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spécialisation

Appellerai-je homme d’esprit celui qui, borné ou renfermé dans quelque art, ou même dans une certaine science qu’il exerce dans une grande perfection, ne montre hors de là ni jugement, ni mémoire, ni vivacité, ni mœurs, ni conduite, qui ne m’entend pas, qui ne pense point, qui s’énonce mal : un musicien, par exemple, qui, après m’avoir enchanté par ses accords, semble s’être remis avec son luth dans un même étui, ou n’être plus, sans cet instrument, qu’une machine démontée à qui il manque quelque chose, et dont il n’est plus permis de rien attendre.

Auteur: La Bruyère Jean de

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[ question ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

redites

L'Ecclésiaste, 1.9 : "Ce qui a été, c'est ce qui sera / Ce qui s'est fait c'est ce qui se fera : rien de nouveau sous le soleil !". Cf. Jean de la Bruyère, Les Caractères, 1688 "Nous arrivons trop tard pour dire quoi que ce soit qui n'ait déjà été dit". La Bruyère a probablement volé ces vers à L'Anatomie de la mélancolie de Richard Burton (1621) : " Nous ne pouvons rien dire sinon ce qui l'a été." Burton a probablement volé ces verts à l'Eunuque de Terence (161 avant J.-C.).

Auteur: Fadiman Anne

Info: Ex-libris, trad. Catherine Pierre, p.131, Note de bas de page, Mille et une nuits, 2004

[ citation s'appliquant à ce logiciel ] [ plagiat ]

 

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égoïste

Laissez faire Ergaste, et il exigera un droit de tous ceux qui boivent de l’eau de la rivière, ou qui marchent sur la terre ferme : il sait convertir en or jusques aux roseaux, aux joncs et à l’ortie. […] C’est une faim insatiable d’avoir et de posséder. Il trafiquerait des arts et des sciences, et mettrait en parti jusques à l’harmonie : il faudrait, s’il en était cru, que le peuple, pour avoir le plaisir de le voir riche, de lui voir une meute et une écurie, pût perdre le souvenir de la musique d’Orphée, et se contenter de la sienne.

Auteur: La Bruyère Jean de

Info: Les Caractères ou les moeurs de ce siècle, Des biens de fortune, 28

[ avide ] [ mercantile ] [ consumériste ]

 

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déclaration d'amour

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

Auteur: Hugo Victor

Info: Les contemplations

[ poème ]

 

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masque

La modestie n'est point, ou est confondue avec une chose toute différente de soi, si on la prend pour un sentiment intérieur qui avilit l'homme à ses propres yeux, et qui est une vertu surnaturelle qu'on appelle humilité. L'homme, de sa nature, pense hautement et superbement de lui-même, et ne pense ainsi que de lui-même : la modestie ne tend qu'à faire que personne n'en souffre ; elle est une vertu du dehors, qui règle ses yeux, sa démarche, ses paroles, son ton de voix, et qui le fait agir extérieurement avec les autres comme s'il n'était pas vrai qu'il les compte pour rien.

Auteur: La Bruyère Jean de

Info: Les Caractères, Oeuvres, la Pléiade, Gallimard 1951 <p.313 XII, 69>

 

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rapports humains

Il y a des âmes sales, pétries de boue et d'ordure, éprises du gain et de l'intérêt, comme les belles âmes le sont de la gloire et de la vertu ; capables d'une seule volupté, qui est celle d'acquérir ou de ne point perdre ; curieuses et avides du denier dix ; uniquement occupées de leurs débiteurs ; toujours inquiètes sur le rabais ou sur le décri des monnaies ; enfoncées et comme abîmées dans les contrats, les titres et les parchemins. De telles gens ne sont ni parents, ni amis, ni citoyens, ni chrétiens, ni peut-être des hommes : ils ont de l'argent.

Auteur: La Bruyère Jean de

Info: Les Caractères ou les moeurs de ce siècle, Des biens de fortune, 58

[ calcul ] [ bourgeois ]

 

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péquenots

L’on voit certains animaux farouches, des mâles et des femelles, répandus par la campagne, noirs, livides et tout brûlés du soleil, attachés à la terre qu’ils fouillent et qu’ils remuent avec une opiniâtreté invincible ; ils ont comme une voix articulée, et quand ils se lèvent sur leurs pieds, ils montrent une face humaine, et en effet ils sont des hommes. Ils se retirent la nuit dans des tanières, où ils vivent de pain noir, d’eau et de racines ; ils épargnent aux autres hommes la peine de semer, de labourer et de recueillir pour vivre, et méritent ainsi de ne pas manquer de ce pain qu’ils ont semé.

Auteur: La Bruyère Jean de

Info: De l'homme, 128

[ ploucs ] [ paysans ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

bilan

Les deux tiers de ma vie sont écoulés ; pourquoi tant m’inquiéter sur ce qui m’en reste ? La plus brillante fortune ne mérite point ni le tourment que je me donne, ni les petitesses où je me surprends, ni les humiliations, ni les hontes que j’essuie ; trente années détruiront ces colosses de puissance qu’on ne voyait bien qu’à force de lever la tête ; nous disparaîtrons, moi qui suis si peu de chose, et ceux que je contemplais si avidement, et de qui j’espérais toute ma grandeur ; le meilleur de tous les biens, s’il y a des biens, c’est le repos, la retraite et un endroit qui soit son domaine.

Auteur: La Bruyère Jean de

Info: Les Caractères ou les moeurs de ce siècle, De la cour, 66

[ refuge ] [ état des lieux ] [ repli ] [ humilité ] [ vieillesse ]

 

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bavardage

Si l’on faisait une sérieuse attention à tout ce qui se dit de froid, de vain de puéril dans les entretiens ordinaires, l’on aurait honte de parler ou d’écouter, et l’on se condamnerait peut-être à un silence perpétuel, qui serait une chose pire dans le commerce que les discours inutiles. Il faut donc s’accommoder à tous les esprits, permettre comme un mal nécessaire le récit des fausses nouvelles, les vagues réflexions sur le gouvernement présent, ou sur l’intérêt des princes, le débit des beaux sentiments, et qui reviennent toujours les mêmes ; il faut laisser Aronce parler proverbe, et Mélinde parler de soi, de ses vapeurs, de ses migraines et de ses insomnies.

Auteur: La Bruyère Jean de

Info: Les Caractères ; "De la Société et de la Conversation". Flammarion, 1880

[ parole creuse ] [ blabla ] [ fonction phatique du langage ] [ casse-pieds ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

littérature

Si Montaigne avait vécu de nos jours, que de critiques n'eût-on pas fait de son style ! car il ne parlait ni français, ni allemand, ni breton, ni suisse. Il pensait, il s'exprimait au gré d'une âme singulière et fine. Montaigne est mort, on lui rend justice ; c'est cette singularité d'esprit, et conséquemment de style, qui fait aujourd'hui son mérite. La Bruyère est plein de singularité ; aussi a-t-il pensé sur l'âme, matière pleine de choses singulières. Combien Pascal n'a-t-il pas d'expressions de génie ? Qu'on me trouve un auteur célèbre qui ait approfondi l'âme, et qui dans les peintures qu'il fait de nous et de nos passions, n'ait pas le style un peu singulier ?

Auteur: Marivaux Pierre Carlet de Chamblain de

Info: Le Cabinet du philosophe, 1734, Journaux et OEuvres diverses, Classiques Garnier 1988 <p.388>

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