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justification

Convaincu que c'était la faute à CNN et compagnie, je me suis souvenu d'un proverbe de notre malicieux et quasi imparable Wolof Njaay : " si tu empruntes à quelqu'un ses yeux, ne t'étonne pas l'ami, d'être obligé, quoi que tu fasses, de ne voir que ce que lui-même voit ..." Dans le monde tel qu'il va, les médias globaux ne sont-ils pas, en définitive, les universels "prêteurs de regard" ? Nous sommes tous condamnés à nous fier à ce que racontent leurs caméras et le pire c'est que bien souvent le flux bavard de leurs images et de leurs commentaires nous cache la réalité bien plus sûrement que leurs silences ou omissions. Mais même s'ils ont affecté de ne voir dans le génocide des Tutsi du Rwanda qu'un immense crime de masse, pittoresque et sans rime ni raison - un "truc africain" de plus, pour tout dire - personne n'a le droit de les rendre responsables de son propre aveuglement.

Auteur: Diop Boubacar Boris

Info: Murambi, le livre des ossements

[ erreur ] [ médias ] [ propagande ]

 

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déclaration d'amour

Adieu Camille, retourne à ton couvent, et lorsqu'on te fera de ces récits hideux qui t'ont empoisonnée, réponds ce que je vais te dire : Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées; le monde n'est qu'un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange;
Mais il y a au monde une chose simple et sublime, c'est l'union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux. On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière, et on se dit : j'ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois; mais j'ai aimé. C'est moi qui est vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui.

Auteur: Musset Alfred de

Info: On ne badine pas avec l'amour, Perdican acte II, scèneV

[ théâtre ]

 

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oisiveté

Aujourd'hui, je lis, je dors, j'écoute les concerts à la radio, je flâne dans Paris, je bavarde avec les gens, je vais au cinéma, je fais la sieste, je nourris les chats du quartier et quand je n'ai plus un rond, je me faufile entre les mailles du filet ou je vais bosser. Le minimum vital. Je n'ai jamais été aussi heureux de ma vie. Le scandale, ce n'est pas l'exploitation, c'est notre connerie. Ces contraintes qu'on s'impose pour avoir le superflu et l'inutile. Le pire, c'est les pigeons qui triment pour des prunes. Le problème, ce n'est pas les patrons, c'est le fric qui nous rend esclaves. Le jour de la grande bifurcation, celui qui a eu raison, ce n'est pas le couillon qui est descendu de l'arbre pour devenir sapiens, c'est le singe qui a continué à cueillir les fruits en se grattant le ventre. Les hommes n'ont rien compris à l'Évolution. Celui qui travaille est le roi des cons.

Auteur: Guenassia Jean-Michel

Info: Le club des incorrigibles optimistes

[ éloge ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

emploi du temps

Spinoza se claquemure dans sa mansarde et en interdit l’entrée à quiconque ne s’est pas annoncé deux ou trois jours auparavant ; il veut être tout entier à ce qu’il fait et s’impose à cet effet l’emploi du temps le plus strict : pendant deux heures, le matin, il taille et polit ses verres ; lorsqu’il a fini, il peut se mettre à lire ou à écrire jusqu’à l’heure où son hôtesse lui apporte un repas léger qu’il mange avec application mais rapidement – il devrait, il le sait, sortir ensuite pour une promenade digestive mais il est d’ordinaire si pressé de renouer le fil de sa réflexion qu’il y renonce aisément ; il lui est arrivé de ne pas quitter sa chambre durant plus semaines. Vers le milieu de l’après-midi, il réserve une heure ou deux aux visiteurs et à la correspondance. Puis il aime, jusqu’au souper toujours frugal, bavarder avec ses logeurs. Après quoi, il reprend son travail jusque tard avant dans la nuit.

Auteur: Rödel Patrick

Info: Dans "Spinoza, le masque de la sagesse", page 73

[ vie quotidienne ] [ fragment biographique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

volonté

Ainsi d'un homme qui cède à la peur, je ne dirai jamais qu'il a choisi de céder à la peur. Car il n'est pas difficile de céder à la peur ; il est inutile de le vouloir ; la peur tire continuellement ; il n'y a qu'à la laisser faire. Comme pour dormir le matin, il suffit de s'abandonner. Le paresseux ne choisit point la paresse ; la paresse se passe très bien d'être choisie. La gourmandise de même, et la luxure, et tous les péchés ; cela va tout seul. L'automobile, au tournant, ira dans le ravin ; elle ira toute seule dans le ravin. Dès que l'homme ne se dirige plus, les forces extérieures le reprennent. Et si j'écris n'importe quoi, ce sera une sottise. Le bavard qui se lance, ou qui seulement s'endort, ira de sottise en sottise. Ce que les anciens, hommes de jeux et de sports, avaient très bien vu, disant que la force gouvernante ou est directement bonne et que nul n'est méchant volontairement.

Auteur: Alain

Info: Propos I

 

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libre arbitre

Ainsi d'un homme qui cède à la peur, je ne dirai jamais qu'il a choisi de céder à la peur. Car il n'est pas difficile de céder à la peur ; il est inutile de le vouloir ; la peur tire continuellement ; il n'y a qu'à la laisser faire. Comme pour dormir le matin, il suffit de s'abandonner. Le paresseux ne choisit point la paresse ; la paresse se passe très bien d'être choisie. La gourmandise de même, et la luxure, et tous les péchés ; cela va tout seul. L'automobile, au tournant, ira dans le ravin ; elle ira toute seule dans le ravin. Dès que l'homme ne se dirige plus, les forces extérieures le reprennent. Et si j'écris n'importe quoi, ce sera une sottise. Le bavard qui se lance, ou qui seulement s'endort, ira de sottise en sottise. Ce que les anciens, hommes de jeux et de sports, avaient très bien vu, disant que la force gouvernante ou le vouloir est directement bonne et que nul n'est méchant volontairement.

Auteur: Alain

Info: Propos I, la Pléiade, Gallimard 1956 <30 mai 1922 p.410>

 

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démobilisation

J'ai trouvé une définition du "Suffrage universel" : Le vote d'un intrigant, d'une canaille ou d'un imbécile a son effet. Le vote d'un honnête homme, ayant des idées et du jugement désintéressé, n'en a aucun. Je ne suis, pas peu fier de n'avoir jamais été dupe dans ce domaine et de n'avoir jamais voté. Je dis jamais, même quand j'étais jeune homme et que j'aurais pu être fier de cette affaire.
J'ai perdu toute estime pour la démocratie telle que nous la voyons. C'est le règne des partis, des faiseurs de politique, des bavards, des sots, des profiteurs, tel qu'on l'a vu dès la Révolution française avec les clubs. Pour le reste, pas de différence avec la monarchie. Un ministre comme Poincaré passe les traités qu'il lui plaît (exemple : le traité secret avec la Pologne, qui nous coûtera peut-être cher un jour). II n'est tenu de mettre au courant que le président de la République, qui généralement n'en peut mais. Le jour qu'il faut payer, on paie, sans que personne soit responsable.

Auteur: Léautaud Paul

Info: Journal littéraire/Mercure de France 1986 <1 mai 1927 I p.1942>

 

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bavardage

Lorsque tu veux savoir quelque chose et que tu n'y parviens pas par la réflexion intérieure, je te conseille alors, mon cher et spirituel ami, d'en parler avec le premier venu.

Point n'est besoin que ce soit un esprit particulièrement pénétrant, je ne veux pas dire non plus que tu dois l'interroger sur ce qui te préoccupe : non ! tu dois plutôt lui en parler d'abord.

Je te vois me faire de grands yeux et me répondre qu'on t'avait donné, dans tes jeunes années, le conseil de ne parler de rien d'autre que de choses que tu comprends déjà.

Mais, à l'époque, tu parlais vraisemblablement avec la prétention d'apprendre des choses aux autres ; je veux, pour ma part, que tu parles avec l'intention raisonnable de t'instruire toi-même ; et qu'ainsi ces deux règles de l'intelligence, différemment selon les cas, puissent peut-être absolument coexister.

Le Français dit "L'appétit vient en mangeant" et ce principe reste vrai quand on le parodie et que l'on dit l'idée vient en parlant.

Auteur: Kleist Heinrich von

Info:

[ révélateur ] [ clarification des pensées ] [ maïeutique verbale ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

temporel-éternel

Mais ce monde, la foi de Luther le domine. Elle en use à la façon d’Abraham qui avait femmes, enfants, domestiques, le tout comme s’il n’avait rien ; car il savait, le patriarche, que des richesses spirituelles seules se tire une vraie jouissance. Vivre dans le monde, oui. User des biens qu’il nous offre, librement, honnêtement, en toute tranquillité d’âme : oui encore. Joie des sens et du cœur ; plaisirs et affections de la nature : un verre de vieux vin ensoleillé, les grâces bondissantes et flexibles d’un jeune animal, l’éclat profond d’un regard vivant, le col d’une femme ployée sous un baiser, la tendresse bavarde et spontanée d’un enfant : dans ces trésors qu’un Dieu prodigue met à sa portée, que le chrétien puise à discrétion, sans remords. Qu’il use des dons du Père en toute sérénité. Mais qu’il soit prêt, toujours, à s’en détacher. Qu’au moment de se les approprier, il sache y renoncer intérieurement. Qu’il voie en eux ce qu’ils sont réellement : les accessoires d’un théâtre aménagé par Dieu, spécialement, pour que l’homme puisse y éprouver sa foi.

Auteur: Febvre Lucien

Info: Un destin : Martin Luther, PUF, 1968, pages 110-111

[ non-attachement ] [ spectateur ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

chauffage

Durant l'hiver, les populations paysannes - qui représentaient plus de 80% de la population avant 1800 - adaptaient ainsi leurs modes de vie à la rigueur du temps. Elles quittaient par exemple leurs demeures pour vivre dans l'étable où la chaleur des bêtes réchauffait les corps. Les veillées paysannes, où le travail domestique côtoyait les chants et les histoires, répondaient au même souci d'économiser le combustible en partageant la maigre chaleur et la faible lumière.
Dans certaines régions il existait même des petits habitats temporaires construits collectivement au début de l'hiver et détruits au printemps, à l'image des escraignes bourguignonnes. Il s'agissait d'un dispositif ingénieux, une sorte de hutte étroite faite de branchage et recouverte de terre ou de fumier, tapissé d'un drap afin que les occupant(e)s passent les veillées au chaud à filer et bavarder. L'ensemble des modes de vie s'adaptaient aux rigueurs du froid, même si ces pratiques furent de plus en plus repoussées par les médecins et hygiénistes comme immorales et insalubres, contraires au progrès et renvoyant à des moeurs animales qui feraient sans nul doute horreur à nos contemporains.

Auteur: Jarrige François

Info: Dans le journal "La Décroissance", n°158, page 10

[ solutions ] [ mode de vie ] [ historique ]

 
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