Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 1154
Temps de recherche: 0.0431s

massacre

Alors imaginez la calme fin d’une journée de printemps où tout semble comme verni, frais, émaillé, les rayons du soleil déclinant qui percent en oblique les feuillages des arbres bordant la côte que monte maintenant au pas l’escadron, et à part toujours le bruit des sabots c’est le silence, personne ne parle, vous regardez seulement les premiers groupes de réfugiés qui cheminent en sens inverse, et tout à coup, sans que rien ne se soit encore produit, sans raison apparente, vous les entendez crier, ou plutôt criailler, les piaillements aigus des femmes, trop aigus, presque indécents, au point que vous vous demandez avec une sorte de condescendance apitoyée Qu’est-ce qui leur prend, qu’est-ce qui leur prend ? en même temps que vous les voyez tous, femmes, hommes, enfants abandonner les chariots, les bicyclettes ou les poussettes qu’ils traînaient et se jeter dans le fossé et alors, sans que vous ayez seulement entendu venir les trois avions qui volent haut, tout à coup cette espèce de buisson de poussière dans le champ, à quelques mètres de vous, crépitant d’étincelles dans un bruit ou plutôt un fracas assourdissant, et le souffle de la bombe qui vous frappe sur le côté comme des coups de poing, et alors, puisque c’est ça que vous me demandez, ça y est : la peur

Auteur: Simon Claude

Info: Le jardin des plantes p 81

[ contraste ] [ machine ] [ nature ] [ guerre ] [ débâcle ] [ ww2 ]

 
Commentaires: 3
Ajouté à la BD par Plouin

ragots

[Bobard] C'est le terme venu des armées qui sert aujourd'hui dans la société parisienne – celle de Paris comme celle des provinces – pour désigner des nouvelles à sensation. Inutile d'ajouter, que ces nouvelles ne s’appuient d'aucune garantie officielle. Leur prix et leur saveur consistent, au contraire, dans leur caractère confidentiel et privé. Pourtant, il ne faudrait pas confondre le bobard avec les ersatz de vérité qui l'ont précédé : le racontar, le tuyau, le canard. Le racontar pâtissait toujours de l'humilité, de ses origines, qu'il avait le tort d'avouer. Issu de chez l'épicier ou de chez la crémière, il était généralement rejeté avec méfiance et dérision par les gens de bonne compagnie. Le tuyau présentait la faiblesse opposée. Comme il s'autorisait de documents censément puisés en haut lieu ou fournis par une personnalité en vue, on n'avait qu'à remonter jusqu'à sa source pour le voir crever incontinent. Quant au canard, troublé dans son vol par les hammerless de la censure, s'il parvenait cependant à gagner une gazette, l’étrangeté et l'extravagance de son plumage ne tardaient pas à le dénoncer. Parmi les communiqués et les nouvelles des agences, il détonnait comme le mensonge dans la réalité. Le contraste entraînait aussitôt sa ruine que consacrait dès le lendemain, un démenti du journal même qui lui avait fait accueil…

Auteur: Vanderem Fernand

Info:

[ nuances ] [ champ lexical ] [ historique ] [ potins ] [ salades ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

animal domestique

Au-dessus de la terre, habitée par la pensée des hommes : un ciel clair, semé d'étoiles. La terre est très lumineuse. A l'endroit où la famille a laissé la maison, il n'y a rien. Des Âmes, peut-être ? et des souvenirs... Mais si, pourtant, le Vide s'écarte, le ciel apparaît admirable, d'une pureté divine. Puis la maison haute ! haute ! comme une cathédrale. Puis le jardin, avec une pelouse, comme un champ, et les allées, comme des routes de campagne.
Qui y a-t-il ? Il n'y a rien. Mais si, par terre, un peu au-dessus du sol, deux étoiles sont suspendues : Les yeux du chat qui regardent la maison. Le chat est là et pour lui, tout revit. Le chat se promène : c'est calme. Il va doucement, près d'un soupirail : il entre, les étoiles illuminent la cave, qui est toute blanche comme le couloir d'une abbaye. Le chat ronronne en marchant. Il est tranquille, rien n'est changé chez lui. Il ressaute sur la route de campagne et va se promener dans le champ. Le chat passe en revue : toute la Nuit. Aux fenêtres des maisons, des vitraux scintillent. Le chat se couche sur une marche de la maison. Devant lui le Vide revient. Ses yeux deviennent très grands, il voit dans le Néant !

