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rapports humains

Pour ma part je préfère être carrément un grossier personnage plutôt qu'un plaignant. Les plus grossiers sont tout aussi bien les plus fins, bien souvent. Les plaignants sentent cela et ne pardonnent pas aux grossiers le solide emballage qui protège le trésor de leur délicatesse. Les raffinés recouvrent leurs grossièretés d'une couche de finesse. L'habit des grossiers se laisse moins facilement transpercer, il est mieux cousu, il tient plus longtemps, mais finalement cela revient au même, et il est peut-être permis de se dire qu'en fait de grossièreté et de finesse, éducation et milieu mis à part, nous nous ressemblons diablement. Mais il faut d'abord avoir fait pour cela l'expérience de la dispute, cela me semble être le point essentiel dans cette histoire de grossièreté et de finesse. Le brigand aimait bien les gens grossiers. Les finesses le poussaient aux grossièretés et à l'égard des grossiers il savait être charmant, conventionnel et à l'aise, et par conséquent très fin. Il avait le don de s'adapter et un certain besoin d'équilibre. Avait-il affaire à un délicat, il sentait aussitôt qu'il n'avait pas de surcroît à l'être lui-même, sans quoi ce serait vraiment trop pareil...

Auteur: Walser Robert

Info:

[ types psychologiques ] [ interactions ] [ paradoxes ] [ caractères ] [ adaptation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

temps libre

En ce temps-là, les problèmes ne manquaient pas et le quotidien en dispensait à satiété, mais ceux du chômage avaient été résolus pour une raison d'une désarmante simplicité : partout, les salariés ne travaillaient plus qu'à mi-temps.

En effet, tant était allé l'homme au langage qu'il avait fini par y couler.

A l'ère atomique avait succédé l'ère de la parole. Le besoin de croire au sens profond de la vie, le refus de toute glaciale lucidité, la soif de se raconter, de justifier chaque sursaut psychologique, la névrose d'analyser son cas personnel, de se confesser par téléphone, à la radio, la télévision, à son psychanalyste ou en public ; toute cette hystérie amorcée depuis plusieurs décennies devint une nouvelle façon de vivre à l'aube du XXIe siècle.

En effet, plus personne ne travaillait à temps complet, les lois en avaient décidé ainsi. Une moitié de la journée devait être consacrée au travail et l'autre à disséquer ce que l'on vivait, pourquoi on avait agit ainsi, ce qu'il aurait fallu faire et ce que l'on ferait ou ce que l'on s'interdirait de faire.

Au commencement était le verbe. A la fin, également.

Auteur: Sternberg Jacques

Info: 188 contes à régler - Les assistés

[ civilisation de loisirs ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

hors-la-loi

A nos yeux, il est désormais hors de doute que les criminels, auxquels s’adresse la législation pénale, sont rongés par un sentiment de culpabilité inconscient fort puissant. Celui-ci n’est donc pas la conséquence du crime, mais bien au contraire son mobile. Ce n’est que lorsqu’il atteint un paroxysme que l’homme se livre à des actes criminels. Le crime est ressenti comme un soulagement affectif car il permet de rattacher le sentiment de culpabilité inconscient à quelque chose de réel et de concret. Il sert à trouver un accommodement avec le sentiment de culpabilité devenu insupportable. En d’autres termes, il fournit une gratification substitutive aux motions proscrites et il justifie et soulage à la fois le sentiment de culpabilité inconscient. Cette tension interne trouve pour ainsi dire en lui un piton où s’accrocher.

Les conclusions des recherches de Freud jettent les bases d’une interprétation psychologique nouvelle du châtiment, d’une théorie psychanalytique du droit criminel. Le châtiment sert à satisfaire le besoin de punition inconscient qui a poussé l’individu à commettre un acte interdit. Nous savons que ce sentiment de culpabilité préexistant plonge ses racines dans le complexe d’Œdipe. Compte tenu de la double fonction du châtiment, nous pouvons ajouter que celui-ci satisfait aussi le besoin de punition collectif par le biais d’une identification inconsciente de la société avec le criminel.

Auteur: Reik Theodor

Info: Dans "Le besoin d'avouer", traduit de l'américain par Sylvie Laroche et Massimo Giacometti, Payot, Paris, 1973, page 254

[ délinquants ] [ psychanalyse ] [ origine ] [ explication ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

vacherie

- C’est quel genre de type ?
- Du point de vue psychologique, c’est un in­firme. Il a échappé de peu à la folie, fait quelques séjours en maison psychiatrique. Il a eu une enfance épouvantable, martyrisé par les autres pour son physique, abandonné par ses parents pour être confié à sa grand-mère. C’est vraiment quelqu’un de marqué au fer. Mais il a aussi une caractéristique étonnante : celle d’utiliser les gens sans aucune reconnaissance, à un point que je n’ai jamais vu. Et pourtant, j’en ai connu des manipulateurs et des ingrats comme Godard, par exemple. Mais au niveau de Houellebecq, c’en est presque magique.
- C’est quoi sa technique de manipulation ?
- Mais il n’en a même pas besoin ! Il est très intelligent, très attachant. On a beaucoup ri ensemble, on était très complices. Mais à partir du moment où il n’a plus besoin de vous, vous n’existez plus. C’est comme ça. Noguez, par exemple, qui lui a rendu beaucoup de services, il l’a totalement laissé tomber. Et la liste est longue : sa femme, ses femmes, son fils dont il ne s’est jamais vraiment occupé et qui était quasiment clochard il y a quelques années. Il rejoue avec les autres ce qu’il a vécu lui-même enfant : l’épreuve de l’abandon. Du point de vue du rapport avec les gens, c’est un monstre.

Auteur: Raphaël Sorin

Info: Interviewé par Olivier Malnuit sur http://www.grand-seigneur.com/2011/03/04/houellebecq-ce-pingre/

[ enfance difficile ] [ égoïsme ]

 

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attitude religieuse

Si donc quelqu’un, obéissant au besoin intime de son cœur, ou se sentant en accord avec les sagesses les plus anciennes de l’humanité, ou encore s’appuyant sur le fait psychologique qu’il existe des perceptions "télépathiques", voulait conclure que la psyché participe dans son tréfonds à une entité sans temps ni espace et qu’elle appartient ainsi à ce que nous appelons maladroitement et symboliquement "éternité", le raisonnement critique ne pourrait lui opposer d’autre argument que le non liquet de la science. Il aurait en outre l’avantage non méprisable de se trouver en harmonie avec un "penchant" de l’âme humaine, qui existe depuis des temps immémoriaux et est universellement répandu. Qui n’aboutit pas à cette conclusion, par scepticisme ou par rébellion contre la tradition, par manque de courage, par manque d’ampleur de son expérience psychologique, ou par une ignorance irréfléchie, aura très peu de chance de devenir un pionnier de l’esprit ; il aura par contre l’indubitable certitude de se trouver en contradiction avec les vérités de son sang. Que celles-ci soient des vérités absolues ou non, on ne pourra jamais le démontrer. Il suffit qu’elles existent comme "penchant" ; nous savons assez ce que c’est que de s’engager à la légère dans un conflit avec ces "vérités" ; c’est comme si l’on voulait se mettre consciemment au-dessus des instincts, c’est le déracinement, la désorientation, l’absurdité de la vie, quel que soit le nom donné à tous ces symptômes d’infériorité. […] S’écarter des vérités du sang conduit à l’agitation névrotique que nous connaissons aujourd’hui plus que suffisamment. 

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Dans "L'énergétique psychique", trad. Yves Le Lay, Librairie de l'Université, Genève, 1956, pages 230-231

[ valorisation ] [ guide spirituel ] [ argumentation rationnelle ] [ bénéfices ] [ croyance personnelle ] [ inclination mystique ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

structuration psychologique

Hystérie

L’hystérie présuppose nécessairement une expérience vécue primaire de déplaisir, donc de nature passive. La passivité sexuelle naturelle de la femme explique la préférence de celle-ci pour l’hystérie. [...] En outre, une condition de l’hystérie est que l’expérience vécue primaire de déplaisir ne se situe pas à une époque trop précoce [...] autrement il y aura seulement formation de représentations de contrainte. [...]

L’hystérie commence par le terrassement du moi, ce à quoi conduit à la fin la paranoïa. L’élévation de la tension dans l’expérience vécue primaire de déplaisir est si grande que le moi ne résiste pas à cette expérience, il ne forme aucun symptôme psychique, mais il est forcé de permettre une manifestation d’éconduction, le plus souvent une expression surforte de l’excitation. [...]

Le refoulement et la formation de symptômes de défense ne se produisent qu’après coup en relation avec le souvenir, et dès lors, dans l’hystérie, défense et terrassement, c’est-à-dire formation de symptôme et brusque émergence d’accès, peuvent se mélanger à volonté.

Le refoulement a lieu, non par la formation d’une contre-représentation surforte, mais par le renforcement d’une représentation-frontière qui dès lors représente le souvenir refoulé dans le cours de pensée. [...] Là où l’événement traumatique a trouvé son issue dans une manifestation motrice, c’est celle-ci justement qui devient la représentation-frontière et le premier symbole du refoulé. C’est pourquoi on n’a pas besoin de supposer qu’une représentation est réprimée à chaque répétition de ’'accès primaire ; c’est bien d’abord d’une lacune dans le psychique qu’il s’agit.

Auteur: Freud Sigmund

Info: Manuscrit K dans la lettre à Wilhelm Fliess du 1er janvier 1896, trad. Françoise Kahn et François Robert, éditions P.U.F., Paris, 2006

[ classification ] [ psychanalyse ] [ description ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

pensée-de-femme

Le maternage intensif est l'ultime Olympiade féminine: nous sommes toutes confrontées à une concurrence féroce, en danger constant d'être trompées par la mère d'en bas de la rue ou dans le magazine que nous lisons. La compétition n'est pas seulement de savoir qui est une bonne mère, c'est de savoir qui est la meilleure. Nous sommes en concurrence les unes avec les autres; en concurrence avec nous-mêmes. Les meilleures mères placent toujours les besoins de leurs enfants avant les leurs, un point c'est tout. Les meilleures mères sont les principales dispensatrices de soins. Pour les meilleures mères, leurs enfants sont le centre de l'univers. Les meilleures mères sourient toujours. Elles comprennent toujours. Elles ne sont jamais fatiguées. Elles ne perdent jamais leur sang-froid. Elles ne disent jamais:"Va jouer chez le voisin pendant que maman boit une bière." L'amour pour leurs enfants est sans limite, inépuisable, impeccable, total. Les mères d'aujourd'hui ne peuvent pas seulement répondre aux besoins de leurs enfants, elles doivent les prévoir - et avec la précision télépathique d'Houdini. Elles doivent mémoriser textuellement les livres de tous les experts en garde d'enfants et savoir quelles approches sont appropriées au développement à différents âges. Elles sont censées traiter leurs gniards de deux ans avec respect. Si les mères se trompent et manquent à ceci un jour donné elles sont supposées s'excuser auprès de leurs gamins parce que tout faux pas entraîne des dommages psychologiques et/ou physiques permanents. Quiconque se demande si c'est bien ainsi la meilleure façon d'élever des enfants est une brute insensible et ignorante. C'est du bon sens, non ?

Auteur: Douglas Susan J.

Info:

[ femmes-par-femmes ] [ responsabilité ]

 

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psycho-sociologie

C'est ici que la culture entre en jeu, dans l'image de ce moi idéalisé qui peut prospérer dans le monde des prises de contrôle par emprunt. Cette personne idéalisée se dérobe à toute dépendance ; elle ne s'accroche pas à d'autres. Les réformateurs de l'État-providence craignent qu'il ait encouragé la dépendance institutionnalisée : précisément ce qu'espérait Bismarck. En lieu et place de la vie institutionnelle, les réformateurs veulent notoirement plus d'initiative individuelle et d'esprit d'entreprise : des coupons pour l'éducation, des comptes d'épargne individuels pour la vieillesse et les soins médicaux. Autrement dit, chacun devrait gérer sa couverture sociale comme un service commercial.

Il est trompeur d'assimiler la peur de la dépendance à l'individualisme pur et simple. Dans le monde des nouvelles affaires, ceux qui prospèrent ont besoin d'un réseau serré de contacts sociaux ; si des cités globales se forment, c'est, entre autres raisons, qu'elles offrent un territoire local pour le networking (travail en réseau) en face-à-face. Les gens qui ne sont rattachés aux organisations que par ordinateur, qu'ils travaillent chez eux ou se retrouvent seuls sur le terrain, ont tendance à se marginaliser, parce que leur manquent ces contacts informels que l'on appelle parfois des "refroidisseurs".

La peur de la dépendance désigne plutôt la crainte de ne plus être maître de soi et, sur un plan plus psychologique, la honte de se retrouver à la merci des autres. Un des grands paradoxe du modèle de la nouvelle économie est qu'en faisant voler en éclats la cage de fer elle n'a réussi qu'à réintroduire ces nouveaux traumas sociaux et émotionnels dans une nouvelle forme institutionnelle.

Auteur: Sennett Richard

Info: La culture du nouveau capitalisme, p 45

[ post-capitalisme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

progrès symbolique

Pour comprendre les conséquences psychologiques de l’aveu, nous devons songer qu’il s’agit d’une répétition de l’acte sous sa forme la plus anodine, celle de la parole. Il permet en quelque sorte d’annuler l’acte de façon magique. Toutefois, cette tentative d’annulation rétroactive par les mots et par les gestes n’est pas suffisante si elle ne s’accompagne pas d’une forte réaction émotionnelle. Elle n’en demeure pas moins une tentative pour maîtriser le méfait au niveau de l’intellect. Ce phénomène peut sembler étrange. Peut-être s’éclairera-t-il si nous décrivons ce qui se passe si une telle répétition, au sens magique, n’a pas lieu. Comme celle-ci consiste en la prise de conscience partielle de la genèse et de la signification du crime, elle constitue la condition sine qua non du repentir et de l’expiation. Il ne peut y avoir sentiment conscient de culpabilité et tendance réelle à l’expiation que si le sujet prend pleinement conscience du fait que le crime lui a permis de satisfaire ses pulsions. Pour cela, il est indispensable qu’il se remémore son geste et le traduise en paroles, et qu’en même temps il le revive sur le plan émotionnel. S’il n’éprouve pas à nouveau la satisfaction que son méfait lui a procurée, celui-ci lui devient mystérieux, tout comme les hiéroglyphes enfouis dans la terre d’Égypte. [...]

Si l’auteur d’un méfait ne revit pas son geste et la gratification qui y était attachée, il ne peut pas prendre conscience de sa culpabilité, alors que c’est là la condition indispensable de l’expiation, faute de quoi le terme d’ "expiation" ou de "châtiment" se vide de son sens pour ne garder qu’une valeur purement légale de type formel ou mécanique.

Auteur: Reik Theodor

Info: Dans "Le besoin d'avouer", traduit de l'américain par Sylvie Laroche et Massimo Giacometti, Payot, Paris, 1973, page 107

[ réel-symbolique-imaginaire ] [ détachement pulsionnel ]

 

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psycho-sociologie

Par l’intermédiaire de la lutte contre le père et la mère, en tant que cibles personnelles d’amour et d’agression, la jeune génération entrait dans la vie sociale avec des impulsions, des idées, des besoins qui, dans une large mesure, lui appartenaient en propre. Par conséquent, la formation du surmoi, la modification répressive des instincts, la renonciation et la sublimation étaient des expériences très personnelles. Justement à cause de ça, leur adaptation laissait des cicatrices douloureuses, et la vie sous le principe de rendement conservait encore une sphère de non-conformisme privé.



Maintenant, sous le règne des monopoles culturels, économiques et politiques, la formation du surmoi adulte semble sauter l’étape de l’individualisation : l’unité génétique devient directement une unité sociale. L’organisation répressive des instincts semble être collective et le moi semble être prématurément socialisé par tout un système d’agents et d’agences extra-familiaux. Dès le niveau pré-scolaire, les "bandes", la radio et la télévision fixent le modèle du conformisme et de la rébellion ; les incartades commises par rapport à ce modèle sont punies non pas tant à l’intérieur de la famille qu’à l’extérieur et contre elle. Les experts des mass-media transmettent les valeurs exigées : ils offrent une parfaite éducation de l’efficacité, de la ténacité, de la personnalité, de la rêverie et du sentimentalisme. Contre une telle éducation, la famille n’est plus capable de lutter. Dans la lutte entre les générations, les rôles semblent être inversés : le fils a une connaissance meilleure ; il représente le principe de réalité la plus moderne, contre les formes paternelles désuètes. Le père, premier objet d’agression dans la situation œdipienne, apparaît maintenant comme un but d’agression plutôt inadéquat. Son autorité comme dispensateur de la richesse, de l’habileté et de l’expérience se trouve considérablement réduite. 

Auteur: Marcuse Herbert

Info: Dans "Eros et civilisation", trad. de l'anglais par Jean-Guy Nény et Boris Fraenkel, éditions de Minuit, Paris, 1963, pages 91-92

[ évolution ] [ économie psychologique ] [ identifications ]

 

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Ajouté à la BD par miguel