éternité
Je m’en irai, je me dissoudrai dans l’amour des étoiles et des mondes et je retrouverai mes mortes parentés avant de revivre avec elles dans le pays impérissable.
Je m’en reviendrai avec ma musette pleine de larmes, de livres et de rêves à mon tour, je dévorerai l’Inconnu dans une ineffable et éternelle étreinte. Je m’en viendrai avec la souvenance des paysages et des peuples. Chanteront les mers, danseront les galaxies, tressailliront les fleuves.
Donner, se donner, nous sommes tous dans la main du grand Amant et les premiers balbutiements de notre adoration sont les premiers moments de notre dignité.
A Dieu je m’abandonne. Les oiseaux de juin descendent dans le verger.
Auteur:
Grall Xavier
Années: 1930 - 1981
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: poète, écrivain, journaliste
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Dans "L'inconnu me dévore"
[
adieux
]
postérité
La nuit s’efface. Les étoiles s’éloignent. Voici que les dernières courtisanes sont rentrées avec les amants. Et moi, dans la pluie du matin, j’écris ces vers sur le sable.
Les feuilles sont chargées d’eau brillante. Des ruisseaux à travers les sentiers entraînent la terre et les feuilles mortes. La pluie, goutte à goutte, fait des trous dans ma chanson.
Oh ! que je suis triste et seule ici ! Les plus jeunes ne me regardent pas ; les plus âgés m’ont oubliée. C’est bien. Ils apprendront mes vers, et les enfants de leurs enfants.
Voilà ce que ni Myrtalê, ni Thaïs, ni Glykéra ne se diront, le jour où leurs belles joues seront creuses. Ceux qui aimeront après moi chanteront mes strophes ensemble.
Auteur:
Louys Pierre Louis dit Pierre
Info:
"La pluie au matin", in "Chansons de Bilitis"
[
transmission
]
[
mélancolie
]
[
éphémère
]
[
gagnants
]
[
poème
]
printemps
Bientôt sera fait échec à l’hiver ;
Bientôt se délaceront fondront les ligatures glacées
-Encore un peu,
L’air, la terre, la vague seront inondées de douceur par la nature épanouie – mille formes apparaîtront
Aux mottes de terre sourdes, aux courants d’air montés comme du fond des caveaux.
Tes yeux tes oreilles – tes meilleurs attributs – tout ce qui prend connaissance de la beauté de la Nature,
S’éveilleront, s’empliront. Tu percevras les spectacles simples, les miracles délicats de la terre,
Les pissenlits, le trèfle, l’herbe émeraude, les parfums les fleurs précoces,
L’arbousier sous la semelle, le vert jaune du saule pleurer, le prunier le cerisier en fleurs ;
Avec eux le rouge-gorge, l’alouette la grive, chanteront leurs chants – le rouge-gorge bleu aux ailes vives ;
Tous les spectacles que la pièce annuelle rejoue.
Auteur:
Whitman Walt
Années: 1819 - 1892
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: poète
Continent – Pays: Amérique du nord - Usa
Info:
Dans "Feuilles d'herbe", Bientôt sera fait échec à l'hiver, traduction Jacques Darras, éditions Gallimard, 2002
[
renaissance
]
[
poème
]