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paysage

Autant se taire et regarder dehors, par la fenêtre, les velours gris du soir prendre déjà l’avenue d’en face, maison par maison, d’abord les plus petites et puis les autres, les grandes enfin sont prises et puis les gens qui s’agitent parmi, de plus en plus faibles, équivoques et troubles, hésitants d’un trottoir à l’autre avant d’aller verser dans le noir.
Plus loin, bien plus loin que les fortifications, des files et des rangées de lumignons dispersés sur tout le large de l’ombre comme des clous, pour tendre l’oubli sur la ville, et d’autres petites lumières encore qui scintillent parmi des vertes, qui clignent, des rouges, toujours des bateaux et des bateaux encore, toute une escadre venue là de partout pour attendre, tremblante, que s’ouvrent derrière la Tour les grandes portes de la Nuit.

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: Dans "Voyage au bout de la nuit"

[ description ] [ urbain ] [ dérisoire ] [ couchant ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

monarchie

Les choses du monde les plus déraisonnables deviennent les plus raisonnables à cause du dérèglement des hommes. Qu'y a-t-il de moins raisonnable que de choisir, pour gouverner un État, le premier fils d'une reine ? L'on ne choisit pas pour gouverner un bateau celui des voyageurs qui est de meilleure maison. Cette loi serait ridicule et injuste ; mais parce qu'ils le sont et le seront toujours, elle devient raisonnable et juste, car qui choisira-t-on ? Le plus vertueux et le plus habile ? Nous voilà incontinent aux mains, chacun prétend être ce plus vertueux et ce plus habile. Attachons donc cette qualité à quelque chose d'incontestable. C'est le fils aîné du roi ; cela est net, il n'y a point de dispute. La raison ne peut mieux faire car la guerre civile est le plus grand des maux.

Auteur: Pascal Blaise

Info: Pensées, 320-977

[ sagesse ] [ utilité ] [ arbitraire apparent ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

histoire-mythes-et-légendes

L'histoire du Déluge. Un jour, les grands dieux ont décidé de faire le déluge... ils dirent : Homme de Shourouppak, fils d'Oubar-Toutou démolis ta maison et construis pour toi un bateau abandonne tes biens et tes richesses demande la vie sauve rejette tes possessions et préserve ta vie charge dans le bateau la substance de tout ce qui vit.... (Fin du Déluge).... Lorsque arriva le septième jour je lâchai une colombe, elle prit son vol .N'ayant pas trouvé où se poser elle revint. Je lâchai l'hirondelle, elle prit son vol. N'ayant pas trouvé où se poser elle revint. Puis je lâchai un corbeau. Le corbeau pris son vol lorsqu'il vit les eaux se retirer ayant trouvé de la nourriture il se posa et ne revint plus. Alors je lâchai tout ce que le bateau contenait aux quatre vents.

Auteur: L'épopée de Gilgamesh

Info: Traduit de l'arabe par Abed Azrié. Textes établis d'après les fragments sumériens, babyloniens, assyriens, hittites et hourites. p.160 à p.169

[ arche de Noé ]

 

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efficacité

Karlsefni et ses hommes avaient été écrasés sous le nombre, ils allèrent à leurs baraquements après cela et pansèrent leurs blessures, cherchant à évaluer combien de gens les avaient attaqués en descendant des hauteurs. Il leur parut alors qu'il n'y avait eu qu'une seule troupe, celle qui était venue des bateaux, les autres devaient avoir été une illusion des sens. Les Skraelingar (= les Inuits) trouvèrent aussi un homme mort, une hache par terre à côté de lui. L'un d'eux ramassa la hache, en frappa un arbre, puis de même l'un après l'autre, ils estimèrent que c'était là un trésor et qu'elle mordait bien. Ensuite, l'un d'eux la prit et en frappa une pierre, si bien que la hache se brisa ; alors, elle leur parut n'être d'aucune utilité puisqu'elle ne résistait pas à la pierre, et la jetèrent.

Auteur: Boyer Régis

Info: Sagas islandaises, SAGA D'EIRÍKR LE ROUGE, Chapitre XI.

[ relative ] [ conte ]

 

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ballade

Je marchai lentement, impressionné par le spectacle d'ombre et de lumière. En Provence, il m'arrivait de ressentir des émotions devant la nature qui me rendaient proche de l'évanouissement. Petit à petit, le soleil s'élevait dans un ciel azur déserté de nuages. Les brumes sur l'eau disparaissaient. Dans un renfoncement de la rive, des barques et de nombreuses yoles longues et minces, de toutes couleurs, étaient amarrées.

Deux skifs effilés passèrent à grande vitesse sous les encouragements des barreurs qui imprimaient la cadence. Les hommes, habillés de maillots rayés, brassant l'eau à grands coups de pelles, grimaçaient dans l'effort avec "han" retentissants. Les skifs disparurent derrière une rangée d'arbres. Des vaguelettes agressives s'écrasèrent bruyamment sur les bateaux immobilisés, soulevant les coques de secousses ondulantes. Dans l'eau, les reflets colorés des embarcations s'effacèrent un court instant, puis le calme revint.

Auteur: Yvars Alain

Info: Que les blés sont beaux, pp 127/128

[ contemplation ] [ nature ] [ aviron ] [ émerveillement ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

voyeurimse

C'est à Voltaire qu'il revient de tirer les conclusions de ce qu'avançait Lucrèce. Pour lui, le désir de voir n'est que curiosité vulgaire : c'est lui qui attire la foule au spectacle d'un bateau sur le point de faire naufrage, pousse les gens à monter au haut des arbres contempler le spectacle des batailles, ou assister aux exécutions capitales. L'homme, selon Voltaire, partage cette passion avec les singes et les jeunes chiens. En d'autres termes, si Lucrèce a raison et que la passion du spectacle n'est due, chez l'homme, qu'au goût de la sécurité, alors l'appétit de voir ne peut être attribué qu'à un instinct irrationnel, dépourvu de maturité qui met en danger la vie même de l'individu. Le philosophe, dont Lucrèce se fait le porte-parole, n'aura nul besoin d'assister au naufrage pour être prévenu de ne pas se risquer sur une mer déchaînée.

Auteur: Arendt Hannah

Info: La vie de l'esprit

[ curiosité malsaine ]

 

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polysémie

Augustin Berque, lui, parle d'une perte d'échelle. L'un des sens d'échelle, rappelle-t-il dans Ecoumène, était autrefois celui de port ; l'échelle, c'était ce qui permettait, dans les îles grecques, de monter dans un bateau, de voguer vers d'autres ports, et de découvrir d'autres mondes à mettre en relation avec le sien ("lieu où l'on pose une échelle pour débarquer, port, escale", confirme le Petit Robert. Au XVIIe siècle, les "échelles du Levant", ce sont les ports de Turquie et d'Asie Mineure, et les "échelles de Barbarie", les ports d'Afrique du Nord). C'est ce qui permettait d'échapper à l'enfermement, à l'insalubrité, et d'accéder à l'altérité, au vaste monde. En architecture, explique Berque, la proportion "réfère la forme à elle-même ou à d'autres formes relevant d'un même système, lequel peut être totalement abstrait ", tandis que l'échelle ramène au concret, au contexte particulier, au milieu naturel. 

Auteur: Chollet Mona

Info: In "La tyrannie de la réalité", éd. Gallimard, p. 2588

[ référence anthropologique ] [ ouverture ] [ contraste dépaysant ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

insularité

L’île est un capteur dans l’univers qui l’entoure. Je veux dire par là qu’on n’a pas besoin de savoir, parce qu’on perçoit. De là-haut, par exemple, je les vois, les officiers des navires qui repèrent ma lumière. Je touche les radars qui signalent ma présence aux navigateurs. J’entends les cris des hirondelles qui mettent le cap sur ce rocher pour y passer la nuit pendant leur migration. Je parviens à capter parfaitement Radio Malte, qui diffuse le bulletin des déplacements de bateaux transportant des désespérés d’Afrique du Nord. Avoir la vision d’ensemble : voilà ce que signifie pour moi la perception pélagique du monde. A Berlin, on ne peut pas le comprendre, ni même à Rome ou à Paris, parce que la culture est une culture de terre ferme. On n’y a pas de visionnaires, on n’y a que des analystes dans leurs fichus bureaux d’étude.

Auteur: Rumiz Paolo

Info: Le phare, voyage immobile, p 89

[ surplomb ] [ espace ]

 

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interdépendance

La vie c'est comme la conduite d'un bateau. Vous actionnez la voile, le gouvernail et la perche, mais c'est le bateau qui vous porte, et vous n'êtes rien sans lui. Mieux, tout en conduisant le bateau, vous faites que le bateau soit ce qu'il est.
Réfléchissez un peu sur ce point particulier. À ce moment précis, le bateau est le monde. Le ciel, l'eau et la rive deviennent de simple circonstance du bateau.
Pour cette raison, la vie est ce qui nous fait vivre. Oui, c'est la vie qui fait que nous soyons nous mêmes.
Lorsque vous conduisez le bateau, le corps et l'esprit, l'objet et le sujet sont les oeuvres mêmes du bateau. La terre toute entière comme l'immensité de l'espace ne sont autres que les oeuvres du bateau. Nous qui sommes la vie, la vie qui est ce que nous sommes, cela va tout ensemble.

Auteur: Dogen

Info: Shobogenzo

 

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damnation

Tu dis : "J'irais vers d'autres pays, vers d'autres rivages. Je finirais bien par trouver une autre ville, meilleure que celle-ci, où chacune de mes tentatives est condamnée d'avance, où mon coeur est enseveli comme un mort. Jusqu'à quand mon esprit restera-t-il dans ce marasme ? Où que je me tourne, où que je regarde, je vois ici les ruines de ma vie, cette vie que j'ai gâchée et gaspillée pendant tant d'années."
Tu ne découvriras pas de nouveaux pays, tu ne découvriras pas de nouveaux rivages. La ville te suivra. Tu traineras dans les mêmes quartiers, et tes cheveux blanchiront dans les mêmes maisons. Où que tu ailles, tu débarqueras dans cette même ville. Il n'existe pour toi ni bateau ni route qui puisse te conduire ailleurs. N'espère rien. Tu as gâché ta vie dans le monde entier, tout comme tu l'as gâchée dans ce petit coin de terre.

Auteur: Cavafis Constantin

Info:

[ malédiction ]

 

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