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anachorètes

Avec l'arrivée des chrétiens venus d'Orient, l'idéal du désert pénètre aussi en Occident, comme en témoigne à long terme la prégnance de la scène de saint Jérôme en ermite dans l'iconographie. Alors que Milan est la capitale de l'empire, les échanges avec l'Orient sont constants, et l'évêque Ambroise (397) soutient la fondation, hors des murailles de la ville, d'une "maison pleine de solitaires très vertueux" (Confessions, VIII). (...)
Au début du XIIe siècle encore, Guillaume de Champeaux, écolâtre de Notre-Dame de Paris, veut renoncer au monde. Il gagne avec quelques disciples, la rive gauche de la Seine, un peu en amont de la Cité, pour s'y établir dans la solitude : c'est l'origine de l'une des écoles -et des bibliothèques- les plus célèbres du Moyen Age et de l'Ancien Régime, Saint-Victor de Paris.

Auteur: Barbier Frédéric

Info: Histoire des bibliothèques: D'Alexandrie aux bibliothèques virtuelles

[ christianisme ]

 

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diaspora

Les juifs tenaient généralement les horlogeries, les pharmacies, les cabinets médicaux et dentaires, les studios de photographie, les enseignes de gramophones et de TSF, les commerces d'instruments de musique, les imprimeries, enfin bref, tout ce qui nécessitait d'avoir de solides connaissances, tandis que la cordonnerie, la serrurerie, le métier de barbier, ou encore la blanchisserie, qui ne réclamaient qu'un bref apprentissage, était le lot des Roumains.

Ce n'était pas que les juifs étaient plus intelligents, ou raffinés, que les Roumains, non, c'était la conséquence d'une loi qui leur interdisait de posséder de la terre dans un pays où l'économie reposait essentiellement sur l'agriculture, de sorte que s'ils voulaient échapper à la grande pauvreté des faubourgs, l'unique solution dont ils disposaient était de se tourner vers les études. Leur " réussite " était en quelque sorte le résultat inattendu d'une mesure discriminatoire.

Auteur: Duroy Lionel

Info: Eugenia, p.21

[ historique ]

 

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commérage

La calomnie ! Monsieur, vous ne savez guère ce que vous dédaignez ; j'ai vu les plus honnêtes gens près d'en être accablés ; croyez qu'il n'y a pas de plate méchanceté, pas d'horreurs, pas de conte absurde qu'on ne fasse adopter aux oisifs d'une grande ville, en s'y prenant bien.... D'abord un bruit léger, rasant le sol comme une hirondelle avant l'orage.... telle bouche le recueille, et, piano, piano, vous le glisse en l'oreille adroitement ; le mal est fait : il germe, il rampe, il chemine, et, rinforzando, de bouche en bouche, il va le diable ; puis tout à coup, ne sais comment, vous voyez la calomnie se dresser, siffler, s'enfler, grandir à vue d'oeil ; elle s'élance, étend son vol, tourbillonne, enveloppe, arrache, entraîne, éclate et tonne, et devient un cri général, un crescendo public, un chorus universel de haine et de proscription

Auteur: Beaumarchais Pierre Augustin Caron de

Info: Barbier de Sév. II, 8

[ rumeurs ] [ malveillance ]

 

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communauté

La canicule transforma la vie des citadins. Elle créa un sentiment de calvaire partagé et suscita des échanges entre inconnus. Pour une fois, il y avait un sujet de conversation commun à tout le monde. Le quotidien prit des allures communautaires qu'on avait presque oubliées. Les gens s'asseyaient sur leur perron. Les barbiers installaient des fauteuils à l'extérieur et rasaient leurs clients à l'ombre d'un arbre ou d'un store. Partout les fenêtres étaient grandes ouvertes, celles des bureaux, des appartements, des hôtels, des bibliothèques, des hôpitaux, des écoles, si bien que les bruits de la ville circulaient partout librement. Le mugissement lointain du flot des voitures, les cris ponctuant les jeux des enfants, une dispute dans l'immeuble voisin - tous ces sons et mille autres encore vous parvenaient tandis que vous travailliez, lisiez ou essayiez de trouver le sommeil. Aujourd'hui, on rentre chez soi pour échapper au vacarme urbain ; dans les années 20, il pénétrait en grande partie avec vous à l'intérieur.

Auteur: Bryson Bill

Info: L'été où tout arriva

[ torride ] [ tropical ]

 

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annales

Le monde des bibliothèques antiques forme un ensemble d'une très grande richesse, mais dont il ne subsiste plus que de rares épaves conservées par hasard. Ces institutions, tant en Mésopotamie qu'en Egypte, dans les cités grecques et dans l'empire romain, peuvent être qualifiées de "bibliothèques-mondes", dont le contenu ne peut jamais concerner qu'une minorité de la population (la majorité est analphabète et n'a pas accès au livre) et qui disparaissent avec la civilisation correspondante - avec leur "monde". La disparition et l'oubli sont tels qu'il faudra même après coup réinventer le déchiffrement d'écritures non seulement abandonnées, mais complètement tombées dans l'oubli - qu'il s'agisse des hiéroglyphes ou du cunéiforme. (...) Le plus frappant reste, pour l'historien des bibliothèques, que ce monde totalement disparu a pourtant constitué l'horizon rêvé des bibliothèques et de la culture livresque des siècles durant, que le Musée d'Alexandrie s'est imposé comme un véritable mythe, et que le modèle de sa bibliothèque perdure dans les fondations les plus contemporaines.

