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insomnie

Le "cauchemar" se manifeste durant la phase de sommeil paradoxal.
Les cauchemars et mauvais rêves sont généralement le signe chez le rêveur d'une angoisse liée à une peur récente. Ils peuvent être aussi causés par une maladie ponctuelle, par des douleurs chroniques ou plus simplement par une mauvaise digestion ; ils parlent alors, dans la majorité des cas, d'un événement (presque) anodin et récent ou plus lointain.
Dans d'autres cas, cauchemars et mauvais rêves sont en lien avec une tension psychique présente dans la vie quotidienne, ou encore sont attachés au souvenir d'un événement traumatisant (accident, rupture, perte d'un être cher ...) : ils sont alors généralement récurrents et répétitifs.
Mais dans tous les cas, le rêveur se réveille mal à l'aise, souvent le coeur battant, parfois en nage, apeuré, voire désorienté.
Il est aujourd'hui prouvé, nous disent les pédiatres, que les enfants font plus de cauchemars que les adultes. La raison en est simple : le bébé ou le jeune enfant est dans une phase d'apprentissage de la vie et rencontre tous les jours de nouveaux sons, images, sensations, odeurs, émotions plus ou moins fortes.
La période de sommeil lui permet alors de "gérer" et/ou "d'éliminer" ce trop-plein d'information accumulé quotidiennement par son cerveau. (...)
Les cauchemars perturbent le fonctionnement psychologique pendant la journée. Les affronter permettra une évolution vers des rêves moins menaçants et donc, un sommeil plus serein.
Certains psys n'hésitent pas à dire même que c'est là un très bon moyen de dépasser ses peurs et de faciliter sa propre évolution spirituelle.
La méthode la plus simple demande de prendre quelques minutes, tous les soirs avant de s'endormir, de se placer dans une ambiance olfactive favorable en choisissant une ou deux huiles essentielles aux vertus apaisantes pour le psychisme, et de visualiser ou d'écrire le scénario du cauchemar récurrent, mais en changeant son déroulement ; ainsi, en réinventant l'histoire soir après soir, l'inconscient enregistre le nouveau scénario plus positif.

Auteur: Gérault Guillaume

Info: Retrouver le sommeil

[ thérapie ] [ songe ]

 

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dernières paroles

Chère petite Mathilde chérie,
Je t'écris une première et dernière lettre qui n'est pas très gaie : je t'annonce ma condamnation à mort et mon exécution pour cet après-midi, à quinze heures, avec plusieurs de mes camarades. Je te demande d'avoir beaucoup de courage ; je vais mourir en pensant à toi jusqu'à la dernière minute comme j'ai toujours pensé.
Je meurs courageusement et en patriote pour mon pays, j'ai fait mon devoir de soldat, je te demande d'oublier ce cauchemar et te souhaite d'être heureuse, car tu le mérites ; choisis un homme bon, honnête et qui saura te rendre heureuse. Conserve ma mémoire le temps que tu voudras, mais il faut te dire une chose, personne ne vit avec les morts.
J'avais fait pour toi et moi de beaux projets, mais le sort en a décidé autrement. Je te jure que je n'ai jamais eu un moment de défaillance. Je meurs en soldat de la Libération et en Français patriote.
Tu demanderas si tu le désires à mes parents chéris, que je vais quitter avec un grand regret, un souvenir de moi qui ne devra jamais te quitter.
Tu diras aussi à tous mes camarades que tu connais que je les quitte en pensant à eux, qu'ils pensent un peu à leur camarade qui est mort pour sa patrie.
Chère Mathilde, j'aurais bien voulu ainsi que mes parents vous serrer une dernière fois dans mes bras, mais le temps me manque. Je pense tendrement à tes parents, à toute ta famille que je regardais déjà presque comme la mienne ; mon dernier souvenir va aussi vers tous les voisins et amis que je quitte en embrassant de tout coeur.
J'espère que le souvenir de mes camarades et le mien ne sera pas oublié car il doit être mémorable, petite Mathilde. Je te demande d'être heureuse, c'est ma dernière volonté.
Ma lettre n'est pas très bien écrite, mais ce n'est pas de ma faute, conserve-la parmi les objets qui te sont les plus précieux.
Je termine en t'embrassant de tout mon coeur et ton souvenir m'accompagne jusqu'au bout.
Ton petit ami qui te quitte pour toujours.

Auteur: Rouxel Roger

Info: Prison de Fresnes 21 février 1944, à sa fiancée

[ exécution ]

 

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déclaration d'amour

Poussant la porte en toi,  je suis entré

Agir, je viens

Je suis là

Je te soutiens

Tu n'es plus à l'abandon

Tu n'es plus en difficulté

Ficelles déliées, tes difficultés tombent

Le cauchemar d'où tu revins hagarde n'est plus

Je t'épaule

Tu poses avec moi

Le pied sur le premier degré de l'escalier sans fin

Qui te porte

Qui te monte

Qui t'accomplit



Je t'apaise

Je fais des nappes de paix en toi

Je fais du bien à l'enfant de ton rêve

Afflux

Afflux en palmes sur le cercle des images de l'apeurée

Afflux sur les neiges de sa pâleur

Afflux sur son âtre.... et le feu s'y ranime



AGIR, JE VIENS

Tes pensées d'élan sont soutenues

Tes pensées d'échec sont affaiblies

J'ai ma force dans ton corps, insinuée

...et ton visage, perdant ses rides, est rafraîchi

La maladie ne trouve plus son trajet en toi

La fièvre t'abandonne



La paix des voûtes

La paix des prairies refleurissantes

La paix rentre en toi



Au nom du nombre le plus élevé, je t'aide

Comme une fumerolle

S'envole tout le pesant de dessus tes épaules accablées

Les têtes méchantes d'autour de toi

Observatrices vipérines des misères des faibles

Ne te voient plus

Ne sont plus



Equipage de renfort

En mystère et en ligne profonde

Comme un sillage sous-marin

Comme un chant grave

Je viens

Ce chant te prend

Ce chant te soulève

Ce chant est animé de beaucoup de ruisseaux

Ce chant est nourri par un Niagara calmé

Ce chant est tout entier pour toi



Plus de tenailles

Plus d'ombres noires

Plus de craintes

Il n'y en a plus trace

Il n'y a plus à en avoir

Où était peine, est ouate

Où était éparpillement, est soudure

Où était infection, est sang nouveau

Où étaient les verrous est l'océan ouvert

L'océan porteur et la plénitude de toi

Intacte, comme un œuf d'ivoire.



J'ai lavé le visage de ton avenir

Auteur: Michaux Henri

Info: Face aux verrous. AGIR, JE VIENS

[ poème ]

 

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chape médiatique

À partir de ce moment-là, à l'exception de quelques commentaires isolés, inévitables, le récit du vieillard cessera d'être écouté attentivement et sera remplacé par une réorganisation de son discours en fonction du vocabulaire utilisé, dans le but d'évaluer l'information reçue. La raison de ce changement imprévu d'attitude est à chercher dans l'emploi du verbe maîtriser, passablement recherché, par le narrateur, qui faillit presque le disqualifier de sa fonction de narrateur complémentaire, important, certes, car sans lui nous n'aurions aucun moyen de savoir ce qui s'est passé dans le monde extérieur, de sa fonction de narrateur complémentaire, disions-nous, de ces événements extraordinaires, alors que chacun sait que la description d'un fait, quel qu'il soit, a tout à gagner de l'utilisation de termes rigoureux et appropriés. […] Un commentateur de télévision trouva la métaphore appropriée et compara l'épidémie, ou quel que soit le nom du phénomène, à une flèche lancée très haut dans les airs qui, ayant atteint l'apogée de son ascension, s'arrête un moment comme en suspens et commence aussitôt après l'inéluctable descente que la gravité s'efforcera d'accélérer avec le consentement de Dieu jusqu'à la disparition du terrible cauchemar qui nous tourmente, et avec cette invocation le commentateur revenait à la trivialité des échanges humains et à l'épidémie proprement dite. Une demi-douzaine de mots de ce genre était constamment utilisée par les grands moyens d'information qui finissaient toujours par former le vœu pieux que les infortunés aveugles retrouvent promptement leur vue perdue, et en attendant ils leur promettaient la solidarité de l'ensemble du corps social organisé, tant officiel que privé. […] Malheureusement, l'inanité de pareils vœux ne tarda pas à être démontrée, les espoirs du gouvernement et les prédictions de la communauté scientifique s'en allèrent tout bonnement en eau de boudin. […] L'effet conjugué de l'inutilité manifeste des débats et de certains cas de cécité subite en plein milieu des séances où l'orateur s'écriait, Je suis aveugle, je suis aveugle, mena les journaux, la radio et la télévision à cesser presque entièrement de rendre compte de ces initiatives, à l'exception du comportement discret et à tous égards louable de certains organes d'information qui, faisant leurs choux gras du sensationnalisme sous toutes ses formes, des heurs et des malheurs d'autrui, n'étaient pas prêts à manquer la moindre occasion de raconter en direct, avec tout le tragique exigé par la situation, la cécité subite, par exemple, d'un professeur d'ophtalmologie.


Auteur: Saramago José

Info: L'aveuglement

[ culture de l'émotion ] [ minimisation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

lecture déclic

Ce dont je suis certain, c'est que ça n'arrive pas immédiatement. Tu finiras [le livre] et ce sera tout, jusqu'à ce qu'un truc arrive, peut-être dans un mois, peut-être dans un an, plusieurs années même. Tu seras malade ou troublé ou profondément amoureux ou tranquillement incertain ou même satisfait pour la première fois de ta vie. Cela n'aura pas d'importance. Tout à coup, sans que tu puisses en trouver la cause, tu te rendras compte que les choses ne sont pas du tout comme tu les avais perçues. Pour quelque raison tu ne seras plus la personne que tu croyais être. Tu détecteras de lents et subtils changements autour de toi, et plus important encore, des changements en toi. Pire, tu réaliseras que ces transformations ont toujours eu lieu, comme une sorte de miroitement, un vaste phénomène, comme dans une pièce sombre. Et tu ne comprendras pas pourquoi ni comment. Tu auras oublié ce qui t'a donné cette conscience en premier lieu...

...

Alors tu essayeras peut-être, comme je l'ai fait, de retrouver un ciel suffisamment empli d'étoiles pour t'aveugler à nouveau. Seulement, ce ne sera plus possible. Même avec toute cette magie iridescente là-haut, ton œil ne s'attardera plus sur la lumière, il ne repérera plus les constellations. Tu ne te soucieras que de l'obscurité et tu la scruteras des heures, des jours, peut-être même des années, essayant en vain de te voir comme une sorte de sentinelle indispensable, désignée par l'univers, comme si le simple fait de ressentir ces choses pouvait réellement t'éviter tout ça. La situation deviendra si grave que tu auras peur de regarder au dehors, tu auras peur de dormir.

Puis, où que tu sois, dans un restaurant bondé, dans une rue déserte ou même dans le confort de ta propre maison, tu verras se défaire toutes les illusions qui t'ont permis de vivre. Tenu à l'écart alors que s'immisce la grande complexité, désintégrant, pièce par pièce, toutes tes dénégations soigneusement conçues, qu'elles soient délibérées ou inconscientes. Et puis, pour le meilleur ou pour le pire, tu découvriras, incapable de résister, même en usant de toutes tes forces ce que tu redoutes le plus, ce qui est maintenant, ce qui sera, ce qui a toujours existé, la créature que tu es vraiment, la créature que nous sommes tous, enfouie sous la nuit noire d'un nom inepte.

C'est là que commenceront les cauchemars.

Auteur: Danielewski Mark Z.

Info: La Maison des feuilles, trad Mgg

[ effet différé ] [ maraboutage ] [ désorientation ] [ progressive décomposition ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

construction industrielle

Je préparais mon bachot et habitais Montbéliard, dans le Doubs, au cœur de la plus forte concentration ouvrière de France, les Automobiles Peugeot, cette pieuvre qu’on appelle la Peuge. On naît Peugeot, on vit Peugeot, on meurt Peugeot dans le pays de Montbéliard : de père en fils on travaille chez Peugeot, on fait ses courses dans les supermarchés Ravi du groupe Peugeot, on roule bien sûr en Peugeot, on est logés par Peugeot, divertis par Peugeot (le Football Club de Sochaux-Montbéliard, un des plus anciens clubs de France), emmenés en vacances par le Comité d’établissement Peugeot tenu par la CGT – une manne pour cette mafia stalinienne, "toujours prête à prolonger d’un millénaire la plainte du prolétaire, à seule fin de lui conserver un défenseur" comme l’écrira Guy Debord. Près de 200 000 personnes dans l’agglomération vivent de Peugeot. Sur les hauteurs de la ville, la "tour", le lycée technique, forme la main-d’œuvre qualifiée pour travailler chez Peugeot, destin obligé des élèves exclus du second cycle au lycée Cuvier, où un bac général leur donnerait toutes les chances de devenir cadre chez Peugeot.

Il n’y avait pas 20 000 habitants à Montbéliard lorsque j’y vivais, mais, à plein régime, la Peuge a compté jusqu’à 40 000 salariés. Pour les maos qui, après 68, venaient s’y faire embaucher comme "établis", c’était la "base ouvrière numéro un" ou la "petite Sibérie", selon leur degré d’enthousiasme. Des centaines de cars sillonnaient la région, de lourds Saviem aux carrosseries boueuses, avec des bandes rouges ou bleues décolorées, qui déversaient aux portes des usines les ouvriers ramassés à 100 kilomètres à la ronde. En Haute-Saône, dans le haut Doubs, le Territoire de Belfort, le Haut-Rhin, les fils de paysans étaient débusqués dans leurs fermes jusqu’au plus petit hameau. Lever deux heures du matin, rendez-vous au point de ramassage à 3 heures, embauche à 4 heures et demie, débauche à 14 heures, ils étaient chez eux à 16 heures et au lit avant le retour de leurs enfants. La "sortie Peugeot" était le cauchemar des Montbéliardais. On craignait de se trouver bloqués dans cette marée de travailleurs que l’usine dégueulait, ces milliers d’ouvriers dans les autobus, en voiture, à moto, à mobylette, à vélo, à pied… tous pris d’une frénésie de libération, impatients de retrouver leur HLM, leur baraquement, leur pavillon, leur ferme, leur foyer de travailleurs et les deux seules chaînes de télévision, pour revenir le lendemain après une nuit de sommeil toujours trop courte.

Auteur: Maugiron Jean-Bernard

Info: http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/entretien_j._bernard-maugiron.pdf

[ aliénation ] [ fouriérisme ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

onirisme

On découvrit dans les années 70, une tribu primitive des forêts de Malaisie, les Senoïs. Ils organisaient leur vie autour de leurs rêves. Tous les matins au petit déjeuner, autour du feu chacun ne parlait que de ses rêves de la nuit. Si un Senoï pensait avoir nui à quelqu'un, il devait offrir un cadeau à la personne lésée. S'il avait rêvé avoir été frappé par un membre de l'assistance, l'agresseur devait s'excuser et lui donner un présent pour se faire pardonner. Chez eux le monde onirique était plus riche d'enseignement que la vie réelle. Si un enfant disait avoir rencontré un tigre et s'être enfui, on l'obligeait à rêver à nouveau du félin la nuit suivante, à se battre avec lui et à le tuer. Les anciens lui expliquaient comment s'y prendre. Si l'enfant ne réussissait pas à venir à bout du tigre, toute la tribu le réprimandait. Dans le système de valeurs Senoï, si on rêvait de relations sexuelles, il fallait aller jusqu'à l'orgasme et remercier ensuite dans la réalité le conjoint désiré par un cadeau. Face aux adversaire hostiles des cauchemars, il fallait vaincre puis réclamer un cadeau à l'ennemi afin de s'en faire un ami :Ler rêve le plus convoité était celui de l'envol. Toute la communauté félicitait l'auteur d'une telle performance. Pour un enfant annoncer un plein essor était un baptême. On le couvrait de présents puis on lui expliquait comment voler en rêve jusqu'à des pays inconnus et en ramener des offrandes exotiques. Les Sénoïs séduisirent les ethnologues occidentaux. Leur société ignorait les violences et les maladies mentales. C'était une société dans stress et sans ambition de conquête guerrière. Les Senoï disparurent quand la partie de la forêt ou ils vivaient fut livrée au défrichement. Nous pouvons tous commencer à appliquer leur savoir. Tout d'abord, consigner chaque matin le rêve de la nuit, lui donner un titre, en préciser la date. Puis en parler avec son entourage au petit déjeuner par exemple. Aller plus loin encore en appliquant les règles de base de l'onironautique. Décider ainsi avant de s'endormir le choix de son rêve : faire pousser les montagnes, modifier la couleur du ciel, voyager dans tel ou tel endroit... Dans les rêves, chacun est omnipotent. Le premier test d'orinautique consiste à s'envoler. Etendre les bras, planer, piquer en vrille, remonter : tout est possible. Cela demande un apprentissage progressif. Les heures de "vol" apportent de l'assurance et de l'expression. Les enfants n'ont besoin que de cinq semaines pour pouvoir diriger leurs rêves. Chez les adultes plusieurs mois sont parfois nécessaires.

Auteur: Werber Bernard

Info: Encyclopédie du savoir relatif et absolu

[ songe ] [ contrôle ] [ anthropologie ] [ peuples premiers ]

 
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humour

D'abord, l'inspection de la boîte aux lettres. Je suis sur la pointe des pieds. J'éclaire l'intérieur et j'aperçois trois enveloppes. Il reçoit beaucoup de courrier pour quelqu'un qui n'a emménagé que depuis quelques jours. J'entrevois un pli officiel, peut-être d'une préfecture ou d'un ministère. Qu'est-ce que c'est ? Si j'arrive à savoir, je tiens ma revanche. Puisque tout le monde a vu sa tête avant moi, je vais découvrir son métier la première. Ensuite, à mon tour, je pourrai déclarer d'un air ingénu : "Ah bon ? Vous n'étiez pas au courant ?"
J'essaie d'éclairer au mieux mais l'enveloppe du dessus gêne la lecture. En me servant de ma lampe, juste à la bonne taille pour passer dans la fente, je dois pouvoir la repousser. Je glisse ma lumière le plus loin possible. Il manque encore quelques centimètres. Je la tiens du bout des doigts, je fais encore un petit effort. J'y suis presque et soudain : badaboum dans la boîte de Patatras ! La malédiction frappe encore. Ma lampe est tombée sur son courrier, allumée. D'un seul coup, sa boîte aux lettres ressemble à une petite maison de poupée éclairée. Alors là, on va mettre le salon, ici la cuisine, et la poupée Youpi entrera quand elle aura la clé. Non mais je déraille ! J'ai encore fait une ânerie. Il faut que je récupère ma lampe. Alors je passe les doigts - après tout, elle n'est pas si loin. Je dois pouvoir y arriver, j'ai les mains fines. Je force. Cette méchante poupée Youpi pourrait m'aider. Je me sens comme ces pauvres petits singes pris dans les pièges des braconniers avec leurs minuscules mimines qui ne veulent pas lâcher la cacahuète dans la noix de coco. Je touche la lampe, le bout de mon majeur l'effleure. Elle glisse. Retiens-là, poupée Youpi, ou je t'arrache la tête ! Je n'ai pas le choix, j'enfonce encore plus ma main. La paume est presque entièrement rentrée, mais la lampe m'échappe toujours. Il n'y aura pas de seconde chance, alors je pousse de toutes mes forces, quitte à me faire mal. Ça y est, je me suis broyé la main, mais la paume est passée. Maintenant, c'est le poignet qui souffre, le cerclage métallique de la fente me détruit la peau après m'avoir laminé la main. Tout à coup : le cauchemar, l'effroi. J'entends le grésillement de la gâche électrique de la porte de l'immeuble. Quelqu'un a fait le code et s'apprête à entrer. Il va me trouver comme une gourde suspendue à la boîte du voisin. Je sais maintenant ce qu'éprouve un lapin pris dans les phares d'un camion qui fonce.

Auteur: Legardinier Gilles

Info: Demain j'arrête !

[ littérature ] [ piège ]

 

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denières paroles

Professeur de math l'américain Sheck Exley (1949 - 1994) était plongeur spéléo, grand pionnier de la discipline. En 29 ans on l'a vu réaliser plus de 4.000 plongées. Il est l'un des rares à avoir survécu à une plongée de plus de 300 mètres avec de l'air comprimé, malgré le fait que cela devienne très toxique à ces profondeurs. Le 6 Avril, en compagnie de Jim Bowden ils se mirent à l'eau après des mois de minutieuses planifications pour une plongée dans le gouffre El Zacatón au Mexique. Bowden partit en premier, descendant rapidement. Une fois à moins 800 pieds il réalisa qu'il avait utilisé beaucoup plus que prévu du mélange d'air adapté pour cette grande profondeur. Il décida de s'arrêter et lança ses ballons de remontée pour s'arrêter au premier palier afin de commencer la première partie de ses 8 heures et demies de décompression. Dans l'eau trouble il put alors voir Exley le dépasser en descente. Un peu plus tard, une plongeuse qui surveillait les bulles des plongeurs bien au-dessus constata, 18 minutes après son départ, que celles d'Exley avaient cessés. Le scénario le plus probable est que, comme Bowden, son air fut utilisé beaucoup plus vite que prévu. Contrairement à Bowden il le réalisa trop tard. A ce point, sans pouvoir gonfler ses ballons de remontée assez vite, ou pour une autre cause, il se serait enveloppé dans la corde guide afin d'arrêter sa descente et se donner le temps de réfléchir. Il fut alors probablement victime d'éclairs de narcose ou autres syndromes nerveux de haute pression comme il l'avait déjà vécu lors d'épisodes similaires. Lorsqu'il fut à bout de l'air pour cette profondeur il passa à un autre mélange, destiné à être inspiré beaucoup plus près de la surface. À ce moment, il aurait subi une convulsion d'oxygène suive d'une perte de conscience et de sa mort. Après l'accident, son équipe pensa qu'on ne récupérerait jamais son corps. Mais lorsque la lourde corde guide avec les diverses bouteilles de décompression fut remontée trois jours plus tard, son corps y était attaché. Ceux qui l'ont connu sont certains d'une chose: quoi qu'il soit arrivé, Exley n'a pas paniqué. Plus d'une fois dans le passé il avait risqué sa vie, par exemple pour en sauver, d'autres, conservant des nerfs d'acier dans les plus cauchemardesques conditions. "He was the ultimate cool" déclarera Bowden à un journal du Texas. Quelques temps après les membres de l'équipe ont publié une analyse détaillée concluant pour partie à ce qui est décrit plus haut. Ses bouteilles n'étaient pas vides (une était intacte). Son ordinateur de plongée indiquait une profondeur maximale de 879 pieds. Il n'est pas clair s'il fut capable de remonter un peu une fois atteint ce point car avec les bouteilles cela demande effort supplémentaire. Bowden et d'autres experts ont aussi émis l'hypothèse qu'Exley, en s'attachant juste avant de mourir, a tout fait pour éviter la dangereuse opération de récupération de son corps.

Auteur: Internet

Info:

[ plongée ] [ spéléo ] [ éloge ] [ hypoxie ]

 

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intuition

Nouvelle de la Science, 23 Octobre 2007 : Comment gagner une élection ? En faisant une bonne première impression (en moins de 250 millisecondes).
Le jugement instantané des électeurs prévoit les gagnants des élections.
Compétent ? : Des étudiants qui ont jugé instantanément la compétence entre des paires de candidats au gouvernement ont montré que leurs choix prédisait les gagnants de l'élection réelle.
Hé, les candidats !!! Vous voulez gagner une élection ? C'est simple. Ayez juste l'air compétent - c'est égal si vous ne l'êtes pas. Un nouveau rapport confirme ce qui pourrait être le pire cauchemar de certaines personnes intéressées par la politique : le look est très important. Ainsi les chercheurs de l'université de Princeton ont demandé à des étudiants volontaires lequel parmi deux candidats dans une élection au gouvernement leur semblait le plus compétent. A la surprise des scientifiques, leurs sélections se sont avérées correspondre au choix des électeurs.
On a montré aux participants de l'étude des photos des gagnants et des perdants dans 89 élections politiques qui eurent lieu entre 1996 et 2002. Les sujets avaient 100 millisecondes, 250 millisecondes ou un temps illimité pour choisir le candidat qu'ils percevaient comme le plus compétent ; dans tous les cas ils devaient donner leur sentiment instinctif. Les choix des étudiants furent les gagnants des élections dans 64 pour cent des cas.
Dans une deuxième épreuve, on donna aux volontaires soit 250 millisecondes soit deux secondes de réflexion pour leurs décisions. Avec un plus grand temps de réflexion, les différentes réponses des étudiants devinrent de 5 à 7 pour cent moins prédictives, mais le taux global de succès a atteint jusqu'à 69.1 pour cent de moyenne. Dans une troisième expérience, utilisant des élections à venir, le groupe eut aussi de très bons résultats (68.6 pour cent quand on leur demanda de suivre leur première impulsion, mais en prenant autant temps qu'ils le voulaient pour répondre, leur permettant d'y réfléchir.
"Toute se passe dans les 250 premières millisecondes d'exposition, et après il ne se passe plus grand chose" dit Alexandre Todorov, professeur auxiliaire de psychologie et co-auteur de l'étude, qui est parue dans "Proceedings of National Academy of Sciences USA", notant que ces épreuves de 250-millisecondes eurent le plus grand des succès prédictif. Ajoutant : "s'il y a délibération, elles deviennent légèrement plus mauvaises. Cependant, les résultats sont toujours bien supérieurs à la chance pour détecter le gagnant."
Moshe Bar, principal chercheur du laboratoire visuel de Neurocognition de l'école de médecine de Harvard, indique que les impressions très rapides sont souvent plus appropriées aux jugements qui affectent la survie, comme si quelque chose que nous voyons pose une menace. "Je pense qu'il y a un répertoire de caractéristiques qui sont inscrites dans les dispositifs faciaux" dit-il. Bien que n'étant pas dans une logique de survie, nous faisons souvent des prévisions - par exemple quand à l'intelligence ou la capacité d'une personne pour gouverner - selon l'aspect de son visage. "Seulement pour nous protéger nous collons souvent à ces premières impressions" continue-t-il. "Nous tendons à nous tromper en modifiant plutôt rapidement notre avis, réalisant alors notre première impression était juste.

Auteur: Nikhil Swaminathan

Info: Fortean time

[ apparence ] [ choix ] [ première impression ] [ votations ]

 

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