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froidure

En l'espace d'une nuit, l'hiver répandit sa blancheur sur les pentes des collines.
L'eau dans les seaux gela jusqu'au fond, des tonneaux éclatèrent, une couche de glace se forma sur la rivière et dans les puits de mine, la terre devint dure comme de la pierre.
Le vent d'Est plongeait des sommets des Tobacco Roots dans la vallée de la Gulch, transperçant les manteaux, se glissant entre les planches disjointes des bâtiments et des cabanes.
C'était le premier signe annonciateur du long hiver à venir, voilà pourquoi les plus intrépides isolèrent leurs cabanes avec des vieux journaux, amoncelèrent de la terre autour de leurs tentes légères et se préparèrent en vue d'un interminable siège alors que les solitaires et les mineurs découragés se préparaient à partir.
Les diligences au départ de Virginia City étaient remplies, tandis que d'autres mineurs craignant, les attaques des hors-la-loi, commencèrent à former de larges groupes, afin de voyager en se sentant en sécurité.
Tous les prix s'envolèrent.
Les épaves humaines de Virginia, qui mangeaient les restes et dormaient à la belle étoile, tentaient maintenant de se faufiler à l'intérieur des écuries.

Auteur: Haycox Ernest

Info: Les fugitifs de l'Alder Gulch

[ saison ] [ arrivée ]

 

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enfance

Il y a ce souvenir de jeunesse, récurrent. Pré-ados nous avions construit une superbe cabane, à environ 5 mètres du sol à cheval sur deux grands hêtres en lisière de la forêt, hauteur qui avait pour résultat que les "petits" n'arrivaient pas à monter, ce qui nous arrangeait bien. Plusieurs longues planches volées sur les chantiers alentours constituaient un grand balcon au coin duquel se situait la cabane proprement dite, petite, - mais avec un fourneau à bois dégotté je ne sais plus où -, et solidement établie à l'embranchement de quatre branches maitresses du plus grand des deux foyards. 

J'ai passé de longs et bienheureux moments, seul dans cet endroit à quelques centaines de mètres des habitations. Mais ce souvenir récidiviste concerne précisément les après-midis de belle saison où je grimpais au-dessus de la cabane pour me retrouver, beaucoup plus haut, à peut-être à 8 ou 10 mètres, mi-allongé sur une branche en surplomb pointant en direction de la ville et du lac. Tranquillité et cool panorama, sans aucune sensation de danger autre que la conscience de la hauteur, qui n'obérait en rien de longues rêveries dont je ne me souviens d'aucun détail. 

Auteur: Mg

Info: 30 sept. 2020

[ béance juvénile ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

déclaration d'amour

Hé quoi ! Vous êtes étonnée
Qu'au bout de quatre-vingts hivers,
Ma Muse faible et surannée
Puisse encor fredonner des vers ?

Quelquefois un peu de verdure
Rit sous les glaçons de nos champs ;
Elle console la nature,
Mais elle sèche en peu de temps.

Un oiseau peut se faire entendre
Après la saison des beaux jours ;
Mais sa voix n'a plus rien de tendre,
Il ne chante plus ses amours.

Ainsi je touche encor ma lyre
Qui n'obéit plus à mes doigts ;
Ainsi j'essaie encor ma voix
Au moment même qu'elle expire.

"Je veux dans mes derniers adieux,
Disait Tibulle à son amante,
Attacher mes yeux sur tes yeux,
Te presser de ma main mourante."

Mais quand on sent qu'on va passer,
Quand l'âme fuit avec la vie,
A-t-on des yeux pour voir Délie,
Et des mains pour la caresser ?

Dans ce moment chacun oublie
Tout ce qu'il a fait en santé.
Quel mortel s'est jamais flatté
D'un rendez-vous à l'agonie ?

Délie elle-même, à son tour,
S'en va dans la nuit éternelle,
En oubliant qu'elle fut belle,
Et qu'elle a vécu pour l'amour.

Nous naissons, nous vivons, bergère,
Nous mourons sans savoir comment ;
Chacun est parti du néant :
Où va-t-il ?... Dieu le sait, ma chère.