Auteur: Barbier Frédéric

Info: Histoire des bibliothèques: D'Alexandrie aux bibliothèques virtuelles, Conclusion

[ archives ] [ historique ]

 

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juriste

Pour un petit étudiant comme moi, qui achève ses études dans un monde en voie de pasteurisation, où les bons sentiments s'affichent chaque jour avec davantage d'obscénité, où l'on voudrait tout réduire à un affrontement binaire de gentils et de méchants, d'opprimés et d'oppresseurs, d'artistes engagés et d'exilés fiscaux, un monde où l'on ne peut plus faire grand-chose sans enfreindre quelques règles, encouragement ou campagne de prévention, bref un monde en voie de lissage pour tous, Vergès était un prince de la transgression et ça donnait envie.
Je ne suis ni communiste ni tiers-mondiste, je n'utilise pas l'expression "radio shalom" pour désigner les intellectuels juifs quand ils s'expriment dans les médias, je ne souscris pas à grand-chose de la plaidoirie en défense de Klaus Barbie, n'aurais pas trouvé beaucoup de poésie à fréquenter les Khmers et pourtant, l'hommage ici rendu au défunt prince n'est pas suivi d'un "mais" ou d'un "même si". Pour moi, Vergès, c'était un maître, et c'est bien humblement, comme un élève, que je le pleure.

Auteur: Consigny Charles

Info: Vergès donnait envie

[ avocat ] [ transgression ] [ hommage ] [ subversion ] [ liberté ]

 

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christianisme

Luther est vigoureusement soutenu dans son action en matière de pédagogie par Philippe Schwarzerd dit Mélanchton (1497-1560). (...) Convaincu de l'importance morale de la formation intellectuelle, il étudie la théologie auprès de Luther, mais intervient dans toutes sortes de disciplines, du grec à l'histoire et à l'astronomie. L'influence du "précepteur de la Germanie" est immense : Mélanchton publie lui-même un grand nombre de manuels pédagogiques, et son enseignement attire de nombreux auditeurs. C'est la fin de l'"éducation par les actes" au profit de l' "éducation par le livre", avec le double objectif, de donner aux enfants les moyens d'assurer leur protection contre le mal (par la lecture de la Bible), et de s'intégrer pleinement à une société qui devient elle-même plus alphabétisée (le modèle sera encore à la base de l'action de Francke à Halle à la fin du XVIIe siècle). L'avance de l'Europe protestante en matière d'alphabétisation, voire de formation scolaire, trouve son origine dans ces prises de position.
Par ailleurs Luther est un intellectuel au sens moderne du terme -il est un clerc et un spécialiste du livre, qui travaille lui-même dans les livres et dans les bibliothèques, mais il se préoccupe aussi de transmettre la doctrine au plus grand nombre possible. (...) Sa réflexion en matière de pédagogie témoigne de l'importance qu'il attache au livre, et un "Propos de table" de 1532 rappelle qu'effectivement il a probablement été l'auteur le plus lu de son époque.

Auteur: Barbier Frédéric

Info: Histoire des bibliothèques: D'Alexandrie aux bibliothèques virtuelles. Chapitre 4. Le temps de l'homme 1439-1545, Des bibliothèques collectives Mélanchthon

[ culture écrite ]

 

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métamorphose

La période de la basse Antiquité et du haut Moyen Age, décisive pour la tradition de la culture livresque occidentale, est marquée par plusieurs phénomènes contradictoires.
Nous sommes, à l'origine, dans une époque de déconstruction, voire de destruction, qui voit la disparition des plus grandes bibliothèques et collections de livres et, avec elle, d'une grande partie de la culture de l'Antiquité classique. (...)
Cet effacement de la civilisation livresque ancienne s'est produit alors même qu'un nouveau paradigme émerge et s'impose, celui du christianisme. Originaires souvent d'Orient, les cadres de l'Eglise sont formés selon le cursus d'études traditionnel, dont ils conserveront le modèle à la fois comme projet et comme méthode. En Occident, d'abord dans les territoires byzantins, en Italie, puis en Gaule, non seulement les élites de l'Eglise catholique, à commencer par les évêques, sont des lettrés, membres des plus grandes familles, mais ils se substituent aux pouvoir traditionnels en voie de désagrégation. Même si les destructions de livres sont massives, le modèle de l'Eglise articulera ainsi la foi chrétienne avec la tradition de la culture antique, tandis que le pouvoir politique se pense lui-même comme fondamentalement chrétien. Lorsque Charlemagne et ses proches conseillers et collaborateurs procèdent à la renovation imperii de 800, ils affirment que l'héritage de l'Antiquité est désormais relevé par l'Occident, et qu'il s'accompagne d'une renaissance intellectuelle portée par l'écrit et par le livre. La société chrétienne s'organise ainsi autour du double pouvoir de l'empereur et du pape. (...)
Partout, des monarchies se mettent en place, liées à l'Eglise catholique, partout, le maillage de la hiérarchie ecclésiastique progresse, partout, des maisons religieuses s'établissent. Désormais, l'avenir du monde occidental sera lié au christianisme et se jouera, aussi dans les livres et dans les bibliothèques.

Auteur: Barbier Frédéric

Info: Histoire des bibliothèques: D'Alexandrie aux bibliothèques virtuelles. Conclusion : un changement de climat

[ évolution ] [ littérature ] [ religion ]

 
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cité imaginaire

Au-delà de six fleuves et trois chaînes de montagnes surgit Zora, ville que ne peut oublier celui qui l’a vue une fois. Mais ce n’est pas qu’elle laisse dans le souvenir comme d’autres villes mémorables une image hors du commun. Zora a la propriété de rester dans la mémoire endroit après endroit, dans la succession de ses rues, et des maisons le long des rues, et des portes et fenêtres des maisons, bien qu’elle n’y déploie aucune beauté ou rareté particulière. Son secret est dans la façon dont la vue court sur des figures qui se suivent comme dans une partition musicale, où l’on ne peut modifier ou déplacer aucune note. L’homme qui sait de mémoire comment Zora est faite, la nuit quand il ne peut dormir il imagine qu’il marche dans ses rues et il se rappelle l’ordre dans lequel se suivent l’horloge de cuivre, l’auvent rayé du barbier, la fontaine aux sept jets d’eau, la tour de verre de l’astronome, le kiosque du marchand de pastèques, la statue de l’ermite et du lion, le bain turc, le café du coin, la traverse qui conduit au port. Cette ville qui ne s’efface pas de l’esprit est comme une charpente ou un réticule dans les cases duquel chacun peut disposer ce qu’il veut se rappeler: noms d’hommes illustres, vertus, nombres, classifications végétales et minérales, dates de batailles, constellations, parties du discours. On pourra, entre chaque notion et chaque point de l’itinéraire, établir un lien d’affinité ou de contraste, qui serve à la mémoire de rappel instantané. Si bien que les hommes les plus savants du monde sont ceux qui savent Zora par cœur. Mais c’est inutilement que je me suis mis à voyager pour visiter la ville: contrainte de demeurer immobile et égale à elle-même pour qu’on s’en souvienne mieux, Zora languit, s’est défaite, a disparu. La Terre l’a oubliée.

Auteur: Calvino Italo

Info: Villes invisibles

[ arcanes ] [ aide-mémoire ] [ mnémotechnique ]

 

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orgasme

Quand Mercedes dormait et que personne frappait à la porte, on passait tout le temps à baiser. On baisait des heures et des heures. Il en avait jamais assez de baiser. Disait que jouir était le truc le plus proche du Paradis qu'aucun humain sur terre ne connaîtrait. Qu'il n'y avait pas de porte, pas de type qui attendait avec un livre avec tout ce qu'on avait fait de bien et de mal, surtout que la plupart des choses qu'on fait ne sont ni bien ni mal, juste chiantes. Qu'il n'y a personne qui va nous juger pour décider si on fait partie de la fête qui s'arrête jamais ou être envoyé rôtir en bas. Qu'il n'y a pas de fête comme ça, comme y a pas de bel pour Cendrillon et ses soeurs, ni de fête de fin d'études pour Barbie, ni de labyrinthe avec un taureau qui va nous buter. Mais il y a la sensation que vous éprouvez quand vous jouissez. Quand tout disparaît. Quand votre corps vous dit qu'il vous aime et que tout est parfait, sûr et sans danger. Quand vous vous sentez mieux que vous vous êtes jamais senti mieux de toute votre vie. Cette sensation que vous voudriez qui s'arrête jamais. Il disait que les gens qui disaient qu'elle était mauvaise sont juste idiots. Que les gens qui disaient que c'est mal de baiser sont juste idiots. Qui disent qu'il faut baiser dans certaines conditions décidées par Dieu sont idiots. Personne ne devrait dire à personne comment baiser. Disait que les gens qui ont fait voeu de pas le faire se privent d'un des plus beaux dons qu'on reçoit de la vie. Que les hommes dans leurs robes ridicules qui chantaient les chansons en langue morte qui n'ont jamais baisé n'ont certainement pas le droit de dire. Que peut-être s'ils baisaient, ils comprendraient Dieu d'une manière que pas un livre pas un carnaval pas un pape pourrait jamais leur apprendre. Il disait que si tous ceux qui allaient à l'église ou au temple ou à la mosquée passaient tout ce temps perdu à baiser au lieu de prier pour des conneries, le monde serait pas prêt de finir. Et il avait raison. Et vous savez qu'il a raison. Si vous regardez dans votre coeur, et si vous avez jamais joui dans votre vie, vous savez qu'il a absolument raison.

Auteur: Frey James

Info: Le dernier testament de Ben Zion Avrohom

[ unicité ] [ religion ] [ jouir ] [ sexe ]

 

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