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futur

Les saisons aujourd'hui exceptionnellement chaudes devraient y devenir la norme, parfois dès 2030, et même avec un réchauffement limité à +2°C. Pics de chaleur plus notables, moindres précipitations, sécheresses durables sont attendues en de nombreux endroits. Sur ces zones, plus de la moitié de la surface (56%) resterait vivable à +2°C. A +4,5°C, cette part pourrait tomber jusqu'à 18%: ce que le WWF appelle des zones "refuges".

Les plantes devraient être particulièrement affectées, plus lentes à s'adapter, bougeant moins facilement. Ce qui en retour pourra nuire aux animaux en dépendant. A +4.5°C, 69% des espèces de plantes risquent de disparaître en Amazonie. Du côté animal, reptiles et amphibiens ont plus de risques d'être "dépassés" que les oiseaux ou les mammifères, plus mobiles.

Auteur: Internet

Info: Journal L'Express, https://www.lexpress.fr/actualite/societe/environnement/rechauffement-climatique-50-des-especes-de-la-planete-pourraient-etre-menacees_1992217.html

[ biodiversité ] [ population ] [ réchauffement climatique ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

paysage

Dimanche matin, la pluie cessa. Derrière les nuages se profila, jaune pâle, le disque solaire, puis de nouveaux lambeaux de nuages plus sombres se glissèrent devant, et le soleil disparut encore. Comme s’il jouait à cache-cache. Rien ne bougeait. Je trouvais étrange que là-haut dans le ciel les nuages remuent, et qu’ici, à terre, tout soit si calme. Plus silencieux qu’à l’accoutumée. Un morne lierre rampait à l’assaut des hauteurs, enserrant le sumac de son étreinte mortelle. Les gouttes de pluie en dévalaient les feuilles grasses et luisantes, puis glissaient sur les feuilles en dessous… Ainsi de suite, toujours un cran plus bas jusqu’à toucher terre. Et former une flaque dans l’herbe. Les allées de béton parcouraient la pente de zébrures scintillantes et convergeaient vers le portail.
Je me tenais à ma fenêtre.

Auteur: Nadas Peter

Info: Dans "La Bible", traduction de Marc Martin

[ urbain ] [ observation ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

persécutions

Grand-mère revint de chez les voisins en racontant qu'un jeune garçon de 14 ans, qui avait réussi à s'enfuir en rampant du ravin, s'était réfugié dans la cour des maraîchers et racontait des choses atroces : là-bas, on déshabillait tout le monde, on alignait les gens au bord du ravin et on tirait dans la nuque du premier de façon à en tuer plusieurs avec une seule balle. On entassait les tués, on les recouvrait d'une couche de terre, et on recommençait l'opération. Mais beaucoup de fusillés étaient encore en vie, si bien que la terre bougeait et certains sortaient en rampant. Alors on les frappait sur la tête et on les poussait à nouveau dans le ravin. Mais lui, on ne l'avait pas vu, il était sorti en rampant et était accouru.

Auteur: Kuznetsov Anatoli

Info: Babi Yar

[ camps de concentration ] [ antisémitisme ]

 

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adultes

Il faut s'asseoir en mangeant les odeurs qui font tourner la tête, et surtout fermer sa gueule car on ne parle pas à table nous les enfants.

On se contient tant que ça dure. On bouge les pieds en sous-marin pour ne pas être repérés dans le grand calme qui doit régner pendant qu'ils parlent au-dessus de nous, de la journée, des problèmes ou de ceux qui font la même chose dans la maison d'à côté. Du mal qu'ils ont dans le dos à force d'emmener tous les jours leur grosse existence au travail, et des échardes et des dards qu'ils ont dans les mains et qu'il faudra enlever avec une pince après le repas. Et nous on brûle de mordre et défoncer la viande, d'exploser la soupe mais on attend. On la ferme en bougeant des pieds sans faire trembler la table, sinon torgnole.

Auteur: Johannin Simon

Info: L'été des charognes, p. 74, Allia, 2017

[ hiérarchie ] [ gamins impatients ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

agonie

Une bête mourait dans une étable. J'allumai une lampe qui éclaira faiblement les murs lavés au grésil. Je pris la bête dans mes bras et me couchai près d'elle. Les yeux grands ouverts elle tremblait, ne luttant plus contre la mort et s'abandonnait avec une sorte de ravissement au sommeil inconnu qui ne l'effrayait pas. Depuis deux jours, elle n'avait rien mangé, n'en souffrant pas. La fièvre la nourrissait. Une colique sanglante maculait son arrière-train. Elle bêla, ferma les yeux: pas un cri de douleur, un cri d'appel. Je la berçais. Elle vomit dans mes mains, je la savais condamnée. Son cœur battait à coups rapides: le bruit même de la vie. Qu'avait-elle connu de la vie, cette brebis née en décembre ! Je chantai doucement, pour elle. Elle ne bougea plus. Avait-elle passé ? La vie reprit dans son corps chaud, mais faiblement, comme soutenue par ma présence; il me semblait mourir moi-même.
Elle mourut à six heures du soir, ses yeux grands ouverts.

Auteur: Augiéras François

Info: Le Voyage des morts

[ animal ]

 

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source créatrice

Avais-je oublié Humboldt, ce personnage de Saul Bellow qui aimait à rappeler le jour où Artaud avait invité les intellectuels les plus brillants de Paris à une conférence ? Quand ils furent tous réunis, il ne lut rien, il monta sur scène et se contenta de crier comme un animal sauvage. Il semblerait qu’après avoir ouvert la bouche, Artaud n’ait pas arrêté de pousser des cris tonitruants tandis que les intellectuels parisiens effrayés ne bougeaient pas de leurs sièges. Pour eux, c’était un acte délicieux. Pourquoi ? Humboldt dit qu’Artaud avait d’une certaine façon compris que le seul art qui pouvait intéresser les intellectuels était celui qui célébrerait la primauté des idées. Les artistes devaient intéresser les intellectuels, la nouvelle classe. Aussi la situation de la culture et de l’histoire de la culture était-elle devenue le thème de l’art. C’est pourquoi un auditoire raffiné de Français écoutait respectueusement Artaud quand il criait. Pour eux, le but exclusif de l’art était de suggérer et d’inspirer des idées…

Auteur: Vila-Matas Enrique

Info: Impressions de Kassel

[ cri primal ] [ beaux-arts ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

mimétisme

Quelques années plus tôt, à Parme, l'équipe de Giacomo Rizzolatti avait effectué des tests sur les motoneurones dans le cortex prémoteur d'un macaque. Chaque fois que le singe bougeait le bras, ces neurones étaient stimulés. Puis un jour, entre deux mesures, les motoneurones du primate reliés aux muscles de son bras se mirent à s'emballer, alors même que l'animal restait parfaitement immobile. Après plusieurs expériences, on parvint à cette conclusion ahurissante : les motoneurones du macaque entraient en action dès que l'une des personnes présentes dans le laboratoire remuait le bras. Les neurones qui servaient à déclencher ce même mouvement s'activaient du seul fait que le singe voyait un autre être vivant exécuter ce geste, et, par sympathie, ils levaient un bras imaginaire dans un espace symbolique.
Une partie du cerveau dédiée à des fonctions motrices se trouvait cannibalisée, mise au service de représentations imaginaires. Au moins la science avait-elle établi les bases neurologiques de l'empathie : une cartographie à l'intérieur du cerveau pour cartographier d'autres cerveaux cartographes.

Auteur: Powers Richard

Info: La chambre aux échos

[ empathie ] [ sciences ]

 

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angoisse

Elle but les dernières quelques gorgées d'eau bouillie, et se mit soudain à voir toutes ses peurs entrer, une par une, dans la maison. Solitude fut la première à se présenter - seule, bien sûre. Francisca la reconnu immédiatement, car elle parcourut avec une feinte timidité toute la maison en quête du bon endroit où se loger. Elle s'installa en fin de compte dans la poche intérieure de l'un des nouveaux manteaux de fourrure de Francisca et ne bougea plus. Culpabilité arriva peu après, pointant vers elle de logs doigts réprobateurs. Elle se glissa dans un chemisier en soie rouge et, enfonçant ses doigts à travers les longues manches, continua de harceler Francisca. Puis, main dans la main, Rejet et Abandon firent leur entrée. Ils se déplacèrent librement dans la pièce, sans faire attention à Francisca. Sous peu, ils choisirent une paire de chaussure fantaisie à talons aiguilles et disparurent chacun dans une chaussure différente. Francisca se rendit compte que ses peurs étaient venues en même temps que sa fortune. Elles avaient seulement attendu l'occasion propice, un moment de faiblesse et de désespoir complet, pour se révéler.

Auteur: Cañon James

Info: Dans la ville des veuves intrépides

[ solitude ] [ littérature ]

 

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affrontement

Je me disais : si elle gagne, elle ne m'aime pas. Et je songeais à la gardeuse de dindons que j'avais baisée quatre fois au bord de la mare. Dans ma poche, je palpais nerveusement mon petit canif à manche de corne. Luce, un à un, me chipa tous mes pions, et je me sentis nu devant elle. Mais, soudain, je lui pris une tour. Une tour ! Et j'entendis mon cœur s'entr'ouvrir pour laisser entrer cette tour.

Luce était devenue grave. Je songeais : Si l'on faisait coup nul, rien ne serait désespéré. Mais coup sur coup, elle me vola une tour et un cheval ! Échec au Roi ! Elle leva son front déjà glorieux. Elle me regardait, un mince poignard d'or dans chaque œil. Elle était moite d'orgueil. Je bougeai encore quelques pièces, puis ce fut la fin. La gardeuse de dindons, une rainette, un volubilis passaient en cavalcade devant mes yeux obscurs. Échec et mat ! Je me levai. J'avais mon canif dans la main. Je la frappai en plein visage. Aussitôt, ses joues tombèrent sur le sol. Mais avant de s'évanouir, elle me cria encore une fois :

— Échec et mat !

Auteur: Delteil Joseph

Info: Littérature Nouvelle Série, nº 10, Octobre 1923, p. 8

[ homme-femme ] [ jeu ] [ fierté ] [ échiquier ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

matin

J’ai embrassé l’aube d’été.

Rien ne bougeait encore au front des palais. L’eau était morte. Les camps d’ombres ne quittaient pas la route

du bois. J’ai marché, réveillant les haleines vives et tièdes, et les pierreries regardèrent, et les ailes

se levèrent sans bruit.

La première entreprise fut, dans le sentier déjà empli de frais et blêmes éclats, une fleur qui me dit son nom.

Je ris au wasserfall blond qui s’échevela à travers les sapins : à la cime argentée je reconnus la déesse.

Alors je levai un à un les voiles. Dans l’allée, en agitant les bras. Par la plaine, où je l’ai dénoncée au coq.

A la grand’ville elle fuyait parmi les clochers et les dômes, et courant comme un mendiant sur les quais de marbre,

je la chassais.

En haut de la route, près d’un bois de lauriers, je l’ai entourée avec ses voiles amassés, et j’ai senti un peu

son immense corps. L’aube et l’enfant tombèrent au bas du bois.

Au réveil il était midi. 



 

Auteur: Rimbaud Arthur

Info: Illuminations. Aube

[ poème ] [ nature ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste