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vérification

Je ne sais d'où je tiens ce conte, mais il rapporte exactement la conscience de notre justice. Une femme de village accusait devant un général d'armée, grand justicier, un soldat pour avoir arraché à ses petits-enfants ce peu de bouillie qui lui restait à les sustenter, cette armée ayant ravagé tous les villages à l'environ. De preuve, il n'y en avait point. Le général, après avoir sommé la femme de regarder bien à ce qu'elle disait, d'autant qu'elle serait coupable de son accusation si elle mentait, et elle persistant, il fit ouvrir le ventre au soldat pour s'éclaircir de la vérité du fait. Et la femme se trouva avoir raison. Condamnation instructive.

Auteur: Montaigne Michel Eyquem de

Info: Essais, Garnier 1962, t.1 p.405 livre II chap.VI

[ exagération ]

 

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désillusion

Mais enfin, la véritable tragédie de Faust, ce n'est pas qu'il ait vendu son âme au diable. La véritable tragédie, c'est qu'il n'y a pas de diable pour vous acheter votre âme. Il n'y a pas preneur. Personne ne viendra vous aider à saisir la dernière balle, quel que soit le prix que vous y mettiez. Il y a bien toute une flopée de margoulins qui se donnent des airs, qui se déclarent preneurs, et je ne dis pas qu'on ne peut pas s'arrranger avec eux, avec un certain profit. On peut. Ils vous offrent le succès, l'argent, l'adulation des foules. Mais c'est de la bouillie pour les chats, et lorsqu'on s'appelle Michel-Ange, Goya, Mozart, Tolstoï, Dostoïevski ou Malraux, on doit mourir avec le sentiment d'avoir fait de l'épicerie.

Auteur: Gary Romain

Info: La promesse de l'aube

[ mythe ]

 

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encombrement

L’enfer, c’était un lieu qui grouillait de monde. Un lieu auquel certains essayaient d’échapper à cor et à cri, pendant que d’autres y affluaient dans l’espoir de trouver un refuge. Où des infirmières du NSV complètement débordées distribuaient aux réfugiés du thé infect et de maigres tranches de pain tartinées d’une bouillie à l’eau et à la farine frelatée. Où les renfoncements d’un couloir servaient de toilettes publiques, faute d’alternative. Où des hommes et des femmes, pantalons baissés et jupes relevées, faisaient leurs besoins en plein jour devant tout le monde. Où des gens se précipitaient dans des wagons vides et attendaient ensuite durant des heures jusqu’à ce que les trains démarrent à la faveur de la nuit. Cet enfer sur terre avait un nom. On l’appelait la gare de Silésie.

Auteur: Gilbers Harald

Info: Les fils d'Odin

[ infernal ]

 

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accouchement

Quand il rentra dans la cabane elle s'était traînée ou elle était tombée au pied du lit et elle gisait à terre et agrippait au cadre de bois. Il crut qu'elle était morte, couchée là qui regardait fixement au-dessus d'elle avec des yeux qui ne contenaient plus rien. Puis son corps fut secoué de convulsions et elle poussa un hurlement. Il luttait avec elle, la soulevant pour la recoucher. La tête était sortie et dépassait dans une palpitante bouillie de sang. Il maintenait son corps, un genou replié sur le lit. De sa propre main il dégagea l'enfant, le petit corps décharné traînant le cordon anneloïde sur les couvertures ensanglantées, créature couleur de betterave qui rappelait un écureuil écorché. Il enlevait avec ses doigts le mucus qui maculait le visage du nouveau-né.

Auteur: McCarthy Cormac

Info: L'obscurité du dehors

[ naissance ]

 

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crachin

Il tombe une pluie si fine qu'on ne la voit pas, à moins de lancer le regard vers les pins, au fond de l'horizon, ou sur le mur du hangar, et alors on aperçoit comme une neige de fines perles, oblique et continue, un voilage qui glisse, luisant, tout ajouré et que promène à son gré le vent qui ne nous quitte plus. Il décoche, sur l'eau du lac, tranquille et noire comme du thé, des rafales de flèches invisibles, qui font frissonner le miroir où les herbes réfléchies s'embrouillent, se mêlent aux nuages et aux sapins, et ce n'est plus qu'une simagrée remuante de vert, de paille et d'argent, semblable à ce grouillement chamarré, à cette bouillie de couleurs et de lumière qu'aperçoivent tout d'abord, parait-il, les aveugles qui recouvrent la vue.

Auteur: Lalonde Robert

Info: Le monde sur le flanc de la truite

[ nature ] [ giboulées ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

déséquilibre

Mais l'enfant ne s'endort pas toujours ainsi dans le sein de l'être, surtout si l'Autre qui a aussi bien ses idées sur ses besoins, s'en mêle, et à la place de ce qu'il n'a pas, le gave de la bouillie étouffante de ce qu'il a, c'est-à-dire confond ses soins avec le don de son amour.
C'est l'enfant que l'on nourrit avec le plus d'amour qui refuse la nourriture et joue de son refus comme d'un désir (anorexie mentale). Confins où l'on saisit comme nulle part que la haine rend la monnaie de l'amour, mais où c'est l'ignorance qui n'est pas pardonnée.
En fin de compte, l'enfant en refusant de satisfaire à la demande de la mère, n'exige-t-il pas que la mère ait un désir en dehors de lui, parce que c'est là la voie qui lui manque vers le désir?

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans "La direction de la cure"

[ angoisse ] [ excès ] [ maman-enfant ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

femmes-hommes

C'est cet ami qui m'alerta sur la ressemblance du gavage avec un viol. Et sur le fait que ceux qui le pratiquaient vivaient des émotions ambiguës et malsaines. Cet entonnoir qui pénètre, cette bouillie qui fait gonfler un rejeton monstrueux...
- Autrefois, seules les femmes gavaient. Accroupies, elles serraient l'animal entre leurs cuisses...
Il raconte comment leur main faisait couler la nourriture de haut en bas d'un geste qui ressemblait à une caresse sur le cou long et musculeux. Comment ne pas penser à l'homme, comment ne pas penser avec l'entonnoir à ce qu'elles avaient si longtemps subi sans s'imaginer qu'elles puissent s'y dérober : recevoir la semence à contrecoeur. Et elles continuaient à enfoncer le maïs.
- Comme si elles disaient : "Toi aussi, là, tu y passeras." Une sorte de vengeance par personne interposée. Sans qu'il y ait de mots, bien sûr.

Auteur: Rouanet Marie

Info: Mauvaises nouvelles de la chair

[ gorger ] [ bourrer ] [ oies ] [ foie-gras ] [ élevage ]

 

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management

Conseillée par son pédiatre, armée de tables diététiques, de règles, de recettes, la mère a vu son rôle virer de plus en plus à celui d’organisateur, d’administrateur. Elle peut gérer son foyer avec une maîtrise parfaite, mais toute une dimension humaine s’est trouvée perdue dans l’entreprise. Un building fonctionnel en béton et en verre a poussé à la place du champ. Seul ennui : ni le béton ni le verre n’ont jamais été des terrains propices à l’implantation de la vie, à l’enfouissement des racines. […] C’est ce fouissement essentiel que ne permet plus l’organisation robotisée du foyer moderne. En un sens, la mère est bien "là", présente pour son enfant, mais pas dans sa nature essentielle en tant que femme. Toutes ses activités pourraient tout aussi bien être accomplies par un homme : préparer les biberons, donner la bouillie, changer les couches, baigner bébé.

Auteur: Lowen Alexander

Info: Dans "La dépression nerveuse et le corps", page 224

[ fonction maternelle ] [ techniques ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

vacherie

Si ... on glisse vers France 2 et qu'on a le malheur de tomber, le même soir, et pratiquement sans transition, sur Marguerite Duras en train de gargouiller au "Cercle de minuit", on se rend compte tout de suite que le même combat se poursuit, la même dissuasion, la même entreprise de liquidation sanitaire et crépusculaire (...) N'ayant plus rien lu d'elle depuis mille ans, j'avais l'esprit frais pour écouter cette Bouche d'Ombre de l'Ecrit Primal, et entendre comme il le mérite son discours sans bords, ce cataclysme verbal de cyclope haché de silences brumeux comme des pubs entrecoupées de neige électronique, ces infra-phrases se multipliant par elles-mêmes dans la bouillie de leur cauchemardesque génération spontanée, ces confettis de rien perpétuellement imposés comme un mystère profond, ces vagues lourdes et noires d'inepties ("On vit dans un bruit d'automobiles, à Paris, est-ce que vous savez ça ?") ...

Auteur: Muray Philippe

Info: Exorcismes spirituels, tome II : Les Mutins de Panurge. Durassic flaque, p. 459

[ littérature ] [ écrivain-sur-écrivaine ]

 

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techno parade

J’ai donc vu passer ce chaos. C’est une immense bouillie funèbre. C’est un écrabouillement systématique. C’est l’esprit de système en soi quand il ne reste plus que le système devenu sound. C’est une saturation en marche. C’est un point de non-retour en mouvement. C’est le néant sur le chemin de la guerre. Le bruit est comme un incendie qui écorche tout sur son passage, ravine les immeubles et les passants. […] D’où jaillissent tous ces glapissements, ces gueulantes de crocodiles malades ? Qu’est-ce qu’essaie de dire cette méchanceté, cette véhémence sans précédent, cette exhibition piétinante ? Je me fous éperdument, bien entendu, de savoir si tout ça broie du hardcore, de la jungle, du trip-hop ou d’autres merdes. C’est une haine, une bêtise en cascade qui vous charcutent jusqu’aux poumons. Ce n’est pas de la régression tribale, comme diraient les réactionnaires, c’est de la progression néolithique. Le Neandertal est devant nous. On entend battre le ventre des cavernes.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 3", Les Belles Lettres, Paris, 2002, page 204

[ musique électro ] [ rave party ] [ diatribe ] [ détestation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson