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désert

Ses ancêtres appartenaient à une tribu de Bédouins nomades. Ils s'arrêtaient dans les oueds, ces lits de fleuve recouverts de végétation, et ils montaient leurs tentes. Les chèvres allaient paître, les femmes cuisinaient sur les pierres brûlantes. Ils n'avaient jamais quitté le désert. Ils se méfiaient un peu des gens de la côte, marchands, corsaires. Le désert était leur maison, ouverte, sans limites. Le désert était leur mer de sable. Tacheté de dunes comme le pelage d'un jaguar. Ils ne possédaient rien. Rien que des traces de pas que le sable bientôt effaçait. Le soleil faisait glisser les ombres. Ils étaient habitués à résister à la soif, à se dessécher comme des dattes, sans mourir. Un dromadaire leur ouvrait la voie, une ombre longue et tordue. Ils disparaissaient au milieu des dunes.
Nous sommes invisibles aux yeux du monde, mais pas à ceux de Dieu.
Ils se déplaçaient avec cette pensée au coeur.

Auteur: Mazzantini Margaret

Info: La mer le matin

[ Islam ] [ minéral ] [ Maghreb ] [ littérature ]

 

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archives

Le principal matériau utilisé pour la fabrique des livres consistait en peaux d'animaux — vaches, moutons, chèvres et parfois cerfs —, puisqu'on ne pouvait plus se procurer de papyrus et que l'usage du papier ne s'est pas généralisé avant le XIVᵉ siècle. Ces peaux devant être lissées, le bibliothécaire distribuait de la pierre ponce qui servait à éliminer les poils restants, les bosses et autres imperfections. Une tâche pénible attendait le scribe à qui était attribué un parchemin de mauvaise qualité. Les marges de certains manuscrits monastiques ont parfois conservé des témoignages de leur détresse : "Le parchemin est velu" ; "Encre diluée, mauvais parchemin, texte difficile" ; "Dieu merci, il fera bientôt nuit". "Qu'il soit permis au copiste de mettre un terme à son labeur", écrivit un moine épuisé sous son nom, précisant la date et le lieu où il travaillait. "J'ai fini, avouait un autre, pour l'amour du ciel donnez-moi à boire."

Auteur: Greenblatt Stephen

Info: Quattrocento

[ évolution ] [ recueil ] [ bouquin ] [ matières ]

 

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progrès

- Je tiens la civilisation pour le grand fossoyeur de l'humanité, déclara-t-il avec emphase. Le civilisé vit certes plus longtemps qu'auparavant, mais dans quel état ! Coupé de la nature et de ses instincts, il a perdu son énergie vitale et végète dans les villes pestilentielles et bruyantes, névrosé, faible, débile, aveuglé de lumière électrique, décérébré d'informatique, abruti de viande, de vin, de chimie, de travail absurde et de loisirs infantilisants, bercé par le rythme infernal de l'accumulation sans fin, baignant dans une orgie de science dont il se délecte sans même savoir pourquoi, et tout cela pour le plus grand profit des exploiteurs et des vandales gouvernementaux ! L'Etat est une prison, camarades ! La société, un asile de fous où la police monte la garde au profit des capitalistes ! La civilisation est consubstantielle à la terreur !
Il reprit son petit panier et se remit à tresser ses lianes de chèvrefeuille.

Auteur: Maulin Olivier

Info: Le bocage à la nage, p. 76

[ dénigrement ]

 

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espoir

- Je connais beaucoup de contes, grâce à mon père, répond Rosa. Mais cela n'a rien à voir avec l'hassidisme. Je leur ai toutefois raconté l'histoire de l'homme et ses trois chèvres : Foi, Amour et Espérance. Foi se faufile un jour à travers la clôture qui entoure la maison, s'égare dans la forêt et se fait manger par un loup. Il ne reste plus que ses sabots. Amour renverse une lampe à pétrole que l'homme négligent avait laissée dans la bergerie et prend feu. D'elle ne subsiste qu'un morceau de charbon. Désormais, l'homme est aux petits soins avec Espérance, la dernière chèvre qui lui reste. Il la gâte et la bichonne, bien qu'il soit devenu pauvre et ait lui-même à peine de quoi vivre. Il se montre généreux envers elle, dépense l'argent qui lui reste en nourriture, jusqu'à mourir de faim à ses côtés. On le retrouve mort dans la bergerie. Ses mains sont agrippées aux cornes de l'animal.

Auteur: Vertlib Vladimir

Info: L'Etrange mémoire de Rosa Masur

[ littérature ] [ triade ] [ fable ]

 

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scène bucolique

Le silence majestueux qui régnait dans ce bocage, oublié peut-être sur les rôles du percepteur, fut interrompu tout à coup par les aboiements de deux chiens. Les vaches tournèrent la tête vers l’entrée du vallon, montrèrent à Raphaël leurs mufles humides, et se remirent à brouter après l’avoir stupidement contemplé. Suspendus dans les rochers comme par magie, une chèvre et son chevreau cabriolèrent et vinrent se poser sur une table de granit près de Raphaël, en paraissant l’interroger.

Enfin, les jappements des chiens attirèrent au dehors un gros enfant qui resta béant, puis vint un vieillard en cheveux blancs et de moyenne taille. Ces deux êtres étaient en rapport avec le paysage, avec l’air, les fleurs et la maison. La santé débordait dans cette nature plantureuse, la vieillesse et l’enfance y étaient belles ; enfin il y avait dans tous ces types d’existence un laisser-aller primordial, une routine de bonheur qui donnait un démenti à nos capucinades philosophiques, et guérissait le cœur de ses passions boursouflées.

Auteur: Balzac Honoré de

Info: Dans "La peau de chagrin", Librairie générale française, 1984, page 340

[ simplicité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

nourriture

Le fromage est l'aliment de Polyphème, l'être mi-homme, mi-bête qui n'a pas été touché par le processus civilisateur. Le géant monstrueux qui ne ressemble en rien aux hommes "qui mangent du pain" est en train de faire paître ses moutons et ses chèvres quand Ulysse et ses compagnons pénètrent dans sa caverne. Ils y trouvent des claies chargées de fromages et, tout autour, des bocaux, des seaux, des cruches remplies de lait. Imprudemment, Ulysse décide d'attendre Polyphème pour mettre à l'épreuve son sens de l'hospitalité: "Nous mangeâmes les fromages et nous attendîmes à l'intérieur". Polyphème revient avec grand fracas, se met à traire les brebis et les chèvres et aussitôt il fait cailler la moitié du lait, en le recueillant dans des paniers en osier; il verse l'autre moitié du lait, en le recueillant dans des bocaux "pour son dîner".

Il s'agit d'une scène pour ainsi dire archétypale, qui représente clairement l'image primitive et précivile qui connota pendant longtemps le lait et les laitages dans la culture européenne.

Auteur: Montanari Massimo

Info: Entre la poire et le fromage - ou comment un proverbe peut raconter l'histoire

[ frometon ] [ étymologie ] [ mythologie ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

homme-animal

Portée par de jeunes militants anticapitalistes et petit-bourgeois, l'idéologie antispéciste m'apparaissait délirante parce qu'en abolissant la pratique de l'élevage, elle prétendait mettre fin à une histoire liant l'homme à l'animal depuis dix mille ans, depuis la domestication de la chèvre dans la région du croissant fertile. Dépasser la révolution néolithique constituait un objectif pour le moins ambitieux, on pouvait laisser cela à ses promoteurs végétaliens, généralement des étudiants en sciences humaines ayant perdu tout lien à la terre et son travail.

Je me souviens qu'à l'école primaire, dans le cadre d'un cours de sciences naturelles, le maître avait tué puis disséqué une grenouille face à un parterre de garçons et de filles ricanant, plus ou moins intéressés ou dégoûtés : une telle leçon de choses serait-elle possible aujourd'hui, sans que les réseaux sociaux ne s'embrasent ?

Étrange monde dans lequel on s'apitoie sur le sort d'une oie gavée en détournant le regard des greniers à foin, recoins où se balancent les corps pendus et déjà assaillis de mouches des paysans endettés.

Auteur: Sansonnens Julien

Info: Septembre éternel

[ ségrégation ] [ discrimination ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

cosmogonie

En effet, [Atman] était grand comme une femme et un homme quand ils se tiennent embrassés. Son soi, il le divisa en deux parties : de là naquirent époux et épouse. Il s'unit à elle et de là naquirent les humains. Mais elle réfléchit : Comment peut-il s'unir à moi puisqu'il m'a engendrée de lui même? Eh bien! je vais me cacher ! Alors elle se transforma en vache; alors lui devint taureau et il s'accoupla avec elle; de là naquirent les bovins. Alors elle se fit jument; mais lui devint étalon; elle se fit ânesse, lui âne et il s'accoupla avec elle : de là naquirent les solipèdes. Elle devint chèvre, lui, bouc; elle devint brebis, lui, bélier et s'accoupla avec elle; de là naquirent les chèvres et les brebis. Et ainsi, il arriva qu'il créa tout ce qui s'accouple jusqu'aux fourmis. Alors il reconnut: "Vraiment je suis moi-même la création, car j'ai créé tout le monde de l'univers". Alors il se frotta ainsi (les mains devant la bouche) et il engendra de sa bouche comme sein maternel et de ses mains, le feu.

Auteur: Brihadaranyaka Upanishad

Info: Traduit par Paul Deussen

[ espèces animales ] [ mythologie ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

littérature

Chesterton, le poète Chesterton a dit un jour qu'il soupçonnait Bernard Shaw d'être le seul homme à n'avoir jamais écrit de poésie. Nous pourrions bien soupçonner Chesterton du contraire. A-t-il jamais rien écrit d'autre? Mais qu'est-ce que la poésie? Il ne s'agit pas seulement d'une forme littéraire usant de vers, de rythmes et de rimes -quoique Chesterton ait également écrit beaucoup de ces poèmes-là, dont certains restent d'ailleurs mémorables. Non, la poésie est quelque chose de beaucoup plus fondamental. La poésie est une saisie du réel. La poésie dresse un inventaire de l'univers visible; elle donne leur nom à toutes les créatures; elle nomme ce qui est. Ainsi, pour Chesterton, l'un des plus grands poèmes jamais écrits se trouve dans Robinson Crusoé: cette liste de toutes les choses que Robinson réussit à sauver du naufrage de son navire: "deux fusils, une hache, trois sabres, une scie, trois fromages de Hollande, cinq pièces de viande de chèvre séchée..." La poésie est notre lien vital avec le monde extérieur -la ligne de sécurité dont dépend notre survie même- et, en certaines circonstances, le dernier rempart de notre santé mentale.

Auteur: Leys Simon Pierre Ryckmans

Info: Le Studio de l'inutilité

[ réalité ] [ survie ]

 

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disparition

Un jour, vraisemblablement en été, en une heure manifestement crépusculaire un Romain triomphateur et velu égorgea le dernier des samnites : une brute sentant la chèvre, illettré, conforté par une théologie "pauvre", bon à apprivoiser les vipères, empêché et empêtré par les "cioce' (*) d'une langue bornée, défensive et rude. Il est probable que ce meurtre final arriva tout à fait par hasard et que le Romain ignora à jamais qu'il avait résolu définitivement la "question samnite", alors que le samnite devait avoir plus qu'un soupçon d'être le dernier : cela faisait trop longtemps qu'il ne trouvait d'interlocuteurs, sinon dans les rêves, dans les longs cauchemars qui évoquaient les banquets gloutons et âpres de ses montagnes. Peut-être ne lui déplut-il pas de mourir, et, si sa culture le lui avait permis, il aurait apprécié l'occasion de faire de son propre corps le mot "fin" à un chapitre de l'histoire de la péninsule.
La fin du dernier des samnites libéra une armée de fantômes à travers l'Italie : ils n'étaient pas particulièrement redoutables, ils se montraient plutôt couards, ils étaient frustes, tour à tour déprimés ou euphoriquement fanfarons.

Auteur: Manganelli Giorgio

Info: In "L'almanach de l'orphelin samnite", éd. W, 4ème de couverture - (*) cioce : anciennes chaussures de l'Italie

[ conflit ethnique ] [ hantise ] [ antiquité ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama