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virus invisible

Mon père m'a conté comment un de ses camarades mourut du choléra par persuasion. Il avait parié qu'il coucherait dans les draps d'un cholérique ; il le fit, prit le choléra, et mourut presque sur l'heure. Or ses camarades, dont mon père était, avaient bien pris soin de purifier tout, ne conservant que des apparences. Ces apparences suffirent à tuer le malheureux. Il se trompait en ceci qu'il croyait que le courage guérit de la peur. Nous n'avons directement aucune action sur ces mouvements intérieurs du ventre, si sensibles dans les moindres peurs. Et mon exemple est bon en ceci que le microbe visait justement là.

Auteur: Alain

Info: Les idées et les âges, Les Passions et la Sagesse, la Pléiade, nrf Gallimard 1960 p.81

[ bravache ] [ contagion ]

 

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lecture

La plupart des jeunes que je connais ne lisent que des mangas, mais je préfère les romans. Les romans sont plus proches de la vraie vie, c'est comme s'ils montraient le monde après en avoir épluché une couche, une réalité qu'on ne pourrait pas voir autrement. Ce que je veux dire, c'est qu'ils ne sont pas superficiels. Ca fait de moi une sorte d'anomalie au sein de ma classe. Mes camarades ne voient que la surface des choses. Pareils pour leurs parents; Ils doivent trouver que ca leur rend la vie plus facile, comme si c'était la manière la plus intelligente d'aborder l'existence. Quelle bande de trouducs!

Auteur: Natsuo Kirino

Info: Le vrai monde

[ profondeur ] [ niveaux ]

 

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prier

Nous prions. Nous prions tout haut. Nous prions fort. Je hurle presque les phrases que je me suis forcé à apprendre il n'y a pas si longtemps. Ces mots des autres que j'ai faits miens pour ne pas me trahir. "Notre Père..."
Notre Père qui êtes aux cieux et pas sur la terre.
Notre Père qui êtes partout mais pas dans ce wagon.
Notre Père qui n'êtes pas mon père et certainement pas celui de tous ces morts qui chantent votre louange à leur façon, faite de gargouillis, de bruits de marécage.
Je récite le Notre Père avec mes camarades.
Et je m'aperçois qu'il me fait du bien.

Auteur: Rykner Arnaud

Info: Le wagon

[ invocation ] [ thérapie ]

 

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sauver les apparences

C’est en effet une consommation ostentatoire qui s’adresse d’abord à ceux qui sont socialement proches : c’est à la famille, aux amis, aux voisins que l’on veut montrer que l’on n’est pas tombé tout en bas de l’échelle. Sans doute les gens “au-dessus” y trouveront-ils quelque chose à redire, à commencer par les conseillers et travailleurs sociaux, mais ceux-là sont si loin et si difficiles à satisfaire qu’il y aurait peu de sens à se soucier de leur avis et à se protéger de leur stigmatisation. Tandis qu’éviter que son enfant ne soit moqué par ses camarades de classe à cause de ses vêtements “de pauvre” mérite bien des sacrifices. 

Auteur: Colombi Denis

Info: Où va l'argent des pauvres, p. 105

[ cache-misère ] [ psycho-sociologie ] [ pauvreté ] [ trauma ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

dernières paroles

À tous : Je meurs, n’en accusez personne. Et pas de cancans. Le défunt avait ça en horreur…
Maman, mes sœurs, mes camarades, pardonnez-moi, ceci n’est pas un moyen (je ne le conseille à personne), mais moi je n’ai pas d’autre issue.
Lili, aime-moi.
Camarade gouvernement, ma famille, c’est Lili Brick, maman, mes sœurs et Veronica Vitaldovna Polonskaïa. Si tu leur rends la vie possible, merci.
Les poèmes commencés, donnez-les aux Brik. Ils s’y retrouveront.
Comme on dit : " L’incident est clos."
Le canot de l’amour
S’est brisé contre la vie courante.
Je suis quitte avec la vie.
Inutile de passer en revue
Les douleurs,
Les malheurs,
Et les torts réciproques.
Soyez heureux.

Auteur: Maïakovski Vladimir V

Info: lettre du 14 avril 1930

[ note de suicide ]

 

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être humain

Ce wagon a transporté du bétail. Il sent le purin et la paille. Je me dis que nous sommes aussi du bétail et que c'est justement la différence entre le bétail et nous qui fonde l'espérance. Pas la survie. Le bétail lui non plus ne veut pas mourir comme la majorité des camarades de ce wagon. Mais la différence entre le bétail et nous est que nous ne nous échappons pas, mais que nous nous évadons.
Ce n'est pas le fait de parler ou d'articuler des mots qui établit notre différence, mais de mettre en alliance cette parole, avec quelque chose qu'elle ne connaît pas. Parler c'est espérer, sinon nos paroles sont des meuglements.

Auteur: Pey Serge

Info: Le Trésor de la guerre d'Espagne : Récits d'enfance et de guerre, p.121/122

[ animal ] [ différence ]

 

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apparence

Je souhaitais à présent être appréhendée comme une jeune femme insaisissable, émouvante et dangereuse à la fois, je voulais qu’on me voie ardente et raffinée, qu’on m’aborde comme une fille dont on espère, à force d’offrandes et de serments, palper le grand secret dans les replis compliqués de l’âme. À cet effet, pour la rentrée, je décidai de m’habiller en noir de pied en cap, ongles et lèvres lie-de-vin, dans une tentative d’occuper un créneau subtil entre la veuve sicilienne et la jeune gothique de cimetière. De mes origines culturellement prolétaires je ne dirais rien, et la découverte de mes racines difficiles par les plus téméraires de mes camarades allait forcer le respect pour l’éternité.

Auteur: Leroy Myriam

Info: Ariane

[ calcul ]

 

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dernières paroles

Mes parents chéris, mon frère chéri,

Je vais être fusillé à onze heures avec mes camarades.
Nous allons mourir le sourire aux lèvres car c'est pour le plus bel idéal.
J'ai le sentiment à cette heure d'avoir vécu une vie complète.
Vous m'avez fait une jeunesse dorée; je meurs pour la France, donc je ne regrette rien.
Je vous conjure de vivre pour les enfants de Jean.
Reconstruisez une belle famille...
Jeudi j'ai reçu votre splendide colis: j'ai mangé comme un roi.
Pendant ces quatre mois, j'ai longuement médité: mon examen de conscience est positif, je suis en tout point satisfait.
Boujours à tous les parents et amis.
Je vous serre une dernière fois sur mon coeur. Lucien.

Auteur: Legros Lucien

Info:

[ exécution ]

 

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guerre

Dans une ambulance, en 1917, j'ai parlé grec avec un blessé allemand, il avait étudié les comédies d'Aristophane à Heidelberg, et, en grec, nous avons récité un dialogue concasse entre deux grenouilles, plein d'onomatopées, et nous avons juré de tout faire pour qu'il y ait un jour la paix. Il m'a offert son couteau de poche. Je l'ai toujours. Cela peut sembler naïf. Il faut comprendre qu'on avait coupé deux jambes à côté de nous, l'air était infesté, avec cette odeur de pourriture douceâtre si caractéristique, nous avions vu mourir des camarades, et c'est parce qu'il citait Aristophane que je ne l'ai pas considéré, sur son grabat, comme un boche tout juste bon à laisser crever pour qu'on ait plus d'eau.

Auteur: Goetz Adrien

Info: Villa Kérylos

[ amitié ] [ ww1 ]

 

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rapports humains

Moi aussi j'avais des amis et des camarades sur les collines mais, en huit jours, ils n'ont rien fait. Peut-être qu'ils pensent à nous mais, tu sais, comme les gens bien portants pensent aux tuberculeux. D'ailleurs, je me souviens que moi aussi j'étais comme ça, quand j'étais libre et que j'entendais dire que la repubblica avait pris un partisan; j'y pensais un moment, puis la vie continuait et je ne faisais rien. C'est comme ça, on s'en fait pas tant que ça arrive aux autres. Mais cette fois, c'est à nous que c'est arrivé. Et sais-tu ce que je vais encore te dire? Je parie que les nôtres, en parlant de nous, disent que nous avons été des idiots de nous faire prendre.

Auteur: Fenoglio Beppe

Info: Les vingt-trois jours de la ville d'Albe, Un autre mur

[ oubli ] [ impitoyable ]

 

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