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journées

Dès ce temps-là, notre ville avait déjà tendance à sombrer dans la grisaille chronique du crépuscule, à se garnir sur les bords d'une lèpre obscure, d'une moisissure duveteuse, et de mousse couleur de fer.
Sitôt démailloté des fumées brunes du matin, le jour basculait dans un bas après-midi couleur d'ambre, devenait pour un moment transparent et doré comme un verre de bière brune, pour descendre ensuite sous les voûtes innombrables de vastes nuits colorées.

Auteur: Schulz Bruno

Info: Les Boutiques de Cannelle

 

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Ajouté à la BD par miguel

ambition

Tous ceux que je connais sont soit morts, soit en prison. Moi, je veux devenir un parrain. Je veux avoir des centres commerciaux, des boutiques et des usines, je veux avoir des femmes. Je veux trois voitures, je veux que les gens me respectent quand je rentre quelque part, je veux des magasins dans le monde entier. Et puis je veux mourir. Mais comme meurent les vrais, ceux qui commandent pour de bon. Je veux mourir assassiné.

Auteur: Saviano Roberto

Info: Gomorra : Dans l'empire de la Camorra, l'auteur cite une lettre d'un jeune détenu

[ mafia ]

 

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hygiénisme

Voyez, au milieu des immensités du système solaire, cet hôpital polyvalent enrubanné de faisceaux hertziens et tournant sur son axe : c’est nous. C’est la Terre. C’est ce qui reste de la Terre. L’endoscopie et le scanner s’y dressent sur les ruines dispersées des idéologies, et notre avenir radieux a la gueule de ces rues où on ne trouve plus que des labos d’analyses tous les dix mètres, entre des banques et des boutiques de sape qui ont balayé quincailleries, tabacs, librairies et autres commerces utiles. 

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 2 : Mutins de Panurge", éd. Les Belles lettres, Paris, 1998, page 428

[ culte thérapeutique ] [ description externe ] [ monde aseptisé ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

communisme

Kim Il-sung a créé la société la plus anticonsumériste du XXe siècle. Partout ailleurs en Asie, les marchés abondent où grouillent chalands et marchandises. Pas en Corée du Nord. Les boutiques les plus célèbres du pays se trouvent à Pyongyang et portent l'appellation riante "Grand Magasin n°1" et "Grand Magasin n°2". Les marchandises qu'ils proposent sont aussi affriolantes que leur nom. Lorsque je les ai visités en 2005, au cours d'un séjour à Pyongyang, j'ai vu des bicyclettes chinoises au rez-de-chaussée, mais je n'ai pas réussi à savoir si elles étaient à vendre ou bien seulement en exposition pour impressionner les étrangers. Dans les années quatre-vingt-dix, des visiteurs ont remarqué des fruits et des légumes en plastique, exhibés sans doute pour épater les "touristes", spécialistes du lèche-vitrine.

Auteur: Demick Barbara

Info: Vies ordinaires en Corée du nord

[ dictature ] [ terreur ]

 

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aseptisé

Après les formalités d’enregistrement, j’errai dans le centre commercial. Bien que le hall de l’aéroport soit entièrement couvert, les boutiques affectaient la forme de huttes, avec des montants en teck et un toit de palmes. L’assortiment de produits mêlait les standards internationaux (foulards Hermès, parfums Yves Saint Laurent, sacs Vuitton) aux productions locales (coquillages, bibelots, cravates de soie thaïe) ; tous les articles étaient repérés par des codes barre. En somme, les boutiques de l’aéroport constituaient encore un espace de vie nationale, mais de vie nationale sécurisée, affaiblie, pleinement adaptée aux standards de la consommation mondiale. Pour le voyageur en fin de parcours il s’agissait d’un espace intermédiaire, à la fois moins intéressant et moins effrayant que le reste du pays. J’avais l’intuition que, de plus en plus, l’ensemble du monde tendrait à ressembler à un aéroport.

Auteur: Houellebecq Michel

Info: Plateforme, p. 138

[ mondialisation ] [ standardisation ] [ tourisme industriel ]

 
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Ajouté à la BD par Bandini

femmes-hommes

Sexe: les hommes et les femmes sont-ils encore faits pour vivre ensemble?" Aussitôt on hume la question qui pue. Depuis la fin de ma puberté, je m'étais juré de ne plus adresser la parole à quiconque commence une phrase par "les femmes ceci" ou "les hommes cela", alors les deux à la fois! On pressent d'emblée, selon l'expression d'un de mes vénérés directeurs, qu'en posant la question de cette façon "on va enfoncer des portes ouvertes avec sa tête". Les femmes sont bavardes et passent leur temps dans les boutiques, les hommes sont cons et égoïstes, ils confondent leur bite et leur bagnole, les femmes n'ont pas le sens de l'orientation, les hommes n'ont pas le sens des petits détails, ce genre de choses. Comme on est sur Arte, on élève d'un cran le débat, à défaut d'ébats. Ça donne: femmes et hommes ne sont pas faits pareil. Ce point ne vous avait pas échappé?.

Auteur: Pracontal Michel de

Info: commentaire d'une soirée thématique sur Arte, Télé-Obs, 6 avril 2000

[ Médiatiques ]

 

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province

Le problème de Saint-Roch c'est que c'est de plus en plus mort, et début août c'est mort de chez mort. Y a de plus en plus de boutiques qui ferment. Reste la vitrine avec rien derrière, LOCAL À LOUER ou À VENDRE, un numéro de téléphone. On dirait que le vide envahit la ville, comme une sale mode. Sinon c'est surtout des banques, des assurances, des pharmacies, des magasins pour les yeux et les oreilles des vieux.
Y a même pas de gare. Y a bien des cars mais démerde-toi pour trouver où ils vont, quand ils partent. Et puis ça coûte, on sait même pas combien, mais ça coûte.
On dirait que c'est une ville, même pas une ville, une petite ville, un gros village que quelqu'un a chié en route, là, contre la colline, au milieu des champs. A peine quelques routes qui rattachent ça au réel, le reste du monde et la vie.

Auteur: Delsaux Aurélien

Info: Pour Luky, p 47, Les éditions Noir sur Blanc, 2020

[ bourgade ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

pouvoir

C'est ça, qu'ils disent, l'entraînement idéal pour la grande journée des championnats, quand tous les messieurs-dames à groin de cochon - qui ne savent même pas que deux et deux font quatre et qui seraient empotés comme des manches s'ils n'avaient pas leurs esclaves pour les servir au doigt et à l'oeil - viendront nous faire de beaux discours pour nous démontrer qu'il n'y a rien comme le sport pour vous ramener dans le droit chemin et vous empêcher d'avoir les doigts qui vous démangent de taquiner les serrures de leurs boutiques et de leurs coffres forts, ou de vider les pennies de leurs compteurs à gaz avec des épingles à cheveux. Et comme récompense, on vous donnera un bout de ruban bleu et une coupe, après que vous vous serez bien esquintés à courir ou à sauter, tout comme des canassons, avec cette différence que les canassons, eux, on les traite mieux que nous ensuite.

Auteur: Sillitoe Alan

Info: La Solitude du coureur de fond

[ sport ] [ manipulation ] [ prolétariat ]

 

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mégapole

Une heure de voiture, le long d'une périphérie sans limites, composée entièrement de petits baraquements, de boutiques entassées, d'ombres de banians sur des maisonnettes indiennes aux arêtes émoussées et vermoulues comme de vieux meubles, suintantes de lumière, carrefours encombrés de passants aux pieds nus, habillés comme dans la Bible, tramways rouge et jaune à galerie ; petits immeubles modernes, immédiatement vieillis par l'humidité des tropiques, au milieu de jardins fangeux et de bâtisses de bois, bleu clair, vert d'eau ou simplement attaqués par le climat humide ou le soleil, avec des allées et venues continuelles et un océan de lumière, comme si partout, dans cette ville de six millions d'habitants, on célébrait une fête ; et puis le centre, sinistre et neuf, la Malabar Hill, avec ses petits immeubles résidentiels, dignes du quartier des Parioli, entre les vieux bungalows et le quai interminable, avec une série de cercles de lumière qui s'infiltrait à perte de vue dans l'eau...

Auteur: Pasolini Pier Paolo

Info: L'Odeur de l'Inde, p. 17

[ banlieue ] [ asie ]

 

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trickster

N’était-ce pas, en effet, un homme bien singulier que ce Socrate, vêtu du même manteau dans toutes les saisons, marchant nu-pieds sur la glace comme sur la terre échauffée par le soleil de la Grèce, dansant et sautant souvent seul, sans raison et comme par boutades ; ayant des manières singulières, une façon singulière de porter sa tête ; menant, aux yeux du vulgaire au moins, le genre de vie le plus bizarre ; n’ayant d’autre occupation que de pérorer sur les places publiques et jusque dans les boutiques des artisans ; poursuivant tout le monde de ses questions et de son ironie ; ne voulant rien recevoir de ses amis, ni de ses disciples [il ne faisait pas payer son enseignement, contrairement aux sophistes notamment] mais ne faisait pas difficulté de leur demander un habit quand il en avait besoin ; enfin s’étant fait par sa conduite et par ses manières une telle réputation d’excentricité, que Zénon l’Épicurien le surnomma plus tard le bouffon d’Athènes…

Auteur: Lelut Louis Francisque

Info: "Le démon de Socrate" in Analectes, page 95

[ philosophie ] [ déstabilisation ] [ fou ] [ étonnement ] [ décalage ] [ maïeutique ] [ historique ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson