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langage

Chez mes parents, nous ne dînions pas, nous mangions. La plupart du temps, même, nous utilisions le verbe bouffer. L’appel quotidien de mon père C’est l’heure de bouffer. Quand des années plus tard je dirai dîner devant mes parents, ils se moqueront de moi Comment il parle l’autre, pour qui il se prend. Ca y est il va à la grande école il se la joue au monsieur, il nous sort sa philosophie.
Parler philosophie, c’était parler comme la classe ennemie, ceux qui ont les moyens, les riches. Parler comme ceux-là qui ont la chance de faire des études secondaires et supérieures et, donc d’étudier la philosophie. Les autres enfants, ceux qui dînent, c’est vrai, boivent des bières parfois, regardent la télévision et jouent au football. Mais ceux qui jouent au football, boivent des bières et regardent la télévision ne vont pas au théâtre.

Auteur: Édouard Louis

Info: En finir avec Eddy Bellegueule

[ ségrégatif ] [ sociologie ] [ paroles ] [ discriminatoires ]

 

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cénacle

En ce temps-là l'esprit de la littérature soufflait sur les bocks du cabaret de la Mère Clarisse, appelé familièrement ainsi par ses habitués. Un cabaret dit alsacien, où la bière de Strasbourg venait de Strasbourg même ! Petit coin de la rue Jacob, un peu sombre, tranquille, n'accrochant pas le regard par des tons violents, seulement orné de bons tableaux du peintre Feyen-Perrin, barques de pêche et vues du large sans trop de houle pour les promenades berceuses de la rêverie. Se réunissant là, autour de cinq ou six tables, des hommes faits pour s'entendre à mi-voix : Van Muyden, graveur de talent, qui esquissait les têtes de ses amis sur un album, malheureusement perdu, Charles Cros, Beauclair, Montaigu, le peintre Alfred Poussin, Paul Morisse, Albert Samain, Georges Lorin, Marsolleau, Paul Arène, Metcalff, Willam Vogt, Edouard Dubus, Louis Denise, Ratez, Raoul Dumon, Bonheur, l'ami et conseiller d'Albert Samain, Alfred Vallette...

Auteur: Rachilde Marguerite Eymery dite

Info: Portraits d'Hommes

[ Paris ]

 

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marchandisation

Le monde se porterait à merveille si l'on supprimait toute publicité à la télévision. La pub à la télé a pour fonction de vous persuader que votre odeur (qu'on achète !), votre jean (qu'on achète !), vos cheveux (qu'on achète !), votre vin, votre whisky, votre Canada Dry, votre bourbon (qu'on achète !), votre Jaguar (qu'on achète !), votre diamant (qu'on achète, ça, c'est sûr), sans parler de votre dentifrice, de votre chewing-gum, de votre bière et de votre papier hygiénique (qu'on achète !), que toute cette pacotille fera de vous une créature sexuellement irrésistible. La pub est la racine même de ce que ce système, dont la vulgarité est sans bornes, appelle la pornographie. La pub est pornographique. Mais personne n'est prêt à s'en prendre à un marché qui brasse des milliards de dollars. Tout le monde a trop besoin de la poule aux oeufs d'or pour la tuer.

Auteur: Baldwin James

Info:

[ société de consommation ] [ réification ] [ quantitatif-qualitatif ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

gaïa matrice

Dans le cas du cytochrome C du papillon de nuit, il y a 30 différences et 74 similitudes. Pour la levure de pain et l'homme, il y a environ 45 acides aminés différents et 59 identiques. Pensez à la proximité entre l'homme et cet autre organisme, la levure de bière. Quelle est la probabilité que, dans 59 endroits, le même choix, parmi 20 possibilités, puisse se produire par accident ? Cette possibilité est incroyablement faible. Il y a, il doit y avoir, une explication évolutive à cela. L'explication développementale est que la levure de pain et l'homme ont un ancêtre commun, il y a peut-être deux milliards d'années. Nous constatons ainsi que non seulement tous les hommes sont frères, mais que les hommes et les cellules de levure sont au moins de proches cousins, sans parler des hommes et des gorilles ou des singes rhésus. Il est du devoir des scientifiques de dissiper l'ignorance de ces relations.

Auteur: Pauling Linus Carl

Info: The Social Responsibilities of Scientists and Science", The Science Teacher (1933), 33, 15

[ hémoprotéine ] [ famille terrestre ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

décadence

Une musique diffuse, lointaine, lui parvint aussitôt, qui se précisa : des guitares hurlantes, des accidents de tambours et des mugissements perçants. Jean-Luc n'était pas encore au lit comme l'attestait le bruit qu'il vénérait du lever au coucher. Mehrlicht se demandait si la musique pouvait dégénérer davantage. Saccagé, souillé, le quatrième art abandonné à des hydrocéphales hirsutes, bardés de cuir et de clous, qui rotaient leurs bières dans leurs micros et trouvaient ça joli, à des rappeurs-à-nattes qui, au bord d'une piscine, un 9 mm à la main, s'offusquaient de la violence des ghettos, à des brailleuses prépubères repeintes au karcher, qui paraissaient en public et en chaleur pour déverser incontinent leurs humides amours, à des divas botoxées façon ballon de foot, qui quémandaient le retour d'une gloire à jamais perdue, dans des shorts trop courts et des corps trop vieux... Et chacun y allait de sa voix robotique et de ses cabrioles, s'émerveillait qu'amour rimât avec toujours, se kiffait et se la jouait cool...

Auteur: Lebel Nicolas

Info: De cauchemar et de feu

[ déchéance ] [ show-business ] [ rock ] [ sex ]

 

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description

Elle a examiné le décor. On était en train de traverser des accumulations ridicules de saloperies illuminées, toute une mélasse pénible et clinquante de stations-service en nougat, motels à donjons et poivrières, pelouses en métal bariolé, mâts d’éclairage style palmiers, galeries marchandes extra-burlesques. De nos jours, on pénètre dans les villes par le derrière, le trou du cul. Elle regardait tout ça en silence, tout ce dépotoir considérable de rocades paysagées, frontons stuqués, mâchicoulis, discothèques au bord de la ruine, recommandations infantiles, vasques à fleurs, caméras de surveillance, entrepôts couleur pistache, consignes de prudence atterantes, plaidoyers pour le monde sans caries, le tout secoué, cerné, jonché de casses de voitures et de publicités au néon rose célébrant les bienfaits de l’univers à l’aube du XXIe siècle, la vertu des vacances veules, la beauté des souris d’ordinateurs, l’érotisme de la bière sans alcool, Degriff’Sanitaires, Mondial Jean, Hangar Center, let les enchantements de la fin de tout, le pouvoir d’achat personnalisable, les huit assurances-voyage indispensables et les nouvelles consoles de jeux.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "On ferme !" pages 678-679

[ urbain ] [ périphérie ] [ zone industrielle ] [ zone commerciale ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

folie collective

Ce qui s'est passé à Nyamata, dans les églises, dans les marais et les collines, ce sont des agissements surnaturels de gens bien naturels. (...) Le directeur de l'école et l'inspecteur scolaire de mon secteur ont participé aux tueries à coups de gourdins cloutés. Deux collègues professeurs, avec qui on s'échangeait des bières et des appréciations sur les élèves auparavant, ont mis la main à la pâte, si je puis dire. Un prêtre, le bourgmestre, le sous-préfet, un docteur, ont tué de leurs mains.

Ces intellectuels n'avaient pas vécu au temps des rois Batutsis. Ils n'étaient volés ou brimés de rien, ils n'étaient les obligés de personne. Ils portaient des pantalons de cotonnade plissés, ils se reposaient comme il faut, ils se transportaient en véhicule ou à vélomoteur. Leurs épouses portaient des bijoux et connaissaient les habitudes citadines, leurs enfants fréquentaient des écoles blanches.

Ces gens bien lettrés étaient calmes, et ils ont retroussé leurs manches pour tenir fermement une machette. Alors, pour celui qui, comme moi, a enseigné les Humanités sa vie durant, ces criminels-là sont un terrible mystère.

Auteur: Munyankore Jean-Baptiste

Info: CIté in "Dans le nu de la vie" de Jean Hatzfeld

[ sanglante ratonnade ] [ tuerie ] [ génocide ] [ racisme sémantique ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

alimentation

La place est devenue un problème dans plusieurs cimetières allemands.
Une quarantaine de cimetières ont ainsi annoncé qu'ils ne pouvaient plus accepter de nouvelles inhumations. C'était à Cologne, à Munich, à Kiel, et dans d'autres villes allemandes. Le problème se présentait également dans plusieurs villes d'Autriche et de Suisse.
La raison ? Les cimetières étaient déjà remplis de cadavres non totalement décomposés !
Il faut savoir que le principe des cimetières est assez simple : on rouvre d'anciennes sépultures pour y placer de nouveaux cercueils, les bières précédentes ayant tendance à s'enfoncer avec leurs contenus désagrégés. Les corps suivent.
Pendant des siècles, les fossoyeurs procédaient donc ainsi, jusqu'à s'apercevoir que pour les corps les plus récents, la décomposition ne se faisait plus aussi bien. Comprenez par là que la décomposition se faisait bien, mais beaucoup plus lentement.
Les corps se décomposaient en huit à dix ans. Le processus de décomposition durait autrefois huit à dix ans. Il est à présent beaucoup plus long. Entendez par là vraiment beaucoup plus longtemps : un tiers des corps enterrés il y a quarante ans en Allemagne ne seraient pas encore totalement décomposés....

Auteur: Internet

Info: 30 octobre 2015

[ évolution ] [ surpopulation ]

 
Mis dans la chaine

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misère

Nulle part, dans les rues de Londres, on ne peut échapper au spectacle de l'abjecte pauvreté qui s'y étale. Cinq minutes de marche vous conduiront à un quartier sordide. Mais la région où s'engageait ma voiture n'était qu'une misère sans fin. Les rues grouillantes d'une race de gens complètement nouvelle et différente, nabots d'aspect miteux, la plupart ivres de bière. Nous roulions (Jack London était dans un cabby, voiture à chevaux) devant des milliers de maisons de brique d'une saleté repoussante, et à chaque rue transversale apparaissaient de longues perspectives de murs et de misère. çà et là, un homme ou une femme, plus ivre que les autres, marchait en titubant. L'air même était alourdi de mots obscènes et d'altercations. Devant un marché, des vieillards des deux sexes, tout chancelants, fouillaient dans les ordures abandonnées dans la boue pour y dénicher quelques pommes de terre moisies, des haricots et d'autres légumes, tandis que de petits enfants, agglutinés comme des mouches autour d'un tas de fruits pourris, plongeaient leurs bras jusqu'aux épaules dans cette putréfaction liquide, pour en retirer des morceaux, en état de décomposition déjà fort avancée, qu'ils dévoraient sur place.

Auteur: London Jack

Info: Le Peuple de l'abîme, page 29

[ ville ] [ british ]

 

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boîte échangiste

Quelque chose, depuis l’année dernière, semble s’être durci. Un couple de jeunes fait l’amour sur la piste ; l’homme a de longs cheveux bouclés et blonds, son ventre est plat et musclé. La femme est brune, sa peau est mate. Il la prend par-derrière, ses fesses parfaitement rondes sont soulevées très haut, la cambrure de ses reins est magnifique. Un quinquagénaire s’approche, essaie de la toucher ; elle le repousse d’un geste brusque. Les autres couples, maintenant, restent à distance ; ils font cercle, à trois mètres des jeunes gens. L’homme se retire un instant, son sexe est brièvement baigné par un éclat de lumière violette ; puis il recommence à pénétrer la femme, sur un rythme plus rapide ; la lumière stroboscopique joue sur ses abdominaux en plein effort. Je vais m’asseoir sur une banquette. Près de nous, un couple de sexagénaires allemands ; l’homme est débraguetté et mou. La femme porte une guêpière en latex, mais sa viande dépasse d’un peu partout ; son regard est désemparé : ils sont vraisemblablement proches de la retraite. Elle pose une main sur le sexe de son mari, sans parvenir à le ranimer ; puis ils terminent leur bière. Nous repartons assez vite.

Auteur: Houellebecq Michel

Info: "Lanzarote", Librio, 2021, page 81

[ violence symbolique ] [ professionnalisation ] [ débandade ] [ exclusion ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson