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dernières paroles

J'ai toujours pensé que la mort arriverait sur une autoroute via quelques horribles instants et qu'alors je n'aurai le temps de faire le tri. Alors avoir des mois et des mois pour y penser, parler aux gens, et écouter ce qu'ils ont à dire, c'est une sorte de bénédiction. C'est certainement une possibilité de grandir... d'y voir un peu plus clair. Le fait d'avoir appris d'un homme morose habillé de blanc que vous serez mort avant quatre mois allume la lumière pour de bon. Ca rend la vie très riche et poignante. Lorsque ce diagnostic est arrivé j'ai entrevu comme un rayon d'éternité "à la William Blake". Maintenant il brille à travers chaque feuille. Je veux dire, la simple marche d'un insecte me met les larmes aux yeux.

Auteur: McKenna Terence

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[ émotion ] [ vie ] [ beauté ]

 

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modèle littéraire

Qu'est-ce que tu veux faire ? Il susurre après encore un long silence.
Un Balzac, j'ai envie de faire un Balzac.
Moi je dis Balzac, Balzac, c'est pas mal, mais il faut rentrer dans toutes les têtes mon petit. Faut enlever tous les trucs de ta classe. Balzac c'est souvent bourgeois. Faut arrêter les écrivains avec la maison de campagne et les greniers avec de vieilles raquettes de tennis.
C'est ça mon projet, je réponds.
Balzac ? Mais Balzac, c'est idiot de vouloir faire un Balzac. Ça ne fera aucun scandale, et il faut que ça bouge un peu, non ? C'est pas un sujet, bordel. Faut un sujet. Un type part en croisade avec un groupe de copains fanatiques. J'ai pensé ça ce matin. Ça c'est bon. Moi j'ai des idées de sujets.

Auteur: Cadiot Olivier

Info: In "Providence", éd. P.O.L., p. 109

[ impératif de transgression ] [ modernité ] [ dénigrement ] [ se démarquer ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

enfance

J'avais envie d'être là. Entre le ciel et la mer. Devant moi toute la baie de Marseille s'étendait comme un ver luisant. Je laissai le bateau flotter. Mon père avait rangé les rames. Il me prit par la main et me dit :"N'aie pas peur". Il me plongea dans l'eau jusqu'aux épaules. La barque penchait vers moi et j'eus son visage au-dessus du mien. Il me souriait. "C'est bon, hein." J'avais fait oui de la tête. Pas rassuré du tout. Il me replongea dans l'eau. C'est vrai, que c'était bon. C'était mon premier contact avec la mer. Je venais d'avoir cinq ans. Ce bain, je le situais par là et j'y revenais chaque fois que la tristesse me gagnait. Comme on cherche à revenir à sa première image du bonheur.

Auteur: Izzo Jean-Claude

Info: Total Khéops

[ nostalgie ] [ baignade initiatique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

félicité

La grande prétention au bonheur, voilà l'énorme imposture ! C'est elle qui complique toute la vie ! Qui rend les gens si venimeux, crapules, imbuvables. Y a pas de bonheur dans l'existence, y a que des malheurs plus ou moins grands, plus ou moins tardifs, éclatants, secrets, différés, sournois... "C'est avec des gens heureux qu'on fait les meilleurs damnés. " Le principe du diable tient bon. Il avait raison comme toujours, en braquant l'Homme sur la matière. Ça n'a pas traîné. En deux siècles, tout fou d'orgueil, dilaté par la mécanique, il est devenu impossible. Tel nous le voyons aujourd'hui, hagard, saturé, ivrogne d'alcool, de gazoline, défiant, prétentieux, l'univers avec un pouvoir en secondes ! Éberlué, démesuré, irrémédiable, mouton et taureau mélangé, hyène aussi. Charmant. Le moindre obstrué trou du cul, se voit Jupiter dans la glace. Voilà le grand miracle moderne.

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: Voyage au bout de la nuit

[ attrape nigauds ]

 
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répartie

Louis XV sut que Landsmath avait perdu son confesseur, missionnaire de la paroisse, de Notre-Dame; l'usage des lazaristes était d'exposer leurs morts à visage découvert. Louis XV voulut éprouver la fermeté d'âme de son écuyer. " Vous avez perdu votre confesseur ? lui dit le roi. - Oui, sire. - On l'exposera sans doute à visage découvert? - C'est l'usage. - Je vous ordonne d'aller le voir. - Sire, mon confesseur était mon ami, cela me coûterait beaucoup. - N'importe, je vous l'ordonne. - Est-ce tout de bon, sire? - Tout de bon. - Ce serait la première, fois de ma vie que j'aurais manqué à un ordre de mon souverain ! J'obéirai. " Le lendemain, à son lever, le roi lui dit, aussitôt qu'il l'aperçut : " M'avez-vous obéi, Landsmath? - Sans aucun doute, sire. - Eh bien, qu'avez-vous vu ? - Ma foi, j'ai vu que Votre Majesté et moi ne sommes pas grand-chose.

Auteur: Campan Madame

Info: Mémoires

[ autoritarisme ] [ curiosité ]

 

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portrait

[Au collège de Bâle] les élèves s’exprimaient avec distinction en allemand et en français, mais lui [Jung] ne parlait pas le français, et son allemand était plutôt hésitant, si bien qu’il se contentait de marmonner le dialecte de son village. Il était robuste, trapu, plus grand que beaucoup de ses camarades et déjà bien musclé. Toujours débraillé, il arrivait mouillé les jours de pluie et ne sentait pas très bon. Ses habits étaient miteux, et il allait parfois pieds nus dans des souliers percés. Toujours prêt à se battre, il se retrouvait fréquemment mêlé à des rixes, voire à de véritables pugilats. Son comportement agressif lui valait d’être en permanence rabroué ou puni par ses professeurs. Avec l’âge, il en viendrait à penser que sa conduite découlait d’une "mauvaise conscience" injustifiée et que tout cela était à mettre sur le compte de la "mauvaise ambiance" qui régnait chez lui et qui probablement le "déprimait".

Auteur: Bair Deirdre

Info: Dans "Jung", trad. de l’anglais par Martine Devillers-Argouarc’h, éd. Flammarion, Paris, 2007, page 54

[ scolarité ] [ jeunesse ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

auto-évaluation

Jusqu'à présent, la science a progressé sans être guidée par une théorie rationnelle de la logique, et elle a certainement fait de bons progrès. Elle procède comme un ordinateur qui suit une méthode d'approximation arithmétique. Même si elle commet parfois des erreurs de chiffrement, celles-ci se rectifieront d'elles-mêmes si le processus est bon. Mais elle progresserait beaucoup plus rapidement si elle ne commettait pas ces erreurs ; et à mon avis, le temps est venu de doter la science d'une logique. Ma théorie me satisfait, je n'y vois aucun défaut. Selon cette théorie, l'universalité, la nécessité, l'exactitude, au sens absolu de ces mots, sont inaccessibles pour nous, et n'existent pas dans la nature. Il y a une loi idéale dont la nature se rapproche ; mais pour l'exprimer, il faudrait une série infinie de variations et de remaniements, tout comme les décimales peuvent exprimer l'irrationnel. Ce n'est que pour que la continuité ne soit pas impliquée, qu'une réponse parfaitement exacte peut être obtenue.

Auteur: Peirce Charles Sanders

Info: Lettre à G. F. Becker, 11 juin 1893. Collection Merrill, Bibliothèque du Congrès. Cité dans Nathan Reingold, Science in Nineteenth-Century America : A Documentary History (1966), 231-2.

[ impatience ] [ insondable ] [ connaissances humaines ] [ limitation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

désespoir

C'est un fait divers qui remonte à très longtemps, mais je me rappelle très bien avoir vu au journal télévisé que deux adolescentes s'étaient jetées du toit d'un immeuble en laissant une lettre disant : "Nous n'avons pas de raisons de mourir, mais nous n'avons pas de raison de vivre non plus." Parfois, je repense à ces jeunes filles. Si j'avais eu la chance de pouvoir leur parler de l'autre côté de la barrière, tout en haut de cet immeuble, qu'aurais-je bien pu dire ou faire pour qu'elles s'éloignent de la rambarde ? Peut-être aurais-je pu leur montrer les trois premières cases d'un manga et attendre qu'elles reviennent vers moi pour leur faire découvrir la suite. Cela aurait très bien pu marcher. Mais il aurait fallu que ce soit vraiment drôle et qu'elles rient au point de changer d'avis, et de retourner à l'école le lendemain... Cela aurait été génial... Mais si j'étais aussi doué pour dessiner des mangas qui ont ce pouvoir-là, j'en vendrais des montagnes et je serais riche. Ce serait bien si j'étais aussi bon...

Auteur: Makoto Yukimura

Info:

[ thérapie ] [ recette ] [ succès ] [ suicide ]

 

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hiérarchie

- Il vient faire du ferraillage, donc emmène-le à Amadeo.
- Hé ! Comment il sait que je fais du ferraillage ?! C'est écrit dans l'journal ou quoi ?
- Hiiii ! Non ! C'est que t'es un Arabe.
- Eh bé ? J'vois pas l'rapport.
- Les types avec des pinces, les 'ferrailleurs' quoi, c'est souvent des Arabes.
- Ah ouais ?
- Ouais. Et les Noirs font quasiment toujours manoeuvres.
- Ah bon.
- Oui, c'est un genre de caste, comme en Inde ! Mais version BTP ! Les chefs, c'est souvent des Portugais, et les Français, s'ils sont pas tout en haut aux commandes, le plus bas qu'ils font c'est 'ouvrier qualifié'. Un Français ou un Portugais 'manoeuvre', ça existe pas.
[...]
- 'Manoeuvre', c'est le plus BAS que tu puisses faire. Tout le monde a le droit de te donner des ordres. T'es payé une misère. Ça te flingue le corps par tous les bouts... et personne ne veut que tu évolues. Si tu es manoeuvre, tu restes manoeuvre. L'Intérim, les chefs, tout ça, ils veulent que tu restes où tu es.

Auteur: Nicolas Jounin

Info: Chantier interdit au public, p. 36-37

[ prolétaires ]

 

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mondanité

Le cloisonnement régnait toujours. Même dans ce jardin en ruine se reproduisaient les groupes des ghettos, les groupes de Malibu, les groupes de Beverly Hills. Ainsi, les gens les mieux habillés, en vêtements de grands couturiers, demeuraient ensemble. Chacun reconnaissait les siens et ne manifestait nulle envie de se mêler aux autres. Il me semblait déjà surprenant que certains d'entre eux aient accepté de venir dans un ghetto noir de Venice. C'est le dernier chic, avaient-ils peut-être pensé. Bien sûr, ce qui rendait tout ça puant, c'est que nombre des gens riches et célèbres n'étaient que de sales cons et de sales connes. Ils avaient simplement eu du pot. Ou s'étaient enrichi sur le dos de la stupidité des foules. En général, ils étaient sans talent, sans intelligence, sans âme, des étrons sur pattes, mais aux yeux du public, ils étaient comme des Dieux, beaux et révérés. Le mauvais goût créait plus de milliardaires que le bon. En définitive, ça se résumait à une question de suffrages. Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois. Alors qui mérite quoi ? Personne ne mérite quoi que ce soit...

Auteur: Bukowski Charles

Info: Hollywood p 119 Livre de Poche

[ cénacle ] [ snob ] [ USA ]

 

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