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anthropophage

C'est de la viande, leur dit-il. Ce n'est que de la viande. Les âmes ont quitté leurs corps et sont maintenant dans le sein de Dieu. Tout ce qui demeure ici, ce sont des carcasses qui ne sont pas plus des êtres humains que la chair sans vie du bétail que nous mangeons chez nous.

Auteur: Read Piers Paul

Info: Les survivants

[ survie ]

 

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réparation

L'atelier lui-même était une pièce basse de plafond, un terrier qui abritait des carcasses poussiéreuses de pianos... Une fois Katherine l'avait appelé le cimetière des éléphants ; il lui avait demandé si c'était à cause des cages thoraciques des pianos à queue éviscérés ou à cause des rouleaux de feutre qui ressemblaient à de la peau de bête et elle avait répondu : Tu vas chercher trop loin, je disais cela seulement à cause de l'ivoire.

Auteur: Mason Daniel

Info: L'Accordeur de piano

[ musique ] [ littérature ]

 

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nourriture

Ils ont modelé les porcs selon leur bon vouloir, ils ont usiné des bêtes débiles, à la croissance extraordinaire, aux carcasses monstrueuses, ne produisant presque plus de graisse mais du muscle. Ils ont fabriqué des êtres énormes et fragiles à la fois, et qui n'ont même pas de vie sinon les cent-quatre-vingt-deux jours passés à végéter dans la pénombre de la porcherie, un cœur et des poumons dans le seul but de battre et d'oxygéner leur sang afin de produire toujours plus de viande maigre propre à la consommation.

Auteur: Del Amo Jean-Baptiste

Info: Règne animal

[ industrielle ] [ végétarien ]

 

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colonialisme

Je peux me rappeler l'époque où les bisons étaient si nombreux qu'on ne pouvait les compter, mais les Wasichus (hommes blancs) les ont tués tant et tant qu'il ne reste que des carcasses là où ils venaient paître auparavant. Les Wasichus ne les tuaient pas pour manger; ils les tuaient pour le métal qui les rend fous et ils ne gardaient que la peau pour la vendre. Parfois ils ne les dépeçaient même pas. Ils ne prenaient que les langues et j'ai entendu parler de bateaux-de-feu descendant le Missouri chargés de langues de bison séchées. Parfois ils ne prenaient même pas les langues; ils les tuaient simplement pour le plaisir de tuer. Ceux qui ont fait cela étaient des fous. Quand nous chassions le bison, nous ne le faisions que selon nos besoins.

Auteur: Black Elk Hehaka Sapa

Info: sagesse amérindienne

[ usa ] [ consumérisme ]

 

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bagnole

Élan les conduisit à la campagne à bord de Scarabée. Scarabée, c’était une voiture qu’on aurait dite fabriquée à partir des carcasses de dix autres, et qui n’aurait pas détonné dans une casse. Scarabée laissait entrer la pluie et le vent, peinait à accomplir de longs trajets et avait tendance à perdre des pièces dans les virages trop serrés. Scarabée aimait choisir elle- même son itinéraire ; ses passagers s’y soumettaient. Si l’on cherchait à s’opposer à sa volonté, le moteur calait, et Scarabée s’immobilisait dans les endroits les moins opportuns, refusant de redémarrer jusqu’à ce qu’on lui rende sa liberté. Scarabée pouvait bien s’arrêter où bon lui semblait, cela ne les dérangeait pas. Ils se réchauffaient au soleil, partaient explorer les étangs, déjeunaient léger et ne regagnaient jamais la Maison les mains vides.


Auteur: Petrosyan Mariam

Info: La Maison dans laquelle

[ murphique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

océanique

Dans cette île, nous n'avons jamais beaucoup aimé la mer, persuadés qu'elle nous a amené tous nos malheurs. Je ne suis donc allée qu'une ou deux fois m'y baigner, cet été là, mais j'ai longtemps imaginé ses grondements durant le jour et les soirs sa plainte hagarde roulant dans l'épaisseur de la nuit. J'aimais marcher le long de la dentelle des algues sur le sable et sentir la mer me lécher les pieds. J'aimais la mer comme la danse, j'aimais le risque physique et le plaisir. J'aimais ses mystères d'écume, de sel et d'eau. Les yeux grands ouverts je rêvais de son désordre fantasque et violent tout au loin. De sa poésie si amère. De son ventre d'eau pleine de toutes sortes d'animaux vivants et morts, de vieilles carcasses à la dérive, de sables mouvants et fins, d'algues de toutes les couleurs, de coraux étranges. L'idée de la vie et de la mort dans ce ventre d'eau du monde devenait un songe bienfaisant qui m'enchantait. Et quand le songe ne trouvait plus où s'arrêter, je le laissais filer au-dessus de l'eau, m'enivrant d'air et de sel.

Auteur: Lahens Yanick

Info: Dans la maison du père

[ amniotique ]

 

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pessimisme

Voici venu le temps où les catastrophes humaines s'ajoutent aux catastrophes naturelles pour abolir tout horizon. Et la première conséquence de ce redoublement catastrophique est que sous prétexte d'en circonscrire les dégâts, réels et symboliques, on s'empêche de regarder au-delà et de voir vers quel gouffre nous avançons de plus en plus sûrement.(...)

Trop d'objets, trop d'images, trop de signes se neutralisant en une masse d'insignifiance, qui n'a cessé d'envahir le paysage pour y opérer une constante censure par l'excès.

Le fait est qu'il n'aura pas fallu longtemps pour que ce "trop de réalité" se transforme en un "trop de déchets". Déchets nucléaires, déchets chimiques, déchets organiques, déchets industriels en tous genres, mais aussi déchets de croyances, de lois, d'idées dérivant comme autant de carcasses et de carapaces vides dans le flux du périssable. Car s'il est une caractéristique du siècle commençant, c'est bien ce jetable qu'on ne sait plus ni où ni comment jeter et encore moins penser.

De là, un enlaidissement du monde qui progresse sans que l'on y prenne garde, puisque c'est désormais en-deçà des nuisances spectaculaires, que, d'un continent à l'autre, l'espace est brutalisé, les formes déformées, les sons malmenés jusqu'à modifier insidieusement nos paysages intérieurs.

Auteur: Le Brun Annie

Info: Ce qui n'a pas de prix

[ anthropocène ] [ surproduction ] [ infobésité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

éclore

Avant même de naître, je crois que nous marchions. Nous étions déjà debout, la horde entière étalée en arc, déjà fermes sur fémurs et nous avancions avec nos carcasses raclées et nos côtes nues, les rotules rouillées de sable, à griffer le roc avec nos tarses. Nous avons marché longtemps ainsi, tous ensemble, à chercher la première de toutes nos prairies. Nous n’avons jamais eu de parents : c’est le vent qui nous a faits. Nous sommes apparus doucement au milieu de la friche armée des hauts plateaux, à grandes truellées de terre voltigée pris dans nos ossements, par l’accumulation des copeaux de fleurs, dit-on aussi, sur cette surface qui allait devenir notre peau. De cette terre sont faits nos yeux et de coquelicots nos lèvres, nos chevelures se teintent de l’orge cueilli tête nue et des graminées attirées par nos fronts. Si vous touchez les seins d’Oroshi, vous sentez qu’ils sortent du choc des fruits sur son torse, et mûrissent toute une vie. Ainsi en est-il des animaux et des arbres, de tout ce qui est : seuls naissent vraiment les squelettes, seuls ont une chance ceux qui se dressent au-dessus de leur paquet d’os et de bois, en quête d’une chair, en quête d’une écorce et d’un cuir, de leur pulpe, en quête d’une matière qui puisse, en les traversant, les remplir.

Auteur: Damasio Alain

Info: La Horde du Contrevent

[ effort ] [ survie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

outils numériques

Bilan : sur les 53,6 millions de tonnes de déchets électroniques de 2019, "on ignore ce que sont devenus 82,6 % ou 44,7 millions de tonnes", reconnaît l’OMS dans un rapport le 15 juin 2021.

En fait, on s’en doute un peu. Une bonne part finissent à Guiyu dans la province chinoise du Guandong, où se trouve la plus grande décharge électronique du monde. Tellement importante qu’elle a sa propre page Wikipedia. Un autre cyber-cimetière mondial se trouve à Agbogbloshie dans la banlieue d’Accra, capitale du Ghana, où enfants et adultes brûlent les plastiques pour en extraire les métaux. Une chaîne de désassemblage bien rôdée employant 10 000 personnes, bien utile à l’Union européenne, première exportatrice de ces carcasses électroniques au Ghana. La circulation de ces déchets est pourtant interdite par la convention de Bâle depuis 1992, mais la croissance des trafics illégaux suit celle de la production et de la consommation. Les articles de presse sur les décharges Agbogbloshie et de Guiyu, ou sur le recyclage et l’incinération sauvages en Inde, se suivent et se ressemblent. Étrange impression de déjà-vu, déjà écrit, il y a 15 ans. Il faut croire qu’on radote.

L’ONU évalue à 50 tonnes par an le volume de substances toxiques lâchées par ces déchets dans la nature : mercure, retardateurs de flamme bromés, cadmium, plomb, PCB, etc. Lesquelles provoquent atteintes au système nerveux, cardiovasculaire et immunitaire, aux poumons, aux reins, troubles neurologiques, cancers, diabète, parmi une liste de dommages plus longue que celle de vos followers sur Twitter.

Les décharges électroniques contaminent l’eau, l’air, les sols et les habitants. Le dernier rapport de l’OMS alerte sur "un tsunami de déchets électroniques" qui "affectent la santé de millions d’enfants", recensant plus 1000 substances nocives dégagées par les décharges. "Un enfant qui mange un seul œuf de poule d’Agbogbloshie absorbe 200 fois plus de dioxines que la limite journalière fixée par l’Autorité européenne de sécurité des aliments", avertit Marie-Noël Bruné Drisse, responsable du département environnement et santé infantile à l’OMS. Curieusement, nul gouvernement n’a déclaré d’état d’urgence sanitaire pour stopper les maladies provoquées par ces poisons. Mais quoi, "c’est à ce prix, dit le gosse du Ghana, que vous avez des smartphones en Europe".

Auteur: PMO Pièces et main-d'oeuvre

Info: https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/cycle_silicium.pdf

[ coûts cachés ] [ pollution ] [ rebuts ] [ résidus ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

enterrement spectacle

Une dizaine de mois auparavant, Marchenoir avait vu Paris enterrer un homme fameux qui avait déclaré la guerre à tous les religieux de la France et qui devait exterminer le christianisme en combat singulier. Ce personnage, parti de bas, n’avait presque pas eu besoin de s’élever pour que ses pieds de cyclope révolutionnaire fussent exactement au niveau de la plupart des têtes contemporaines.

Pendant plus de dix ans, Léon Gambetta, continuant les jeux de sa charmante enfance, put se maintenir à califourchon sur les épaules de la Fille aînée de l’Église, qui reçut ainsi le salaire de ses apostasies et qui but la honte des hontes, — en attendant la dernière ivresse, qui sera vraisemblablement "ce que l’œil n’a point vu, ce que l’oreille n’a point entendu et ce que le cœur de l’homme ne saurait comprendre", en sens inverse de ce que Dieu réserve à ceux qui l’aiment. C’est pourquoi Paris lui a fait les obsèques d’un roi. Jamais, peut-être, dans aucun pays d’Occident, un faste plus énorme n’avait été déployé sur les restes pitoyables d’aucun homme…

Marchenoir se souvenait des trois cent mille têtes de bétail humain, accompagnant à sa demeure souterraine le Xerxès putrescent de la majorité, pendant que roulaient les chars de parade et les innombrables discours funèbres [...]. [...]

Il est vrai que les funérailles de Gambetta furent, elles-mêmes, une bien piètre solennité en comparaison de l’apothéose de Victor Hugo, que Marchenoir était appelé à contempler, deux ans plus tard.

Cette fois, ce ne fut plus seulement Paris, ni même la France, ce fut le globe entier, semble-t-il, qui se rua sur la piste suprême du Cosmopolite décédé. Le monde moderne, las du Dieu vivant, s’agenouille de plus en plus devant les charognes et nous gravitons vers de telles idolâtries funèbres que, bientôt, les nouveau-nés s’en iront vagir dans le rentrant des sépulcres fameux où blanchira, désormais, le lait de leurs mères. Le patriotisme aura tant d’illustres pourritures à déplorer que ce ne sera presque plus la peine de déménager des nécropoles. Ce sera comme un nouveau culte national, sagement tempéré par le dépotoir final où seront transférés sans pavois, — pour faire place à d’autres, — les carcasses de libérateurs et les résidus d’apôtres, au fur et à mesure de leur successive dépopularisation.

Auteur: Bloy Léon

Info: Dans "Le Désespéré", Livre de poche, 1962, pages 145-146

[ tartufferie ] [ gloire injustifiée ]

 

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