Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 194
Temps de recherche: 0.0472s

vingtième siècle

Bien sûr ces changements de comportement culturel et l'invention de multiples diversions font partie d'un système économique qui me dépasse. J'envisage ce système comme un bain dans une piscine anémiée, stérile, bondée, puant le chlore, en comparaison d'une délicieuse baignade dans un lac au fond des bois, la berge du lac bordée de nénuphars en fleurs où sont perchées de petites tortues, un ou deux hérons dans les grands pins ou dans l'eau peu profonde, quelques serpents d'eau parmi les massifs d'ajoncs, et quand vous plongez vous voyez les poissons qui se reposent immobiles sous les bûches dressées. Même les profondeurs obscures semblent séduisantes en comparaison d'une piscine, comme une promenade printanière sous la pluie dans les bois en comparaison d'une série télévisée où des gens se font descendre ou tabasser à New York ou à Los Angeles tandis que des durs à cuire enchaînent d'insipides répliques soi-disant spirituelles.

Auteur: Harrison Jim

Info: En marge : Mémoires

[ progrès ] [ civilisation ] [ nature ] [ refus ]

 

Commentaires: 0

environnement

Plus nous devenons indépendants, plus nous devenons dépendants du monde extérieur : c'est le problème même de la société moderne qui croit au contraire s'émanciper du monde extérieur en le dominant. (...) La conscience de la dépendance de notre indépendance, c'est-à-dire de la relation fondamentale avec l'écosystème, (...) nous entraîne à rejeter notre vision du monde objet et de l'homme insulaire. C'est du reste la seule façon de comprendre les vérités des philosophies non occidentales - asiatiques et africaines -, de nous réconcilier avec elles et de déboucher sur une vision universelle du monde. L'homme doit se considérer comme le berger (...) des êtres vivants, et non comme le Gengis Khan de la banlieue solaire.
(...)
L'homme doit cesser d'agir comme un Gengis Khan de la banlieue solaire et se considérer, non pas comme le berger de la vie, mais comme le copilote de la nature.

Auteur: Morin Edgar

Info: Écologiser l'homme

[ responsabilité ] [ sagesse ]

 

Commentaires: 0

sculpture

Il arriva alors que Soderini, voyant avec satisfaction la statue [le David] debout tandis que Michel-Ange y faisait quelques retouches, lui dit que le nez lui paraissait un peu fort. Michel-Ange observa que Soderini regardait le géant par en-dessous et ne pouvait en saisir la véritable proportion ; il monta sur l'échafaudage qui se trouvait à la hauteur des épaules, prit rapidement un marteau de la main gauche avec un peu de poussière de marbre qui traînait sur les planches, et se mit à façonner doucement avec les ciseaux en laissant tomber des petits tas de poussière, sans rien modifier au nez. Il s'adressa au gonfalonier qui d'en bas suivait le travail et lui dit : "Regardez-le maintenant" - "Je l'aime mieux ainsi, répondit-il, vous lui avez donné la vie". Et Michel-Ange descendit tout en riant de pitié à part soi de ceux qui, pour avoir l'air de s'y connaître, disent n'importe quoi.

Auteur: Vasari Giorgio

Info: les vies des meilleurs peintres sculpteurs et architectes, tome 9, Berger-Levrault, p. 197

[ anecdote ]

 

Commentaires: 0

terrorisme islamiste

La terreur a bien fonctionné. la censure et l'autocensure se sont imposées à nous. Certains de nos concitoyens ont attribué la faute non aux jihadistes, mais à ceux qu'ils avaient tués. Si ces jeunes tuent, c'est qu'ils doivent avoir une raison de la faire, pensent-ils. une telle détermination à renverser les rôles est le signe d'une déstabilisation profonde de nos valeurs. Les salles de théâtre et d'exposition ferment leurs portes aux évènements qui pourraient choquer nos bourreaux. la terreur nous renverse, nous rend plus perméables à une post-vérité orwellienne. c'est le but des attaquants, décapiter, égorger, découper, jeter du haut des tours... méthodiquement et calmement, par amour de Dieu et sous son regard. Cette lente et infinie pulsion de mort inscrite dans la devise des Frères ("la mort pour Allah est notre but ultime"), ce ralenti insupportable nous font perdre notre sang-froid, notre aptitude au discernement.






Auteur: Bergeaud-Blackler Florence

Info: Le frérisme et ses réseaux, l'enquête, p.23

[ france ] [ pouvoir mental ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

espoir

- Je connais beaucoup de contes, grâce à mon père, répond Rosa. Mais cela n'a rien à voir avec l'hassidisme. Je leur ai toutefois raconté l'histoire de l'homme et ses trois chèvres : Foi, Amour et Espérance. Foi se faufile un jour à travers la clôture qui entoure la maison, s'égare dans la forêt et se fait manger par un loup. Il ne reste plus que ses sabots. Amour renverse une lampe à pétrole que l'homme négligent avait laissée dans la bergerie et prend feu. D'elle ne subsiste qu'un morceau de charbon. Désormais, l'homme est aux petits soins avec Espérance, la dernière chèvre qui lui reste. Il la gâte et la bichonne, bien qu'il soit devenu pauvre et ait lui-même à peine de quoi vivre. Il se montre généreux envers elle, dépense l'argent qui lui reste en nourriture, jusqu'à mourir de faim à ses côtés. On le retrouve mort dans la bergerie. Ses mains sont agrippées aux cornes de l'animal.

Auteur: Vertlib Vladimir

Info: L'Etrange mémoire de Rosa Masur

[ littérature ] [ triade ] [ fable ]

 

Commentaires: 0

souhait

A vrai dire, j'avais une espérance : celle de devenir fou. Je savais bien que j'étais, que j'avais toujours été sur le point de devenir fou. Mais je ne l'avais jamais été, et je ne l'étais pas. Etre fou ! mais c'est l'ambition légitime de tous les hommes dignes du nom d'hommes. Je sais, je sais, il y a les gâteux, les baveux, et les agités féroces, qu'on met en cages ! Exceptions. Il y a surtout, en plus grand nombre, les bons fous rêveurs, qui s'éblouissent délicieusement, comme les bergers d'une idylle de rêve, d'un papillon posé à la fleur des pommiers dans la cour de Charenton ! il y a les mères qui, assises sur un banc, retrouvent, dans le bercement sous un châle, l'illusion du premier-né ; il y a celui qui se croit empereur ! il y a celui qui se croit dieu ! et cet empereur-là ne perdra jamais de batailles ; et ce dieu n'aura jamais d’athées.

Auteur: Mendès Catulle

Info: Le Chercheur de tares

[ liberté intérieure ] [ ouverture ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

nativité

S'il existe quelque lecteur de ces pages, dont il n'est pas impossible qu'elles resteront sur cette table, inachevées, dispersées, distraites ; s'il existe et caetera, je dois expliquer, si d'aventure il en est besoin, ce que je souhaite et ai l'intention de faire. Je mijote d'entrer dans la crèche, au même titre que ceux qui la peuplent à cette heure. Le projet est intellectuellement complexe parce qu'il implique des conséquences subtiles, ingénieuses, extravagantes. Non, il ne me suffit pas de regarder la crèche. Si j'y entre, je deviendrai une partie de Noël, comprenez-vous ? Je serai homologue - vocable misérable mais sociologiquement accrédité - de l'enfant. Je serai nécessaire à la représentation sacrée, d'où découle qu'une partie du sens, mais chaque partie est essentielle, sera remise entre mes mains ; je serai un compagnon de la Mère, du Père, du Berger n.1, du Berger n. 2, de la Pastourelle, de la Petite Vieille, du Ruisseau, du Boeuf, de l'Âne et de tous ceux qui voudront accourir à la célébration du début de la Signification.

Auteur: Manganelli Giorgio

Info: In "La crèche", éd. Trente-trois morceaux, p. 36-37

[ note d'intention ] [ subversion ] [ Jésus ] [ visée participative ]

 
Commentaires: 4
Ajouté à la BD par Benslama

pensée-de-femme

Petit coin de vent, de sable et de soleil. Univers paisible et paradoxal, où les guides enturbannés dans les 4×4 côtoyaient les bergers en charrette et où les femmes, enveloppées d'immenses tissus aux couleurs vives, observaient d'un oeil curieux le passage (parfois) dénudé des étrangères. Un entre-deux assez étrange, où tous les clichés alors en vogue en France se trouvaient représentés : voiles, islam dit modéré, Al Jazeera dans tous les postes de télévision... J'avais évidemment été choquée par un certain nombre de coutumes. Choquée, aussi... Par toutes ces mères et épouses que je voyais faire ce que les femmes de mon pays avaient décidé de reléguer aux oubliettes ; moi qui n'avais presque jamais mis les pieds dans une cuisine... Moi qu'on avait élevée à être libre, indépendante, et que la seule idée de rester à la maison rendait hystérique (....)
Elle parla des sorties de crèche, avec les autres mamans, de ce rôle étrange à jouer d'un quotidien paisible, de ce besoin pressant de repartir, nourri d'un sentiment qui m'apparut quasi claustrophobique.

Auteur: Nivat Anne

Info: Correspondante de Guerre

[ simplicité ]

 

Commentaires: 0

idolâtrie

On peut donc voir émerger des religions et des systèmes de pensée différentes selon le type de société où ils ont vu le jour. La façon dont les gens se nourrissent détermine leur façon de penser et leur type de croyance. Les sociétés agricoles croient aux dieux des pluies, aux dieux des semences, et généralement à tous les dieux affectant d'une manière ou d'une autre le travail des récoltes. Les peuples qui élèvent du bétail croient en un dieu berger, unique. Dans chacune de ces deux cultures transparaît la notion primitive de dieux aidant, tels des géants qui observeraient les hommes du haut des nuages, ou des parents choisissant au gré de leurs caprices qui récompenser, qui punir. Ce n'est que dans les sociétés les plus sûres et les plus avancées que l'on trouve des religions susceptibles d'affronter la réalité de l'univers, et de reconnaître qu'il n'y a pas de manifestations évidentes de dieu, sinon l'existence du cosmos même, ce qui veut dire que tout est sacré, qu'il y ait un dieu ou non pour nous regarder.

Auteur: Robinson Kim Stanley

Info: Chroniques des années noires

[ variées ] [ miroir ] [ sciences ]

 

Commentaires: 0

cadavre

Il avait vu un noyé, une fois. Il gisait au fond de la rivière, juste à côté de la berge. Il avait probablement dû tomber de son bateau, s'était traîné presque jusqu'à la terre ferme, mais comme il ne le savait pas, il avait renoncé. Ou bien peut-être que son coeur avait lâché, peut-être qu'il était soûl, peut-être encore autre chose - on n'irait plus lui demander. Recouverts par une pellicule de plomb, le voile de la mort, les yeux du noyé étaient tellement énormes et dilatés que dans un premier temps on n'arrivait pas à croire que ces yeux-là fussent humains. Lorsqu'Ignatitch les avait observés de plus près et avait compris pourquoi ils étaient si monstrueusement révulsés, il s'était recroquevillé sur lui-même, comme un hérisson effarouché : des alevins avaient dépiauté les cils, sucé les paupières, et toute cette poissonnaille s'était introduite dans les orbites. Des oreilles et des narines de l'homme dépassaient en pagaille les queues des petites barbottes et des loches qui vampirisaient la chair avec délice, dans sa bouche ouverte de minuscules tanches dansaient la sarabande.

Auteur: Astafiev Victor

Info: Le Roi Poisson

[ eau ]

 

Commentaires: 0