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États-Unis

Harlem, c’est la patrie du jazz. Le jazz, c’est la mélodie nègre du sud débarquant à la gare de Pennsylvanie, plaintive et languissante, soudain affolée par ce Manhattan adoré, où tout est bruit et lumière ; c’est le rêve du Mississipi, devenu cauchemar, entrecoupé de trompes d'autos, de sirènes ; comme à travers Wagner on pressent le tumulte des éléments, ce qu’on entend au fond du jazz, c’est la rumeur de Lenox Avenue. Le nègre est heureux à New-York. Ni durs travaux, ni Klu-Klux-Klan, ni wagons réservés ; en pleine ville, dans les restaurants populaires, un nègre peut maintenant se faire servir. Beaucoup d'écoles de Blancs l’admettent, sauf protestation des parents blancs. Les plus cultivés ont accès aux professions libérales ; ils forment un centre artistique agréable, une petite "intelligenzia" en contact avec les milieux analogues blancs ; elle compte des artistes comme le ténor Roland Hayes, Paul Robeson, l’acteur incomparable d’Emperor Jones et le beau baryton de Show-boat, Walter White, excellent Romancier noir.

Auteur: Morand Paul

Info: New York

[ vingtième siècle ] [ musique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

athée

Je crois en Dieu seulement quand j'ai perdu mes clés. Souvent ça m'aide à les retrouver. Pour le reste, je préfère prendre les choses en main plutôt que de les confier à un type qui existe sûrement pas... ou qui se fout de nous. Ça m'évite pas mal de déceptions, notamment celle de passer des heures à me larmoyer. La religion, c'est ce qu'il nous reste quand le toubib sort de la pièce, la tête basse, en répétant qu'il est désolé. Si certains peuvent trouver du réconfort dans la vénération d'un dieu, je leur laisse ma place à la cathédrale, à la synagogue, au prieuré, à la mosquée, au fanum et au wat, au temple et à la ziggourat, à l'église et au gurdwara, au pathi et au vihara, à la pagode, au sanctuaire, au mandir et au baptistère, à l'égyptien sérapéum et à l'antique mithraeum. Qu'ils aillent y prier leurs invisibles dieux de semer leurs bontés du plus haut de leurs cieux !

Auteur: Lebel Nicolas

Info: De cauchemar et de feu

[ anticlérical ] [ mystique ]

 

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religion

Je me suis vite aperçu, en lisant les Grecs, qu'il y avait beaucoup de dieux. Pourquoi un seul ? Et pourquoi celui-là devrait être le bon ? Je n'aurais jamais pu lui pardonner d'être le responsable de ma vie. Et quelle religion est-ce là, le Vatican, avec ses banques, sa police et ses services secrets ? Le Christ a dit : "Mon royaume n'est pas de ce monde." Mon père disait que dans ce monde tout est possible, même la Trinité. Comment croire à ce monstre théologique ? La théologie est plus étrange que la littérature fantastique : trois êtres, parmi eux une colombe, dans un seul dieu... Nous sommes au-delà des cauchemars de Wells ou de Kafka. En revanche, j'admire la Bible. Cette idée de réunir dans un seul livre quatre textes d'auteurs différents et les attribuer au Saint-Esprit ! En somme, j'aurais pu être... méthodiste, par exemple, comme quelques-uns de mes ancêtres, mais pas catholique. Les catholiques de mon pays appartiennent à un genre qui m'est désagréable.

Auteur: Borges Jorge Luis

Info: interview

[ nouveau testament ]

 

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décadence

Une musique diffuse, lointaine, lui parvint aussitôt, qui se précisa : des guitares hurlantes, des accidents de tambours et des mugissements perçants. Jean-Luc n'était pas encore au lit comme l'attestait le bruit qu'il vénérait du lever au coucher. Mehrlicht se demandait si la musique pouvait dégénérer davantage. Saccagé, souillé, le quatrième art abandonné à des hydrocéphales hirsutes, bardés de cuir et de clous, qui rotaient leurs bières dans leurs micros et trouvaient ça joli, à des rappeurs-à-nattes qui, au bord d'une piscine, un 9 mm à la main, s'offusquaient de la violence des ghettos, à des brailleuses prépubères repeintes au karcher, qui paraissaient en public et en chaleur pour déverser incontinent leurs humides amours, à des divas botoxées façon ballon de foot, qui quémandaient le retour d'une gloire à jamais perdue, dans des shorts trop courts et des corps trop vieux... Et chacun y allait de sa voix robotique et de ses cabrioles, s'émerveillait qu'amour rimât avec toujours, se kiffait et se la jouait cool...

Auteur: Lebel Nicolas

Info: De cauchemar et de feu

[ déchéance ] [ show-business ] [ rock ] [ sex ]

 

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deuil

La plupart du temps, je vois ton visage, il ne me quitte pas. Et la plupart du temps, je fais en sorte que ce soit le cas. Je t'écris parce que ça me force à te hisser hors de ma mémoire pour te placer devant moi. J'ai ce cauchemar où je cherche quelque chose que je ne trouve pas, avant de comprendre que c'est toi que je cherche. Je sais que si je m'arrête d'écrire tu couleras si profond qu'il me sera impossible de te hisser de nouveau à la surface. Tu couleras à jamais et il ne me restera plus que ce qu'il reste à tout le monde. (..) Le seul moment où je peux te hisser est le moment présent. Là, maintenant. Alors que l'anniversaire de ta mort approche je ne trouve plus ton visage nulle part. C'est comme ça tous les ans. Peu importe les efforts que je fais pour te chercher à tâtons dans le noir, tu n'es pas là, c'est tout.

Auteur: Whitmer Benjamin

Info: Cry Father

[ manque ] [ absence ]

 

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femmes-hommes

Dans chaque histoire d'amour fou il y a un tournant ; cela peut venir plus ou moins vite mais en général cela vient assez vite ; la plupart des couples ratent le tournant, dérapent, font un tonneau et vont s'écrabouiller contre le mur, les quatre roues en l'air.
La raison en est simple : contrairement à ce qu'on avait cru pendant les premières heures, les premiers jours, tout au plus les premiers mois de l'enchantement, l'autre ne vous a pas métamorphosé. Le mur contre lequel on s'écrase après le tournant, c'est le mur de soi. Soi-même : aussi méchant, mesquin et médiocre qu'auparavant. La guérison magique n'a pas eu lieu. Les plaies sont toujours là, les cauchemars recommencent. Et l'on en veut à l'autre de ce qu'on n'ait pas été refait à neuf ; de ce que l'amour n'ait pas résolu tous les problèmes de l'existence ; de ce que l'on ne se trouve pas en fin de compte au Paradis, mais bel et bien, comme d'habitude, sur Terre.

Auteur: Huston Nancy

Info: L'Empreinte de l'ange

[ passion ] [ ego ]

 

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couchant

Le coucher du soleil était inhabituel. Étant resté toute la journée derrière d'opaques tentures, je ne m'étais pas rendu compte que l'orage menaçait; une grande partie du ciel avait revêtu la couleur exacte de vieilles armures que l'on voit dans les musées. Simultanément, des taches éclatantes livraient bataille pour un fragment de ciel avec l'onyx imminent de la tempête. En-dessous, au-dessus, la lumière et l'obscurité se mélangeaient d'étranges façons. Les ombres et les rayons entraient en fusion, éclaboussant le paysage d'un croquis irréel de ténèbres et de brillances. Nuées éclatantes et noires se pénétraient les unes les autres dans un no man's land céleste. Les arbres d'automne avaient pris l'aspect de sculptures fabriquées en rêve, troncs et branches couleur de plomb et feuilles rouges fer prises dans un moment infini, dont le temps était surnaturellement aboli. Le lac gris, lentement, se hérissait et retombait dans un sommeil de mort, lapant, imbécile, sa jetée de pierres engourdies. Une vision contradictoire et ambivalente, une vapeur tragicomique recouvrant toute chose. Une contrée de parfait crépuscule.

Auteur: Ligotti Thomas

Info: Chants du Cauchemar et de la Nuit, p.88, L'art perdu du crépuscule

[ littérature ]

 

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comprendre

Ce n'est qu'homme mûr que je suis devenu mortel. L'aperçu viscéral de ma fin a brusquement surgi il y a plus d'une douzaine d'années. J'avais gaspillé toute une soirée à jouer à un jeu vidéo addictif et violent appartenant à mon fils adolescent, passant mon temps à traverser des salles étrangement vides, des couloirs inondés, des tunnels tordus cauchemardesques ou des places désertes sous un soleil étranger, tout en vidant mes armes sur des hordes d’ennemis me poursuivant sans relâche. Je me suis couché tard et, comme d'habitude, me suis endormi facilement. Pour me réveiller brusquement quelques heures plus tard. La connaissance était devenue certitude. - Je vais mourir ! Pas ici et maintenant, mais un jour. ... Mon interprétation de cet événement très particulier est que tout les meurtres du jeu vidéo déclenchèrent des pensées inconscientes sur l'anéantissement de soi. Ces processus produisirent une anxiété suffisante pour que mon complexe cortico-thalamique se réveille de lui-même, sans déclencheur externe. À ce moment-là, la conscience de soi s'est illuminée et s'est trouvée confrontée à la mortalité.

Auteur: Koch Christof

Info: Consciousness: Confessions of a Romantic Reductionist

[ seconde vie ] [ réaliser ] [ initiatique ] [ révélation ]

 

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rêve lucide

Dans un de mes songes, je me retrouvai dans une salle de cours, au beau milieu d’une bagarre; les gens se lançaient des meubles et se bousculaient. Un colosse de trois mètres de haut m’avait agrippé et je me débattais afin de pouvoir fuir ce monstre. C’est à ce moment que je compris que je rêvais. Au milieu de la scène je me dis: "Qu’est-ce que j’ai créé là? Un monstre!"

Je constatai que c’était ma création, que j’en étais responsable, mais je voulais quand même m’enfuir. Je savais que la solution résidait dans l’acceptation et qu’il me suffisait de dire: "D’accord, tu es à moi" pour qu’il se transforme; je l’avais déjà fait au cours d’expériences antérieures. Mais, quand je le regardai, je sentis de la répulsion et je voulus tout simplement m’enfuir. Je réussis cependant à trouver de l’amour dans mon coeur et je dis des mots d’amour et d’acceptation à mon monstre. Je le sentis alors se fondre en moi et la bagarre disparut. Je m’éveillai en me sentant merveilleusement revivifié.

Auteur: LaBerge Stephen

Info: “Awake in Your Sleep,” (forthcoming, Tarcher, 1984).

[ cauchemar ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

cauchemar

Fait le rêve suivant que mes propres cris de terreur ont interrompu, ainsi qu'il m'arrive souvent. Je me trouve à la salle Gaveau, au premier balcon. La salle est pleine, mais les musiciens ne paraissent pas encore. Autour de moi, on parle tout haut; je lis mon programme et n'écoute pas. À ce moment, quelqu'un murmure à mon oreille : "Il y a un changement de programme." Presque aussitôt, les lumières baissent, un grand silence se fait, puis la petite porte qui se trouve à gauche des orgues s'ouvre, et dans la pénombre, il entre quelqu'un. On le pousse par derrière. Plusieurs hommes en noir le suivent de près, le guident, car il a la tête prise dans une sorte de cagoule sans ouvertures. Quelqu'un lance vers le plafond une longue corde qui s'attache, je ne sais comment, à un crochet de fer. Cette corde semble vivante et heureuse, toute frémissante entre les mains de ceux qui en nouent l'extrémité. J'ai compris alors qu'on allait pendre l'homme en cagoule et de toutes mes forces j'ai crié.

Auteur: Green Julien

Info: Journal 5 février 1929

[ peine capitale ]

 

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