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maturité

Un signe clair qu'on est devenu adulte est que les nouvelles s'accueillent calmement, sur un mode feutré. Si elles sont mauvaises, c'est un peu comme une clé anglaise qui tombe dans un lac, non sans remous, certes, mais sans la brutalité d'une chute sur le carrelage. Quant aux joies, l'âge aussi les tempère, les édulcore comme un alcool fort transformé en grog domestique.

Auteur: Indrajit Hazra

Info: Le Roi du Cinema Muet Le cherche midi, p.226

[ distanciation ] [ grandir ]

 

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refus

[...] direction la salle de bains. C'est mon QG, la seule pièce de l'appartement où je me sens bien. Elle est jolie, avec ses carrelages marron. Papa et maman disent qu'ils les feront sauter quand ils auront assez d'argent.
- C'est hideux !
Moi, je les trouve beaux. Surtout à cause d'un de mes principes : aimer ce que les autres détestent. C'est l'esprit de contradiction, il paraît. Je vous le recommande. Il présente le grand avantage d'avoir toujours ce qu'on désire, puisque les autres n'en veulent pas.

Auteur: Colot Marie

Info: Souvenirs de ma nouvelle vie

[ enfance ]

 

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propreté

Martine avait toujours été plus grande que les autres à l'école. Les traits lourds, elle était souriante et timide, le rouge aux joues dès qu'elle prenait la parole, toujours mal à l'aise dans cette transition difficile : le passage de la vie de ferme à celle de la ville. Leur pavillon était tenu comme une caserne, astiqué comme un bien qu'il faudrait un jour rendre à ses véritables propriétaires. Un canapé et des fauteuils qu'il ne fallait pas risquer d'user en s'asseyant dessus, un drap sur la télévision, des meubles industriels imitation rustique et du carrelage brillant. Rémi suffoquait dès qu'il y mettait les pieds.

Auteur: Varenne Antonin

Info: Battues, p. 58

[ ménage ]

 

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ponçage

Les pierres polissent le marbre comme du papier de verre. Quatre grains différents, du numéro un au numéro quatre, le plus fin. A l’aide d’une machine aussi légère qu’un mètre cube de plomb (qu’on utilise grosso modo comme une cireuse) il s’agit de polir la surface en commençant par la pierre au grain le plus grossier. Opération très lente puisqu’il faut plusieurs passages pour chaque étape. La cinquième phase consiste, en utilisant la même machine, à donner son brillant définitif au marbre en le polissant avec de l’acide. Une vraie finition. Plutôt que satisfaction, j’utiliserai les termes soulagement et repos à la fin d’une pareille galère.

Auteur: Gaichel Millar

Info: Tiens-toi à carreaux

[ carrelage ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

couard

Le chauffeur du camion était un jeune type, large d'épaules, hyper musclé et imbu de lui-même. La plupart des individus y auraient regardé à deux fois avant de faire ce que fit Tool, mais ce dernier classa d'entrée le mec dans la catégorie chochotte de fitness. C'est son sourire plein de dents blanches et carrées, genre le carrelage des chiottes d'un dépôt de bus Greyhound, qui le trahit. Le chauffeur le prit de haut avec Tool comme s'il était débile mental, tandis que ce dernier, à la vue de ce râtelier à l'éclat parfait, se disait : cet empaffé s'est jamais chopé un vrai pain de sa vie.

Auteur: Hiaasen Carl

Info: Queue de poisson

[ lâche ] [ apparence ]

 

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femmes-par-femmes

Pourquoi avons-nous besoin d'un endomètre [muqueuse interne de l'utérus] aussi épais pour accueillir l'embryon ? Ce qui se passe à l'intérieur d'un utérus est une aventure de tous les instants : il y a d'abord la phase de desquamation pendant les règles, puis la phase de régénération, du 5e au 8e jour. Ensuite, ça s'emballe avec la phase de prolifération, puis la phase de transformation glandulaire, et enfin la phase de sécrétion glandulaire. Dans l'intervalle, l'endomètre passe de 0.5 mm au 5e jour du cycle à 3 mm au moment de l'ovulation, puis à 5 mm juste avant les règles. C'est un peu comme si vous décidez de refaire votre salle de bains tous les mois, en enlevant d'abord les enduits et papiers peints, puis en ponçant, en enduisant de nouveau, en repeignant une ou deux couches, voire trois, sans oublier le carrelage et la déco. Et puis à la fin, non, vous recommencez tout.

Auteur: Thiébaut Elise

Info: Ceci est mon sang, p. 23

[ enceinte ]

 

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labeur

Août dans la buanderie. La poussiéreuse lumière argentait les cactus en pots enrobés de toiles d'araignées. Sueur. Bassines grattées au couteau. Vapeurs de Javel qui brûlent les yeux. Sueur sur le carrelage, sur le rouge, le bleu, belles couleurs qui ressurgissent. Gouttes qui se noient, se diluent dans la lavasse. L'eau jetée à pleins seaux dans le trou d'égout, sous le mur, au fond de la cour. Il fallut tout d'abord ramoner avec une de ces tiges de fer dont on arme le ciment, forer les gravats, l'étoupe, après quoi de l'autre côté, vérifier que l'eau s'écoulait bien dans la rigole de la ruelle, la "rouette" comme elle dit. L'eau stagnait encore, la flaque lentement baissait de niveau. Enfin sur la marche, repos, les mains entre les genoux, comme autrefois à la nuit tombante, quand la chose la plus délicieuse était de lire sur cette marche, à l'orée du couloir, sous un carré de ciel bleuissant, strié de vols d'hirondelles.

Auteur: Bassez Danielle

Info: L'égarée, Cheyne Editeur, Collection Grands Fonds, p. 10 et 11

[ littérature ]

 

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superstition

J'avais dit en mon for intérieur: Si tu me fais retrouver la balle, je jure que je dirai non à chaque fois que Mihai m'invitera à aller jeter des pierres sur la cloche de l'Eglise Noire, même si c'est la plus grande de toute la Roumanie. Et je ne parlerai plus jamais de ce que tu sais avec Vior. Et quand il me dira "regarde", moi je m'en irai. Je le jure. J'avais fait quatre fois le signe de croix, pour que ça marche mieux. Puis je m'étais allongé sur le sol, en posant ma joue sur le carrelage humide, et j'avais fermé un oeil. La silhouette évanescente de la balle m'était apparue immédiatement, trouble entre les moutons de poussière, derrière le pied du buffet.
J'avais pensé: Dieu existe.
Mais quand j'avais prié encore plus fort pour qu'il ne laisse pas ma mère mourir et qu'avant l'aube, pourtant, elle avait soufflé par le nez comme si elle était enrhumée et qu'elle n'avait plus pu bouger, alors j'avais compris que Dieu était un manipulateur, qui n'existait que quand ça lui chantait.

Auteur: Geda Fabio

Info: Pendant le reste du voyage, j'ai tiré sur les Indiens

[ monologue-intérieur ]

 

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santé mondiale

Un champignon, une levure, à la une de l’édition électronique du New York Times. Candida auris est un nouvel exemple de ces agents infectieux qui au fil des dernières années, des dernières décennies, ont développé une résistance aux traitements qui sont pourtant censés les détruire. Le journal publie des témoignages de chercheurs, expliquant que l'utilisation généralisée de fongicides, notamment en agriculture, contribue à la recrudescence de champignons résistants aux médicaments destinés aux humains. C’est un phénomène connu depuis longtemps pour les bactéries, qui deviennent de plus en plus pharmaco-résistantes à mesure qu’on use et qu’on abuse des antibiotiques.

Les center for disease control (CDC) aux Etats-Unis attirent l’attention, sur ces bactéries résistantes à la plupart, si ce n’est désormais à tous les antibiotiques.

Le New York Times, en quelques chiffres, donne une bonne mesure du phénomène, et de l’urgence : on estime qu’aux États-Unis, au début des années 2010, deux millions de personnes chaque année contractaient des infections résistantes et que 23.000 en mouraient. Des études plus récentes de chercheurs de la faculté de médecine de l’Université de Washington font état d’un nombre de morts désormais 7 fois plus élevé.

En ce qui concerne Candida Auris, découvert pour la première fois en 2009 au Japon, on n’en est pas à la première alerte, c'est ce que rappelle Forbes : en 2016 déjà les autorités sanitaires britanniques s’étaient inquiétées d’un cas à Londres. Et le Corriere Della Serra, de son côté, explique que de nombreux foyers sont répertoriés, et surveillés, en Inde au Pakistan ou encore en Afrique du Sud. C'est que Candida auris voyage très bien, et est devenu extrêmement résistant. L’histoire de cet homme âgé, admis l'an dernier à l’hôpital Mount Sinaï, à New York, illustre bien le problème. Il est mort 90 jours après son admission en soins intensifs, et, explique au New York Times le président de l’hôpital, le docteur Scott Lorin, ça aura été un temps suffisant pour que Candida auris colonise entièrement sa chambre : les murs, le lit, les portes, les rideaux, les téléphones, l'évier, le tableau blanc, les poteaux, la pompe, le matelas, les barrières de lit, les trous de la cartouche, les stores, le plafond : tout dans la chambre était positif”. L'hôpital a dû détruire une partie du carrelage du plafond et du sol de la chambre pour venir à bout du champignon.

Alors le New York Times décortique le phénomène, et explique que la vente des fongicides et des antibiotiques rapporte énormément d'argent aux industries pharmaceutique et phytosanitaire. C'est un marché de 40 milliards de dollars à l'échelle mondiale, rien que pour les antibiotiques. Ce que nous voyons arriver, ce sont peut-être de nouvelles maladies du capitalisme. Ou plus exactement : un effet du "darwinisme... multiplié par les conséquences du capitalisme globalisé", selon l'expression de Matt Richtel, un des auteurs de l'enquête, très complète, et composée d'une série d'articles. A lire, d'ailleurs ce matin, sur le New York Times : un reportage au Kenya, où des antibiotiques à pas cher inondent le marché, et contribuent à créer des bactéries extrêmement dangereuses pour la population, et notamment pour les plus fragiles.

Auteur: Internet

Info: https://www.franceculture.fr, 8 mars 2019

[ big pharma ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

couple de poivrots

[...] et je me rappelle de toi bourrée sur le lit

dans cette chambre d’hôtel minable

avec personne aux côtés de qui vivre excepté moi,

quel enfer laborieux ça a dû

être, se coltiner

un jeune poivrot de dix ans ton cadet

qui faisait les cent pas en caleçon

cherchant des noises aux dieux sourds

et éclatant des verres contre les murs.



tu t’es certainement retrouvée au mauvais endroit

au mauvais moment,

ton mariage agonisant sur des carrelages

crasseux

et toi

qui te faisais tringler par un

crétin barbu terrorisé par la

vie, résigné devant l’adversité, cette

chose

qui faisait les cent pas, roulait une cigarette mouillée

avec son haleine de rat, et qui

s’arrêtait pour

ouvrir une autre bouteille de vin

bon marché.



les rivières mortes de nos vies,

des cœurs comme des pierres.



verse le sang rouge du vin.

jure, grogne, gémis, chante

dans cette chambre d’hôtel minable.



toi au réveil... "Hank ?"

"ouais... ici... qu’est-ce que tu veux

putain ?"

"bon dieu, file-moi à boire... "



le gâchis

malgré tout le courage

de se prêter au jeu.



comment on va payer le loyer en retard ?

je trouverai un boulot.

tu trouveras un boulot.

ouais, aucune chance. aucune foutue

chance

de toute façon, une quantité de vin suffisante vous évite

de penser.



je casse un grand verre de vin contre le

mur.

le téléphone sonne.

c’est encore le réceptionniste :

"M. Chinaski, je dois vous prévenir... "



"AH, VA PRÉVENIR LA CHATTE A TA MERE !"



le téléphone qui claque.

la puissance.

je suis un homme

tu m’aimes bien, tu aimes ça.

et, j’ai aussi un cerveau, je te l’ai

toujours dit.



"Hank ?"

"ouais ?"

"combien de bouteilles il nous reste ?"

"3."

"bien."



les cent pas, les yeux dans le vide, cherchant

à vivre.

le poison pleure des souvenirs lumineux.



4e étage d’un hôtel de seconde zone, les fenêtres

ouvertes sur la ville de l’enfer, le souffle précieux

des pigeons solitaires.



toi, bourrée sur le lit, moi jouant au miracle,

des bouchons de bouteilles de vin et des cendriers remplis.

c’est comme si tout le monde était mort, tout le monde est

mort avec la tête sur les épaules,

à nous de surmonter la gesticulation du

néant.



regarde-moi en caleçon et maillot de corps,

les pieds en sang bardés d’éclats de verre,



il y a toujours une issue possible avec

3 bouteilles

au garage.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Tempête pour les morts et les vivants", au diable vauvert, trad. Romain Monnery, 2019, " les jours de gloire"

[ alcoolisme ] [ engueulades ] [ ennui ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson