Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 82
Temps de recherche: 0.0607s

cinéma

Je ne supportais pas ces longs intervalles entre les prises. Les films coûtaient beaucoup d’argent parce que la plupart du temps les gens ne faisaient qu’attendre, attendre et attendre encore. Jusqu’à ce que ceci ou cela soit prêt, que l’éclairage soit prêt, que la caméra soit prête, que la coiffeuse ait fini de pisser, que le consultant ait été consulté, rien ne se passait. C’était du branlage délibéré, un salaire pour ceci, un salaire pour cela, un seul type qui avait le droit d’enfoncer une prise dans le mur, l’ingénieur du son qui en avait plein le cul de l’assistant réalisateur, et puis les acteurs qui ne se sentaient pas bien parce que c’était comme ça que les acteurs devaient se sentir, et ainsi de suite. Gaspillage, gaspillage et gaspillage.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Hollywood", trad. Michel Lederer, Le livre de poche, page 229

[ tournage ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

supermarché

Un choix immense, des rayons à perte de vue, une avalanche de couleurs et de lumière. Autant d'éléments qui réduisent le consommateur, lui font perdre ses repères, et qui, au final, favorisent les achats impulsifs. "Dans les épiceries où il y a des vendeurs, les achats impulsifs sont environ moitié moindres. Face à un vendeur, le client réfléchit à ce dont il a réellement besoin." Dans ce contexte, le client se retrouve à l'intérieur d'un royaume semblable à ceux décrits dans les contes de fées de son enfance, où tout ce qu'il désire est à portée de la main. A l'aide de caméras enregistrant le nombre de battements de paupières, des chercheurs ont montré que des clients plongés dans cet univers "merveilleux" se trouvaient dans un état proche du premier stade de l'hypnose.

Auteur: Mazoyer Frank

Info: Consommateurs sous influence, Le Monde diplomatique, décembre 2000

[ publicité ]

 

Commentaires: 0

dépossession

Eh bien, j'adore le théâtre et je travaille au cinéma... Car un acteur de cinéma n'est qu'un bonhomme de cire livré aux mains de l'opérateur et du metteur en scène, qui sont les seuls vrais artistes de cinéma. L'opérateur qui, grâce à la photographie, enjolive ou enlaidit, rapetisse ou grandit, éclaire ou assombrit. Le physique de l'acteur est l'oeuvre artistique du photographe. Son instinct, son mouvement, sa vie, sont entre les mains du metteur en scène qui, grâce au découpage, réduit au néant, si bon lui semble, ce que l'artiste propose. Ajoutez à cela la préoccupation du micro, de la caméra, du maquillage, de la lumière qui fait pleurer les yeux, l'absence du public qui enlève toute réaction sincère... Non, croyez-moi, pour un acteur, le cinéma est un métier.. le théâtre est un art !

Auteur: Berry Jules

Info: in "Cinémonde", n°159, 5 novembre 1931 - cité dans "Passage du cinéma", éd. Ansedonia, p.552-553

[ septième art ] [ comparaison ] [ actorat ] [ comédien ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Benslama

objets connectés

Panorama. Grenopolis collecte nos données de transport, de consommation d’eau, de gaz, d’électricité, d’usage de nos poubelles. Mais aussi de stationnement, depuis que les horodateurs enregistrent les plaques d’immatriculation. De vidéosurveillance, puisqu’aucune des 71 caméras de Grenoble n’a été retirée, en dépit de la promesse de Piolle ("c’était une blagounette" - sic). Pire, les automobilistes sont désormais filmés pour contrôler qu’ils ne voyagent pas seuls quand ils utilisent les voies de covoiturage. Pillage de données encore avec les bibliothèques numériques, qui remplacent les bibliothèques réelles supprimées par la municipalité RougeVerte. Celles qui restent seront bientôt équipées de lecteurs et de puces RFID. On en passe. Impossible de vivre sur son territoire sans être connecté à la cyber-mère gestionnaire des flux et des stocks. On ne discute pas avec les systèmes automates. Si vous refusez les procédures du pilotage cybernétique, essayez la vie dans les bois.

Auteur: PMO Pièces et main-d'oeuvre

Info: http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/retour_a_grenopolis.pdf

[ totalitarisme ] [ smart city ] [ machine à gouverner ] [ big brother ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

question

Les gens sont faits d'histoires. Nos souvenirs ne sont pas l'accumulation impartiale de chaque seconde vécue ; ils sont le récit que nous avons assemblé à partir de moments sélectionnés. C'est pourquoi, même lorsque nous avons vécu les mêmes événements que d'autres personnes, nous ne construisons jamais des récits identiques : les critères de sélection de ces moments sont différents pour chacun, reflétant notre personnalité. Chacun de nous a remarqué les détails qui ont attiré son attention et s'est souvenu de ce qui était important pour lui, et ces récits que nous avons construits ont façonné notre personnalité à leur tour.

Mais, me suis-je demandé, si tout le monde se souvenait de tout, nos différences seraient-elles réduites à néant ? Qu'adviendrait-il de notre sentiment d'identité ? Il m'apparut qu'un souvenir parfait ne pouvait être un récit, pas plus qu'une séquence de caméra de sécurité non retouchée pouvait constituer un long métrage.

Auteur: Chiang Ted

Info: Exhalation

[ individuation ] [ mémoire individuelle ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

justification

Convaincu que c'était la faute à CNN et compagnie, je me suis souvenu d'un proverbe de notre malicieux et quasi imparable Wolof Njaay : " si tu empruntes à quelqu'un ses yeux, ne t'étonne pas l'ami, d'être obligé, quoi que tu fasses, de ne voir que ce que lui-même voit ..." Dans le monde tel qu'il va, les médias globaux ne sont-ils pas, en définitive, les universels "prêteurs de regard" ? Nous sommes tous condamnés à nous fier à ce que racontent leurs caméras et le pire c'est que bien souvent le flux bavard de leurs images et de leurs commentaires nous cache la réalité bien plus sûrement que leurs silences ou omissions. Mais même s'ils ont affecté de ne voir dans le génocide des Tutsi du Rwanda qu'un immense crime de masse, pittoresque et sans rime ni raison - un "truc africain" de plus, pour tout dire - personne n'a le droit de les rendre responsables de son propre aveuglement.

Auteur: Diop Boubacar Boris

Info: Murambi, le livre des ossements

[ erreur ] [ médias ] [ propagande ]

 

Commentaires: 0

déformation mémorielle

Les citations et autres emprunts de nos vies deviennent souvent approximatifs avec le temps, c'est à dire "modifiés" par celui qui les reprend. Par exemple Karl Lagerfeld, lors d'une interview à la TV, nous fait part de celles qu'il aime à ressasser. De Johann Gottlieb Fichte : "Avec les horreurs qui se passent dans le monde, qui peut croire en Dieu ?..." Un temps, un regard vers la caméra... puis Lagerfgeld enchaîne, un peu perdu "Mais alors, qui fait les choses bien ?".

D'Emily Dickinson, sa poétesse favorite : "Nous avons perdu parce que nous avons gagné". De Spinoza : "Chaque décision est un refus." Et pour finir celle-ci de Bossuet, début d'une de ses oraisons parait-il :"Elle était jeune, elle a vu le monde, le monde l'a vu. Elle sentait qu'elle plaisait. Il faut lui pardonner."

Le jeu étant ici d'aller chercher les sources pour apprécier les différences. Vour verrez qu'on est assez loin du compte.

Auteur: Vu à la TV

Info: Février 2019, après la mort de KL, remodelé par Mg

[ femmes-par-hommes ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

enfance

Je te vois au bord de la Corne d’Or, dans les rues bondées, dans les souks, les parcs, sur les collines et les plages qui n’existent plus. Parfois tu es ma mère mais le plus souvent tu es une autre. Une sublime blonde en Vespa, une musicienne de rue, une étudiante à lunettes, une prostituée, une femme du monde, une chanteuse en robe fourreau, une danseuse de chachacha devant un orchestre cubain, une paysanne voilée fraîchement débarquée en ville, une entremetteuse lasse d’un cabaret minable, une mendiante ou une jeune ingénue. Tu es toutes ces femmes et tu marches devant des caméras – des Arriflex de mon enfance, la modernité absolue – qui te suivent dans des rues aujourd’hui détruites pour la plupart qui ont laissé place à des avenues sans âme et à des shopping malls hideux avec mosquées intégrées pour abrutir les gens en les poussant à acheter et à prier en permanence.

(sa maman est une célébrité en Turquie)

Auteur: Ecer Sedef

Info: Trésor national

[ femmes-par-femme ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

description

Elle a examiné le décor. On était en train de traverser des accumulations ridicules de saloperies illuminées, toute une mélasse pénible et clinquante de stations-service en nougat, motels à donjons et poivrières, pelouses en métal bariolé, mâts d’éclairage style palmiers, galeries marchandes extra-burlesques. De nos jours, on pénètre dans les villes par le derrière, le trou du cul. Elle regardait tout ça en silence, tout ce dépotoir considérable de rocades paysagées, frontons stuqués, mâchicoulis, discothèques au bord de la ruine, recommandations infantiles, vasques à fleurs, caméras de surveillance, entrepôts couleur pistache, consignes de prudence atterantes, plaidoyers pour le monde sans caries, le tout secoué, cerné, jonché de casses de voitures et de publicités au néon rose célébrant les bienfaits de l’univers à l’aube du XXIe siècle, la vertu des vacances veules, la beauté des souris d’ordinateurs, l’érotisme de la bière sans alcool, Degriff’Sanitaires, Mondial Jean, Hangar Center, let les enchantements de la fin de tout, le pouvoir d’achat personnalisable, les huit assurances-voyage indispensables et les nouvelles consoles de jeux.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "On ferme !" pages 678-679

[ urbain ] [ périphérie ] [ zone industrielle ] [ zone commerciale ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

réchauffement climatique

Je sentais néanmoins depuis des années que la dégradation était trop rapide pour que l’on ait le temps de s’y adapter, mais trop progressive également, trop graduelle pour que les discours d’alerte nous fassent battre le cœur. Un dixième de degré en plus ; le taux de concentration d’un gaz s’élevant de quelques parties par million : trop techniques ces mesures-là, ça ne nous parle pas. Ou bien des arbres qui tombent à chaque seconde, mais hors de notre champ de vision et loin des caméras. Ou bien une espèce animale que les locaux observent de plus en plus rarement, mais qu’on ne sait pas reconnaître, voire dont on apprend l’existence le jour où la mort de son dernier représentant est annoncées dans les médias. Trop loin de nous, tout ça. Tant que le désastre n’est pas sur nos têtes… tant qu’il ne nous frappe pas en personne… Toutefois je savais aussi que la science nous prédisait des accélérations, des événements extrêmes de plus en plus violents et fréquents – et surtout de l’inattendu. Eh bien voilà. Nous y étions, peut-être.

Auteur: Message Vincent

Info: Les années sans soleil

[ inapparent ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste