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consumérisme

Tout se passe dans notre état de civilisation industrielle comme si, ayant inventé quelque substance, on inventait d'après ses propriétés une maladie qu'elle guérisse, une soif qu'elle puisse apaiser, une douleur qu'elle abolisse. On nous inocule donc, pour des fins d'enrichissement, des goûts et des désirs qui n'ont pas de racines dans notre vie physiologique profonde, mais qui résultent d'excitations psychiques ou sensorielles délibérément infligées. L'homme moderne s'enivre de dissipation. Abus de vitesse, abus de lumière, abus de toniques, de stupéfiants, d'excitants... Abus de fréquence dans les impressions ; abus de la diversité ; abus de merveilles ; abus de ces prodigieux moyens de déclenchement, par l'artifice desquels d'immenses effets sont mis sous les doigts des enfants. Toute vie actuelle est inséparable de ces abus.

Auteur: Valéry Paul

Info: Le bilan de l'intelligence 1935, nrf pp105 138

[ création du besoin ] [ fabrication du consentement ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

consumérisme

C’était assurément plus commode, quand on promettait aux gens le Ciel après la mort. Désormais, on leur serine que le paradis existe bel et bien sur terre, on l’affiche partout sur les murs et les écrans en leur jurant qu’ils pourront y accéder, s’ils le méritent. A condition de souscrire au dogme du marché, prendre part à la compétition globalisée, prier chaque jour pour une plus grande maison, une herbe plus verte et une plus large télé, se réunir tous les dimanches matin dans de grands centres commerciaux climatisés - et la Réussite reconnaîtra les siens. Alors oui, quand le paradis gonfle chaque jour ses tarifs et durcit ses conditions d’entrée, je peux comprendre que certains crient à l’arnaque organisée. J’aurais sans doute pensé la même chose à leur place. 

Auteur: Markov Bruno

Info: Le dernier étage du monde

[ création du besoin ] [ manipulation ] [ religion matérialiste ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

devoir de consommation

Un certain fossé reste toujours ouvert entre le produit offert et le besoin ; il n’y a jamais une parfaite coïncidence de la demande avec l’offre. Pour combler ce fossé, il faut mobiliser une force auxiliaire, [...] la morale. Certes, pour être adéquate en tant que force auxiliaire, celle-ci aussi doit être préconditionnée de telle façon que l’on considère comme "immoral", c’est-à-dire comme non conforme, celui qui ne désire pas ce qu’on lui offre ; elle doit être préconditionnée de telle façon que cet être singulier soit contraint par l’opinion publique (ou plutôt par le porte-parole de l’opinion publique : sa "propre" conscience individuelle) à désirer ce qu’on lui offre. Or, c’est aujourd’hui le cas. [...]

Il est impossible de nous soustraire à un minimum de ces achats qui nous sont présentés et offerts comme de prétendus "musts", c’est-à-dire comme des achats que l’on doit absolument faire.

Auteur: Anders Günther Stern

Info: Dans "L'obsolescence de l'homme", trad. de l'allemand par Christophe David, éditions Ivrea, Paris, 2002, pages 196-197

[ fausse alternative ] [ création des besoins ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

développement personnel

Avec la prolifération de l’image émerge la possibilité de se concevoir soi, non plus comme la part indissociable d’un tout communautaire, mais comme un sujet désirant, unique et inspiré du dehors à un ensemble d’appétits nouveaux. L’imagerie de masse débride la mécanique de distinction-affiliation : on peut désormais prendre comme point d’émulation, comme repère symbolique, un groupe lointain, étranger, voire purement chimérique, qui n’a d’existence réelle que dans les pages des magazines et sur les pellicules produites par Hollywood. Tous les liens entre le regard, le désir et la possession s’en trouvent transfigurés. L’individu moderne est un individu réflexif, désirant devenir différent, se transformer et s’améliorer, principalement parce qu’il a la possibilité matérielle d’exciter sa conscience par-delà le local, le banal et le quotidien. C’est bien la mutation du régime de visibilité, causée par les progrès de la reproductibilité, eux-mêmes portés par la dynamique capitaliste, qui explique l’avènement de la conscience moderne.

Auteur: Galluzzo Anthony

Info: Dans "La fabrique du consommateur", éd. La découverte, Paris, 2020

[ imaginaire ] [ nouveaux besoins ] [ disponibilité d'esprit ] [ infobésité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

construction

Des milliers de gens, en effet, passent désormais leurs loisirs à mettre des pierres en travers de leur chemin : à se préparer des difficultés techniques, à renoncer pour s’amuser aux "facilities" de l’époque ou à bricoler eux-mêmes des choses qu’ils pourraient acheter au coin de la rue. En 1941, déjà, je travaillais dans un atelier où l’on produisait mécaniquement, comme articles de masse, des "hand-weaving looms", c’est-à-dire des métiers à tisser manuels qu’achetaient les femmes qui avaient faim, après le travail, de savourer enfin le plaisir d’une tâche difficile. [...]

Avant même que la fureur du "Do it yourself" ait atteint son comble, les firmes avaient déjà mis au point des produits finis en pèces détachées, comme les "camping gadgets" et d’autres choses du même genre ; des pièces donc dont la destination paradoxale était de faciliter autant que faire se peut la tâche aux amateurs de hobbies avides de se créer eux-mêmes des difficultés et de les surmonter.

Auteur: Anders Günther Stern

Info: Dans "L'obsolescence de l'homme", trad. de l'allemand par Christophe David, éditions Ivrea, Paris, 2002, pages 230-231

[ réassemblage ] [ faux retour à une étape antérieure de la production ] [ nouveau marché ] [ besoin d'efforts ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

signification des événements

A tout moment, des milliards de choses arrivent à des milliards de gens. Certaines semblent être de simples coïncidences, mais le sont-elles vraiment ? C’est ce que nous essayons de déterminer en laboratoire. Imaginez une expérience de télépathie. Une personne parvient à savoir ce qu’une autre pense. Un essai concluant peut être une simple coïncidence. Mais des milliers d’essais surpassant significativement les seuils de probabilité, ce n’est plus un hasard. Une synchronicité est un événement incontrôlé qui fait sens. Trouver une pièce de monnaie dans la rue, c’est bien ; en trouver une au moment précis au l’on en a besoin pour téléphoner, c’est interpelant. Comme cet événement s’est-il produit ? L’avons-nous causé ? Sont-ce nos perceptions qui ont changé ? Du point de vue pratique, les synchronicités peuvent être des indices utiles pour orienter nos vies dans telle ou telle direction. Dans une perspective scientifique, elles bousculent notre conception du réel et nous informent sur le rôle de la conscience dans le monde physique. Qui sommes-nous, de quoi sommes-nous capables ? Que faire de ces aptitudes ? Comment devons-nous les comprendre ?

Auteur: Radin Dean

Info: https://www.inrees.com/articles/synchronicites-bousculent-conception-reel-dean-radin/

[ signaux de confirmation ] [ être sur la bonne voie ] [ besoin d'accomplissement ] [ définie ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

envahissement

Ce jour-là, il y avait une bande de galopins dans l’eau, deux surtout, qui se disputaient le récif en s’éclaboussant d’eau. Assis sur le sable, Stefano les regardait, vaguement écœuré. Nus et noirs ainsi que des fruits de mer, ils criaient en leur patois ; et, par-delà l’écume, la mer apparaissait à Stefano pareille à un paysage de verre, inutilement bruyante, et devant qui tous ses sens s’amenuisaient, comme l’ombre sous ses genoux. Il ferma les yeux, et le petit nuage de la pipe de Giannino passa devant lui. La tension devenait si douloureuse que Stefano se leva pour partir. Un gosse lui cria quelque chose. Sans se retourner, Stefano remonta vers le pays.
Stefano craignait que, cet après-midi, Elena vînt le retrouver. Ce matin, en se réveillant dans son lit, il l’avait tellement désirée, et charnellement ; et maintenant il n’en voulait plus. Il voulait demeurer seul, dans sa tanière. Les visages des autres dansaient autour de lui, rieurs, vagues, bruyants, sots, comme pendant le charivari de la veille : attentifs et hostiles ainsi qu’au début, ainsi qu’il y a une heure.

Auteur: Pavèse Césare

Info: Dans "Avant que le coq chante", La prison, trad. Nino Frank, éd. Gallilmard, 1953, page 151

[ besoin de solitude ] [ gens intolérables ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

respect de l'autorité

- Tu as une aversion morbide de la mort. Tu n'aimes probablement pas le fait d'être en guerre et de risquer de te faire exploser la tête à tout moment.

- J'en suis plus que contrarié, monsieur. Je suis absolument faché.

- Tu as un profond instinct de survie. Et tu n'aimes pas les bigots, les brutes, les snobs ou les hypocrites. Inconsciemment, il y a beaucoup de gens que tu détestes.

- Consciemment, monsieur, consciemment, corrigea Yossarian dans un effort pour lui fciliter la tâche. Je les déteste consciemment.

