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jeunesse

Peut-être que l'innocence est une peau que vous devez perdre afin de construire des couches plus résistantes aux vérités caustiques de ce monde.

Auteur: Tobar Héctor

Info: The Barbarian Nurseries

[ naïveté ] [ s'endurcir ]

 

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dégoût

Le monde était un camaïeu de couleurs sales, de toutes les nuances de la merde. Le monde était une puanteur d’odeurs caustiques qui faisaient couler son nez et pleurer ses yeux. Le monde était une menace indéfinissable qui faisait courir sur sa peau des caresses gluantes et froides de limaces.

Auteur: Brunner John

Info: Dans "Tous à Zanzibar", trad. Didier Merle, Librairie Générale Française, 1995, page 623

[ sensations ] [ métaphores ] [ horreur ] [ planète terre ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

idiome exotique

Tel un puissant solvant, la langue polonaise convertit image, concept, symbole ou métaphore, en un mystérieux liquide transparent à l’odeur camphrée qui, par ses résonances melliflues, évoque l’alternance et l’échange perpétuels entre idée et impulsion. Jaillissant, tel un geyser chaud, du cratère de la bouche humaine, la musique polonaise –car c’est à peine une langue- consume tout ce avec quoi elle vient en contact, intoxiquant le cerveau par les caustiques et âcres vapeurs de sa source métallique.

Auteur: Miller Henry

Info: La Crucifixion en rose, tome 2 : Plexus

[ inflexions ] [ intonation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

exil

Je m'appelle William Figueras. A quinze ans, j'avais lu le grand Proust, Hesse, Joyce, Miller et Mann. Ils furent pour moi comme les saints pour un dévot chrétien. Il y a vingt ans, à Cuba, j'achevais un roman. C'était une histoire d'amour entre un communiste et une bourgeoise, qui finissait par le suicide des deux héros. Ce roman ne fut jamais publié, le grand public ne connut jamais mon histoire d'amour. Les spécialistes littéraires du régime dirent que mon roman était morbide, pornographique et, en outre, irrévérencieux, car il traitait le parti communiste avec dureté. Après quoi, je devins fou. Je commençai à voir des diables sur les murs, je me mis à entendre des injures et je cessai d'écrire. Ce qui émanait de moi, c'était de l'écume de chien enragé. Un jour, croyant qu'un changement de pays me délivrerait de la folie, je quittai Cuba et arrivai dans le grand pays américain. Les parents qui m'attendaient ici ne savaient rien de ma vie : après vingt ans de séparation, ils ne me connaissaient plus. Ils s'attendaient à voir atterrir un futur triomphateur, un futur commerçant, un futur play-boy ; un futur père de famille qui aurait une future maison pleine d'enfants, qui irait à la plage le week-end, roulerait dans de belles voitures et porterait des vêtements haute couture de chez Jean-Marc ou de chez Pierre Cardin. Mais tout ce qui se présenta à l'aéroport le jour de mon arrivée, c'est un type devenu fou, presque édenté, maigre et craintif, qu'il fallut faire interner le jour même dans un service psychiatrique parce qu'il regarda tous les membres de la famille avec suspicion et, au lieu de les étreindre et de les embrasser, il les injuria. Je sais que ce fut un coup terrible pour eux tous. Spécialement pour ma tante, qui se berçait d'illusions. Tout ce qui se présenta, c'est moi. Une honte. Une tache terrible dans cette famille de petit-bourgeois cubains, aux dents saines et aux ongles soignés, à la peau éclatante, vêtus à la dernière mode, parés de grosses chaînes en or, propriétaires de somptueuses automobiles dernier cri, de maisons aux nombreuses pièces, avec climatisation et chauffage, au garde-manger bien rempli. Ce jour-là (celui de mon arrivée), je sais qu'ils se regardèrent tous, honteux, qu'ils firent certaines remarques caustiques et quittèrent l'aéroport au volant de leurs voitures, avec la ferme intention de ne plus jamais me revoir. Jusqu'au jour d'aujourd'hui. La seule qui resta fidèle aux liens familiaux, c'est cette tante Clothilde, qui décida de me prendre en charge et me garda chez elle pendant trois mois. Jusqu'au jour où, sur les conseils d'autres membres de la famille et de quelques amis, elle décida de me placer dans le boarding home ; la maison des déchets humains.
- Car il n'y a plus rien à faire, tu l'admettras.
Je la comprends.

Auteur: Rosales Guillermo

Info: Mon ange, traduit de l'espagnol par Liliane Hasson, Actes Sud, pp. 12-14

[ littérature ] [ USA ]

 

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