Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 6
Temps de recherche: 0.0261s

mémoire

L'hippopotame du souvenir remuait dans les eaux boueuses de son esprit.

Auteur: Pratchett Terry

Info: Soul Music 1994

[ évocation ]

 

Commentaires: 0

hommes-par-hommes

Les hommes ne parlaient pas de ça. Les conversations entre hommes avaient toujours été des rivières boueuses, la surface projetant un reflet ondoyant de ce qu'il y avait en dessous, mais le fond demeurant une chose mystérieuse qui serait à jamais cachée.

Auteur: Joy David

Info: Le poids du monde

[ pudeur ]

 

Commentaires: 0

carnage

Les bruits étaient sympathiques et excellents : des grésillements de graisse chaude, des flonflons de bouilloire, des bruits en fusée de rôtis arrosés, le choc clair des casseroles et de la vaisselle, un glou-glou de bouteilles qui semblait parodier une cascadante série de baisers goulus.

Toute sa sympathie d’homme affamé serait allée vers les odeurs des viandes chaudes et des sauces épicées, si un effluve étrange, doux et terrible, n’était venu flotter autour de lui.

— Je connais cela, murmura-t-il.

Et, soudain, une cruelle fantasmagorie se déroula en film silencieux dans sa mémoire : il revit les boueuses tranchées où saignaient d’innombrables cadavres de Tommies et de Feldgrauen.

— Cela sent la mort, dit-il, le sang… Pouah !

Auteur: Ray Jean

Info: Les derniers contes de Canterbury

[ dégoût ] [ cuisine ] [ remémoration ] [ hémoglobine ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

détrempées

Les vêtements mouillés des deux femmes imprégnaient la pièce d'une odeur triste et mélancolique, où se mêlaient les feuilles tombées, les ornières boueuses et la brume enveloppante. L'humidité qui persistait autour de leur corps semblait, par une attraction irrésistible, appeler à travers la petite fenêtre la grande masse mouvante de la pluie.

Les charbons rougeoyants dans l'âtre perdaient de leur chaleur et la lueur rose que reflétait la bibliothèque encombrée s'atténua. Le démon bleu de la flamme qui dansait comme un papillon endiablé au sommet des charbons faiblit et mourut. Un grand visage aveugle et fluide s'écrasait contre la vitre - l'informe visage gris de la pluie. On eût dit qu'un bras fantomatique, ondoyant et obscur, glacé comme celui d'un cadavre, tâtonnait pour s'agripper à ces deux silhouettes ruisselantes, comme si, transpercées par l'eau, elles n'appartenaient pas à la chaude intimité humaine mais aux champs noyés du dehors.

Auteur: Powys John Cowper

Info: Givre et sang

[ suintantes ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

inventaire

hôpitaux et prisons
c’est ce qu’il y a de pire
asiles de fous
c’est ce qu’il y a de pire
maisons closes
c’est ce qu’il y a de pire
allées boueuses des taudis
c’est ce qu’il y a de pire
lectures de poèmes
concerts de rock
galas en faveur des invalides
c’est ce qu’il y a de pire
obsèques
mariages
c’est ce qu’il y a de pire
défilés
patinoires
partouzes
c’est ce qu’il y a de pire
minuit
trois heures du matin
six heures moins le quart dans l’après-midi
c’est ce qu’il y a de pire
flotter dans le ciel
ouvrir le feu sur les patrouilles de police
c’est ce qu’il y a de meilleur

songer à l’Inde
tomber sur un distributeur de pop corns
regarder le taureau foncer sur le toréador
c’est ce qu’il y a de meilleur

voir trente-six chandelles
un vieux chien se grattant
des cacahuètes dans un sachet de papier
cristal c’est ce qu’il y a de meilleur

atomiser des cafards
enfiler des chaussettes propres
chier sans suppositoire
c’est ce qu’il y a de meilleur

se retrouver attaché à un poteau d’exécution
jeter du pain aux mouettes
couper des tomates en tranches
c’est ce qu’il y a de meilleur

mes mains mortes
mon cœur mort
silence
c’est l’adagio des rochers
et le monde qui s’enflamme
c’est ce qu’il y a de meilleur
pour moi.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "L'amour est un chien de l'enfer", pages 135-136, "le pire et le meilleur"

[ situations ] [ contraste ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

construction industrielle

Je préparais mon bachot et habitais Montbéliard, dans le Doubs, au cœur de la plus forte concentration ouvrière de France, les Automobiles Peugeot, cette pieuvre qu’on appelle la Peuge. On naît Peugeot, on vit Peugeot, on meurt Peugeot dans le pays de Montbéliard : de père en fils on travaille chez Peugeot, on fait ses courses dans les supermarchés Ravi du groupe Peugeot, on roule bien sûr en Peugeot, on est logés par Peugeot, divertis par Peugeot (le Football Club de Sochaux-Montbéliard, un des plus anciens clubs de France), emmenés en vacances par le Comité d’établissement Peugeot tenu par la CGT – une manne pour cette mafia stalinienne, "toujours prête à prolonger d’un millénaire la plainte du prolétaire, à seule fin de lui conserver un défenseur" comme l’écrira Guy Debord. Près de 200 000 personnes dans l’agglomération vivent de Peugeot. Sur les hauteurs de la ville, la "tour", le lycée technique, forme la main-d’œuvre qualifiée pour travailler chez Peugeot, destin obligé des élèves exclus du second cycle au lycée Cuvier, où un bac général leur donnerait toutes les chances de devenir cadre chez Peugeot.

Il n’y avait pas 20 000 habitants à Montbéliard lorsque j’y vivais, mais, à plein régime, la Peuge a compté jusqu’à 40 000 salariés. Pour les maos qui, après 68, venaient s’y faire embaucher comme "établis", c’était la "base ouvrière numéro un" ou la "petite Sibérie", selon leur degré d’enthousiasme. Des centaines de cars sillonnaient la région, de lourds Saviem aux carrosseries boueuses, avec des bandes rouges ou bleues décolorées, qui déversaient aux portes des usines les ouvriers ramassés à 100 kilomètres à la ronde. En Haute-Saône, dans le haut Doubs, le Territoire de Belfort, le Haut-Rhin, les fils de paysans étaient débusqués dans leurs fermes jusqu’au plus petit hameau. Lever deux heures du matin, rendez-vous au point de ramassage à 3 heures, embauche à 4 heures et demie, débauche à 14 heures, ils étaient chez eux à 16 heures et au lit avant le retour de leurs enfants. La "sortie Peugeot" était le cauchemar des Montbéliardais. On craignait de se trouver bloqués dans cette marée de travailleurs que l’usine dégueulait, ces milliers d’ouvriers dans les autobus, en voiture, à moto, à mobylette, à vélo, à pied… tous pris d’une frénésie de libération, impatients de retrouver leur HLM, leur baraquement, leur pavillon, leur ferme, leur foyer de travailleurs et les deux seules chaînes de télévision, pour revenir le lendemain après une nuit de sommeil toujours trop courte.

Auteur: Maugiron Jean-Bernard

Info: http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/entretien_j._bernard-maugiron.pdf

[ aliénation ] [ fouriérisme ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par Coli Masson