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introspection

Car, après tout, on grandit, on dépasse ses idéaux, qui se brisent en fragments, se muent en poussière et cendres ; et si on n'a pas d'autre vie, il faut en construire une à partir de ces fragments. Et pendant tout ce temps, l'âme aspire à quelque chose d'autre. Et c'est en vain que le rêveur fouille dans ses vieux rêves, qu'il ratisse comme un tas de cendres pour trouver une braise, si minuscule soit-elle, étincelle pour raviver la flamme qui réchauffera son sang glacé et y faire revivre tout ce qui lui était cher jadis, tout ce qui l'a touché au cœur, qui a fait couler son sang dans ses veines, qui lui a arraché des larmes et qui l'a si magnifiquement dupé !

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: Les Nuits blanches

[ nostalgie ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

contemplation

Les couleurs ternes de l'aube renaissent en peu de temps et le ciel s'illumine de lilas et de jonquilles, superposant les couleurs dans les nuages comme des édredons jetés sur un lit. D'autres oiseaux carillonnent dans l'air du matin : le onk nasillard d'une sittelle se combine au croassement d'un corbeau et au murmure d'une fauvette verte à gorge noire dans les branches au-dessus du mandala. Alors que les couleurs s'estompent peu à peu sous le regard féroce de leur mère soleil, une grive des bois complète le chœur du levant de son chant stupéfiant. On dirait qu'il émerge d'un autre monde, apportant avec lui clarté et aisance, me purifiant pendant quelques instants de sa grâce. Puis la strille s'en va, le voile se referme, abandonnant quelque braises mémorielles.

Auteur: Haskell David George

Info: The Forest Unseen: A Year's Watch in Nature

[ nature ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

poème

Ce n'est pas tant la solitude qui garrotte les vies,
mais le pain sec des morales,
la vieille fille des obligations,
la hache sur le monde,
le verrou des indifférences, les habitudes.
Et la normalité, ce collectif grégaire qui assure ses peurs,
confiture ses certitudes, enterre ses rêves.
Ombres de mort.

Alors vivante,
je marche dans la tension d'aimer qui me nomme jusqu'à l'insurrection.
Un torrent ceinture ma taille et mes seins,
je me courbe sous le vent, sans obscénité --- vivante.
Du tournesol à la faim de l'oiseau --- vivante.
Le soleil en plus.

Je marche loin des gestes de cire.
Peu de choses, mais tellement moi.
Je désabonne les grimaces, convoque les glaciers, acclimate les braises.
Ma rue principale n'abandonne jamais.
Je marche au centre du dessin.
Vivante.

Auteur: Eniger Ile

Info: Du feu dans les herbes, p 51

[ pensée-de-femme ] [ bourgeoise ] [ morale ]

 

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enfance

Finalement, depuis quelque temps, j’avais un lit : du tiroir j’étais passé à un vrai lit. Pendant la nuit je dormais avec une vieille dame car à cette époque, il n’y avait pas de maison de retraite pour les personnes âgées. Il fallait donc s’occuper d’elles de jour comme de nuit. Cette situation dura jusqu’à quand je commençai à travailler.
Le soir venu on se couchait tôt car il n’y avait pas beaucoup d’électricité. Avant d’aller au lit, il faisait bon d’écouter les fables que ma tante me racontait par épisodes, soir après soir, au coin du feu et à la lueur d’une chandelle. Durant les pauses (publicité ?!) on mettait en place les bûches pour qu’elles brûlent complètement et on contrôlait la cuisson des pommes de terre enfouies sous la braise.

Auteur: Pasetta

Info: Dans "Pasetta racconta", page 19

[ occupation ] [ souvenir ] [ foyer ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

couchant

Ce soir-là au crépuscule, quand Kwan A-hung se pendit sous la jaquier, un feu de plaine tournoyait dans les chaumes, une brume sale et poisseuse se répandit sur la campagne et engloutit la moitié de Krokop, le Bouk aux sangliers. Un soleil rougeoyant flottait, strié par les vapeurs et les fumées, tel un banc de carpes dorées. Des éperviers bleus aux ailes de braises ardentes, qu'illuminaient les flammes élancées vers le ciel, volaient bas en cercle et fondaient sur leurs proies en fuite dans l'océan de feu. Les plaintes de dizaines d'oiseaux s'élevaient des bosquets, les plus sonores, les plus affligées d'entre elles étaient celles des grands coucals, immobiles au bout des branches ou recroquevillés sur le sol, ils regardaient brûler leurs nitées tout juste sorites de l’œuf ou en âge de s'envoler.

Auteur: Guixing Zhang

Info: La traversée des sangliers, Incipit

[ suicide ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

visuel

Dans notre jardin, il y avait un pavillon vermoulu et abandonné. Je l’aimais pour ses fenêtres polychromes. Quand je passais, à l’intérieur, de vitrail en vitrail, je me métamorphosais ; je me colorais comme le paysage qui, tantôt flamboyant, tantôt empoussiéré, tantôt étouffé comme un feu sous la braise et tantôt luxuriant, occupait la fenêtre. C’était la même expérience que pendant l’aquarelle, lorsque les choses ouvraient leur giron dès que je m’en emparais dans un nuage humide. Il en allait de même avec les bulles de savon. Je voyageais à l’intérieur d’elles à travers la pièce et je me mêlais au jeu de couleurs du dôme jusqu’à ce qu’il éclate. Dans le ciel, avec un bijou, dans un livre, je me perdais dans les couleurs. Les enfants trouvent leur butin sur tous les chemins.

Auteur: Benjamin Walter

Info: "Les couleurs"

[ fusion ] [ rêves d'enfance ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

moi

Tu changes, de chambre, de visage, de ville, d'amour, mais même quand tu te dépouilles de tout, il reste toujours quelque chose de permanent, qui réside en toi depuis que tu es doué de mémoire et depuis bien avant que tu aies atteint l'âge de raison, le noyau ou la moelle de ce que tu es, de ce qui jamais ne s'est éteint, non pas une conviction ni un désir, mais un sentiment, parfois amorti comme la braise du feu de la veille cachée sous les cendres, mais presque toujours très vif, qui palpite dans tes actions et qui colore les choses d'un éloignement durable dans le temps; tu as le sentiment d'être déraciné, étranger, de ne jamais être tout à fait nulle part, de ne pas partager les certitudes d'appartenance qui pour d'autres semblent si naturelles ou faciles, ni l'assurance avec laquelle beaucoup d'entre eux s'accommodent ou possèdent, ou bien tiennent pour acquises la solidité du sol où ils marchent, la fermeté de leurs idées, la durée future de leur vie.

Auteur: Muñoz Molina Antonio

Info: Séfarade

[ heimatlos ] [ ego ] [ auto-appréciation ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

amplification

Gantenbein l’aveugle se rappelle divers rouges. Un rouge saumon lui irait bien, explique-t-il, même un rouge tuile un peu sec, peut-être aussi un rouge foncé comme celui des roses qui se flétrissent, un rouge braise ou approchant. Il aime le rouge. Il se rappelle un seul rouge qui ne lui irait pas : plat, frelaté, chimique, un rouge limonade. Un silence. Il se rappelle : rouge est le sang, rouge la couleur des signaux d’alarme, par exemple le drapeau pour les explosions, rouge la bouche des poissons, la lune et le soleil au levant et au couchant, rouge le feu, le fer dans le feu, parfois rouge la terre et la lumière derrière les paupières closes, rouges les lèvres, rouge un foulard dans les paysages brun et gri et verts de Corot, rouge les blessures, le pavot, la honte et la colère, beaucoup de choses sont rouges, la peluche au théâtre, les églantiers, le pape, les capes lors des courses de taureaux, le diable, dit-on, est rouge et le rouge vit du vert, oui le rouge est la couleur entre toutes les couleurs – pour Gantenbein.

Auteur: Frisch Max

Info: Dans "Le désert des miroirs", pages 106-107

[ symbolique ] [ écarlate ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

déclaration d'amour

Ton petit jeu de mains baladeuses m'a plu, ça m'a rendu chaud comme la braise... Tout ce que tu fais me rend chaud comme la braise... Quand tu jettes de l'argile au plafond... Toi la chienne, toi la mégère rouge et brûlante, toi la ravissante, ravissante femme... Tu as fait naître de nouveaux poèmes, de nouveaux espoirs, une joie nouvelle et de nouveaux tours chez un vieux chien, je t'aime, j'aime les poils de ta chatte que j'ai senti avec mes doigts, l'intérieur de ta chatte, mouillé, chaud, que j'ai senti avec mes doigts ; toi, debout contre le réfrigérateur - ton réfrigérateur est si merveilleux - tes cheveux lâchés, toi, là, sauvage, l'oiseau sauvage, la chose sauvage qu'il y a chez toi, brûlante, obscène, miraculeuse... Te tordre le cou, essayer d'attraper ta langue avec ma bouche, avec ma langue...
Nous étions à Burbank et j'étais amoureux, d'un amour d'outremer, ma bon dieu de maudite déesse, mon allumeuse, ma chienne, mon mon mon mon con de Paradis entouré de poils, battant, respirant, je t'aime... Et j'aime ton réfrigérateur - et quand on s'attrapait et qu'on luttait corps à corps, cette tête sculptée qui nous regardait avec son petit sourire lyrique, cynique, amoureux, ardent...
Je te veux,
Je te veux,
Je te veux TOI,
TOI TOI TOI TOI TOI TOI !

Auteur: Bukowski Charles

Info: lettre de 1972 à Linda King

[ sexe ] [ obsédé ] [ sincérité ]

 

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déclaration d'amour

O mon jardin d’eau fraîche et d’ombre
Ma danse d’être mon cœur sombre
Mon ciel des étoiles sans nombre
Ma barque au loin douce à ramer
Heureux celui qui devient sourd
Au chant s’il n’est de son amour
Aveugle au jour d’après son jour
Ses yeux sur toi seule fermés
Heureux celui qui meurt d’aimer
Heureux celui qui meurt d’aimer

D’aimer si fort ses lèvres closes
Qu’il n’ait besoin de nulle chose
Hormis le souvenir des roses
A jamais de toi parfumées
Celui qui meurt même à douleur
A qui sans toi le monde est leurre
Et n’en retient que tes couleurs
Il lui suffit qu’il t’ait nommée

Heureux celui qui meurt d’aimer
Heureux celui qui meurt d’aimer

Mon enfant dit-il ma chère âme
Le temps de te connaître ô femme
L’éternité n’est qu’une pâme
Au feu dont je suis consumé
Il a dit ô femme et qu’il taise
Le nom qui ressemble à la braise
A la bouche rouge à la fraise
A jamais dans ses dents formée

Heureux celui qui meurt d’aimer
Heureux celui qui meurt d’aimer

Il a dit ô femme et s’achève
Ainsi la vie, ainsi le rêve
Et soit sur la place de grève
Ou dans le lit accoutumé
Jeunes amants vous dont c’est l’âge
Entre la ronde et le voyage
Fou s’épargnant qui se croit sage
Criez à qui vous veut blâmer

Heureux celui qui meurt d’aimer
Heureux celui qui meurt d’aimer

Auteur: Aragon Louis

Info:

[ couple ] [ poème ]

 

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