Auteur: Voltaire

Info: A Mme Lullin

[ poème ]

 

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adaptation

Les yeux marrons des rennes deviennent bleus en hiver.
La vie d'un renne en Arctique n'est pas de tout repos. D'abord, il lui faut endurer des températures glaciales, inférieures à -40°C. Mais il doit aussi encaisser d'incroyables écarts de luminosité. Et pour cause. Durant les trois mois que dure l'été, les jours sont très longs et la luminosité est particulièrement importante, du fait de la réflexion des rayons du Soleil sur le sol recouvert de neige et de glace. En revanche, durant le long et rigoureux hiver polaire qui suit, la nuit est alors interminable. Ce qui facilite alors grandement le travail des prédateurs tels que les loups et les ours. C'est fortuitement que les scientifiques ont en effet remarqué que durant l'été, les yeux des rennes ont une belle couleur brun doré. Mais lorsque l'hiver arrive, ils se teintent d'un bleu profond.
Les chercheurs expliquent que le mécanisme qui régit ce changement de couleur est le fait d'un tissu de cellules réfléchissantes situé derrière la rétine, connu sous le nom de tapetum lucidum. Ce dernier, présent chez de nombreux vertébrés qui pratiquent la chasse de nuit, a pour fonction de réfléchir la lumière de manière à améliorer la vision nocturne. C'est cette couche de cellules qui fait briller les yeux des chats dans le noir lorsqu'une lampe torche est braquée sur eux. À l'aide d'électrodes les chercheurs ont mesuré la pression qui régnait dans le tapetum lucidum des rennes à différentes périodes de l'année. Ce qui leur a permis de constater que durant l'hiver, la pression augmentait considérablement dans l'oeil des animaux, du fait d'un ralentissement de certains mécanismes cellulaires de drainage des fluides oculaires. Sous cette augmentation de pression, les cellules qui composent le tapetum lucidum se rapprochent, ce qui modifie la longueur des ondes lumineuse qu'elles réfléchissent. Le tapis cellulaire réfléchit alors principalement de la lumière bleue.
D'après les chercheurs, cette lumière permettrait aux rennes de mieux percevoir les mouvements des prédateurs dans l'obscurité. Mais, en contrepartie, les images imprimées sur la rétine seraient moins nettes. Ce qui expliquerait l'intérêt évolutif pour l'animal de retrouver une vision plus nette durant les mois d'été à la forte luminosité. Actuellement on ne connait aucun autre mammifère capable de modifier ainsi la couleur de ses yeux suite à un changement de saison.

Auteur: Internet

Info: 24 12 2013

[ curiosité ] [ regard ] [ métamorphose ] [ sciences ]

 

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communauté religieuse

Le surlendemain, Marchenoir commençait à pied l’ascension du Désert de la Grande-Chartreuse. Lorsqu’il eut franchi ce qu’on appelle l’entrée de Fourvoirie, rainure imperceptible entre deux rocs monstrueux, au-delà desquels la vie moderne paraît brusquement s’interrompre, une sorte de paix joyeuse fondit sur lui. Il allait enfin savoir à quoi s’en tenir sur cette Maison fameuse dans la Chrétienté, — si bêtement entrevue, de nos jours, à travers les fumées de l’alcoolisme démocratique, — ruche alpestre des plus sublimes ouvriers de la prière, de ceux-là qu’un vieil écrivain comparaît aux Brûlants des cieux et qu’il appelait, pour cette raison, les "Séraphins de l’Église militante !"



Les gens badigeonnés d’une légère couche de christianisme, qui veulent que les pèlerinages soient commodes, affirment sous serment que le monastère est inaccessible dans la saison des neiges. L’effet heureux de ce préjugé est une restitution périodique de l’antique solitude cartusienne tant désirée par saint Bruno pour ses religieux !



L’énorme affluence des voyageurs, dans ce qu’on est convenu d’appeler la belle saison, doit être, pour les solitaires, une bien pesante importunité. La foi du plus grand nombre de ces curieux n’aurait certainement pas la force évangélique qui fait bondir les montagnes, et beaucoup viennent et s’en vont qui n’ont pas d’autre bagage spirituel que le très sot journal d’un touriste sans ingénuité. N’importe ! ils sont reçus comme s’ils tombaient du ciel, — aérolithes mondains de peu de fulgurance, qui ne déconcertent jamais l’accueillante résignation de ces moines hospitaliers



La Grande-Chartreuse doit donc être visitée en hiver par tous ceux qui veulent se faire une exacte idée de cette merveilleuse combinaison de la vie érémitique et de la vie commune qui caractérise essentiellement l’ordre cartusien, et dont la triomphante expérience accomplit, tout à l’heure, son huitième siècle.



Fondée, en 1084, la famille de saint Bruno, — rouvre glorieux qui couvrit le monde chrétien de sa puissante frondaison, — seule entre toutes les familles religieuses, a mérité ce témoignage de la Papauté : Cartusia nunquam reformata, quia nunquam deformata, l’ordre des Chartreux, ne s’étant point déformé, n’a jamais eu besoin d’être réformé.



Dans un siècle aussi jeté que le nôtre aux lamproies ou aux murènes de la définitive anarchie qui menace de faire ripaille du monde, il est au moins intéressant de contempler cet unique monument du passé chrétien de l’Europe, resté debout et intact, sans ébranlement et sans macule, dans le milieu du torrent des siècles.

Auteur: Bloy Léon

Info: Dans "Le Désespéré", Livre de poche, 1962, pages 95-97

[ description ] [ historique ] [ admiration ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

fable zen

Dans la fourmillière d'un vaste monastère, il y avait un vieux moine discret, humble, un sans-grade, un obscur parmi les obscurs, un rien farfelu. Ses confrères le tenait pour un ignare, doublé d'un illuminé dans le sens commun, et non boudhiste, de simple d'esprit. Il faut dire que malgré toutes les années passées à l'ombre des murs du monastère, il ne brillait pas par son érudition. Le vétéran boudait en effet la lecture des textes sacrés et, à la belle saison, passait le plus clair de son temps au bord d'un étang constellé de lotus, bercé par le murmure du vent, la psalmodie des insectes et le chant des oiseaux. Il y méditait distraitement assis sur un rocher, sous le monumental parasol d'un vieil arbre.

Par un bel après-midi d'été inondé de soleil, un groupe de jeunes moines partit faire le tour de l'étang. C'est alors qu'ils purent observer avec stupéfaction, la manière fort découssue que l'ancien avait de méditer. Il ne se passait pas cinq minutes sans qu'il se penche pour troubler le miroir liquide avec une brindille. Il allait même parfois jusqu'à se lever pour faire quelques pas une branche à la main, avec laquelle il tirait une feuille d'arbre hors de l'eau. Son curieux manège fit rire ses cadets qui entreprirent de lui donner une leçon sur la méditation.

- Ne serait-il pas préférable de vous recueillir les yeux fermés afin de ne pas être distrait par le spectacle du monde ?

- Comment espérer atteindre une haute réalisation spirituelle si vous bougez sans cesse ? Vous ne pouvez pas stabiliser votre esprit ni laisser le prana circuler harmonieusement dans les canaux subtils.

- C'est vrai, prenez exemple sur le Boudha qui a obtenu l'Éveil suprême en demeurant immobile sous l'arbre de l'illumination.

Le vieux moine s'inclina pour les remercier de leurs conseils et, tout en leur montrant un insecte qu'il venait de repêcher avec une brindille, il leur dit, un sourire désarmant aux lèvres :

- Vous avez sans doute raison, mes jeunes frères. Mais comment pourrai-je méditer sereinement s'il y a autour de moi des êtres vivants en train de se noyer ?

La bande des cadets resta interloquée. Il y eut un long silence puis l'un d'eux, rompu aux joutes métaphysiques et voulant à tout prix sauver la face, répliqua :

- Vous devriez vous retirer dans une grotte pour vous consacrer à votre propre salut. Ne vous souciez pas trop du destin des autres. Laissez faire l'ordre naturel du monde. Chacun récolte le résultat de ses actes antérieurs. Telle est la loi du karma.

Et, sur ces paroles sentencieuses, les donneurs de leçons se drapèrent dans leurs toges monastiques et s'éloignèrent. Ils gagnèrent une passerelle qui enjambait l'étang. C'est alors qu'au beau milieu de la traversée, l'un d'eux glissa sur une planche moussue et tomba à l'eau. Le malheureux, qui n'était autre que le discoureur karmique, pataugeait parmi les nénuphars, visiblement en train de se noyer. L'étang était profond à cet endroit. Ce fut l'affolement général, aucun moine ne savait nager.

Le vieil original, son infatigable sourire aux lèvres, se leva d'un bond, prit une branche et, comme elle n'était pas assez longue, il se mit à marcher sur l'eau. Sous le regard médusé des jeunes moines, il crocheta le candidat à la noyade et le tira jusq'à la berge sans même mouiller les pans de sa robe rapiécée.

L'histoire miraculeuse fit le tour du monastère. On tenait désormais le vieux pour un saint, un bodhisattiva caché, un Boudha vivant. Il en prit ombrage car il ne supportait pas d'être un objet de dévotion. Il gagna une autre province où il se cacha dans la fourmillière d'un vaste monastère.

Auteur: Anonyme Tibet

Info: Au bord d'un étang - Conte tibétain. In Contes des sages du Tibet de Pascal Fauliot

[ discrète existence ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

jeu

Le fantasque Mario Balotelli, la vraie star de cet Euro 2012
Rebelle, iconoclaste, le joueur qualifié pour les demi-finales avec l'Italie contredit tous les clichés du politiquement correct.
"Oubliez-moi. La vraie rock star ici, c'est Mario Balotelli !" Déclare Noel Gallagher, le chanteur controversé de l'ex-groupe Oasis, qui parle de l'attaquant italien de Manchester City. Un rapide condensé de l'esprit de ce joueur qui vient de se qualifier pour les demi-finales de l'Euro 2012 avec la Squadra Azzurra. Et c'est d'ailleurs sa patrie d'adoption - l'Angleterre, où il évolue sous les couleurs de Manchester City - qu'il vient d'éliminer de la compétition, aux tirs au but, après y être allé de sa petite réalisation.
Mario Balotelli est un show à lui tout seul qui défraie la chronique. On en est fan ou on l'exècre. Soit on le considère comme un génie, soit comme un sombre abruti. Mais une chose est sûre, il ne laisse pas indifférent. Et pour ses débuts à l'Euro 2012, il n'a pas failli à sa réputation de joueur fantasque. Capable du pire comme du meilleur sur une pelouse, il a appliqué avec panache ce concept lors de la phase des poules. Il passe ainsi à côté de ses deux premiers matches et suscite la colère des tifosi pour son comportement de diva sur le terrain. Alors, pour faire taire tout le monde, l'attaquant italien est aussi en mesure d'inscrire un somptueux but lors du troisième match de poule et de le célébrer en boudant et en se faisant censurer par ses coéquipiers, de peur que l'intenable ne dérape dans ses propos ou dans la célébration de son but. Au final, ses partenaires s'en amusent et ont appris à composer avec ce caractère instable.
Compétitif et instable
Car Balotelli est un véritable ovni du ballon rond. Le genre de joueur complètement perché en marge totale des principes liés au monde du football professionnel. Conscient de son talent, il n'en fait qu'à sa tête, ce qui déclenche inévitablement des polémiques. Mais là où certains joueurs français pénalisent leur équipe par des attitudes immatures, la folie de Mario Balotelli le rend compétitif et hors du commun. Il peut, par exemple, se vanter en club cette saison d'un meilleur ratio buts-temps de jeu que la star de Manchester City Sergio Agüero et a été décisif dans l'obtention du titre de champion des Citizens. Et c'est d'ailleurs ce point précis qui dérange.
À une époque où l'on nous apprend que seuls la volonté, le travail et l'effort conditionnent la réussite sociale, Mario arrive au sommet de sa profession avec une attitude de dilettante. Alors que les médias font le constat d'une société en manque de repères qui découlerait d'une autorité défaillante, Mario Balotelli conteste fréquemment la figure hiérarchique du coach, ce qui ne l'empêche pas pour autant de faire une belle carrière. Quel joueur, du haut de ses 22 ans, a déjà gagné une Ligue des champions, trois championnats d'Italie et un titre de champion d'Angleterre ? Il met ainsi en porte à faux tous ces principes consensuels qui ont transformé le football en univers aseptisé où aucun comportement rebelle n'est toléré. Un constat qui a énormément de mal à passer et qui se verra toujours opposer des arguments fallacieux mettant en avant l'instabilité du garçon ou ses doigts d'honneur faits à la morale.
Il faut dire que le parcours de Mario Balotelli est lui-même hors norme. Né à Palerme, en Sicile, de parents ghanéens, il est recueilli à 2 ans par une famille italienne de Brescia. Et dans un pays loin d'être cosmopolite, il est l'un des rares enfants de couleur noire de cette ville. Pourtant, il n'a jamais été tenté par un "retour aux sources" salvateur ou mystique dont les joueurs français ou anglais d'origine africaine sont friands. Au contraire, il se revendique 100 % italien et déclare être un amoureux de sa patrie. N'a-t-il pas sorti un drapeau vert-blanc-rouge devant les supporteurs de Manchester City au moment de célébrer le titre avec eux ? Paradoxe : ce genre d'attitude - très certainement glorifiée en France par ceux qui s'inquiètent de ne voir aucun joueur chanter La Marseillaise - ne passe pas en Italie. Les Transalpins ne pardonnent rien à l'ancien sociétaire de l'Inter Milan.
Premier Noir de la Squadra Azzurra
Majoritairement xénophobe, l'Italie a eu du mal à accepter qu'un joueur de couleur noire soit la figure la plus visible de la Squadra Azzurra. Pire, Mario Balotelli est devenu en 2010 le premier joueur de couleur noire à revêtir le maillot de la Nazionale... De quoi déclencher de vives migraines chez les supporteurs les plus farouches et réactionnaires de la Petite Botte. D'autant plus que l'indiscipline de Mario n'arrange rien. Son passage à l'Inter Milan s'est d'ailleurs très mal terminé. Ce qui n'a rien d'étonnant vu que l'entraîneur était à l'époque José Mourinho. D'un côté, un coach portugais show man de classe mondiale qui est très à cheval sur les valeurs collectives de son équipe. De l'autre, un joueur individualiste et forte tête qui se considère comme la seule star de l'effectif. Le clash était inévitable.
Malgré ses frasques, ses attitudes incompréhensibles, son comportement immature et son inconscience avérée il vient de provoquer un incendie à son domicile en allumant pétards et feux d'artifice dans sa salle de bains), Mario Balotelli fait curieusement du bien au football. Il apporte de la fraîcheur et de l'originalité dans ce monde du ballon rond qui a perdu son innocence à cause des exigences du haut niveau. Qui ne s'est pas déjà ennuyé devant une interview d'un joueur de Ligue 1 au discours formaté du type "l'important, c'est les trois points" ?
Pourquoi les Cantona, Maradona, Romario, Ronaldinho ou Paul Gascoigne étaient si populaires ? Parce qu'ils ont toujours compris que le football était d'abord un jeu avant d'être leur travail. Et que le spectacle fait aussi partie de ce sport au même titre, voire plus, que la performance. Mario Balotelli, même s'il ne le revendique pas ouvertement, s'inscrit dans cet héritage. Il est l'enfant terrible du football moderne, directement engendré et inspiré par ces anciennes gloires du ballon rond. Mario Balotelli confond la pelouse d'un stade avec une cour d'école et c'est ce qui plaît. On l'adule ou on le hait, mais on ne peut pas nier qu'il apporte de la vie et de l'humain au football avec son comportement d'enfant.

Auteur: Cacace Giuseppe

Info: Le Point.fr, 25 juin 2012

[ fantaisie ] [ star ] [ sport ] [ révolte ]

 

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