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relations humaines

Maintenant nous pouvons comprendre la vraie fonction de nos amis : ils ne sont pas nos alliés dans la bataille des intérêts, mais ils le sont dans la bataille des caractères. Ils prennent la vie comme nous. De là vient que nous supportons aisément qu'ils aient d'autres idées que les nôtres. Outre que ces dissentiments intellectuels peuvent avoir une fin, notre ami se rangeant à notre opinion, ou nous à la sienne, ils ne touchent pas au fond des natures. Mais très libres de différer sur les grands sujets, nous avons absolument besoin d'être d'accord avec nos amis dans les petites choses. Car les natures se révèlent dans ces occasions imprévues, nous y pouvons tâter l'étoffe dont chaque homme est fait, et quand il s'agit de ceux que nous aimons, nous avons besoin de sentir que c'est de la soie. Qu'un de nos amis s'oppose à nous dans une question de philosophie ou d'art, cela nous procurera le plaisir de faire de belles armes ensemble. Mais qu'un homme soit dur avec un pauvre, grossier avec une femme, brutal avec un inférieur, quand même il nous aurait donné d'autre part toutes les approbations possibles, il n'est pas de notre race, nous n'avons rien de commun avec lui. Car si les amitiés se développent sur le plan de l'esprit, elles se forment ailleurs.

Auteur: Bonnard Abel

Info: L'amitié, 1928

[ authentique ] [ double moral ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

ermite

La vie solitaire d'un penseur, d'un artiste, d'un ermite est un engagement, jamais une solution. L'expérience de solitude s'avère indispensable à tout être qui veut conquérir ou sauvegarder sa liberté; en ces heures privilégiées, l'individu n'est plus cet homme moyen, mécanique ou "neuronal", cible facile des sondages, de la mode et des médias; il s'éprouve être unique, oiseau rare. Il se distingue. De là on qualifiera de pensée aristocratique toute célébration de la solitude alors que celle-ci est bien moins dédaigneuse qu'exigeante, dénotant une vigilance rebelle. Résister à la facilité comme à la résignation, demeurer discret sinon secret, ce sont là de beaux titres de noblesse. Il faut un courage constant, une passion tenue, comme on dit d'une note ou d'un pari, pour oser être soi, pour ne pas renier ses valeurs ni ses rêves.
Le besoin de reconnaissance apparaît bien comme le talon d'Achille de tout individu. Il explique que, pour se sentir compris ou acceptés, la plupart des hommes préfèrent renoncer à leur liberté, à leur singularité. Le véritable solitaire ne cherche ni à plaire ni à être réconforté. Sa grande force vient de ce qu'il n'est point troublé par les agissements et les opinions du monde: quand on vit seul, on ne donne pas prise, on ne se situe plus par rapport au général mais par rapport à l'absolu.

Auteur: Kelen Jacqueline

Info: L'esprit de solitude

[ indépendance ]

 

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anticipation

Les histoires de super-héros sont méprisées, car souvent vues comme l'un des niveaux les plus bas de notre culture. Mais tel un éclat d'hologramme, elles contiennent en miniature tous les rêves et toutes les peurs des générations qui les racontent. Créées par des travailleurs qui en leur temps étaient marginalisés, moqués, utilisés comme bouc émissaires et exploités, elles n'ont jamais cessé de nous offrir une ligne directe vers l'inconscient collectif culturel, et ses convulsions. Elles nous racontent d'où nous venons, ce que nous avons craint ou désiré, et à présent elles sont plus populaires et plus ubiquitaires qu'elles en l'ont jamais été. Je le répète : les comics ont eu raison dès le début. Lorsque tout le monde s'en fichait, ils ont pris très au sérieux l'idée d'un futur surhumain, et l'ont embrassé, exaltée et testée jusqu'au point des destruction et retour. Et ils l'ont trouvée intacte, plus forte et mieux définie, comme l'acier passé au feu du raffinage. Indestructible, rien ne peut l'arrêter. Les super-héros étaient les champions des opprimés quand nous en avons eu besoin, puis patriotes, pionniers, rebelles, conformistes ou rock stars quand cela nous était nécessaire. Et à présent, ils entreprennent sous nos yeux ébahis d'abattre les murs séparant la réalité de la fiction.

Et il n'y a qu'un seul moyen de savoir ce qui se passera ensuite...

Auteur: Morrison Grant

Info:

[ BD ] [ superman ] [ science-fiction ]

 

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sciences

Premièrement, nous devons reconnaître l'Univers comme un sous-système d'une méta-réalité de structures d'informations, tout est structure d'information et tout est simultané. Je ne parle pas d'une base de données, je ne parle pas de notre technologie brute actuelle, c'est quelque chose d'évidemment beaucoup plus gros, beaucoup plus complexe, mais vous saisissez l'idée. Nous devrions reconnaître les dimensions comme un artefact culturel: nous créons des dimensions parce que nous avons de petites bibliothèques et que nous avons besoin de x, y et z, mais nous n'en avons pas besoin en physique, aussi nous devrions prendre du recul par rapport au concept de dimensions dans la physique du futur.

Le présent est surdéterminé. Comme le dit Guillemant, il est déterminé par le passé et il est déterminé par le futur.

Et finalement, la conscience engendre notre impression de l'espace et du temps, c'est elle l'espace et le temps. Il s'agit de conscience au travers d'associations faites dans ce monde d'information et créant l'illusion de l'espace et du temps.

Aussi, la proposition que je vous fais est de laisser les physiciens continuer de faire de la physique de l'énergie, ils font ça très bien, ils trouveront éventuellement un moyen de réconcilier la relativité et la mécanique quantique.

Continuons nous aussi et cherchons la soeur manquante. Merci beaucoup.

Auteur: Vallée Jacques

Info: Bruxelles, 22 novembre 2011

[ spéculation ] [ quête ]

 

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couple

On n'a pas à justifier l'amour; l'amour est présent ou il ne l'est pas.
L'amour véritable consiste à accepter les autres tels qu'ils sont sans essayer de les changer. Si nous essayons de les changer, cela signifie qu'on ne les aime pas vraiment. C'est pourquoi, de toute évidence, si vous décidez de vivre avec quelqu'un, si vous voulez conclure cet accord, il est préférable de le faire avec celui ou celle qui est exactement tel que vous le souhaitez.
Trouvez quelqu'un que vous n'ayez pas à changer. Il est beaucoup plus facile de dénicher quelqu'un qui soit comme vous le souhaitez plutôt que de vouloir le changer.
De même, cette personne doit aussi vous aimer tel que vous êtes sans avoir besoin de vous changer. Si elle a le sentiment qu'elle doit vous transformer, cela signifie qu'elle ne vous aime pas vraiment.
Alors pourquoi rester avec quelqu'un, pour qui vous n'êtes pas comme il le souhaite?
Il faut pouvoir être qui l'on est, de façon à ne pas avoir à créer de fausse image de soi. "Si vous m'aimez tel que je suis "ok, prenez moi; "Si vous ne m'aimez pas tel que je suis alors,au revoir, trouvez quelqu'un d'autre"
Cela peut vous sembler dur, et pourtant ce mode de communication signifie que les accords conclus avec autrui sont clairs et impeccables.

Auteur: Ruiz Don Miguel

Info: Les quatre accords toltèques : La voie de la liberté personnelle

[ définition ]

 

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art pictural

Le jeune Nakamura Tsune avait fait de la femme qu'il aimait des portraits puissants et sensuels. Il utilisait beaucoup de rouge et on disait de lui qu'il peignait dans le style de Renoir. Son oeuvre la plus célèbre et la mieux connue, le Portrait d'Erashenko, exprimait presque religieusement, mais au moyen de tons chauds et harmonieux, toute la noblesse et toute la mélancolie du poète aveugle. Toutefois, sa dernière oeuvre, le Portrait de la vieille mère de l'artiste, avait été exécutée avec une très grande sobriété et le peintre n'avait employé que des couleurs sombres et froides. On y voyait une vieille femme hâve et décharnée, assise de profil sur une chaise et, derrière elle, en guise de fond, un mur à moitié lambrissé. Dans ce mur, à la hauteur de son visage, une niche avait été excavée où l'on avait posé un pichet et, derrière la tête de la vieille femme, un thermomètre était accroché. Otoko ignorait s'il n'avait pas été ajouté par l'artiste pour les besoins de sa composition, mais ce thermomètre, ainsi que le chapelet qui pendait des mains de la vieille femme délicatement posées sur ses genoux, l'avaient vivement impressionnée. Ils symbolisaient en quelque sorte les sentiments de l'artiste qui allait précéder sa vieille mère dans la mort. Tel était peut-être le sens de ce portrait.

Auteur: Kawabata Yasunari

Info: Dans "Tristesse et beauté"

[ description ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

éducation

Dès votre plus jeune âge, l'école vous prend en charge pour vous socialiser, autant dire pour vous faire renoncer à votre liberté sauvage et vous faire préférer la liberté définie par la loi. Le corps et l'âme sont façonnés, fabriqués. On inculque une façons de voir le monde, d'envisager le réel, de penser les choses. On norme. L'écolier du primaire, le collégien, le lycéen, l'étudiant des classes préparatoires subissent l'impératif de rentabilité scolaire : les points à accumuler, les notes à obtenir, au-dessus de la moyenne de préférence, les coefficients qui décident de ce qui est important ou non pour bien vous intégrer, les livrets qui constituent autant de fiches de police associées à vos mouvements administratifs, les copies à rédiger selon un code très précis, la discipline à respecter dans le moindre détail, l'objectif du passage dans la classe supérieure, le théâtre du conseil de classe qui examine l'étendue de votre docilité, la distinction des sections en fonction des besoins du système, l'obtention des diplômes comme autant de sésames, même si, en soi, ils ne servent à rien : tout vise moins pour vous une compétence (sinon pourquoi n'être pas bilingue après sept années d'apprentissage d'une langue étrangère ?) qu'une mesure de votre aptitude à l'obéissance, à la docilité, à la soumission aux demandes du corps enseignant, des équipes pédagogiques et de direction.

Auteur: Onfray Michel

Info: Antimanuel de philosophie

[ normalisation ] [ militarisation ]

 

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vacherie

- C’est quel genre de type ?
- Du point de vue psychologique, c’est un in­firme. Il a échappé de peu à la folie, fait quelques séjours en maison psychiatrique. Il a eu une enfance épouvantable, martyrisé par les autres pour son physique, abandonné par ses parents pour être confié à sa grand-mère. C’est vraiment quelqu’un de marqué au fer. Mais il a aussi une caractéristique étonnante : celle d’utiliser les gens sans aucune reconnaissance, à un point que je n’ai jamais vu. Et pourtant, j’en ai connu des manipulateurs et des ingrats comme Godard, par exemple. Mais au niveau de Houellebecq, c’en est presque magique.
- C’est quoi sa technique de manipulation ?
- Mais il n’en a même pas besoin ! Il est très intelligent, très attachant. On a beaucoup ri ensemble, on était très complices. Mais à partir du moment où il n’a plus besoin de vous, vous n’existez plus. C’est comme ça. Noguez, par exemple, qui lui a rendu beaucoup de services, il l’a totalement laissé tomber. Et la liste est longue : sa femme, ses femmes, son fils dont il ne s’est jamais vraiment occupé et qui était quasiment clochard il y a quelques années. Il rejoue avec les autres ce qu’il a vécu lui-même enfant : l’épreuve de l’abandon. Du point de vue du rapport avec les gens, c’est un monstre.

Auteur: Raphaël Sorin

Info: Interviewé par Olivier Malnuit sur http://www.grand-seigneur.com/2011/03/04/houellebecq-ce-pingre/

[ enfance difficile ] [ égoïsme ]

 

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aristotélisme

On pourrait imaginer une fable dans laquelle un tout petit groupe d’hommes — au maximum quelques centaines de personnes à la surface de la planète — poursuit avec acharnement une activité très difficile, très abstraite, absolument incompréhensible aux non-initiés. Ces hommes restent à jamais inconnus du reste de la population ; ils ne connaissent ni le pouvoir, ni la fortune, ni les honneurs ; personne n’est même capable de comprendre le plaisir que leur procure leur petite activité. Pourtant ils sont la puissance la plus importante du monde, et cela pour une raison très simple, une toute petite raison : ils détiennent les clefs de la certitude rationnelle. Tout ce qu’ils déclarent comme vrai est tôt ou tard reconnu tel par l’ensemble de la population. Aucune puissance économique, politique, sociale ou religieuse n’est capable de tenir face à l’évidence de la certitude rationnelle. On peut dire que l’Occident s’est intéressée au-delà de toute mesure à la philosophie et à la politique, qu’il s’est battu de manière parfaitement déraisonnable autour de questions philosophiques ou politiques ; on peut dire aussi que l’Occident a passionnément aimé la littérature et les arts ; mais rien en réalité n’aura eu autant de poids dans son histoire que le besoin de certitude rationnelle, l’Occident aura finalement tout sacrifié : sa religion, son bonheur, ses espoirs, et en définitive sa vie.

Auteur: Houellebecq Michel

Info: Les particules élémentaires

[ lavage de cerveau ] [ formatage ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

besoin de punition

Qu’il me soit plus facile de prendre la parole, quand cette parole a pour but de dire "non" à l’injustice que de prendre la parole pour dire "oui" à la justesse tient à ceci : dire "non" à l’injustice, même si c’est là un acte moral louable, n’est pas l’équivalent du fait de dire "oui" à la justice.

Répondre "oui" à ce qu’a de juste la révélation de la dette symbolique par le signifiant sidérant implique de pouvoir soutenir ce que je ne comprends pas : le non-savoir dans lequel je suis sur la façon d’acquitter cette dette. 

Ce "oui" implique ainsi de résister à la tentation de substituer à la possibilité de soutenir ce non-savoir la possibilité de m’en acquitter en m’engageant dans la voie de la culpabilité surmoïque : voie où je pourrai cesser d’ignorer ce dont je suis coupable. L’expérience analytique nous apprend, à cet égard, que le sujet, pour échapper à la question du non-savoir, ne demande qu’à assumer le fait d’être réellement accusé, pour peu qu’il sache exactement de quel chef d’accusation il est coupable : il n’est pas exceptionnel de voir un sujet commettre une faute réelle pour être mis en rapport avec une loi qui cesse de se manifester comme questionnante pour devenir purement sanctionnante, énonçant clairement quel est le délit et de quel prix il doit être payé.

Auteur: Didier-Weill Alain

Info: "Les trois temps de la loi", éditions du Seuil, 1995, page 188. En langue allemande Bejahung (affirmation au sens de " confirmation ", se distingue de Behauptung (affirmation au sens de "assertion ")

[ ignorance ] [ refoulement ] [ Bejahung ] [ subjectivation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson