'article "Les âges clandestins"

[ retour à l'enfance ] [ plaisir retrouvé ] [ rapports humains ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

individuation

Le cerveau du jeune enfant est capable de faire des statistiques pour acquérir des connaissances en un temps record. Ainsi, en fonction des événements qu’il rencontre, il émet des prédictions sur l’avenir. Son cerveau, en ayant été confronté à la même situation, la considère comme quelque chose de familier et susceptible de se produire à nouveau. Exemple : la scène se passe à la crèche. Paul s’est rendu compte qu’avant d’aller prendre son repas, il se lavait les mains. Il fait une hypothèse qu’il pense être la plus probable. Tous les jours il se lavera les mains avant le déjeuner. Si l’événement se reproduit bien, son hypothèse de départ est confirmée. Notre cerveau cherche des régularités dans l’environnement pour pouvoir anticiper les événements.

La surprise favorise la plasticité cérébrale
Mais si le programme de cet enfant change, surprise, il se retrouve alors face à une information nouvelle. Cela attire son attention. Son cerveau reçoit un signal d’erreur et il va immédiatement être extrêmement motivé pour trouver une solution. Les choses nouvelles favorisent les apprentissages. Et c’est pour cela qu’il est nécessaire que l’enfant teste, manipule, se trompe, comprenne, recommence. C’est ce qui lui permet de progresser. Les choses nouvelles lui procurent de l’excitation et activent des neurotransmetteurs qui lui donnent du plaisir. Vers l’âge de 4 ans, le cerveau commence à élaguer les réseaux de neurones qui ne lui sont pas utiles. Ce processus se nomme l’élagage synaptique. En d’autres termes, les neurones qui ne sont pas utilisés sont détruits. L’enfant perd des connexions pour ne garder que les plus importantes. Il garde ce qui va lui servir en fonction de ce qu’il a rencontré dans le quotidien. C’est bien pour cela qu’il n’y a pas deux cerveaux pareils : chaque expérience est individuelle.

Auteur: Internet

Info: sur https://lesprosdelapetiteenfance.fr/

[ imprégnation ] [ bambins ] [ nourrissons ] [ cognition ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

folie prométhéenne

Lacan : Il semble que vienne pour les savants le moment de l'angoisse. Dans leurs laboratoires aseptiques, roulés dans leurs blouses empesées, ces vieux bambins qui jouent avec des choses inconnues, en fabriquant des appareils toujours plus compliqués et en inventant des formules toujours plus obscures, commencent à se demander ce qui pourra advenir demain, ce que ces recherches toujours nouvelles finiront par amener. Enfin ! dis-je. Et s'il était trop tard? Les biologistes se le demandent maintenant, ou les physiciens, les chimistes. Pour moi, ils sont fous. Alors qu'ils sont déjà en train de changer la face de l'univers, il leur vient à l'esprit seulement à présent de se demander si par hasard ça ne peut pas être dangereux. Et si tout sautait? Si les bactéries élevées si amoureusement dans les blancs laboratoires se transformaient en ennemis mortels? Si le monde était balayé par une horde de ces bactéries avec toute la merde qui l'habite à commencer par ces savants des laboratoires? Aux trois positions impossibles de Freud, gouvernement, éducation, psychanalyse, j'en ajouterai une quatrième, la science. A ceci près, que les savants ne savent pas que leur position est insoutenable.

Question : C’est une vision assez pessimiste de ce qui communément se définit comme le progrès.

 Lacan : Pas du tout, je ne suis pas pessimiste. Il n’arrivera rien. Pour la simple raison que l’homme est un bon à rien, même pas capable de se détruire. Une calamité totale promue par l’homme, personnellement je trouverais ça merveilleux. La preuve qu’il aurait finalement réussi à fabriquer quelque chose avec ses mains, avec sa tête, sans intervention divine ou naturelle ou autre.

Toutes ces belles bactéries bien nourries se baladant dans le monde, comme les sauterelles bibliques, signifieraient le triomphe de l’homme. Mais ça n’arrivera pas. La science a sa bonne crise de responsabilité. Tout rentrera dans l’ordre des choses, comme on dit. Je l’ai dit, le réel aura le dessus comme toujours, et nous serons foutus comme toujours.


Auteur: Lacan Jacques

Info: Entretien accordé en 1974 au magazine italien Panorama, traduit de l'italien par Paul Lemoine

[ ignorance ] [ conséquences ] [ apprentis sorciers ] [ impuissance ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

pensée-de-femme

Elle [M-A Murail à l’âge de 12 ans] :

De toutes mes forces je refuse the murder of soul ! L'assassinat d’une âme à cause de deux ou trois bambins. Le matériel ne me tuera pas. Frotter les cuivres, faire l’argenterie, vu ? Dans une famille chacun doit porter sa part de médiocrité quotidienne ou bien il y a une sacrifiée. L'éternelle sacrifiée. Mais moi, je ne serai pas celle-là. Pas par égoïsme mais par refus de la facilité, je ne serai pas celle-là.

Moi [M-A Murail aujourd’hui] :

Tu refuses d'être une femme comme "celle-là", j'ai refusé d'être une mère comme "celle-là". Puis j'ai été une femme comme les autres, une mère comme toutes les mères. Est-ce que je le regrette ? C'est ça que tu veux savoir ?

Je me suis parfois étonnée de ce que maman se satisfit d'une vie artistique par procuration, mais j'ai été blessée de ce que mon père, malgré ses quatre enfants, considérait sa vie comme ratée parce qu'il était un poète incompris.

Qu'est-ce que j'en conclus ? Que pour moi le carton plein, la vie réussie, c'est Dickens et ses dix enfants ? Mais il s'agit là d'une figure masculine.

Si tu regardes du côté des femmes écrivains, que vois-tu ?

Jane Austen, pas d'enfant ; les sœurs Brontë, pas d'enfant ; Madame d'Aulnoy, une "Chatte blanche" et un "Oiseau bleu" ; Béatrix Potter, des lapins ; Marguerite Yourcenar, pas d'enfant ; Colette, une fille à 40 ans ; Alexandra David-Néel, un fils adoptif tibétain ; Simone de Beauvoir, une fille adoptée à l'âge adulte ; Anaïs Nin, pas d'enfant ; Virginia Woolf, pas d'enfant ; Hannah Arendt, pas d'enfant ; Selma Lagerlöf, pas d'enfant ; Karen Blixen, pas d'enfant … OK, la comtesse de Ségur, huit enfants, mais elle publia après les avoir élevés.

Aurais-je écrit mieux si j'avais été une femme libre, sans enfant à surveiller au jardin, sans caddie à remplir à Carrefour ? J'aurais sans doute écrit davantage. Et sûrement autre chose.

J'écrivais dans le brouhaha de la vie, mon cahier sur les genoux, des gamins prenant leur goûter ou faisant leurs devoirs à côté de moi, avec Goldorak en fond sonore.

Je n'ai eu la chambre à soi qu'à 42 ans, et contrairement à la recommandation de Virginia, elle ne fermait pas à clé. Quand j'écrivais, j'avais un ange dans mon dos.

Auteur: Murail Marie-Aude

Info: En nous beaucoup d'hommes respirent

[ écriture ] [ femmes-par-femme ] [ littérature ] [ maternité ]

 
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ralentissement

Le jour où la Grande Impératrice interdit le transport privé sur roues, beaucoup dirent qu’elle était folle. […] Elle avait raison, bien sûr. Les fiacres et les diligences et les calèches disparurent. Seuls ceux pour qui il était indispensable de se déplacer à plus de vingt kilomètres pouvaient monter dans un transport public sur roues. Les autres marchaient, ou chevauchaient un âne, ou, s’ils étaient riches, circulaient en chaise à porteurs. La vie se fit plus lente. Les gens devinrent moins pressés, car se presser était inutile. Les grands centres commerciaux, bancaires et industriels disparurent, ceux où tout le monde s’entassait et se poussait et s’irritait et s’insultait, et des petites boutiques et des services ouvrirent dans chaque quartier, où chaque commerçant, chaque banquier, chaque entrepreneur connaissait ses clients et la famille de ses clients. Les grands hôpitaux disparurent, ceux qui servaient à une ville entière et parfois à plusieurs villes, car un blessé ou une parturiente ne pouvait plus couvrir rapidement de grandes distances, et des petits centres médicaux ouvrirent où les gens se rendaient lentement et où chaque médecin savait qui étaient ses patients et avait le temps de causer avec eux du temps, de la crue de la rivière, des progrès des bambins, et même des maladies. Les grandes écoles disparurent, celles où les élèves étaient un numéro sur un formulaire, et chaque maître sut pourquoi ses élèves étaient comme ils étaient, et les enfants se levaient sans précipitation et marchaient en se tenant la main le long de quelques pâtés de maisons sans que personne ait besoin de les accompagner et ils arrivaient à l’heure en classe. Les gens cessèrent de prendre des tranquillisants, les maris de crier sur leurs femmes et les femmes sur leurs maris, et plus personne ne frappait les bambins. Et les rancœurs s’apaisèrent, et, au lieu de prendre une arme pour s’approprier l’argent d’autrui, les gens employèrent leur temps à d’autres choses qui n’étaient pas la haine et se mirent à travailler outre mesure puisqu’il y avait à réformer, maintenant que les véhicules véloces n’existaient plus et que les distances s’étaient allongées. Même les villes changèrent. Les villes monstrueuses dans lesquelles un homme se sentait seul ou inutile se démembrèrent et chaque quartier se sépara de l’autre et il y eut des petits centres, quasiment une ville en soi pour chacun d’entre eux, autosuffisants, avec ses écoles et ses hôpitaux et ses musées et ses marchés et pas plus de deux ou trois policiers blasés et somnolents assis au soleil, buvant une limonade avec un vieux voisin retiré des affaires. Les petites villes ne poussèrent pas et ne ressentirent pas le besoin de s’étendre et de s’agrandir, mais, le long du long chemin qui les séparait les unes des autres se fondèrent de nouvelles communes, petites également, tranquilles également, pleines de jardins et de potagers et de maisons basses et de gens qui se connaissaient et de maîtres et de médecins et de conteurs de contes et de policiers débonnaires.

Auteur: Gorodischer Angelica

Info: Kalpa impérial

[ décentralisation ] [ conte ] [ rêve ] [ utopie ] [ décroissance ]

 

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