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échappatoire

En s'intéressant au rêve la psychanalyse a notamment découvert que l'une des fonctions du sommeil était d'offrir un refuge au sujet.

Un refuge à la réalité qui peut parfois, dans certaines conditions, être perçue comme une agression de tous les instants par le sujet.

La fatigue chronique, qui sous cet angle peut être considérée comme une fatigue nerveuse, voire névrotique, est alors bien souvent le prix à payer, sous forme de compromis, pour le sujet qui veut s'extraire de sa pénible réalité tout en voulant y réaliser les tâches qu'il a à faire.

Il y a beaucoup d'anecdotes qui témoignent que pendant l'occupation allemande, durant la seconde guerre mondiale, une grande partie de la population présentait des altérations du sommeil, une immense fatigue, et chose plus curieuse encore : il n'était pas rare qu'en pleine journée les transports en commun soient remplis de voyageurs endormis.

Depuis l'apparition du virus dans nos vies je n'ai jamais entendu autant de personnes dire qu'elles sont constamment fatiguées, ainsi que d'avoir à de multiples reprises l'occasion d'observer de nombreux passagers endormis dans le métro et dans le bus.

Et pour ceux qui ont encore les yeux ouverts, mais qui paraissent bel et bien endormis, ils sont très souvent rivés sur leur "smartphone", outil qui semble alors avoir la fonctionnalité de produire un réveil articifiel.

Auteur: Goubet-Bodart Rudy

Info: Publication facebook du 17.03.2021

[ fuite ] [ narcolepsie ] [ dépression ] [ pandémie covid ] [ dormir ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

hiérarchie

Certains théoriciens d’art - soit dit en passant - sont arrivés à la conclusion, digne de Zénon d’Élée, que la beauté d’un scarabée n’est pas inférieure à celle de l’homme, ni celle d’une baraque à celle d’une cathédrale, et cela sous prétexte que toute chose parfaite en soi et à son niveau — ou toute œuvre parfaitement "bien faite" — possède toute la beauté dont elle est susceptible ; bref, que la beauté ne comporte des gradations qu’à l’intérieur d’un même genre et non en vertu de la noblesse ou de la bassesse du genre où elle se manifeste, nécessairement du reste puisque, paraît-il, la beauté est là où est la plénitude d’une possibilité, si inférieure soit-elle. C’est oublier - par excès de zèle sans doute - la nature ou la notion même de la beauté : celle-ci est affaire, non seulement de rectitude formelle, mais aussi de contenu, nous l’avons dit, et le contenu de la beauté est la richesse des possibilités et la générosité cosmique, si bien qu’il y a une beauté qui possède ou enveloppe et une autre qui donne ou qui déborde. L’harmonie formelle n’est pas seulement la rectitude d’un carré ou d’un triangle comme le voudraient certaines théories expéditives et frigides, elle est aussi, et essentiellement, la manifestation d’une infinitude interne ; elle l’est dans la mesure même où elle est tout ce qu’elle peut être.

Auteur: Schuon Frithjof

Info: Dans "Logique et transcendance", éditions Sulliver, 2007, page 229

[ mode de la vérité ] [ esthétique ] [ harmonie ] [ équilibre ] [ instant ] [ relativité ] [ points de vue ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

philosophie

Montaigne a eu de la chance : celle de naître "d’une race fameuse en prud’homie* et d’un très bon père", d’avoir été élevé "en toute douceur et liberté, sans rigueur et contrainte", d’avoir eu des précepteurs aussi intelligents et savants que débonnaires, enfin de n’avoir pas, au cours de sa vie, été trop maltraité par le sort : "Je dois beaucoup à la fortune de quoi jusqu’à cette heure [il a cinquante-cinq ans] elle n’a rien fait contre moi outrageux, au moins au-delà de ma portée" (III, IX, 83). Montaigne se doit à des rencontres heureuses, une chance complétant l’autre. Et comme, "par long usage,… fortune [passe] en nature" (III, X, 101), que le fortuit perd sa contingence dès lors que nous sommes ce que nous devenons, les hasards, sous le commandement du principal d’entre eux, celui de la naissance, ne composent pourtant qu’une seule et même nature. C’est cette nature changeante, mais qui change sans devenir autre, comme un fruit s’enrichit au dedans, qui va s’exprimer en une certaine manière d’envisager le monde et la vie, une sagesse.

(On peut admettre cette prud'homie à la condition qu'elle soit aimable, joyeuse... festive aussi... et on verra se développer une religion du laïc tout fondée précisémment sur la prud'homie, c'est à dire sur une conscience joyeuse, juge du bien et du mal, qui n'a pas besoin d'autre chose.)**

Auteur: Conche Marcel

Info: In "La sagesse comme art d'être heureux". *probité, sagesse dans la conduite. ** Pierre Magnard, https://www.youtube.com/watch?v=h5-CHNOfb7w 17 min 32 sec

[ renaissance ] [ Gaule ] [ bon sens ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

autodestruction

Je ne veux pas me laisser aller à une sorte de dramatisation.

On aurait tort de croire que c’est très spécial à notre époque, toutes les époques se sont cru arrivées au maximum du point d’acuité de cette confrontation avec ce je ne sais quoi de terminal, d’au-delà du monde, où le monde - et dont le monde - en sentirait la menace.

Mais quand même aussi bien, puisque le bruit du monde et de la société, nous apporte l’ombre agitée d’une certaine arme incroyable, d’une certaine arme absolue, qui finit quand même par être maniée devant notre regard [1er essai nucléaire français le 13-02-1960], qui d’une façon, devient vraiment digne des Muses, ne croyez pas tellement que ce soit immédiatement pour demain, puisque déjà, au temps de Leibniz, on pouvait croire, sous des formes moins précises, que la fin du monde était là.

Tout de même, cette arme suspendue au-dessus de nos têtes, imaginez-la vraiment avec son caractère fonçant sur nous du fond des espaces, satellite porteur d’une arme encore cent mille fois plus destructrice que celle qui se mesure déjà à des centaines de mille fois plus destructrice que celles qui précédaient.

Et ce n’est pas moi qui invente puisque tous les jours on agite devant nous une arme qui pourrait vraiment mettre en cause la planète elle-même comme support de l’humanité.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans "L'éthique de la psychanalyse"

[ apocalypse ] [ fantasme appuyé par la technique ] [ bombe atomique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

christianisme

On y connaît que l’objet principal des Jésuites n’est pas proprement de corrompre les mœurs des chrétiens, ni aussi de les réformer ; mais de s’attirer tout le monde par une conduite accommodante. Qu’ainsi comme il y a des personnes de toutes sortes d’humeur, ils ont été obligés d’avoir des maximes de toute façon pour les satisfaire ; et parce qu’ils ont été par là engagés d’avoir des opinions contraires pour contenter tant d’humeurs contraires, il a fallu qu’ils aient changé la véritable règle des mœurs, qui est l’Evangile et la tradition, parce qu’elle conserve partout un même esprit, et qu’ils y aient substitué une autre qui fût souple, diverse, maniable à tout sens, et capable de toutes sortes de formes, et c’est ce qu’ils appellent la doctrine de la probabilité.

Cette doctrine consiste en ce point, qu’une opinion peut être suivie en sûreté de conscience, lorsqu’elle est soutenue par quatre docteurs graves, ou par trois, ou par deux, ou même par un seul, et qu’un docteur, étant consulté, peut donner un conseil tenu pour probable par d’autres, encore qu’ils croie certainement qu’il soit faux, quamvis ipse doctor ejusmodi sententiam speculative falsam esse certo sibi persuadet, comme dit Layman, jésuite, et qu’ainsi pouvant conseiller les deux opinions opposées, il agira prudemment de donner celle qui sera la plus agréable à celui qui le consulte : Si haec illi favorabilior seu exoptatior sit. 

Auteur: Nicole Pierre

Info: Avertissement sur les " Provinciales " de Blaise Pascal, éditions Gallimard, 1987, page 32

[ critique ] [ démagogie ] [ casuistique ] [ relativisme ] [ laxisme ]

 

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vingtième siècle

La logique du capitalisme contemporain qui est en cause. Il y a un phénomène mondial caractéristique de cette époque, les bidonvilles. Comme le souligne Mike Davis, sociologue urbain critique, on tend à occulter l'envers de la réussite économique de la Chine, de Singapour, de la Corée du Sud : l'explosion des bidonvilles. D'après certaines estimations, plus d'un milliard d'êtres humains vivraient aujourd'hui dans des bidonvilles.
Leurs habitants sont en passe de devenir le groupe social le plus important à l'échelle mondiale. On pense spontanément aux favelas, mais il ne s'agit pas seulement de cela. La plus grande région de bidonvilles se situe en Afrique centrale, entre Lagos et la Côte d'Ivoire : 70 millions de personnes y vivent dans des bidonvilles. Ces habitants ressemblent à l'"homo sacer" d'Agamben : des exclus de l'ordre civil public, mais plus ou moins intégrés à l'économie, par le travail au noir, les trafics... Pour reprendre des termes marxiens, peut-être s'agit-il là d'un nouveau prolétariat proto-révolutionnaire. Il y a là de larges groupes, des foules immenses qui n'ont pas d'ancrage dans une tradition, auxquels manque une hiérarchie héritée pour organiser leur espace social. Ce sont précisément des exclus véritables. La visée de l'État n'est plus même de les contrôler, mais seulement de les isoler. Cette logique de nouvel apartheid commence à gagner nos sociétés. On ne peut probablement pas l'appréhender en termes de "classes" au sens marxien.

Auteur: Zizek Slavoj

Info: La logique du capitalisme conduit à la limitation des libertés, l'Humanité 4 janvier 2006

[ misère ] [ surpopulation ]

 

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transsexualisme

Dans plusieurs hôpitaux en France, quand leur puberté commence tout juste, certains ados peuvent recevoir des “bloqueurs de puberté”. A l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris, la pédopsychiatre Agnès Condat accueille depuis 2013 ces ados transgenres, elle en suit actuellement 200. “Ces bloqueurs de puberté permettent de les soulager de l’apparition des caractères sexuels, alors que ces ados ne les supportent pas, et de se donner du temps pour mieux explorer leur identité sexuée”, explique-t-elle. […] Pour la Dr Condat, mieux vaut donner ces traitements rapidement, “sinon les organes sexuels vont se développer, ce qui va susciter le mal-être de l’adolescent”.

Nicole Athéa, de son côté, déplore justement le peu de critères de diagnostic pour lequel ces enfants reçoivent des médicaments. “Il suffit parfois que, pendant six mois, un enfant affirme qu’il se sent comme appartenir à l’autre sexe pour qu’on lui donne des bloqueurs de puberté, dénonce-t-elle. Il n’y a aucun autre élément qui permette d’assurer la permanence du diagnostic à long terme.” Ces traitements “mettent des enfants sains dans une médicalisation lourde”, souligne-t-elle. Ils ne sont pas sans effets secondaires. Parmi ceux-ci, des conséquences possibles, notamment sur le développement de certaines zones du cerveau, sur la masse osseuse, sur la taille, ou encore des dépressions. “Les risques de dépression étant déjà élevés chez les jeunes trans, les envies de suicide pourraient être majorées par les traitements eux-mêmes”, estime-t-elle.

Auteur: Daussy Laure

Info: "Puberté bloquée", Charlie Hebdo, 1er décembre 2021

[ dysphorie de genre ] [ réponse médicale ] [ manifeste-latent ] [ précipitation ] [ dénaturation ]

 
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criminel

Dans l’année 415 [avant J.-C.], les Athéniens entreprirent leur expédition contre la Sicile, dont le principal instigateur fut Alcibiade. C’était là un terrible coup de dés, mais Alcibiade était doté d’un si grand génie qu’il aurait bien pu réussir. Les Athéniens ont commis la folie, politiquement parlant, de rappeler Alcibiade presque immédiatement après le départ de la flotte. Alcibiade n’a pas apprécié ce rappel et il s’est enfui à Sparte. Il a ruiné Athènes. Plus que tout autre, il fut l’artisan de la ruine d’Athènes. Alors que l’expédition se préparait, les Athéniens se sont aperçus un matin au réveil que la plupart des Hermès – des piliers surmontés d’un buste, habituellement celui d’Hermès – avaient été mutilés pendant la nuit. C’était là un acte au plus haut point blasphématoire, mais il avait également une certaine connotation politique. En quelque manière, la statue d’Hermès était liée à la démocratie et le peuple pressentait qu’une activité subversive avait eu lieu. Ensuite, des résidents étrangers […] ont révélé que d’autres mutilations de statues avaient eu lieu auparavant, mais le grand scandale fut la profanation des mystères d’Éleusis, les mystères les plus sacrés d’Athènes. La rumeur disait que l’horrible individu qui était derrière tout cela était Alcibiade. Tel était l’arrière-plan du rappel d’Alcibiade et de sa fuite. Il savait que la condamnation à mort était inéluctable en ces jours d’hystérie collective, comme on dit aujourd’hui.

Auteur: Strauss Léo

Info: Dans "Sur le Banquet de Platon", trad. Olivier Sedeyn, éditions de l'éclat, Paris-Tel Aviv, 2006, pages 25-26

[ impitié ] [ rébellion ] [ histoire ] [ Grèce antique ]

 

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sciences profanes

La philosophie, par son caractère discursif, est chose exclusivement rationnelle, puisque ce caractère est celui qui appartient en propre à la raison elle-même ; le domaine de la philosophie et ses possibilités ne peuvent donc en aucun cas s’étendre au delà de ce que la raison est capable d’atteindre ; et encore ne représente-t-elle qu’un certain usage assez particulier de cette faculté, car il est évident, ne serait-ce que du fait de l’existence de sciences indépendantes, qu’il y a, dans l’ordre même de la connaissance rationnelle, bien des choses qui ne sont pas du ressort de la philosophie. Il ne s’agit d’ailleurs nullement ici de contester la valeur de la raison dans son domaine propre et tant qu’elle ne prétend pas le dépasser; mais cette valeur ne peut être que relative, comme ce domaine l’est également ; et, du reste, le mot ratio lui-même n’a-t-il pas primitivement le sens de "rapport" ? Nous ne contestons même pas davantage, dans certaines limites, la légitimité de la dialectique, encore que les philosophes en abusent trop souvent ; mais cette dialectique, en tout cas, ne doit jamais être qu’un moyen, non une fin en elle-même, et, en outre, il se peut que ce moyen ne soit pas applicable à tout indistinctement ; seulement, pour se rendre compte de cela, il faut sortir des bornes de la dialectique, et c’est ce que ne peut faire le philosophe comme tel.

Auteur: Guénon René

Info: Dans "Aperçus sur l'initiation", Éditions Traditionnelles, 1964, page 131

[ dimension humaine ] [ périmètre d'application valable ] [ critique ] [ sémantique euclidienne ]

 
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écriture

Les poètes arabes et juifs d'Espagne pratiquaient une forme de poème appelée 'muwwashah' ou 'zadjal' qui se terminait par une sorte de pointe finale, le 'khardja'. Certaines de ces 'khardjas' sont restées longtemps incompréhensibles, car on pensait qu'elles étaient, comme le reste du poème, en arabe ou en hébreu. Or on s'est aperçu qu'elles étaient en langue romane - en vieil espagnol : ce sont des emprunts à la poésie mozarabe, celle de la population chrétienne de souche ibérique conquise et dominée. Même alors, on ne les a pas comprises sans mal : elles offrent un état de la langue si ancien qu'on n'en a guère d'autres exemples et elles sont transcrites phonétiquement dans un alphabet mal adapté à cette langue. Mais quand on y est parvenu, on a constaté que ce sont toutes des chansons de femmes. C'est presque toujours, en un ou deux vers très simples, la plainte mélancolique, discrète et sensuelle d'une jeune fille qui se languit de son bien-aimé. Les poètes des cours arabes d'Al-Andalus jugeaient piquant cet effet de citation, cette rupture linguistique et poétique. Le 'khardja' qui concluait leur poème brillant et sophistiqué devait paraître fragmentaire, balbutiante, venue du fond des âges et du fond de l'âme, d'une simplicité insistante, celle de la langue des simples et des vaincus, celle d'une poésie rudimentaire, celle de la jeune fille ignorante et de l'amoureuse inquiète qui fait entendre sa voix.

Auteur: Zink Michel

Info: Bienvenue au Moyen Âge, En passant par l'arabe : à la recherche d'une poésie perdue

[ historique ]

 

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