Auteur: Havet Mireille

Info: La Maison dans l'oeil du chat

[ poésie ] [ nuit ]

 

Commentaires: 0

oisiveté

Quand je n’ai rien à faire, et qu’à peine un nuage

Dans les champs bleus du ciel, flocon de laine, nage,

J’aime à m’écouter vivre, et, libre de soucis,

Loin des chemins poudreux, à demeurer assis

Sur un moelleux tapis de fougère et de mousse,

Au bord des bois touffus où la chaleur s’émousse.

Là, pour tuer le temps, j’observe la fourmi

Qui, pensant au retour de l’hiver ennemi,

Pour son grenier dérobe un grain d’orge à la gerbe,

Le puceron qui grimpe et se pend au brin d’herbe,

La chenille traînant ses anneaux veloutés,

La limace baveuse aux sillons argentés,

Et le frais papillon qui de fleurs en fleurs vole.

Ensuite je regarde, amusement frivole,

La lumière brisant dans chacun de mes cils,

Palissade opposée à ses rayons subtils,

Les sept couleurs du prisme, ou le duvet qui flotte

En l’air, comme sur l’onde un vaisseau sans pilote ;

Et lorsque je suis las je me laisse endormir,

Au murmure de l’eau qu’un caillou fait gémir,

Ou j’écoute chanter près de moi la fauvette,

Et là-haut dans l’azur gazouiller l’alouette.

Auteur: Gautier Théophile

Info: Farniente

[ poème ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

bric-à-brac littéraire

Un romancier réaliste, en revanche, un romancier qui se mêle de raconter les moeurs de son temps, rencontre infailliblement, dès le premier détour de son récit, la question féminine. Qui dit moeurs, dit femmes. Dans un magnifique paragraphe de sa préface à "Une fille d'Eve", Balzac, comparant une fois de plus le projet de La Comédie humaine aux Mille et Une Nuits, découvre que la "faiblesse" de celles-ci, par rapport à son oeuvre à lui, vient de ce que l'observation des moeurs était impossible dans l'Orient d'alors puisque, dit-il, les femmes y étaient enfermées, invisibles. Il n'y avait par conséquent presque rien à raconter. Pas de femmes, donc pas de moeurs. Pas de femmes, donc pas de conquêtes. Pas de femmes, donc pas d'aventures. Et, pour ainsi dire, pas de réalité. D'où la nécessité du conteur de faire intervenir à tout bout de champs des prodiges, des talismans, des diableries et des magies pour soutenir l'intérêt du lecteur dans des récits dont "tout le merveilleux", conclut Balzac, "est inspiré par la réclusion des femmes".

Pas de femmes, donc pas de réalisme. Pas de femmes, donc amulettes, vibrations, télépathies et superstitions, "Spiritualités". retours de sacré. Astrologie. "Imaginaire" inoffensif. Vertige illuministe. Occultismes, enfin, on m'aura compris. New Age.

Pas de femmes, donc pas de roman vrai.

Auteur: Muray Philippe

Info: "Exorcismes spirituels", tome 1

[ sexualité refoulée ] [ anima ] [ demi-monde ]

 
Commentaires: 5
Ajouté à la BD par Coli Masson

camp de concentration

(...) Dès le départ, Himmler se présenta comme une autorité en matière d'agriculture. Dans un lettre datée du 22 avril 1926 adressée à une personne qui s'intéressait aux fermes il dit : "Je suis un Bauer (paysan) même si je n'ai pas de ferme." En attendant, gérer un élevage de poulets accrut son obsession pour l'eugénisme et pour l'amélioration des êtres humains comme celles des souches animales. Ainsi que l'analyse de Fritz Redlich : "Son intérêt pour la reproduction et l'abattage des poulets se transforma en intérêt pour la procréation et le meurtre des êtres humains."
La lecture d'un certain nombre de pamphlets racistes renforça Himmler dans sa conviction que la procréation humaine devait prendre en compte le facteur race. Il considérait que la tâche d'un leader était "comme le spécialiste en horticulture qui, quand il veut créer une nouvelle souche pure à partir d'une espèce ancienne qui a été épuisée par trop de croisements, commence par aller dans le champ pour arracher les plantes non désirées". Après la guerre, un de ses officiers SS témoigna que le passé agricole de Himmler était bien à la base de son obsession pour la procréation raciale. L'exploitation animale - reproduction, sélection et abattage - a posé les jalons à chaque étape sur la voie menant au génocide.

Auteur: Patterson Charles

Info: Un éternel Treblinka

 

Commentaires: 0

science-fiction

Le multivers quantique d'Everett avait fait une autre grande apparition littéraire, à nouveau sans être cité par son nom, dans le roman 'Feu pâle' (1962) de l'écrivain russo-américain Vladimir Nabokov. Il y crée un -jeu des mondes- avec un couple du nom de Shade (ombre en anglais), qui meurt et survit simultanément dans des mondes différents qui s'influencent mutuellement. Toute une série d’œuvres de Nabokov se joue dans des mondes-miroirs déformés.
Le multivers apparaît également dans la littérature contemporaine. L'auteur américain Thomas Pynchon s'inspira de la théorie des cordes pour concevoir un multivers d'un complexité déconcertante dans lequel se déroule son opus de mille pages 'Contre-jour' (2006). Les personnages de Pynchon font des allers-retours entre les mondes comme entre des continents, d'antiterre à antiterre comme de Cambridge au Colorado. Les lois de la physique varient d'un monde à l'autre, comme dans le multivers de la théorie des cordes.
[...] Le maître parmi les auteurs de multivers est l'Anglais Michael Moorcock. Sa trilogie 'Le champion éternel' se déroule dans un immense multivers qui contient d'innombrables Terres de tailles et d'anciennetés différentes aux différentes préhistoires. Le héros est parfaitement adapté à son habitat, sa personnalité multiple convient aux très nombreuses dimensions de l'espace.
Et maintenant, les scientifiques affirment que ce n'est peut-être pas pure invention. Que ces autres mondes sont peut-être réels.

Auteur: Hürter Tobias

Info: Les Univers parallèles : Du géocentrisme au multivers

[ écriture ] [ complexité ] [ spéculations ]

 

Commentaires: 0

aveuglement

Bien sûr, de Grenoble (nous parlons de Grenoble, c’est-à-dire N’importe où, Technopoland), on ne peut considérer qu’avec condescendance ces révoltes paysannes et l’activité de ces deux enquêteurs chinois. A Grenoble, Technopoland, on fait tellement mieux en matière de contestation et de résistance.
On cultive son jardin et ses analyses, si délicates, si décoratives, et on se les échange sous pli fermé, miracle de la philatélie subversive, de crainte qu’elles n’échouent entre les mains du vulgaire. On cultive le patrimoine : encore et toujours le Vercors, Mai 68, la mémoire. On "résiste" toujours, soixante ans après, au nazisme ou à Franco : plus jamais ça. On cultive la solidarité internationale : Bolivie, Palestine, Afghanistan, le regard rivé au sommaire du Monde diplomatique, sans jamais s’en prendre aux entreprises et laboratoires locaux, Schneider, Sofradir-Ulis, le Commissariat à l’énergie atomique, Minatec, Memscap, etc., d’où sortent les drones, les capteurs, les caméras vidéo, les équipements infrarouges, des guerres exotiques. On salonne entre deux buffets "équitables" autour de la "Queer Theory". On ne change pas une tactique qui perd : recroquevillés dans leur bocal "affinitaire", les radicaux Duracell lancent leur énième appel à soutien, après leur énième éviction policière. Pas question d’explorer l’endroit où ils vivent ; les quartiers populeux et périphériques, si magnifiés dans leur mythologie, les zones chimiques et les champs d’OGM du Nord-Isère.

Auteur: PMO Pièces et main-d'oeuvre

Info: Dans "Aujourd'hui le nanomonde", pages 21-22

[ bobo ] [ politiquement correct ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

décors

Les studios de Beaulieu avaient grandi dans les ruines d'un casino désaffecté. Au bord de la mer et derrière la voie ferrée et ses agaves, les hangars grignotaient peu à peu les terrains horticoles, et une cité champignon, en contreplaqué et tôle ondulée, surgissait entre les lignes bleues et pures d'un paysage grec, parmi les troncs, au tourment centenaire, d'oliviers delphiques. C'est là que Kron, la chanson de Roland en main, tournait les dernières scènes de France-la-doulce, les nécessités techniques l'ayant obligé à commencer le film par la fin. Dans le hangar n°4 étaient disposés les appartements de la belle Aude; dans le hangar n°8, le palais de Charlemagne ; à grands coups de marteau, des ouvriers s'apprêtaient à monter en plein air la piscine de l'émir de Babylone ; ce rêve fragile de Schéhérazade était fait de claires de bambous, sur lesquelles des Italiens vaporisaient au pistolet du plâtre liquide. Tout à côté, on pouvait apercevoir un porche d'hôtel Louis XV, du Marais, trois colonnes du Parthénon, une mosquée Sénégalaise, un palais palladien et un petit café de la place du Tertre, privé de toits, comme une ville bombardée. Ces édifices, restes d'anciennes productions, grillaient au soleil et se détérioraient sous les claques du mistral. Par-dessus les perspectives en trompe-l'œil, les réflecteurs, comme six gros yeux vitreux, s'essayaient à faire concurrence au soleil.

Auteur: Morand Paul

Info: France la doulce (1934, 224 p., Gallimard/pléiade)

[ cinéma ] [ architecture ]

 
Commentaires: 1

anticipation

Les histoires de super-héros sont méprisées, car souvent vues comme l'un des niveaux les plus bas de notre culture. Mais tel un éclat d'hologramme, elles contiennent en miniature tous les rêves et toutes les peurs des générations qui les racontent. Créées par des travailleurs qui en leur temps étaient marginalisés, moqués, utilisés comme bouc émissaires et exploités, elles n'ont jamais cessé de nous offrir une ligne directe vers l'inconscient collectif culturel, et ses convulsions. Elles nous racontent d'où nous venons, ce que nous avons craint ou désiré, et à présent elles sont plus populaires et plus ubiquitaires qu'elles en l'ont jamais été. Je le répète : les comics ont eu raison dès le début. Lorsque tout le monde s'en fichait, ils ont pris très au sérieux l'idée d'un futur surhumain, et l'ont embrassé, exaltée et testée jusqu'au point des destruction et retour. Et ils l'ont trouvée intacte, plus forte et mieux définie, comme l'acier passé au feu du raffinage. Indestructible, rien ne peut l'arrêter. Les super-héros étaient les champions des opprimés quand nous en avons eu besoin, puis patriotes, pionniers, rebelles, conformistes ou rock stars quand cela nous était nécessaire. Et à présent, ils entreprennent sous nos yeux ébahis d'abattre les murs séparant la réalité de la fiction.

Et il n'y a qu'un seul moyen de savoir ce qui se passera ensuite...

Auteur: Morrison Grant

Info:

[ BD ] [ superman ] [ science-fiction ]

 

Commentaires: 0