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savoirs consensuels

Le philosophe autrichien Karl Popper exerce une influence énorme sur les scientifiques en soutenant que la science n'est pas caractérisée par le fait que ses thèses peuvent être confirmées, mais seulement par le fait qu'il est possible de démontrer qu'elles sont fausses : les théories ne sont justes que dans la mesure où elles n'ont pas encore été "falsifiées". Cela implique que nous ne pouvons rien savoir avec certitude.

Quelle est alors la valeur de la connaissance, si les certitudes absolues font défaut ? La grandeur de Bruno De Finetti est d'avoir compris comment nous pouvons construire un savoir commun et fiable malgré cette absence. Il cerne le caractère subjectif de la probabilité et le caractère probabiliste, mais convergent, de la connaissance. La clé qui rend cela possible est un subtil théorème, dû à un mathématicien anglais du XVIIIe siècle, Thomas Bayes, qui montre deux choses. Premièrement, que chaque nouvelle preuve empirique modifie la probabilité des croyances. Deuxièmement, et c'est un point crucial, que ces modifications conduisent nos croyances à converger, même si elles sont différentes au départ.

Auteur: Rovelli Carlo

Info: Écrits vagabonds

[ aucun point fixe ] [ monades communautaires ] [ relativité rationaliste ] [ processus orthogonal ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

Gaule

Depuis qu'il a pondu son bouquin sur Freud, Michel Onfray est cramé, quoi qu'il dise. Souvenons-nous par exemple des manips à dégueuler de la bourgeoise dadame Roudinesco.
Alors, quand il vient à mettre en cause le pseudo "monde meilleur à venir"... mené et à base d'un humain consommateur roi (à 1,6 planètes par année) avec grand usage des outils de compassion et d'empathie médiatiques... surtout pour ce même peuple consommateur roi...
Le journalistiquement correct français est si hallucinant de certitudes parisiano centrées, stupides et post coloniales, qu'il faut un représentant de l'ultra libéralisme comme Macron pour venir le tempérer (cf les responsabilités de la France vis à vis du monde arabe... Et MAM vient à l'esprit, histoire de rire un peu au passage...).
Ainsi tous les pisse-copies et autres piliers médiatiques bien pensants d'une gauche laïque et cartésienne post colonialiste jusqu'à ridicule... penseront aux siècles des siècles que 130 morts à Paris ont plus de poids que 100 000 en Irak. Le tout vendu à coups d'infos orientées (Assad = 250 000 morts = vérité indépassable)... ou d'un : "Vous vous rendez compte, le frère d'un des jihadistes était à un spectacle de Dieudonné durant les attaques..."
De la pure objectivité je vous dis...

Auteur: Mg

Info: 21 oct. 2015, en réponse à un article anti Onfray

[ politiquement correct ] [ pouvoir ]

 

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émerveillement

Sentir ses liens avec une terre, son amour pour quelques hommes, savoir qu’il est toujours un lieu où le cœur trouvera son accord, voici déjà beaucoup de certitudes pour une seule vie d’homme. Et sans doute cela ne peut suffire. Mais à cette patrie de l’âme tout aspire à certaines minutes. "Oui, c’est là-bas qu’il nous faut retourner". Cette union que souhaitait Plotin, quoi d’étrange à la retrouver sur terre ? L’Unité s’exprime ici en termes de soleil et de mer. Elle est sensible au cœur par un certain goût de chair qui fait son amertume et sa grandeur. J’apprends qu’il n’est pas de bonheur surhumain, pas d’éternité hors de la courbe des journées. Ces biens dérisoires et essentiels, ces vérités relatives sont les seules qui m’émeuvent. Les autres, les "idéales", je n’ai pas assez d’âme pour les comprendre. Non qu’il faille faire la bête, mais je ne trouve pas de sens au bonheur des anges. Je sais seulement que ce ciel durera plus que moi. Et qu’appellerais-je éternité sinon ce qui continuera après ma mort ? Je n’exprime pas ici une complaisance de la créature dans sa condition ; c’est bien autre chose. Il n’est pas toujours facile d’être un homme, moins encore d’être un homme pur. Mais être pur, c’est retrouver cette patrie de l’âme où devient sensible la parenté du monde, où les coups du sang rejoignent les pulsations violentes du soleil de deux heures.

Auteur: Camus Albert

Info: Noces

[ appolinien ] [ foi ] [ esprit ] [ appartenance ]

 

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Ajouté à la BD par Plouin

élitisme

La certitude d’être un destin implique d’être pour l’éternité. C’est-à-dire de souffrir dans l’étroitesse de l’instant présent. Elle installe dans le devenir et rend périlleuse la fixité des moments actuels. Sûr de son fait, il (Arnold) écrit à Rufer, en 1921 : "J’ai fait une découverte qui assurera la suprématie de la musique allemande pour les cent ans à venir." À savoir la composition à l’aide des douze sons. Nietzsche détruit le platonisme, l’enjambe et promeut son esthétique vitaliste ; Schönberg pulvérise la tonalité, la dépasse et fonde le dodécaphonisme. Fort de ces certitudes, le musicien, tout comme le philosophe, débouchent sur une éthique solaire et solitaire, radieuse et radicalement aristocratique. D'où une croyance indéfectible aux droits de la plus petite des minorités qui va avec une certaine morgue à l’endroit du plus grand nombre et des troupeaux attardés.

Formulant cette éthique qui assume ouvertement ce que Nietzsche appelait "le pathos de la distance", le compositeur écrit : "Si c’est de l’art, ce n’est pas pour les masses ; si c’est pour les masses, ce n’est pas de l’art." Il n’en démordra pas. Et peut-on lui donner tort ? Les régimes totalitaires, sous toutes leurs formes, pourvu qu’ils aspirent à l’homme unidimentionnel visent la musique populaire, pour les masses et pour des consommations qui ont moins à voir avec l’esthétique qu’avec l’idéologie ― de la révolution prolétarienne au grand Reich antisémite en passant par le marché généralisé.

Auteur: Onfray Michel

Info: Journal hédoniste : Tome 1, Le désir d'être un volcan. Arnold et Frédéric pp 370-371

[ beaux-arts ] [ dodécaphonisme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

historiographes

C'est sans doute là que se situe la différence majeure entre "les historiens de garde" et les tenants de toute forme de roman national et nous [les historiens "scientifiques"]. Nous fouillons le passé pour partir à la rencontre d'un Autre et tenter de le comprendre. Eux tentent de tordre le passé pour justifier leurs choix et leurs obsessions d'aujourd'hui. Loin d'apercevoir une altérité dans le passé, ils ne partent qu'à la recherche de leur propre reflet égocentrique.

Cette mise à distance de soi qui définit, bien plus qu'aucun titre universitaire, la pratique historienne, ne fait pas de ceux qui en font leur métier et leur passion des surhommes. Quiconque a fait des recherches historiques sait pertinemment à quel point nos recherches restent imparfaites. On ne peut reconstituer exactement le passé, notamment celui des sociétés où les sources sont rares, malgré l'apport précieux de l'archéologie. C'est encore plus vrai pour les catégories sociales les plus modestes qui, jusqu'à une date récente, ont laissé peu de traces. Et si nous pouvons parfois avancer quelques certitudes, celles-ci pèsent toujours bien peu face à la masse de notre ignorance.

Cet état de fait enseigne au pratiquant de l'histoire - car oui, l'histoire est avant tout une pratique qui ne nécessite en rien des grades académiques - la modestie et à considérer que le récit du passé n'est jamais clos. C'est pour cela que les affirmations péremptoires des "historiens de garde" qui prétendent en trois lignes analyser des phénomènes historiques complexes nous font réagir.

Auteur: Blanc William

Info: Les historiens de garde, postface à l'édition de 2016

[ honnêtes ] [ justifications nationalistes ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

soigner

Elles (Les thérapies alternatives) sont des moyens simples, peu coûteux, qui vont droit au but. Le malade est considéré dans son ensemble : il est un corps physique, certes, mais il possède aussi une affectivité, un intellect, une âme et des instincts. Il a un passé, un présent et un futur; il appartient au cosmos et est soumis à ses lois. Il faut l'aider à se situer par rapport à tout cela. Il faut, dans une synthèse créatrice, identifier l'homme qui est en face de soi, tel qu'il est, dans son ensemble, dans son milieu, dans son devenir. La toute-puissance de la technique nous a possédés, subjugués, hypnotisés; on a su nous faire croire que la médecine était une technique et non plus un art, un métier et non plus une vocation, que les malades étaient des cas à parquer, en diverses catégories, dans des services que s'attribuent par voie de concours des spécialistes renommés qui vont vivre sur leurs certitudes matérialistes et lutter contre la nature au lieu de composer avec elle. Les puissants laboratoires pharmaceutiques ou les fabricants de matériel médical nous abreuvent, dès les premières années de médecine, de luxueux fascicules qui deviennent notre bible et qui, adroitement, après avoir décrit les signes de la maladie et sa physiopathologie, concluent à la nécessité de pratiquer x examens et d'administrer n médicaments. Et l'on est pris au piège de cet enchainement logique d'informations... Bientôt nous versons inconsciemment dans l'absurde, toujours satisfaits de nos prouesses intellectuelles, oubliant que ce corps que nous soignons a un coeur et une âme.

Auteur: Fontaine Janine

Info: Médecin des trois corps

[ bon sens ]

 

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homme hypermoderne

Le nouveau Narcisse est hanté, non par la culpabilité mais par l’anxiété. Il ne cherche pas à imposer ses propres certitudes aux autres, il cherche un sens à la vie. Libéré des superstitions du passé, il en arrive à douter de la réalité de sa propre existence. Superficiellement détendu et tolérant, il montre peu de goût pour les dogmes de pureté raciale ou ethnique, mais il se trouve également privé de la sécurité que donne la loyauté du groupe et se sent en compétition avec tout le monde pour l’obtention des faveurs que dispense l’État paternaliste. Sur le plan de la sexualité, il a une attitude ouverte plutôt que puritaine, bien que son émancipation des anciens tabous ne lui apporte pas la paix pour autant dans ce domaine. Il se montre ardemment compétitif quand il réclame approbation et acclamation, mais il se défie de la compétition car il l’associe inconsciemment à une impulsion irrépressible de destruction. Il répudie donc les idéologies fondées sur la rivalité, en honneur à un stade antérieur du capitaliste, et s’en méfie même lorsqu’elles se manifestent de façon limitée dans les sports et les jeux. Il prône la coopération et le travail en équipe tout en nourrissant des impulsions profondément antisociales. Il exalte le respect des règlements, secrètement convaincu qu’ils ne s’appliquent pas à lui. Avide, dans la mesure où ses appétits sont sans limites, il n’accumule pas les biens et la richesse à la manière de l’individu âpre au gain de l’économie politique du XIXe siècle, mais il exige une gratification immédiate, et vit dans un état de désir inquiet et perpétuellement inassouvi.

Auteur: Lasch Christopher

Info: Dans "La culture du narcissisme", trad. Michel L. Landa, éd. Flammarion, Paris, 2018, pages 13-14

[ description psychologique ] [ contradictions ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

Helvétie

Je repense à ce pauvre Julien F., guitariste convenable, selon la terminologie helvète. Un bon gars de chez nous, qui pourrait bien avoir fait sa petite révolution interne parce que ses parents ont divorcé. A la première seconde on voit combien il a la tête bien plombée, fils d'une mère députée socialiste, ce qui ici signifie "de la petite bourgeoisie bien calibrée". Bref on se retrouve à parler d'improvisation musicale chez les jeunes et lui qui annonce, avec le calme des gens confits de certitudes :
- Dans ce domaine, en ce qui me concerne, je n'ai jamais vu de différence entre les filles et les garçons... ¨
Bref l'école de jazz et de musiques actuelles de Lausanne était vraiment sur la bonne voie avec de tels pédagogues, à l'instar du nouveau directeur, un rital tout juste naturalisé, verrouillé bourgeois dans sa tête, larbin considérable, ("il vendrait sa mère" disait en riant un avocat qui avait eu affaire à lui) un peu comme on imagine ces conducteurs de locomotives du troisième Reich : au ordres, fournissant le plus impeccable des travail, sans se soucier du contenu des wagons, le cerveau au congélateur. Avec cette arrogance souriante du "moi je", nourrie de théories confortables et assommantes sur la "discipline" de l'éducation musicale, l'exemple du Conservatoire en arrière plan puisque c'est là qu'il avaient étudié et qu'ils restaient incapables de fournir un modèle alternatif.. Bref, du rêve bulgare l'école était passée au cauchemar fédéral, appliqué par des musiciens majoritairement suisses allemands et ritals, aux abois financièrement, donc le doigt sur la couture du pantalon. Des musiciens locaux il ne restait rien, ou presque. Ainsi va la vie.

Auteur: Mg

Info: 2 juin 2011

[ musique ] [ enseignement ] [ vacherie ]

 

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papa

Mon fils, quel magnifique mystère que mon fils, si attentif à mes moindres faits et gestes, si prompt à s'enflammer pour ma moindre action un peu spectaculaire mais, à l'instar de ses soeurs, tellement plus secret, caché, abritant, je crois, une spatialité intérieure plus ample, plus sérieuse, plus libre, déjà conscient par instinct de son avenir de combattant destiné - je n'ose écrire franchement, condamné - à séduire, exister. Faire sa place. Ses soeurs, petites boules d'amour chatoyantes, déjà tellement dans leur espace propre de petites dames, confiantes dans l'amour du monde, dans la transmission de la vie, prêtes à se livrer pour leur descendance... appliquées... inquiètes dans leurs certitudes, préparant depuis la nuit des temps le nid à venir... l'oeil aux aguets dans l'attente du prince charmeur car, quand à leur naïveté je suis d'un optimisme convaincu, elles devineront beaucoup et se tromperont rarement.
Elles défensives, lui au contraire, balançant franchement ses petits bras contre la réalité tangible, mettant en place ses capacités de mesure. Comme l'a si bien écrit Gibran, nous ne sommes que les arcs qui projettent les enfants, avec pour simple mission d'envoyer ces flèches d'un relâchement assuré et attentif de la main. Une main inquiète, tu le sais, qui a l'expérience de ces cibles mouvantes aux carreaux indécis, traits fragilisés par une impulsion trop ceci ou trop cela dans un parcours ou entrent en compte de redoutables charmes.
Mon fils, mes filles, quelques-unes parmi je ne sais combien de centaines d'autres millions de graines jetées aux vents. Brises, tourbillons, ouragans, souffles que l'on espère magnanimes mais dispensateurs de sursauts, rafales, tornades, cyclones pédagogiques habilement distribués par le destin. Avec une préférence pour le Zéphyr.

Auteur: Mg

Info: 2002

[ pensée-d'homme ]

 

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dubitation

« Doutez de tout et surtout de ce que je vais vous dire » (parole attribué au Bouddha)

C'est peu de dire que le doute est toujours plus fécond que toutes les certitudes. Le doute fait avancer, découvrir ; les certitudes étouffent. J’évoque ici, bien sûr, le doute constructif, celui qui pousse à vérifier, à mieux comprendre, à mieux décrire, pas le doute destructif qui rejette sans même examiner et sans souci de remplacer. Le doute est le premier moteur de la connaissance. En effet, pour connaître, il faut avoir trouvé ; pour trouver, il faut avoir cherché ; pour chercher, il faut avoir douté. Quand on croit savoir, on n’a plus envie de chercher et quand on ne cherche plus, on n’a plus aucune chance de trouver.

Le doute produit une instabilité qui force à avancer, à chercher, à progresser. C’est cette dynamique qui est à l’origine de tous les progrès dans la connaissance. La foi, au contraire, a tendance à bloquer la raison dans les croyances. Elle finit par inhiber l’esprit critique et peut conduire à l’intégrisme. Historiquement, les croyances de toutes sortes, qu’elles soient religieuses, traditionnelles, superstitieuses, nationalistes, raciales, idéologiques ont toujours été un frein au progrès vers plus d’humanité. C’est, par contre, la remise en question permanente suscitée par le doute qui a conduit à toutes les percées notables en matière de progrès aussi bien scientifique ou technologique que social ou humanitaire.

L’ascèse du doute

Seul le doute permet d’avancer pas à pas vers une connaissance sans cesse plus fine, plus complète, plus proche du réel. Il s’agit là de l’ascèse laborieuse et humble du vrai scientifique qui sait pourtant que la vérité absolue n’est pas atteignable par la raison, son seul outil de travail. Ce qui le conforte dans sa démarche c’est l’ouverture régulière du paysage cognitif qui s’offre à lui à chaque nouveau col passé.

L’apprentissage du doute dès le plus jeune âge est le meilleur rempart contre toutes les formes d’intégrisme et de fanatisme. Pour toujours plus d’humanité, c’est le doute (et la réflexion qu’il engendre) qu’il faut conforter chez les jeunes au lieu d’une quelconque croyance ou obéissance irréfléchie.

Auteur: Santarini Gérard

Info: Extrait de "Croire ou savoir ? Petites graines de réflexion pour un monde meilleur", Librinova, 2019

[ réflexion ]

 
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