- Tu es hostile à l'idée d'être volé, exploité, dégradé, humilié ou trompé. La misère te déprime. L'ignorance te déprime. La persécution te déprime. La violence, la corruption te dépriment. Tu sais, je ne serais pas surpris si tu étais maniaco-dépressif !

- Oui, monsieur. Peut-être que je le suis.

- Essaye de le nier.

- Je ne le nie pas, monsieur, dit Yossarian, content du miraculeux rapprochement qui s'était opéré entre eux. Je suis d'accord avec tout ce que vous avez dit. 

Auteur: Heller Joseph

Info: Catch 22

[ impressionnabilité ] [ besoin d'affection ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

indépendantisme

Le Pays Basque, notamment, se trouve à la pointe d’une forme de reconquête de sa souveraineté sociale et économique. Au cœur de cette reconquête, on peut isoler un triptyque : l’identité, la monnaie, l’énergie. L’attachement des habitants pour ce territoire marqué par des années de lutte violente en faveur de l’autonomie joue un rôle de catalyseur. L’eusko (la monnaie locale) est l’une des pièces maîtresses de cet écosystème alternatif. En cinq ans, elle est devenue la première monnaie locale d’Europe – même la mairie de Bayonne l’a intégrée comme moyen de paiement. Identité et écologie se nourrissent l’une de l’autre : c’est pour cette raison qu’une société de production d’énergie a été créée (I-ENER), détenue majoritairement par les habitants, qui sont ainsi devenus ces nouveaux capitalistes que j’appelle de mes vœux. La société I-ENER développe un parc de panneaux photovoltaïques qu’elle pose sur les toits des édifices publics, mis à disposition par les municipalités. L’engagement des conseils municipaux est fondamental. L’objectif affiché est clair : relocaliser la production d’énergie verte au Pays Basque, en faisant appel au financement citoyen. Aujourd’hui, neuf projets ont été réalisés pour un investissement de 450 000 euros. Six autres l’ont été au cours de l’année 2018, et vingt-cinq supplémentaires sont à planifier.

Auteur: Vignes Renaud

Info: https://linactuelle.fr/index.php/2019/01/31/mondialisation-alternative-economique-renaud-vignes/

[ besoins locaux ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

offre-demande

Comment rentabiliser les milliards investis dans les micro et nanotechnologies ? En leur trouvant des applications sous forme d’objets et de services à vendre. Pour s’assurer du succès des nouveaux produits et de leur "acceptabilité" par la société, ingénieurs et industriels s’associent à des chercheurs en sciences sociales au sein d’un labo spécialisé : IDEAs Lab.

[…]

La hantise des industriels qui investissent dans le développement d’"innovations", c’est l’échec commercial. Comme celui des OGM, qui a fait plonger les multinationales de l’agro-business. Dominique David, du LETI : "dans la high tech, les marchés les plus importants seront ceux tirés par le grand public." Comment éviter les mauvaises surprises ? "Nous ne prétendons pas trouver la vérité : nous réduisons la part des incertitudes et des opportunités manquées", répond Michel Ida. "Ceci grâce à l’apport d’autres disciplines scientifiques, en particulier les sciences humaines, qui disposent de méthodes éprouvées pour faire naître des idées et évaluer un projet" . Bref, ils ont les moyens de nous faire consommer.

Dans leur techno-jargon, experts, scientifiques et industriels parlent d’"acceptabilité". On sait l’importance de la propagande (publicité, marketing, communication, relations publiques, sponsoring, lobbying, etc) pour fourguer aux "gens" toutes sortes de produits dont ils ignoraient le besoin ("comment j’ai fait pour m’en passer ?") et qu’éventuellement ils jugeaient néfastes. On connaît moins l’intervention des sciences humaines en amont, avant même la conception du produit, et leurs "méthodes éprouvées pour faire naître des idées et évaluer un projet". C’est ce qu’on découvre à regarder IDEAs Lab d’un peu plus près.

"Quand les bénéfices perçus prennent le pas sur les inconvénients, les inquiétudes disparaissent, affirme Patrice Senn, directeur du laboratoire Objets Communicants de France Telecom R&D, co-fondateur d’IDEAs Lab. Devant les facilités offertes par la carte bancaire ou les téléphones portables, les utilisateurs oublient qu’ils sont suivis à la trace." Voilà l’admirable efficacité de la méthode dite de "Conception Assistée par l’Usage" ("design smart process"), au cœur du dispositif d’IDEAs Lab.

Auteur: PMO Pièces et main-d'oeuvre

Info: Dans "Aujourd'hui le nanomonde", pages 219 à 222

[ vente forcée ] [ création du besoin ] [ opinion publique ] [ société de profit ]

 

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