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conflit

[...] Il avait souvent entendu dire que telle ou telle ville avait été détruite par les bombes incendiaires, mais le spectacle horrible auquel il était confronté dépassait de loin tout ce qu'il aurait pu imaginer. Les flammes innombrables se pressaient en une immense déferlante en pleine tempête sur une mer démontée. Son visage était chaud comme s'il avait été brûlé.
La fumée qui arrivait lui faisait mal aux yeux. Il n'y avait ni installations militaires, ni usines d'armements en ville, l'escadron de B-29 avait largué ses bombes incendiaires avant de repartir en sens inverse dans l'unique but de réduire en cendres les habitations et de massacrer les habitants. Il réalisa que la scène qu'il avait sous les yeux s'était répétée dans un certain nombre de villes de toutes les régions du Japon, précipitant de nombreux civils dans la mort.

Auteur: Yoshimura Akira

Info: La guerre des jours lointains

[ bombardement ] [ chaos ]

 

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société industrielle

Le "style" de l’ensemble de la période correspond à l’image que j’ai esquissée. L’immensité des villes dans lesquelles l’individu est perdu, les bâtiments aussi hauts que des montagnes, les bombardements sonores constants des radios, les gros titres qui changent trois fois par jour et qui ne laissent à personne le choix de décider de ce qui est important, les spectacles dans lesquels une centaine de filles montrent leur capacité, avec une précision d’horloger, leur capacité à supprimer l’individu pour agir comme une machine puissante bien que fade, le rythme des battements du jazz – ces détails et bien d’autres sont les expressions d’une constellation à laquelle l’individu est confronté dans des dimensions incontrôlables en comparaison desquelles il est une petite particule. Tout ce qu’il peut faire, c’est se mettre au pas comme un soldat qui défile ou un ouvrier sur une chaîne sans fin. Il peut agir ; mais l’esprit d’indépendance, sa signification ont disparu.

Auteur: Fromm Erich

Info: Dans "La peur de la liberté", pages 128-129

[ insignifiance individuelle ] [ maillon de la chaîne ] [ description pessimiste ] [ infobésité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

contrastes

Ce qui me stupéfie le plus chez les gens, c’est leur sens de la stabilité, comme si c’était une qualité particulière, l’autosatisfaction fomentée par les habitudes, les goûts, les réactions. Le temps aussi, pour moi, n’est pas linéaire, mais fait de trous, de ravaudages, de cratères. Un peu comme le temps au moment des bombardements. On entend d’abord la bombe s’approcher, siffler, de plus en plus fort, à tout moment la bombe va tomber et exploser, mais tu ne sais pas exactement – et ce n’est qu’une dizaine de secondes – ni si elle va tomber sur toi ou à côté. Ensuite, on entend l’explosion et tu comprends que tu es encore intact, cette fois encore, tu n’as pas été touché. Une dizaine de secondes qui te séparent de la mort. Ensuite, tu replonges dans la vie et le temps recouvre sa durée habituelle. Voilà, c’est ce que je voulais dire en parlant de trou, ravaudage, cratère.

Auteur: Dimova Teodora

Info: Les dévastés

[ quête homéostatique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

progrès

Les jeunes d’aujourd’hui ont vraiment de la chance ! Ils vont en vacances à l’étranger, ils sillonnent les autoroutes avec leurs parents, ils voient des tas de choses fascinantes : des accidents, des ambulances, des gendarmes… Sur l’écran de la télévision, ils suivent les guerres et les révolutions comme s’ils y étaient. La politique, les grèves, la vague de criminalité, n’ont plus de secrets pour eux. "Vous vous rendez compte, dites-donc, nous autres on n’avait pas tout ça quand on était gosses, hein ?" Soumis à un appareil bombardement de stimuli extérieurs, l’enfant de l’ère des transports supersoniques ne peut être que génial. Il l’est parfois, en effet. Souvent, encore très jeune, il nous étonne par des réflexions dignes d’un adulte, il nous ravit en montrant une maturité d’esprit difficilement concevable à son âge. Magnifique ! Il est génial, je vous l’avais bien dit. Seulement, où est l’enfant ? Et surtout qu’a-t-on fait de son don le plus précieux : l’innocence ?

Auteur: Lowen Alexander

Info: Dans "La dépression nerveuse et le corps", pages 230-231

[ traumatisme ] [ précocité ] [ aliénation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

mystère

Qui a dit de l'eau qu'elle est incolore, inodore et sans saveur ?... L'eau a une couleur que révèle la soif. L'eau a la couleur des chants d'oiseaux, le moineau en particulier, de ces oiseaux que n'affole pas cette guerre venue de la mer tant que demeure préservé leur morceau de ciel. L'eau a le goût de l'eau, cette odeur de l'air chaud, en fin d'après-midi, quand il s'élève des champs où se bercent les vagues lourdes des épis, le long d'étendues parsemées de zébrures sombres, pareilles aux ombres fugaces que laissent derrière elles les ailes des moineaux quand ils rasent les moissons. Car il ne suffit pas de voler pour être oiseau. L'une des pires choses de la langue arabe, c'est peut-être que l'avion - tâïra - soit le féminin de l'oiseau - tâïr. Les oiseaux poursuivent leur chant, affirment leur présence au milieu du fracas des bombardements maritimes. Qui a dit que l'eau est inodore, incolore et sans saveur? Qui a dit que l'avion est le féminin de l'oiseau?

Auteur: Darwich Mahmoud

Info: Une mémoire pour l'oubli

[ vocabulaire ] [ aqua simplex ]

 

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guerre

Combien de morts dans le bombardement de Hambourg lors de la nuit du 24 au 25 juillet 1943 ? Il y avait au-dessus de la ville 791 bombardiers. Les raids se sont succédé jusqu'aux 2 et 3 août. Les avions ont déversé 8 300 tonnes de bombes, 900 000 personnes se sont retrouvées sans abri et il y a eu 40 000 morts et 125 000 blessés.
L'incendie de la ville propage une chaleur de 800 degrés et crée une aspiration d'air qui a la force d'un vent de cyclone. Au moins 20 000 immeubles sont en feu.
Une adolescente de quinze ans raconte que sa mère l'enveloppe dans des draps mouillés, la pousse hors de l'abri en lui criant : "Cours !" Une chaleur intense la saisit. Elle se trouve plusieurs fois face à un mur de flammes. "J'avais l'impression d'être emportée par la tempête", dit-elle.
L'asphalte a fondu.
"Il y a des gens sur la route, certains déjà morts, d'autres encore vivants mais pris dans l'asphalte... Leurs pieds s'y sont collés, puis ils ont pris appui sur leurs mains pour essayer de se dégager. Ils sont là, sur les mains et les genoux, à hurler..."
Si les mots ont un sens, c'est l'ENFER. ENFER.

Auteur: Gallo Max

Info: 1943, le souffle de la victoire

[ atroce ]

 

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dernières paroles

Mon cher papa, ma chère maman, ma chère soeur,
Dans quelques heures, je serai parti rejoindre Nérone, car aujourd'hui à 15 heures, aura lieu mon exécution.
Mon cher papa, je vais mourir, mais il ne faut pas que le chagrin vous abatte, toi et ma chère maman ; il faut que vous soyez forts, aussi fort que je le suis en ce moment.
Ma mort n'est pas un cas extraordinaire, il faut qu'elle n'étonne personne et que personne ne me plaigne, car il en meurt tellement sur les fronts et dans les bombardements qui'il n'est pas étonnant, que moi, un soldat, je tombe aussi.
Oui, je comprends bien que ce sera dur pour vous tous qui m'aimez de ne plus me voir, mais encore une fois, je vous en conjure, il ne faut pas pleurer.
J'écris ces quelques lignes d'une main ferme et la mort ne me fait pas peur. J'aurais voulu vous serrer une dernière fois sur ma poitrine, mais je n'en ai pas le temps.
Pendant toute ma captivité, j'ai souvent pensé à vous, mais jamais je n'ai eu un moment de défaillance, j'espère qu'il en sera de même pour vous.
Mes chers parents, je termine cette courte lettre en vous embrassant bien fort et en vous criant courage.
Papa, maman, soeurette, adieu. Spartaco.

Auteur: Fontano Spartaco

Info: Fresnes, le 21 février 1944

[ exécution ]

 

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guerre

Le front est une cage dans laquelle il faut attendre nerveusement les événements. Nous sommes étendus sous la grille formée par la trajectoire des obus et nous vivons dans la tension de l'inconnu. Sur nous plane le hasard. Lorsqu'un projectile arrive, je puis me baisser, et c'est tout ; je ne puis ni savoir exactement où il va tomber, ni influencer son point de chute.
C'est ce hasard qui nous rend indifférents. Il y a quelques mois, j'étais assis dans un abri et je jouais aux cartes ; au bout d'un instant, je me lève et je vais voir des connaissances dans un autre abri. Lorsque je revins, il ne restait plus une miette du premier ; il avait été écrabouillé par une marmite. Je retournai vers le second abri et j'arrivai juste à temps pour aider à le dégager, car il venait d'être détruit à son tour.
C'est par hasard que je reste en vie, comme c'est par hasard que je puis être touché. Dans l'abri "à l'épreuve des bombes", je puis être mis en pièces, tandis que, à découvert, sous dix heures du bombardement le plus violent, je peux ne pas recevoir une blessure. Ce n'est que parmi les hasards que chaque soldat survit. Et chaque soldat a foi et confiance dans le hasard.

Auteur: Remarque Erich Maria

Info: A l'Ouest rien de nouveau, Chapitre VI

[ chance ]

 

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culture nippone

C’est ici qu’il faut dire un mot de l’origine du manga : il est une réaction, autant industrielle (production à bas prix et à grande échelle, dessins en noir et blanc) qu’artistique (héritage de l’estampe), au foudroiement nucléaire et à ce qui s’ensuivit : la mise au pas, la mise sous tutelle, la mise sous la coupe des Américains. De tout cela naît le sentiment d’avoir vécu la table rase : il ne reste plus rien de deux villes rayées de la carte, les enfants ont perdu leurs parents et vice-versa, le rattachement à la culture ancestrale est interdit au nom de la modernisation du pays, etc. Bref, l’éclair atomique constitue l’expérience originelle du manga ; et ce n’est donc pas un hasard si tous les mangas, sans exception, mettent en scène, comme point de départ incontournable, un déficit des origines, ce que j’appelle une "faille généalogique" : perte des parents, parents absents (Olive et Tom), adoption (Jeanne et Serge), orphelinat (Les chevaliers du zodiaque), bombardement de Tokyo (dans Akira), planète dévastée (Ken le survivant) ou détruite (Dragon Ball), etc. L’intrigue tourne par conséquent à chaque reprise autour de la question directrice suivante : comment surmonter la faille généalogique ? Comment continuer à vivre après l’apocalypse ? Différentes réponses se font jour, qui permettent alors de segmenter les mangas et d’en proposer une typologie : certains (comme Astro le petit robot et Goldorak) font le pari de la technologie, d’autres misent sur les valeurs collectives (qu’on retrouve principalement dans les mangas consacrés au sport, dans lesquels l’équipe est en réalité une synecdoque de l’Archipel), les derniers, enfin, font appel à la tradition.

Auteur: Baptiste Rappin

Info: https://linactuelle.fr/index.php/2020/02/03/ken-le-survivant-confucius-japon-baptiste-rappin/

[ philosophie ] [ inspiration ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

génocide

[...] ... Un historien, un jour, estima que, si les morts de Nankin pouvaient se donner la main, ils formeraient une chaîne jusqu'à Hangzhou, à deux cents kilomètres de là. Leur sang pèserait 1 200 tonnes et leurs cadavres rempliraient 2 500 wagons de marchandises. Empilés les uns sur les autres, ils auraient la hauteur d'un immeuble de soixante-quatorze étages.
(...)
Le massacre de Nankin dépasse en nombre de tués la plupart des pires crimes de tous les temps. Les Japonais battirent dans l'horreur les Romains à Carthage (qui n'avaient fait "que" 150 000 morts), les armées catholiques pendant la période de l'Inquisition et même certaines des atrocités de Tamerlan qui massacra 100 000 prisonniers à Delhi en 1398 et édifia deux tours de crânes en Syrie en 1400 et 1401.
(...)
Certes, au cours du XXème siècle, quand les outils du meurtre de masse furent parfaitement au point, Hitler tua environ six millions de Juifs et Staline, plus de quarante millions de Russes, mais il fallut plusieurs années pour arriver à de tels résultats. A Nankin, la tuerie fut concentrée sur quelques semaines.
(...)
De fait, même au regard des standards de la guerre la plus destructrice de l'histoire de l'humanité, le Sac de Nankin représente l'une des pires instances de l'extermination de masse. Pour tenter de l'imaginer, penchons-nous encore sur quelques statistiques. A Nankin, le nombre de morts dépasse celui de certains pays pendant l'ensemble du second conflit mondial : la Grande-Bretagne perdit 61 000 civils, la France 108 000, la Belgique 101 000 et les Pays-Bas 242 000. Aux yeux des spécialistes de ces questions, les bombardements aériens représentent l'un des instruments les plus atroces de destruction massive. Et pourtant, aucun des raids les plus meurtriers ne dépassa les ravages de Nankin. Il est probable que les morts y furent plus nombreux qu'à Dresde lors de l'expédition britannique sur la ville et de l'incendie qui s'ensuivit (à l'époque, on avança le chiffre de 225 000 morts mais des rapports plus objectifs parlent aujourd'hui de 60 000 morts et de 30 000 blessés). Quoi qu'il en soit, que l'on se réfère au chiffre le plus faible - 260 000 - ou le plus élevé -350 000 - il est choquant de constater que le nombre des victimes de Nankin dépasse de loin celui des raids américains sur Tôkyô (entre 80 000 et 120 000 morts) et même les scores des deux bombardements atomiques d'Hiroshima et Nagasaki à la fin de 1945 (estimés respectivement à 140 000 et 70 000 morts.) ... [...]

Auteur: Chang Iris

Info: Le viol de Nankin : 1937 : un des plus grands massacres du XXe siècle

[ historique ] [ Asie ]

 

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