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déclaration d'amitié

Plus je vieillis et plus je trouve qu’on ne peut vivre qu’avec les êtres qui vous libèrent, qui vous aiment d’une affection aussi légère à porter que forte à éprouver.
La vie d’aujourd’hui est trop dure, trop amère, trop anémiante, pour qu’on subisse encore de nouvelles servitudes, venues de qui on aime. À la fin, on mourrait de chagrin, littéralement. Et il faut que nous vivions, que nous trouvions les mots, l’élan, la réflexion qui fondent une joie, la joie. Mais c’est ainsi que je suis votre ami, j’aime votre bonheur, votre liberté, votre aventure en un mot, et je voudrais être pour vous le compagnon dont on est sûr, toujours.

Auteur: Camus Albert

Info: Lettre à René Char, 1957

[ amour heureux ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

écrivain-sur-écrivain

Autant que je le sache, Renaud Camus est un écrivain dont l’académisme est une forme de dandysme. On est loin de la monstruosité moderniste célinienne. Chez Camus, le scandale n’est pas né, comme chez Céline, du court-circuit entre avant-gardisme et antisémitisme, mais du choc entre des tas de "positivités" que véhicule sa prose (de l’homosexualité, facteur positif s’il en est pour les modernes, à l’intérêt pour l’art contemporain), et quelques énoncés qui ressemblent très fort à tout ce qui est insupportable depuis la Shoah. Du sein du Bien d’aujourd’hui, on voit donc brusquement remonter un Mal d’autrefois, un Mal dont le compte est supposé réglé, un Mal qui est assimilé à "autrefois", à l’Histoire.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 3", Les Belles Lettres, Paris, 2002, page 177

[ retour du refoulé ] [ raisons d'une détestation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

écriture

Il n' y aurait plus chez nous que des écrivains et des auteurs nombrilistes qui ne feraient que parler d'eux-mêmes au lieu d'inventer de grandes histoires et de vrai personnages. C'est peut-être vrai mais je ne vois pas ce qu'on reproche à ces auteurs, et puis quel orgueil il faudrait avoir d'après nos critiques pour traiter de sa propre personne, quelle médiocre vanité.
C'est possible, je conçois qu'on tire quelque orgueil en effet d'avoir osé dire sa faiblesse, sa lâcheté, ses désirs, ses impuissances ou sa peur de la nuit et ce faisant d'en avoir éclairé peut-être et rendu presque arpentable qui sait quelque quartier de la nuit des autres et soulager un peu leurs peurs.

Auteur: Camus Renaud

Info: La nuit des autres. Relevé et "vendu" par C. de Consigny sur FR 2

[ confession ] [ partage ]

 

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intello

Il prit le livre de Camus "Actuelles"... lut quelques pages. Camus parlait de l'angoisse, de la peur, et de la misérable condition de l'Homme, mais il en parlait d'une manière si confortable et fleurie... son langage... qu'on avait l'impression que rien ne l'affectait, ni lui, ni son écriture. En d'autres termes, tout pourrait aussi bien aller pour le mieux ; Camus écrivait comme un type qui vient juste de finir un bon steak avec des frites et de la salade, complété par une bonne bouteille de vin. L'humanité souffrait peut-être, mais lui pas. Un sage, sans doute, mais Henry préférait ceux qui criaient quand ils se brûlaient. Il laissa tomber le livre par terre et essaya de dormir.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Je t'aime, Albert"

[ inauthentique ] [ révolutionnaire de salon ] [ hors-sol ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

charisme

Le poète est célèbre. Lorsqu'il entre dans une brasserie du boulevard Saint-Michel, les consommateurs se poussent du coude et contemplent avec une curiosité nuancée d'admiration, ce crâne chauve, ce front bosselé comme un antique chaudron, cette face camuse, ce nez socratique.



Un murmure s'élève : C'EST LUI. Et les femmes, le regardant à travers sa renommée, sont presque tentées de le trouver beau [...]. 



Ce sauvage est, croyez-le bien, sauvage par nécessité. Il serait heureux de ne pas mourir à l'hôpital. Il y mourra cependant, et pour sa plus grande gloire, afin que la postérité puisse dire que notre société ingrate et capitaliste n'a pas su affranchir de la misère le “poète de la jeunesse française”. 

Auteur: Brisson Adolphe

Info: A propos de Paul Verlaine dans "Les annales politiques et littéraires", 1894

[ écrivain ] [ description ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

critique

Nous sommes en présence d’un diagnostic profond, qui met en jeu à la fois la condition humaine et la “force des choses” – qui nous rappelle que notre vérité d’homme consiste à défier la fatalité, quelle qu’en soit la nature. C’est donc un livre redoutable. Il l’est de deux façons. D’un côté sa démonstration précise, sa systématique politique, peut mettre aux mains du tyran une arme d’oppression inégalée : il est à notre État ce que Le Prince de Machiavel a été pour l’État de Frédéric II. D’un autre côté, il est redoutable pour le simple lecteur, qu’il place “au pied du mur” d’une façon bien plus précise que Camus. Chaque page nous prend à partie, exige de nous une décision.

Auteur: Ellul Jacques

Info: A propos de "L'Etat" de Bernard Charbonneau, article du 16 décembre 1952 publié dans Le Monde

[ essai ] [ écrivain-sur-écrivain ] [ éloge ] [ sémantique politique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

sentence

Qu'est-ce que la maxime en effet ? On peut dire en simplifiant que c'est une équation où les signes du premier terme se retrouvent exactement dans le second, mais avec un ordre différent. C'est pour cela que la maxime idéale peut toujours être retournée. Toute sa vérité est en elle-même et pas plus que la formule algébrique, elle n'a de correspondant dans l'expérience. On peut en faire ce que l'on veut jusqu'à épuisement des combinaisons possibles entre les termes donnés dans l'énoncé, que ces termes soient amour, haine, intérêt ou pitié, liberté ou justice. On peut même, et toujours comme en algèbre, tirer de l'une de ces combinaisons un pressentiment à l'égard de l'expérience. Mais rien de cela n'est réel parce que tout y est général.

Auteur: Camus Albert

Info: Essai critiques, Essais, la Pléiade, nrf Gallimard 1965 <Introduction à Chamfort, p.1100>

[ chiasme ]

 

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conservatisme

Car ce ne sont pas les jeunes filles voilées qui remettent en cause l'école républicaine, mais tout un ensemble de faits qui en révèlent la crise. (...) L'enseignement qu'elle diffuse témoigne d'ailleurs d'une version étroitement nationalitaire du républicanisme. Si, pour de nombreux jeunes de culture musulmane, l'islam apparaît comme le seul pôle d'identification possible, c'est sans doute aussi parce que l'école ignore, par exemple, à peu près complètement les auteurs francophones qui ne sont pas français "de souche". S'ils trouvaient dans leurs livres de classe, à côté des textes de Giono et de Camus, des extraits de Césaire ou de Kateb Yacine, ces jeunes se sentiraient valorisés. En outre, ces auteurs pourraient, au même titre que les écrivains français de souche, leur transmettre la notion d'universel.

Auteur: Gaspard Françoise

Info: Le foulard et la République. Co-écrit avec Farhad Khosrokhavar

[ Gaule ]

 

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détermination

L'erreur, petite Catherine, c'est de croire qu'il faut choisir, qu'il faut faire ce qu'on veut, qu'il y a des conditions du bonheur. Ce qui compte seulement, tu vois, c'est la volonté du bonheur, une sorte d'énorme conscience toujours présente. Le reste, femmes, œuvres d'art ou succès mondains, ne sont que prétextes. Un canevas qui attend nos broderies. […] Ce qui m'importe c'est une certaine qualité de bonheur. Je ne puis goûter le bonheur que dans la confrontation tenace et violente qu'il soutient avec son contraire. […] Si je suis heureux c'est grâce à ma mauvaise conscience. J'avais besoin de partir et de gagner cette solitude où j'ai pu confronter en moi ce qui était à confronter, ce qui était soleil et ce qui était larmes... Oui, je suis humainement heureux.

Auteur: Camus Albert

Info: Cahiers Albert Camus I : La mort heureuse

[ choix conscient ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

colonialisme

- Quand on pense qu'on fait étudier Camus au lycée [à Mayotte] ! a dit mon père. Comment voulez-vous que des gamins d'ici y comprennent quelque chose ? Mais c'est le programme national !
- Le pire, c'est à l'école primaire, a expliqué ma documentaliste. Les gosses parlent à peine le français et on leur fait faire des dictées d'après des textes métropolitains. Ils ne connaissent pas la signification de la moitié des mots ! Simplement parce que ça leur parle de marronniers, de sapins, de faisans, d'écureuils et qu'ils n'en ont pas ici !
- On retrouve le même problème au collège, a dit mon père. J'ai un collègue qui a dû donner à ses élèves, pour le brevet, un sujet sur le Réveillon de Noël ! A des musulmans !

Auteur: Ollivier Mikaël

Info: Tout doit disparaître, p. 55-56

[ bêtise ]

 

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