intellectuels
J’ai trop vu mes amis de l’ex-avant-garde se gargariser avec le stéréotype de la "fonction de connaissance spécifique de la littérature" (ou du roman) pour ne pas avoir en grippe cette facilité. Je sais qu’ils seraient eux-mêmes incapables, les yeux fermés, de dire la couleur des yeux de leur femme, et je ne parle pas de la découpe de leur chatte ; encore moins, cela va sans dire, ce qu’elles ont dans la tête.
Auteur:
Muray Philippe
Années: 1945 - 2006
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: essayiste et romancier
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Dans "Le portatif", page 31
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branlette mentale
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inessentiel
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vacherie
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refoulés sexuels
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ergotage
Le préjugé qui consiste à croire que toute qualification initiatique implique une mentalité "jnânique", et par conséquent une aptitude naturelle à la spéculation, est d’autant plus contradictoire que la majorité de ceux qui sont doués pour la spiritualité ont une nature faite pour la voie de l’amour et non pour celle de la connaissance ; le dit préjugé s’explique toutefois, hormis les aberrations d’un amour-propre disproportionné, par une prédisposition naturelle à la ratiocination, et il n’est point abusif de dire que l’un des caractères distinctifs de l’Occidental est qu’il "pense" trop ; en fait, il déploie tout son être dans la faculté mentale qui est devenue excessivement active et différenciée, d’où son monstrueux génie inventif et son illusion d’être supérieur aux autres hommes ; la civilisation moderne reflète fidèlement cette hypertrophie du cerveau européen. Le préjugé de croire que toute vérité entraîne l’obligation d’en faire un jeu de la "pensée", c’est-à-dire de la passer au crible de quelques habitudes mentales, devient encore plus gênant lorsqu’il n’est que le fruit d’une déformation scolaire ; un des caractères les plus frappants du monde actuel est la multitude de ceux qui, sans être doués par la nature d’une intelligence tant soit peu supérieure,se croient obligés de faire semblant de penser à tout propos, en revêtant leur inintelligence d’une phraséologie apprise, en quoi ils atteignent souvent une habileté comparable à celle d’un prestidigitateur ; la sottise, ainsi dissimulée sous un fatras d’artifices rhétoriques et avancés avec un aplomb aussi irresponsable qu’imperturbable, est volontiers prise pour de l’"intelligence", voir de la "richesse" intellectuelle, conformément à la conception médiocre et toute quantitative de la "culture".
Auteur:
Schuon Frithjof
Années: 1907 - 1998
Epoque – Courant religieux: industriel - islam
Sexe: H
Profession et précisions: métaphysicien, ésotériste, écrivain pérennialiste
Continent – Pays: Europe - Suisse - Allemagne
Info:
"L'oeil du coeur", pages 84-85
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branlette intellectuelle
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unilatéralité
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