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bébé

Du matin au soir et jusque tard dans la nuit, la maison solitaire en bordure du bosquet de bambous résonnait des gazouillis joyeux et des rires dénués de sens de cet enfant de dix mois.

La mère l'élevait avec amour. D'âge en âge les hommes chantent la gloire de la mère. Mais ce que l'enfant donne à la sienne, est-ce moins? Bien sûr, il arrive pauvre sur cette terre, mais qui peut payer son sourire charmeur, la légèreté de l'enfance, son visage plein, ses bavardages sans suite?

Auteur: Bibhouti Bhoushan Banerji

Info: La complainte du sentier

[ gratifiant ] [ maman-enfant ]

 

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aube

Le soleil se lève. Je n’ai pas dormi. J’entends les oiseaux de l’aurore, les mêmes que j’entends lors de mes longues insomnies. Ils annoncent le jour et je suis encore du côté de la nuit. Je m’épuise à franchir le fossé. Et ils chantent, et ils chantent, ils s’interpellent, ils se questionnent, ils se répondent. Ils se comprennent. Un nouvel ordre est révélé. Et je reste invariablement exclu de cette renaissance, captif d’un autre espace-temps, d’un univers parallèle où le chaos n’en finit pas. Mais peut-être pour la première fois ce matin ai-je atteint l’autre rive.

Auteur: Marret Carine

Info: Ils dorment

[ nuit blanche ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

question

Les approches humaniste et scientifique sont-elles différentes ? Les scientifiques peuvent calculer la torsion d'un gratte-ciel avec un battement d'aile d'un oiseau, ou 155 mouvements de la Lune et 500 autres encore plus complexes. Ils se déplacent en tenue académique et chantent des logarithmes. Ils disent : "Le ciel est à nous", comme des prêtres en charge du ciel. Nous autres, pauvres humanistes, ne pouvons pas même penser clairement, ni écrire une phrase sans commettre de bévue, roturiers du "bon sens". Nous ne faisons jamais un pas sans trébucher ; eux avancent solennellement, toujours infailliblement, sans jamais reculer, portant la cloche, le livre et la bougie.

Auteur: Velikovsky Immanuel

Info: Stargazers and Gravediggers : Memoirs to Worlds in Collision (2012), 212.

[ rationalisme triomphant ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

prier

Nous prions. Nous prions tout haut. Nous prions fort. Je hurle presque les phrases que je me suis forcé à apprendre il n'y a pas si longtemps. Ces mots des autres que j'ai faits miens pour ne pas me trahir. "Notre Père..."
Notre Père qui êtes aux cieux et pas sur la terre.
Notre Père qui êtes partout mais pas dans ce wagon.
Notre Père qui n'êtes pas mon père et certainement pas celui de tous ces morts qui chantent votre louange à leur façon, faite de gargouillis, de bruits de marécage.
Je récite le Notre Père avec mes camarades.
Et je m'aperçois qu'il me fait du bien.

Auteur: Rykner Arnaud

Info: Le wagon

[ invocation ] [ thérapie ]

 

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analyse

Dans Shakespeare, les oiseaux chantent, les buissons verdissent, les coeurs aiment, les âmes souffrent, le nuage erre, il fait chaud, il fait froid, la nuit tombe, le temps passe, les forêts et les foules parlent, le vaste songe éternel flotte. La sève et le sang, toutes les formes du fait multiple, les actions et les idées, l'homme et l'humanité, les vivants et la vie, les solitudes, les villes, les religions, les diamants, les perles, les fumiers, les charniers, le flux et le reflux des êtres, le pas des allants et venants, tout cela est sur Shakespeare et dans Shakespeare, et, ce génie étant la terre, les morts en sortent.

Auteur: Hugo Victor

Info: William Shakespeare

[ théâtre ]

 

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conteuse

Cette nuit-là, et pendant bien des nuits encore, grand-mère m'a ouvert les portes de son enfance (...). Ses histoires m'aidaient à m'évader, m'emmenaient sur les sommets des collines de Nghê An, où je remplissais mes poumons du parfum des rizières, plongeais les yeux dans le Lam, me muais en un point vert sur les montagnes de Truong Son. Grâce à ses histoires, je goûtais sur ma langue la saveur sucrée des baies de sim, je sentais les grenouilles me sauter dans les mains et dormais dans un hamac, sous un ciel criblé d'étoiles scintillantes. (...) La guerre se poursuivait, et ses histoires nous gardaient en vie, moi et mon espoir.

Auteur: Nguyen Phan Qué Mai

Info: Pour que chantent les montagnes

[ narratrice ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

télévision

Rien ne nous aliène à nous-mêmes et ne nous aliène le monde plus désastreusement que de passer notre vie, désormais presque constamment, en compagnie de ces êtres faussement intimes, de ces esclaves fantômes que nous faisons entrer dans notre salon d’une main engourdie par le sommeil – car l’alternance du sommeil et de la veille a cédé la place à l’alternance du sommeil et de la radio – pour écouter les émissions du matin au cours desquelles, premiers fragments du monde que nous rencontrons, ils nous parlent, nous regardent, nous chantent des chansons, nous encouragent, nous consolent et, en nous détendant ou en nous stimulant, nous donnent le la d’une journée qui ne sera pas la nôtre.

Auteur: Anders Günther Stern

Info: Dans "L'obsolescence de l'homme", trad. de l'allemand par Christophe David, éditions Ivrea, Paris, 2002, page 148

[ médias ] [ divertissements ] [ discours étrangers ] [ dépossession ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

fanatisme politique

Sebastian et moi avons été les témoins étonnés de deux discours enthousiasmants : la vigueur du nazisme dans les années 1930, la générosité du communisme après 1945. Dans notre expérience d’enfants initiés par la guerre et le côtoiement de la mort, nous avions déjà compris que deux langages gouvernaient le monde mental des hommes. L’un qui montait vers le ciel en fabriquant des images esthétiques ou hideuses, entourées de mots qui donnaient la fièvre : "Héroïsme… victoire du peuple… pureté… mille ans de bonheur… lendemains qui chantent."

Ces mots brûlants nous éloignaient du réel 3. Sebastian (11 ans en 1918) et moi (8 ans en 1945) préférions les mots qui donnent un plaisir discret, celui des explorateurs qui, en découvrant le monde, dégustent le réel.


Auteur: Cyrulnik Boris

Info: Le laboureur et les mangeurs de vent

[ illusion ] [ idéologies ] [ gauche-droite ] [ extrêmes ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

précurseur écologiste

Comme pour les jeunes de sa génération, ignorants du passé, le "problème écologique" avait été une véritable découverte, ce qu’on ne peut dire des vieux convertis sur le tard. Pour crier dans un journal de gauche [Charlie Hebdo] les méfaits du développement et ses gaspillages, à rebours de la mythologie du progrès matériel, il fallait avoir le courage et la liberté de s’opposer à son propre milieu. [Pierre] Fournier le disait dans le langage des jeunes, mais sans complaisance. Il n’annonçait pas les lendemains qui chantent, mais la fin des temps, pressentant peut-être que le sien était compté. La mort de Fournier est une lourde perte pour le mouvement écologique, car on ne voit guère aujourd’hui qui peut lui maintenir, avec son intransigeance, un sérieux qui n’est pas forcément celui des chiffres.

Auteur: Charbonneau Bernard

Info: Le feu vert, 1980

[ radicalisme ] [ hommage post-mortem ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

langage

La nature est un temple ou de vivant piliers

Laissent parfois sortir de confuses paroles :

L'homme y passe à travers des forêts de symboles

Qui l'observent avec des regards familier



Comme de longs échos qui de loin se confondent

Dans une ténébreuse et profonde unité

Vaste comme la nuit et comme la clarté

Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.



Il est des parfums frais comme des chairs d'enfants,

Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,

— Et d'autres, corrompus, riches et triomphants,



Ayant l'expansion des choses infinies,

Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens,

Qui chantent les transports de l'esprit et des sens.

Auteur: Baudelaire Charles

Info: Les Fleurs du mal

[ correspondances ] [ sonnet ] [ poème ] [ sensualité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel