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interdit idiomatique

Il n'y a peut-être pas de terme plus radioactif dans la langue anglaise que ce que qu'on nomme en général le "n-word"* - lui-même timide manière de contourner une problématique linguistique. Ce qui montre combien il est périlleux de le prononcer, même dans les conversations sur la langue.

Auteur: Kluger Jeffrey

Info: *nègre, nigger

[ racisme ] [ censure sémantique ]

 

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interdits

[…] je dois avouer que la censure (sous toutes ses formes) fut l'arme la plus efficace, la plus perverse et la plus nuisible du régime communiste. C'est pour cela que je m'inquiète quand j'observe les formes contemporaines (bien que plus subtiles !) de contrôle et de limitation de la liberté d'expression. 

Auteur: Neculau Adrian

Info: La vie quotidienne en Roumanie sous le communisme. p. 157, fin de l'article "Notre censure de chaque jour" de Liviu Antonesei, traduit du roumain par Gabriela Gavril-Antonesei

[ politiquement correct ] [ pouvoir sémantique ]

 

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langage

Comme tous les concepts accouchés par le progressisme, il faut aller chercher dans le dictionnaire officieux laissé par Orwell la véritable définition de l’écriture inclusive. On t’y expliquera que la guerre c’est la paix, que la liberté c’est l’esclavage et que l’écriture excluante c’est l’écriture inclusive. Car la voilà la vérité grasse, il n’y a sans doute pas plus excluant que l’écriture inclusive. Outre la laideur congénitale de ces hiéroglyphes pour Champollion à QI d’huître, elle est d’abord et avant tout une formidable machine à exclure. La diversité humaine étant par nature infinie, la prétention de vouloir inclure tout le monde est une chimère absolue.

 

Auteur: Proust Gaspard

Info:

[ pouvoir sémantique ] [ wokisme ] [ politiquement correct ] [ fermeture ] [ censure occulte ]

 

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culture

Le savoir, c'est ce dont nous sommes encombrés et qui ne trouve pas toujours d'utilité. La connaissance, c'est la transformation du savoir en une expérience de vie. Nous pouvons donc peut-être confier la charge de ce savoir sans cesse renouvelé à des machines et nous concentrer sur la connaissance.

Boileau, notre taliban français... La langue française a été mutilée par des eunuques comme Boileau qui filtraient en fonction d'une certaine idée de l'art. Il a fallu attendre Victor Hugo pour retrouver un peu de cette richesse populaire confisquée. Nous avons été éduqués au travers de filtrages réalisés avant nous. Mais il n'est évidemment pas interdit de mettre ces filtrages en question.

Auteur: Eco Umberto

Info: N'espérez pas vous débarrasser des livres

[ littérature ] [ évolution ] [ tri ] [ conservation ] [ mémoire collective ] [ censure ] [ pouvoir sémantique ] [ support mémoriel ]

 

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censure

Il se trouve que le mot "mensonge" est interdit dans le domaine de l’art. Tout comme le mot "vérité". Pendant la période de normalisation, on ne peut pas les employer. Une autre légende de la Nouvelle Vague Tchèque, Vera Chytilova, n’a pas pu utiliser dans son film le verbe "penser".

"Je pense que…" devait dire lentement un acteur, mais la commission de contrôle avait décidé qu’il était hors de question de le laisser penser de manière aussi appuyée, car cela pouvait donner libre cours aux interprétations les plus fantaisistes. Vera Chytilova fut même obligée de couper une scène où l’un des protagonistes se retrouvait coincé dans les toilettes, et où il criait : "Je suis enfermé !"

Auteur: Szczygiel Mariusz

Info: Gottland

[ sémantique ] [ absurde ]

 

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culture de la dénonciation

Les questions directes sont les pires.  Les flics doivent le savoir : quand quelqu'un vous pose une question, c'est vraiment, vraiment difficile de ne pas y répondre. C'est encore plus difficile lorsque les gens déterrent d'anciens tweets et les mettent côte à côte avec les nouveaux et que vous ne pouvez pas vraiment expliquer la divergence. Et puis d'autres personnes voient la divergence et ils commencent à liker, retweeter et reformuler. Et ils constatent aussi votre silence... qui ressemble à une réponse. C'est une tactique d'interrogatoire extrêmement efficace, du coup la plupart des gens s'excusent en pleurant ou contre-attaquent avec rage.

C'est pourquoi les interventions (callouts) sur Twitter tendent à si mal se terminer. Les excuses ne suffisent jamais (ce qui devrait probablement être le cas), et on en arrive à vous demander de renoncer volontairement à votre pouvoir sans objectif précis. Même les meilleurs le font en fait. Cependant, les vrais connards passent à l'offensive, ce qui amène leurs communautés à s'auto injecter des récits de victimisation, directement dans les veines.

Auteur: Green Hank WIlliam Henry

Info: A Beautifully Foolish Endeavor

[ cancel culture ] [ censure woke ] [ réseaux sociaux ] [ mécanisme ] [ minorités agissantes ] [ politiquement correct ] [ sémantiquement convenu ]

 

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langage

Toilette de mots !

Les versions françaises d’Agatha Christie vont être révisées pour supprimer les termes offensants ou racistes

Les traductions françaises de l’œuvre d’Agatha Christie s’alignent ainsi sur les autres éditions internationales, selon les éditions du Masque. Au cours de l’hiver, un comité de lecture britannique a réécrit certains passages d’Hercule Poirot et de Miss Marple.

Les éditions du Masque ont annoncé que les traductions françaises d’Agatha Christie allaient faire l’objet de "révisions", notamment la suppression de termes jugés offensants sur le physique ou l’origine de personnages, "s’alignant ainsi sur les autres éditions internationales".

"Les traductions françaises de l’œuvre d’Agatha Christie font l’objet de révisions habituelles et intègrent au fil des années les corrections demandées par Agatha Christie Limited (la société qui gère l’œuvre de l’autrice, ndlr), s’alignant ainsi sur les autres éditions internationales", a précisé lundi l’éditeur, qui fait partie du groupe Hachette.

Fin mars, le quotidien britannique "The Telegraph" avait rapporté que plusieurs passages des romans racontant les enquêtes d’Hercule Poirot et Miss Marple, initialement publiés entre 1920 et 1976, avaient été récrits après examen par un comité de lecture.

Auteur: Internet

Info: journal Libération, 18 avril 2023

[ censure douce ] [ lissage sémantique ] [ wokisme ]

 

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progressisme

Il n’est pas rare de voir des journalistes de la salle des nouvelles orienter leurs reportages de telle manière qu’ils en viennent objectivement à faire la promotion de l’idéologie diversitaire, comme si leur devoir était de harceler médiatiquement la population pour la rééduquer — dans les bons milieux, on parle plutôt de sensibilisation, cela fait plus chic et moins antidémocratique. Au cœur de cette propagande inavouée, on trouve évidemment l’utilisation de concepts surchargés idéologiquement qui sont présentés comme des termes objectifs sans biais particulier pour décrire la réalité. […]

Il y a à gauche une course à la radicalité qui fait en sorte que celui qui crachera le plus violemment sur le grand méchant homme blanc passera pour le plus brillant théoricien. La gauche radicale joue le rôle de surmoi idéologique des sociétés occidentales : c’est elle qui fixe les paramètres idéologiques du débat public en définissant les concepts qui le structurent et le grand récit qui s’impose aux acteurs politiques et aux mouvements sociaux. Elle commande le rythme et les thèmes de la conversation publique sur le long terme. Elle fabrique la légitimité. Elle y parvient essentiellement par sa maîtrise de l’université qui représente le noyau idéologique du régime diversitaire. Les sciences sociales sont recyclées en disciplines militantes. Elles servent de savoir officiel et font passer pour des vérités scientifiques les dogmes qu’elles cherchent à imposer à tout.

Auteur: Bock-Côté Mathieu

Info: "Quand la radio publique appelle à la censure", in. blog de l’auteur, 3 octobre 2020

[ discours universitaire ] [ empire du bien ] [ manipulation des idées ] [ pouvoir sémantique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

censure douce

LE GONCOURT 2023 TROUBLÉ PAR UNE POLÉMIQUE AUTOUR DES "SENSITIVITY READERS"

L'auteur Kevin Lambert a fait appel à une "sensitivity reader" pour son roman, retenu dans la première sélection du Goncourt 2023. Nicolas Mathieu, décoré de ce prestigieux prix en 2018, s'est élevé contre cette pratique.

Le prix Goncourt ne s'attendait pas à une polémique en sélectionnant le roman d'un Québécois, jusqu'à ce qu'on apprenne qu'il était passé par la relecture d'une Canado-Haïtienne, pour éviter selon son auteur "certains pièges de la représentation des personnes noires".

L'un des personnages de Que notre joie demeure de Kevin Lambert, paru en août aux éditions Le Nouvel Attila et en lice pour le Goncourt 2023, est d'origine haïtienne. Pour qu'il soit le plus crédible possible, le jeune romancier de 30 ans s'est attaché les services d'une universitaire et autrice d'origine haïtienne également, Chloé Savoie-Bernard. Il la qualifie d'"amie". Elle a été rémunérée.

Ce rôle est appelé "sensitivity reader" en anglais, traduit par "démineur éditorial" ou "lecteur sensible". Chez les éditeurs nord-américains, la pratique est devenue banale. Les maisons d'édition françaises les plus renommées, en revanche, quand elles y ont recours, ne le revendiquent pas, comme si cela risquait de leur coûter des lecteurs.

"Chloé s'est assurée que je ne dise pas trop de bêtises"

Pour Kevin Lambert, c'était de l'histoire ancienne: le roman est paru dès septembre 2022 au Canada, aux éditions Héliotrope. Mais les Français l'ont découvert grâce au Nouvel Attila, qui l'a révélé sur Instagram le 4 septembre, la veille de la parution de la première sélection du Goncourt.

Propos de l'auteur rapportés par l'éditeur: "Je peux toujours me tromper. Chloé s'est assurée que je ne dise pas trop de bêtises, que je ne tombe pas dans certains pièges de la représentation des personnes noires".

"En tant que Blanc"

Vendredi sur Radio Canada, il s'est expliqué plus en détail. "Ça m'a permis de ne pas écrire que le personnage rougissait, à un moment. Parce que j'écrivais ça en tant que Blanc, un peu nono..." (neuneu, en France).

La relectrice a aussi évoqué son travail, dans le quotidien montréalais La Presse jeudi. "J'ai posé des questions à Kevin, je lui ai fait des suggestions", a précisé Chloé Savoie-Bernard. "Pas seulement sur le personnage d'origine haïtienne, mais aussi sur la structure générale du texte".

En France, l'idée qu'il faille être d'une certaine couleur de peau pour juger de la justesse de certains passages de romans divise. Le prix Goncourt 2018, Nicolas Mathieu, auteur classé à gauche, la rejette vigoureusement.

"Faire de professionnels des sensibilités, d'experts des stéréotypes, de spécialistes de ce qui s'accepte et s'ose à un moment donné la boussole de notre travail, voilà qui nous laisse pour le moins circonspect", écrivait-il sur Instagram mercredi.

Au festival littéraire Le Livre sur la place de Nancy samedi, il n'a pas voulu alimenter la polémique. "J'ai eu des échanges avec Kevin", a-t-il déclaré à l'AFP. "Et il n'y a aucune animosité entre nous, bien au contraire".

Un jeu "risqué"

Le milieu de l'édition et des lettres, en privé, s'interrogeait surtout sur les motivations du Nouvel Attila quand il a mis en avant cette relecture. "C'est peut-être un jeu de l'éditeur!", disait à l'AFP l'un des concurrents, face à quoi l'un de ses confrères était sceptique: "Ils ont créé un 'bad buzz'. Si c'est un jeu, il est risqué". "Kevin Lambert va se faire sortir de la liste du Goncourt", pariait une autre éditrice.

Si le jury a préféré récemment se préserver des polémiques en écartant les livres qui en suscitaient, deux de ses membres ont affirmé au quotidien Le Monde que rien n'était joué.

"Cette controverse n'aura aucun impact sur notre choix du lauréat", a dit l'un de ses membres, Pierre Assouline. "Nicolas Mathieu devrait se contenter d'écrire des romans (...) Laissons cette polémique. Les chiens aboient, la caravane Goncourt passe!", a abondé le secrétaire de ce jury, Philippe Claudel.

Dider Decoin, président du Goncourt, a lui aussi réagi à l'occasion du festival Le Livre sur la place de Nancy, balayant une "polémique stupide":

"Quand on est un auteur, on a le droit de faire appel à qui on veut pour relire un texte", a-t-il déclaré, comme le rapporte Le Figaro.

La position de Nicolas Mathieu a suscité une certaine sympathie de ses collègues écrivains français. "Il faut se faire confiance en tant qu'écrivain. Se documenter bien sûr, mais écouter notre imagination", disait un autre romancier de la rentrée littéraire.

La première sélection du Goncourt comprend 16 titres. Elle sera réduite le 3 octobre, avant que la liste des quatre finalistes soit révélée le 25 octobre. Le prix sera décerné le 7 novembr, au restaurant Drouant à Paris, comme le veut la tradition.

Auteur: Internet

Info: BFMTV.com, B.P. avec AFP Le 09/09/2023

[ convenable médiatique ] [ wokisme ] [ sensibilité post-coloniale ] [ pouvoir sémantique ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

pouvoir sémantique

La bataille pour le contrôle de votre esprit

Dans son roman dystopique classique 1984, George Orwell a écrit : "Si vous voulez une image du futur, imaginez une botte piétinant un visage humain - pour toujours." Cette image frappante a servi de symbole puissant pour le totalitarisme au 20e siècle. Mais comme l'a récemment observé Caylan Ford, avec l'émergence des passeports de santé numériques dans l'État de sécurité biomédicale, le nouveau symbole de la répression totalitaire n'est "pas une botte, mais un algorithme : sans émotion, imperméable à tout appel, façonnant silencieusement la biomasse.

Ces nouveaux mécanismes de surveillance et de contrôle numériques ne seront pas moins oppressifs parce que plus virtuels que physiques. Les applications de traçage des contacts, par exemple, ont proliféré avec au moins 120 applications diverses utilisées dans 71 États différents, et 60 autres mesures numériques de traçage des contacts ont été utilisées dans 38 pays. Rien ne prouve actuellement que les applications de recherche des contacts ou autres méthodes de surveillance numérique ont contribué à ralentir la propagation du covid ; mais comme pour beaucoup de nos politiques de lutte contre les pandémies, cela ne semble pas avoir dissuadé leur utilisation.

D'autres technologies de pointe ont été déployées dans le cadre de ce qu'un écrivain a appelé, avec un clin d'œil à Orwell, "réflexe de la piétaille", pour décrire la propension des gouvernements à abuser des pouvoirs d'urgence. Vingt-deux pays ont utilisé des drones de surveillance pour repérer les contrevenants aux règles du covid, d'autres ont déployé des technologies de reconnaissance faciale, vingt-huit pays ont eu recours à la censure d'Internet et treize pays ont eu recours à la coupure d'Internet pour gérer les populations pendant le covid. Au total, trente-deux pays ont eu recours à l'armée ou à des engins militaires pour faire respecter les règles, ce qui a entraîné des pertes humaines. En Angola, par exemple, la police a tiré et tué plusieurs citoyens alors qu'elle imposait un confinement.

Orwell a exploré le pouvoir que le langage a de façonner notre pensée, et notamment la capacité d'un langage négligé ou dégradé à la déformer. Il a exprimé ces préoccupations non seulement dans ses romans Animal Farm et 1984, mais aussi dans son essai classique, "Politics and the English Language", où il affirme que "si la pensée corrompt le langage, le langage peut aussi corrompre la pensée".

Le régime totalitaire décrit dans 1984 exige des citoyens qu'ils communiquent en Newspeak, une langue soigneusement contrôlée, à la grammaire simplifiée et au vocabulaire restreint, conçue pour limiter la capacité de l'individu à penser ou à exprimer des concepts subversifs tels que l'identité personnelle, l'expression personnelle et le libre arbitre. Avec cette abâtardissement du langage, des pensées complètes sont réduites à des termes simples ne véhiculant qu'un sens simpliste.  

Cette novlangue (newspeak)  élimine la possibilité de nuance, rendant impossible la considération et la communication des nuances de sens. Le Parti a également l'intention, avec les mots courts du Newspeak, de rendre le discours physiquement automatique et donc de rendre le discours largement inconscient, ce qui diminue encore la possibilité d'une pensée véritablement critique. Dans le  roman, le personnage Syme évoque son travail de rédaction de la dernière édition du dictionnaire du Newspeak :

"D'ici 2050 - probablement plus tôt - toute connaissance réelle de l'Oldspeak [anglais standard] aura disparu. Toute la littérature du passé aura été détruite. Chaucer, Shakespeare, Milton, Byron - n'existeront plus que dans des versions en novlangue, pas seulement transformées en quelque chose de différent, mais en réalité contradictoires avec ce qu'ils étaient. Même la littérature du Parti changera. Même les slogans changeront. Comment peut-on avoir un slogan comme "La liberté, c'est de l'esclavage" alors que le concept de liberté a été aboli ? Tout le climat de la pensée en sera différent. En fait, il n'y aura pas de pensée, telle que nous l'entendons aujourd'hui. L'orthodoxie signifie ne pas penser - ne pas avoir besoin de penser. L'orthodoxie, c'est l'inconscience."

Plusieurs termes dénigrants ont été déployés de manière répétée pendant la pandémie, des phrases dont la seule fonction était d'empêcher toute possibilité de pensée critique. Il s'agit, entre autres, des mots "négationniste du virus", "anti-vax" et "théoricien de la conspiration". Certains commentateurs vont sans doute déformer ce livre, et en particulier ce chapitre, en utilisant ces termes et d'autres similaires - des raccourcis tout faits qui évitent aux critiques la peine de lire le livre ou d'examiner de manière critique mes preuves ou mes arguments. Un bref commentaire sur chacun de ces termes peut être utile pour illustrer leur fonctionnement.

Le premier terme, "négationniste du covidien", nécessite peu d'attention. Ceux qui lancent cette accusation à toute personne critiquant notre réponse à la pandémie assimilent imprudemment le covid à l'Holocauste, ce qui suggère que l'antisémitisme continue d'infecter le discours à droite comme à gauche. Nous n'avons pas besoin de nous attarder sur cette phrase.

L'épithète " anti-vax ", déployé pour caractériser toute personne qui soulève des questions sur la campagne de vaccination de masse ou sur la sécurité et l'efficacité des vaccins covidés, fonctionne de la même manière comme un frein à la conversation plutôt que comme une étiquette descriptive précise. Lorsque les gens me demandent si je suis anti-vax parce que je conteste le mandat de vaccination, je ne peux que répondre que la question a autant de sens pour moi que la question "Dr. Kheriaty, êtes-vous 'pro-médication' ou 'anti-médication' ?". La réponse est évidemment contingente et nuancée : quel médicament, pour quel patient ou population de patients, dans quelles circonstances et pour quelles indications ? Il n'existe clairement pas de médicament, ni de vaccin d'ailleurs, qui soit toujours bon pour tout le monde, en toute circonstance et tout le temps.

En ce qui concerne le terme "conspirationniste", Agamben note que son utilisation sans discernement "témoigne d'une surprenante ignorance historique". Car quiconque est familier avec l'histoire sait que les récits des historiens retracent et reconstruisent les actions d'individus, de groupes et de factions travaillant dans un but commun pour atteindre leurs objectifs en utilisant tous les moyens disponibles. Il cite trois exemples parmi les milliers que compte l'histoire.

En 415 avant J.-C., Alcibiade déploya son influence et son argent pour convaincre les Athéniens de se lancer dans une expédition en Sicile, entreprise qui se révéla désastreuse et marqua la fin de la suprématie athénienne. En représailles, les ennemis d'Alcibiade engagent de faux témoins et conspirent contre lui pour le condamner à mort. 

En 1799, Napoléon Bonaparte viole son serment de fidélité à la Constitution de la République, renverse le directoire par un coup d'État, s'arroge les pleins pouvoirs et met fin à la Révolution. Quelques jours auparavant, il avait rencontré ses co-conspirateurs pour affiner leur stratégie contre l'opposition anticipée du Conseil des Cinq-Cents.

Plus près de nous, il mentionne la marche sur Rome de 25 000 fascistes italiens en octobre 1922. On sait que Mussolini prépara la marche avec trois collaborateurs, qu'il prit contact avec le Premier ministre et des personnalités puissantes du monde des affaires (certains affirment même que Mussolini rencontra secrètement le roi pour explorer d'éventuelles allégeances). Les fascistes avaient d’ailleurs répété leur occupation de Rome par une occupation militaire d'Ancône deux mois auparavant. 

D'innombrables autres exemples, du meurtre de Jules César à la révolution bolchévique, viendront à l'esprit de tout étudiant en histoire. Dans tous ces cas, des individus se réunissent en groupes ou en partis pour élaborer des stratégies et des tactiques, anticiper les obstacles, puis agir résolument pour atteindre leurs objectifs. Agamben reconnaît que cela ne signifie pas qu'il soit toujours nécessaire de recourir aux "conspirations" pour expliquer les événements historiques. "Mais quiconque qualifierait de "théoricien de la conspiration" un historien qui tenterait de reconstituer en détail les complots qui ont déclenché de tels événements ferait très certainement preuve de sa propre ignorance, voire de son idiotie."

Quiconque mentionnant "The Great Reset" en 2019 était accusé d'adhérer à une théorie du complot - du moins jusqu'à ce que le fondateur et président exécutif du Forum économique mondial, Klaus Schwab, publie en 2020 un livre exposant l'agenda du WEF avec le titre utile, Covid-19 : The Great Reset. Après de nouvelles révélations sur l'hypothèse de la fuite dans un laboratoire, le financement par les États-Unis de la recherche sur le principe du gain de fonction à l'Institut de virologie de Wuhan, les questions de sécurité des vaccins volontairement supprimés, et la censure coordonnée des médias et les campagnes de diffamation du gouvernement contre les voix dissidentes, il semble que la seule différence entre une théorie du complot et une nouvelle crédible aura été d'environ six mois.

Auteur: Kheriaty Aaron

Info: The Brownstone Institute, mai 2022

[ propagande numérique ] [ complotisme ]

 

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