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martyr

Ce n'est pas que les hommes s'aiment les uns les autres : c'est tout le contraire, et tous le monde est rempli de haines et de jalousies ; mais c'est que les plaisirs et les intérêts du monde font des liaisons et des commerces agréables. Mais les disciples de Jésus-Christ n'ont rien qui plaisent au monde. Le monde veut des flatteurs : on n'y vit que de complaisances mutuelles, en s'applaudissant l'un à l'autre. A quoi bon un chrétien ? Il est inutile : il n'entre ni dans nos plaisirs ni dans nos affaires, qui ne sont que fraudes ; sa vie simple et son innocence est une censure de la nôtre : il faut le faire mourir, puisqu'il ne fait que troubler nos joies. Chrétiens, innocents troupeaux, c'est ce qui vous fait la haine du monde !

Auteur: Bossuet Jacques Bénigne

Info:

[ idéalisme ] [ désintéressement ] [ christianisme des origines ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

synthèse historique

Ainsi qu’il l’avait confié à son ami, il rêvait d’être le Champollion des événements historiques envisagés comme les hiéroglyphes divins d’une révélation par les symboles, corroborative de l’autre Révélation. C’eût été toute une science nouvelle, singulièrement audacieuse, et que le génie seul pouvait sauver du ridicule. […]

Appuyé sur l’affirmation souveraine de saint Paul : que nous voyons tout "en énigmes", cet esprit absolu avait fermement conclu du symbolisme de l’Écriture au symbolisme universel, et il était arrivé à se persuader que tous les actes humains, de quelque nature qu’ils soient, concourent à la syntaxe infinie d’un livre insoupçonné et plein de mystères, qu’on pourrait nommer les Paralipomènes de l’Évangile. De ce point de vue — fort différent de celui de Bossuet, par exemple, qui pensait, au mépris de saint Paul, que tout est éclairci, — l’histoire universelle lui apparaissait comme un texte homogène, extrêmement lié, vertébré, ossaturé, dialectiqué, mais parfaitement enveloppé, et qu’il s’agissait de transcrire en une grammaire d’un possible accès.

Auteur: Bloy Léon

Info: Dans "Le Désespéré", Livre de poche, 1962, page 157

[ éclairage religieux ] [ rassemblement des fragments ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

déformation mémorielle

Les citations et autres emprunts de nos vies deviennent souvent approximatifs avec le temps, c'est à dire "modifiés" par celui qui les reprend. Par exemple Karl Lagerfeld, lors d'une interview à la TV, nous fait part de celles qu'il aime à ressasser. De Johann Gottlieb Fichte : "Avec les horreurs qui se passent dans le monde, qui peut croire en Dieu ?..." Un temps, un regard vers la caméra... puis Lagerfgeld enchaîne, un peu perdu "Mais alors, qui fait les choses bien ?".

D'Emily Dickinson, sa poétesse favorite : "Nous avons perdu parce que nous avons gagné". De Spinoza : "Chaque décision est un refus." Et pour finir celle-ci de Bossuet, début d'une de ses oraisons parait-il :"Elle était jeune, elle a vu le monde, le monde l'a vu. Elle sentait qu'elle plaisait. Il faut lui pardonner."

Le jeu étant ici d'aller chercher les sources pour apprécier les différences. Vour verrez qu'on est assez loin du compte.

Auteur: Vu à la TV

Info: Février 2019, après la mort de KL, remodelé par Mg

[ femmes-par-hommes ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

écrivain-sur-écrivain

C'est un lettré ultra-raffiné. Il est descendu jusqu'à la racine des auteurs du XVIIe siècle et du XIXe. Il écrit le Michelet comme Michelet et fera du Bossuet tant qu'on voudra. Cependant il peut assister poliment, ainsi qu'un écolier bien sage, à la dispute absurde de deux ignorants sur les mérites réciproques de Bossuet et de Michelet, jouissant même de l'excès de leur sottise. Car il a le sens de la caricature, de la déformation des individus par les tics, les travers et les circonstances. Il y a en lui de la vision de La Bruyère et de celle de Meredith, obscurcie par un brouillard de puérilité qui tient à la persistance inouïe de souvenirs d'enfance. Je le devine hanté par lui-même, parcouru de mille ruisselets venus de son ascendance et de sa prime jeunesse. S'il arrive à se guider, contenir, ordonner au point de vue littéraire, il écrira un beau matin, en marge de la vie, quelque chose d'étonnant. Ce n'est pas l'étoffe qui lui manque.

Auteur: Daudet Léon

Info: Dans "Souvenirs littéraires", à propos de Marcel Proust

[ éloge ] [ style ] [ sensibilité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

portrait

Bukowski, c'est le vieux vilain, le personnage laid qu'on rencontre dans les contes de fées. On le dirait sorti d'un conte de Grimm ! C'est le personnage mythique du gnome, du bossu, le personnage disgracieux, la bête. Il incarne le côté répulsif, la figure effrayante et menaçante du père aussi. Il a l'aspect difforme du type qui suinte la souffrance et qui en même temps exerce un profond attrait sexuel. Toute une part de notre psyché est très attirée par cela. Par cette figure du satyre. Mais en même temps, c'est quelqu'un qui s'exprime à merveille. Car il y a ce renversement : il est aussi l'artiste, le poète, l'écrivain, qui traduit et exprime par la parole cette vision singulière du monde, et qui y excelle. Un personnage surprenant, vraiment, qui met le doigt sur quelque chose de très mystérieux, de très particulier dans la conscience américaine, qui porte l'accent sur les aspects sordides de la vie, et qui a le don de mettre à nu toute la lassitude du monde.

Auteur: Waldman Anne

Info: Bukowski et les Beats, de J-F. Duval, p 38

[ trickster ]

 
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Ajouté à la BD par Bandini

autorité

En effet, déclarer le peuple souverain, dans la crainte hypothétique qu’il ne soit opprimé comme sujet, sans prévoir quel pouvoir on pourra opposer à celui du peuple, ou plutôt avec la certitude de n’en avoir aucun à lui opposer si, à son tour, il devient oppresseur ; présupposer l’oppression, pour justifier la résistance ; ériger le désordre en loi, pour prévenir la violation de l’ordre, c’est imiter un insensé qui bâtirait sa maison au milieu d’un torrent, pour avoir l’eau plus à portée en cas d’incendie : ce que vous voulez faire faible à vous opprimer, dit Bossuet avec une raison si profonde, devient impuissant à vous protéger.

Je le répète : le pouvoir absolu est un pouvoir indépendant des sujets ; le pouvoir arbitraire, un pouvoir indépendant des lois : et lorsque vous érigez le peuple en pouvoir, vous ne lui donnez pas un pouvoir absolu, puisqu’il est dépendant de tous les ambitieux, et le jouet de tous les intrigants ; vous lui conférez nécessairement un pouvoir arbitraire, c’est-à-dire un pouvoir indépendant de toutes les lois, même de celles qu’il se donne à lui-même.

Auteur: Bonald Louis-Ambroise de

Info:

[ gouvernement ] [ distinction ] [ déresponsabilisation ] [ démocratie ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

causes-effets

Mantharâ détestait son ombre. C’était une chose que d’être bossue, c’en était une autre que de voir sa difformité s’étaler sur un mur, dix fois plus grande que nature. Malheureusement, la servante chargée de la torche, trop lente à descendre du carrosse, la suivait au lieu de la précéder. La flamme vacillante faisait fuir l’ombre de Mantharâ devant elle, danser sa silhouette sur les pavés de la rue puis sur la paroi à l’extrémité de l’impasse. A cette heure tardive, après plusieurs nuits blanches d’attente anxieuse, cette vision était plus que l’infirme n’en pouvait supporter. Elle se retourna brusquement, faisant sursauter la servante avant même que la gifle ne s’abattit sur sa joue. La fille laissa échapper un couinement, mais ne lâcha pas la masâl*. Malgré la faible clarté de la torche, la marque des longs doigts osseux se dessinait aussi nettement que des cils sur sa peau pâle. Elle fixa intensément Mantharâ, se demandant quelle erreur elle avait commise, mais la bossue ne se donna pas la peine de l’en informer. Déjà, elle était repartie de sa démarche traînante vers le fond de l’impasse.

Auteur: Ashok Kumar Banker

Info: Le Râmâyana, Tome 1 : Le prince d'Ayodiâ, *torche

[ rapports-humains ] [ incompréhension ]

 

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christianisme

La thèse gallicane, celle de Bossuet, celle des derniers gallicans qui, vous le savez, sont morts avec la Restauration, c’était l’union intime du trône et de l’autel, accotés l’un à l’autre, pour résister aux hérétiques du dedans, en même temps qu’aux prétentions de Rome. Le gallicanisme était adossé au trône de Louis XIV. Cela est tellement vrai que le gallicanisme a été une des grandes victimes de la Révolution ; il a été tué par la Révolution française et par celui qu’on a appelé l’exécuteur testamentaire de la Révolution, par Napoléon. Le jour où le clergé français n’a plus pu s’appuyer, comme il l’avait fait pendant des siècles, sur le bras séculier et sur l’autorité du roi, le clergé s’est retourné vers Rome ; il est devenu ultramontain. C’est ainsi, comme on l’a signalé, bien des fois, avant moi, qu’une des conséquences les moins prévues de la Révolution a été la victoire de l’ultramontanisme, dans le clergé de France et dans l’Eglise.

L’ultramontanisme, au sens théologique du mot, a triomphé dans l’Eglise ; la date de son triomphe, vous la connaissez, c’est le concile de 1870, où l’infaillibilité pontificale, qui, jusque-là, n’était pas reconnue de tous les catholiques, a été définie, c’est-à-dire a été proclamée comme dogme de foi.

Auteur: Leroy-Beaulieu Anatole

Info: " Les doctrines de haine ", éditions Payot et Rivages, Paris, 2022, pages 209-210

[ historique ] [ définition ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

irresponsabilité

Leur idée – on peut dire la seule idée qui leur reste – c’est que le monde suit son chemin comme une locomotive lancée sur les rails, et dès qu’on leur demande de changer quoi que ce soit à ce qui est, ils parlent de retour en arrière. Supposez que demain – puisque nous sommes dans les suppositions, restons-y – les radiations émises sur tous les points du globe par les usines de désintégration modifient assez profondément leur équilibre vital et les sécrétions de leurs glandes pour en faire des monstres, ils se résigneront à naître bossus, tordus ou couverts d’un poil épais en se disant une fois de plus qu’on ne s’oppose pas au progrès. Le mot de progrès sera le dernier qui s’échappera de leurs lèvres à la minute où la planète volera en éclats dans l’espace. Leur soumission au progrès n’a d’égale que leur soumission à l’État, et elle a absolument le même caractère. Le progrès les dispense de jamais s’écarter d’un pas de la route suivie par tout le monde. L’État les décharge un peu plus chaque jour du soin de disposer de leur propre vie, en attendant le jour prochain – déjà venu pour des millions d’hommes en ce moment même – où il les exemptera de penser.

Auteur: Bernanos Georges

Info: Dans "La liberté, pour quoi faire ?", éditions Gallimard, 1995, page 92

[ fatalisme ] [ résignation ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

occultisme

Comment ne pas songer non plus à l’artiste transsexuel Anna/Varney alias Sopor Aeternus, un(e) chanteu(se)r albinos et castra torturé(e) déclamant des lamentations maladives et plaintives sur une musique dark wave aux accents médiévaux et funèbres sortis tout droit d’un cimetière désolé ? Au début des années 1990, Sopor Aeternus s’était très vite fait remarquer au sein de la scène gothique à cause de son apparence de danseur de Buto qui aurait abusé du Nosferatu de Murnau, et dont certaines caractéristiques physiques ne sont pas sans résonner avec celle de Grosche/Gregor A. Gregorium/Gotos, le Grand Maître de la Fraternita Saturni. A ses débuts, la rumeur courait qu’il vivait en ermite dans la crypte d’une tour perdue au milieu des bois autrichiens. Les anciens se souviennent encore de l’époque où il déambulait tel un spectre, avec ses ongles démesurés, dans les caves des clubs dark wave de Nuremberg où, avec l’aide d’Holger, son valet bossu, il vendait sous le manteau ses premières démos. Nous n’irons pas jusqu’à affirmer que Sopor s’est directement inspiré d’Eugène Grosche/Gotos mais les ressemblances et les analogies sont frappantes et ne s’arrêtent pas là, Anna/Varney, qui prétend n’être qu’un "réceptacle pour la musique que les esprits des morts lui dévoilent et qu’il retranscrit", ayant développé tout un concept autour de l’influence de Saturne dont il utilise le sigle astrologique comme logo. Ses textes sont influencés par "les rêves, les planètes, les limbes, la numérologie et les dimensions parallèles".

Auteur: Anonyme

Info: Dans "Les magiciens du nouveau siècle" pages 820-821

[ influences ] [ source d'inspiration ] [ marketing sépulcral ]

 

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