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religion

La première attestation [du terme "catholique"] s’en trouve chez saint Ignace d’Antioche, dans sa Lettre aux chrétiens de Smyrne, lettre écrite vers 112, alors qu’Ignace est en route vers Rome pour y subir le martyre. L’adjectif katholikos, dans ce texte, a sa signification propre : il désigne l’Église du Christ répandue sur toute la surface de la terre habitée, pour distinguer cette Église des Églises locales [...]. [...]

Un deuxième apparaît, ou tout au moins, est attesté quarante ans plus tard dans un texte, le Martyre de Polycarpe, que l’on peut donc dater d’environ 157 ou 158. Il s’agit d’une lettre dans laquelle l’Église de Smyrne raconte la mort glorieuse de celui qui fut son évêque et qui, dans sa jeunesse, avait été disciple de Saint Jean. Le terme " catholique " est mentionné quatre fois dans ce texte, toujours appliqué à l’Église, trois fois avec le sens d’universel, mais une fois avec le sens d’une désignation spécifique de la véritable Église de Jésus-Christ par opposition aux Églises hérétiques et infidèles. On est passé [...] du "sens géographique au sens dogmatique" [P. Galtier].

Auteur: Borella Jean

Info: "Situation du catholicisme aujourd'hui", éditions L'Harmattan, Paris, 2023, pages 39-40

[ historique ] [ évolution ] [ étymologie ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

réflexivité

Que le Christ soit unique, ou qu’il ne constitue qu’une manifestation divine parmi d’autres, le message d’amour demeure ce qu’il est. La preuve en est qu’on le retrouve effectivement ailleurs, peut-être moins accentué, ou différemment, mais identique dans son essence : c’est en particulier le cas du judaïsme. On peut en dire autant d’autres aspects du message : toutes les religions enseignent que Dieu est un Père pour ses créatures et qu’il est Esprit. Aucune cependant n’enseigne que Dieu est Fils, donc que Dieu est le Père de Dieu. Bref, aucune n’enseigne le dogme de la Trinité. [...]

Nous sommes donc conduits à la constatation suivante : le message spécifique du Christ, le kérygme fondamental du christianisme dont tout le reste dépend, ce n’est pas la voie d’amour, comme le disent certains, ni celui de la paternité de Dieu sur ses créatures, ou celui de sa spiritualité ; non, le message irréductible du Christ, c’est le Christ lui-même, c’est-à-dire le fait même, historiquement unique, de l’incarnation du Verbe en Jésus. Ici, il y a identité du message et du messager. C’est l’unicité comme telle du fait de l’incarnation christique qui constitue le contenu de la révélation chrétienne, de la "bonne nouvelle".

Auteur: Borella Jean

Info: "Situation du catholicisme aujourd'hui", éditions L'Harmattan, Paris, 2023, pages 51-52

[ différence ] [ spécificité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

Gaule

Le décrochage très brutal de l'influence du catholicisme observé au cours des dernières décennies constitue un fait social de première importance. Comme le souligne Emmanuel Todd : " Dans un pays comme la France, la présence d'une Eglise catholique minoritaire, mais socialement importante, donnait un sens à l'incroyance, à l'athéisme ou, comme on dit pudiquement, à l'affirmation laïque. La disparition de ce point de repère a détruit l'ensemble de l'organisation idéologique de la France." Avec le déclin accéléré du catholicisme suivi de l'effondrement de la contre-société communiste, c'est tout l'édifice idéologique de la société française qui s'est trouvé déstabilisé.

(...) C’est ainsi, par exemple, qu’en dépit d’une mobilisation importante, la mouvance de la Manif pour tous n’est pas parvenue à faire obstacle à l’adoption de la loi Taubira. Le catholicisme, comme force sociologique et idéologique, n’est plus à même, en France, de peser significativement et d’emporter la décision. C’était encore le cas en 1984, quand la mobilisation de la France Catholique fit reculer la gauche sur l’école libre. En l’espace de trente ans, le processus d’érosion de l’influence du catholicisme (déjà bien amorcé) s’est donc considérablement accéléré. De force centrale et structurante, la France Catholique est devenue une minorité parmi d’autres.

Auteur: Fourquet Jérôme

Info: L'archipel français, 2019

[ historique ] [ religion ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

sacré-profane

Fusionner la foi chrétienne avec un engagement "à gauche", c’est confondre la notion de l’ordre naturel avec l’ordre surnaturel et c’est la corruption de l’un par l’autre. L’espérance du royaume des Cieux se dégrade en théologie de la libération terrestre, en même temps qu’on perd de vue les inévitables limites de l’ordre naturel, parce qu’on transporte sur ce terrain du relatif des exigences radicales qui ne valent que dans l’ordre de la foi. Ce qui devrait être illumination de la connaissance théologie par la foi, devient aveuglement pour l’action politique.

Le combat politico-social constitue alors le seul champ d’existence où puissent s’investir les valeurs de la foi. Du même coup, il perd son autonomie qui est celle de la raison et de la justice. Toute imperfection, toute limite des organisations humaines, imperfections et limites inévitables et indéfinies, constituent alors un véritable défi pour une âme chrétienne ivre de ses exigences caritatives. Ne rêvant que de solutions totales, elle s’abandonne aux séductions totalitaires. 

[...] la foi intervient directement dans l’ordre temporel, pour nous rappeler que cet ordre n’est pas tout, qu’il y a autre chose, un autre monde, une autre cité, et nous sauver ainsi du terrible totalitarisme du politico-social.

Auteur: Borella Jean

Info: "Situation du catholicisme aujourd'hui", éditions L'Harmattan, Paris, 2023, pages 29-30

[ sécularisation ] [ confusion ] [ erreur catégorielle ] [ religion ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

christianisme

[...] [le Cardinal Mercier], au début du XXe siècle, a entrepris, avec son équipe, la confection d’un cours général de philosophie qui se proposait de présenter la philosophie de S. Thomas [d'Aquin] comme le cadre synthétique qui permettait d’accueillir et d’ordonner tous les acquis de la science et de la philosophie modernes et contemporaines. C’est ce qu’il nomma lui-même [...] le néo-thomisme et qui reçut aussi le nom de néo-scolastique. [...]

Toutefois, une opposition se fit jour à ce néo-thomisme. Elle vient, aux alentours de 1925-1930, de deux philosophes français, [...] Jacques Maritain et Etienne Gilson. Ils protestaient tous deux contre le néo-thomisme, au nom de la vérité de S. Thomas, mais ils ne protestaient pas de la même manière. Pour Maritain [...], il y a un thomisme philosophique toujours actuel, mais le néo-thomisme est une trahison, et d’ailleurs il est voué à l’échec. Maritain est un philosophe et s’est voulu comme tel. Gilson est un historien de la philosophie médiévale, le plus grand qu’il y ait eu. Ce qu’il a soutenu, c’est la nécessité de lire S. Thomas, non comme un aristotélicien scolastique, non même comme un philosophe fabriquant un système, mais comme un théologien cherchant à dire sa foi aussi intelligiblement que possible.

Auteur: Borella Jean

Info: "Situation du catholicisme aujourd'hui", éditions L'Harmattan, Paris, 2023, pages 197-198

[ historique ] [ évolution ] [ critiques ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

progrès

Voilà, c’est fini. La santé a triomphé et Zola va pouvoir se mettre à évangéliser sans entraves sur les quatre points qui doivent constituer les valeurs pilotes du 20e siècle. Dieu est terrassé, le catholicisme est dépassé. Est-ce qu’il n’est pas temps alors de se mettre à la construire sérieusement tous ensemble, cette morale des générations qui vont naître après nous ? Cet évangile de l’énergie en commun sur la terre des ancêtres et pour l’épanouissement des corps ? Cet évangile, oui, "l’Evangile de l’homme libre, de l’homme maître de la mort et de la vie, s’élevant au-dessus de la crainte humaine et de la superstition, de l’homme qui s’entraîne à devenir maître de son corps, de ses muscles et de ses nerfs, aussi parfaitement que le simple soldat, mais qui dominera en outre les tentations de l’esprit ou d’une soi-disant liberté scientifique"… Ah, pardon, je me suis trompé d’évangéliste. C’est très méchant, ce que je viens de faire, j’ai confondu les rêves inoffensifs de Zola avec les propos de Hitler décrivant à Rauschning l’"évangile" qu’il allait faire prêcher "dans les collèges de Junkers"… J’ai attribué un instant au romancier-prophète de la Fécondité et du Travail les déclarations du criminel le plus célèbre des temps modernes. Comme si celles-ci étaient redevables d’aussi peu que ce soit à celui-là…

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Le 19e siècle à travers les âges", page 533

[ prophéties ] [ national-socialisme ] [ nazisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

sécularisation

Et en effet, pour envisager la question dans toute son étendue, un peuple, une société peuvent-ils, du faîte à la base, dans la variété des couches étagées qui les composent, se passer impunément de toute foi religieuse? et, s’ils parviennent à s’en dépouiller, si, ce que le monde civilisé n’a encore jamais vu à aucune époque de l’histoire, ils mettent entièrement de côté la religion, s’ils bannissent de l’éducation des générations futures Dieu, l’âme, les espérances immortelles, et toutes les fortes croyances que la plupart des hommes ne se transmettent que sous l’enveloppe traditionnelle des dogmes religieux, qui profitera de celte nouvelle évolution des sociétés civilisées, de cette sorte de désenchantement de l’humanité? Sera-ce la liberté ou sera-ce le despotisme ? L’incertitude en pareille matière suffirait à troubler les hommes avant tout préoccupés de l’avenir des sociétés contemporaines. Une chose à nos yeux incontestable, c’est que, si telle ou telle forme religieuse, si le catholicisme notamment, paraît opposer des obstacles à l’établissement de la liberté, les doctrines qui s’en disputent la succession, celles qui semblent du moins avoir le plus de chances d’en recueillir l’héritage parmi les foules, le matérialisme, l’athéisme, le naturalisme épicurien, plus ou moins déguisés sous le voile du positivisme, opposent des obstacles non moindres, sinon à l’établissement de la liberté, du moins à la solidité et à la durée des institutions libres.

Auteur: Leroy-Beaulieu Anatole

Info: Les catholiques libéraux, l'Église et le libéralisme de 1830 à nos jours, Librairie Plon, 1885, pages 8-9

[ laïcité ] [ idéologie de substitution ] [ questions ] [ christianisme ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

catholicisme

Contre les mauvais prêtres, les chrétiens blasphémateurs, les hérétiques, les Juifs, les païens, on pressent que Philippe Auguste, Louis VIII et saint Louis soutinrent fidèlement la cause de la foi. Ils intervinrent dans les questions de discipline, s'inquiétèrent de faire réformer les églises et les monastères où le culte divin était négligé, et saint Louis demanda au pape Alexandre IV qu'on ne l'empêchât point de sévir contre les clercs mariés ou criminels. Philippe Auguste faisait jeter à l'eau les blasphémateurs. Saint Louis se montra si dur pour eux que Clément IV intervint, conseilla au roi de déterminer, de concert avec ses barons et ses prélats les peines temporelles qui pourraient leur être infligées, "sans aller jusqu'à la mutilation ou la mort." Saint Louis essaya, sans grand succès, de convertir des juifs. Les rabbins essayèrent en vain de défendre le Talmud, dont le pape avait ordonné la destruction ; le (...) roi fit anéantir tous les exemplaires qu'ont pu découvrir. Il n'aimait pas les discussions, alors à la mode, entre théologiens chrétiens et israélites et il défendait aux laïques de s'y mêler, de crainte qu'ils eussent le dessous ; la seule façon de faire, disait-il, pour un laïque qui entend médire de la loi chrétienne par un Juif, c'est de tirer son épée et d'en "donner parmi le ventre dedans, tant comme elle y peut entrer".

Auteur: Petit-Dutaillis Charles

Info: La Monarchie féodale en France et en Angleterre (Xe - XIIIe), 541. Evolution de l'humanité n°29, p. 266-267

[ Gaule ] [ historique ]

 

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post-réforme

Le wokisme est une fièvre idéologique liée aux évolutions du protestantisme américain. En effet, les grandes Églises protestantes traditionnelles ont vu leur influence reculer, laissant des individus livrés à eux-mêmes et en crise métaphysique, à la recherche d'un sens. Quelques-uns ont répondu à ce recul en se convertissant au catholicisme, beaucoup en optant pour le néo-protestantisme évangélique (bien plus démonstratif que le vieux calvinisme), d'autres encore, chez les plus jeunes, en basculant dans le wokisme. 

Le wokisme reprend la matrice du protestantisme mais en la sécularisant et en l'hystérisant. Il hérite du logiciel protestant l'obsession pour la pureté, le péché, la culpabilité. Comme le déclarait l'universitaire Joseph Bottum dans une passionnante interview accordée au Figaro : “Quand je dis à mes étudiants qu'ils sont les héritiers de leurs grands-parents protestants, ils sont offensés. Mais ils ont exactement la même approche moralisatrice et le même sens exacerbé de leur importance, la même condescendance et le même sentiment de supériorité exaspérante et ridicule, que les protestants puritains. Il y a des douzaines d'exemples de religiosité visibles dans le comportement woke : ils s'allongent par terre face au sol et gémissent, comme des prêtres que l'on consacre. Ils ont organisé une cérémonie à Portland durant laquelle ils ont lavé les pieds de personnes noires pour montrer leur repentir pour la culpabilité blanche. Ils s'agenouillent. Tout cela sans savoir que c'est religieux !”

Auteur: Bonnamy Jean-Loup

Info: interviewé dans Le Figaro Vox du 5 janvier 2022

[ cancel culture ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

Vierge

En 1858, à Lourdes, quatre ans après la proclamation du dogme, "quelqu’un" apparaît à une adolescente illettrée qui d’abord ne désigne cette apparition que par un pronom neutre : aquero, "cela". Quand, ensuite, à l’invitation du curé, elle demande son nom à l’apparition, elle finit par obtenir, le 25 mars 1858, la réponse suivante : Que soy era Immaculata Conceptiu, "Je suis l’Immaculée Conception". L’adolescente court répéter au curé ces quelques mots dont le sens lui échappe. Le curé, lui, en saisit la signification, il connaît le dogme qui a été proclamé quatre ans plus tôt. Et cependant, la formulation est déconcertante : on attendrait quelque chose comme "Je suis celle qui a été conçue immaculée", tandis que par sa réponse, Marie identifie son être, sa personne, au privilège dont elle a été gratifiée. Encore comprendrait-on qu’elle se définisse comme l’ "Immaculée", la "Préservée", mais elle s’identifie à une "conception" ? Quel sens cela peut-il bien avoir ? Un être est conçu par ses parents, mais il ne peut s’identifier à cette conception même.

Tel est le fait qui a travaillé la pensée théologique et qui l’a conduite à ce que l’on peut appeler la métaphysique de l’Immaculée Conception. Ce travail de la pensée, très curieusement, s’est effectué chez des théologiens qui ne se connaissaient pas, fort éloignés les uns des autres dans le temps et dans l’espace, mais qui furent comme guidés vers des conclusions presque identiques.

Auteur: Borella Jean

Info: "Situation du catholicisme aujourd'hui", éditions L'Harmattan, Paris, 2023, page 117

[ miracle ] [ christianisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson