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langage

Pour un linguiste le phénomène est familier: routine de l'euphémisme. Les gens inventent de nouveaux mots "polis" pour désigner les choses émotionnellement chargées ou de mauvais goût. Mais l'euphémisme devient entaché par l'association et la nouvelle formulation trouvée acquiert vite ses propres connotations négatives. "Salle d'eau" devient "salle de bains", qui devient "salle de repos", pour devenir "toilettes" (à l'origine un terme pour les soins du corps, comme dans "trousse de toilette")... Ce tapis euphémiste montre que ce sont des concepts, et non les mots, qui sont transportés. Donnez à un concept un nouveau nom, et le nom sera coloré par le concept; le concept ne se rafraîchit pas par le nom. (Nous saurons que nous aurons atteint égalité et respect mutuel lorsque les noms des minorités resteront en place.)

Auteur: Pinker Steven

Info: The game of the name, 03/04/1994, archive originale

[ apparence ] [ illusion ] [ abstraction ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ]

 

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à dos d'hommes

Mais comment les navires qui voguent sur les lacs au coeur du continent africain sont-ils arrivés là ? Ils ont été démontés dans les ports de l'océan, les pièces chargées, transportées sur les têtes puis rassemblées sur les rives des lacs. C'est en pièces détachées que des villes entières, des usines, des équipements de mines, de centrales électriques, d'hôpitaux sont parvenus au fin fond de l'Afrique. Toute la civilisation technique du XIXè siècle a été transportée à l'intérieur de l'Afrique sur la tête de ses habitants.

Les habitants d'Afrique du Nord ou même du Sahara ont été plus chanceux : ils ont pu utiliser les bêtes de somme, les chameaux. Dans l'Afrique subsaharienne, le chameau ou le cheval n'ont jamais pu s'adapter, car ils étaient décimés par les mouches tsé-tsé ou par d'autres maladies des humides tropiques.

Auteur: Kapuscinski Ryszard

Info: Ebène - Aventures africaines

[ humaines fourmis ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

propagande consumériste

La Fédération française de la publicité réclame dès 1951 l’accès aux ondes nationales, arguant que les annonceurs manquent de supports, mais il faut attendre 1968 pour que le gouvernement Pompidou, prétendant vouloir adapter l’économie française à ses concurrentes européennes, autorise la diffusion des premiers spots sur une chaîne nationale. Cette décision s’accompagne de la création de la Régie Française de Publicité, chargée de gérer les espaces publicitaires. La durée des écrans publicitaires, initialement limitée à sept minutes par jour, est ensuite progressivement augmentée au fur et à mesure que les recettes publicitaires des chaînes de télévision s’accroissent. La fin de l’ORTE, en 1974, s’accompagne d’une loi fixant à 25% le plafond de la part des recettes publicitaires à la télévision. A la même époque, les recettes publicitaires dans la presse connaissent une croissance sans précédent, celle du Monde tournant, par exemple, en moyenne autour de 60%.

Auteur: OLS (Offensive Libertaire et Sociale)

Info: Dans "Divertir pour dominer", page 72

[ législation française ] [ historique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

consommateur idéologique

Victime de la mode, comme le bourgeois. Changeant, mobile, fantasque, romantique, comme le bourgeois. Avide de jouissances immédiates, de spectacles et de fêtes, comme le bourgeois. Véritable enfant, à bien des points de vue, de tête peu solide, aimant se nourrir des abstractions les plus abstruses, amoureux des métaphysiques les plus folles, de l'abracadabra démocratique comme de l'abracadabra anarchiste, les deux faisant la paire, - comme le bourgeois. L'homme, en un mot, de la démocratie, le croyant de l’État, en qui il voit une Providence laïque chargée de réaliser le paradis terrestre ; le dévot, enfin, de la Science, de la science abstraite et cosmo-logique, de la science qui, alliée au pouvoir, doit résoudre le problème du bonheur humain, faire disparaître tout mystère et tout tragique de la vie, pour la couler dans la plate transparence et l'insipide limpidité d'un rationalisme primaire, antipoétique, anti-métaphysique et anti-vital.

Auteur: Berth Edouard

Info: Les méfaits des intellectuels

[ gogo naïf ] [ critique ] [ pseudo-élites ] [ standard consumériste ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

hyper-complexité

Chaque cellule nerveuse reçoit des connexions d'autres cellules nerveuses à six endroits appelés synapses. Mais voici un fait étonnant : il y a environ un million de milliards de connexions dans le tissu cortical. Si vous deviez les compter, à raison d'une connexion (ou synapse) par seconde, vous auriez fini de compter quelque trente-deux millions d'années après avoir commencé. Une autre façon de se faire une idée du nombre de connexions dans cette structure extraordinaire est de considérer qu'une grosse tête d'allumette de votre cerveau contient environ un milliard de connexions. Remarquez que je n'ai fait que compter les connexions. Si l'on considère la manière dont les connexions peuvent être combinées de diverses manières, le nombre serait hyperastronomique - de l'ordre de dix suivi de millions de zéros. (Il y a environ dix suivis de quatre-vingts zéros de particules chargées positivement dans tout l'univers connu !)

Auteur: Edelman Gerald Maurice

Info: Bright and Brilliant Fire, On the Matters of the Mind (1992), 17

[ cervelle ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

modèles spirituels

- Vous ne croyez pas au ciel, vous, une religieuse ?
- Si vous n'y croyez pas, pourquoi devrais-je y croire ?
- Si vous y croyiez, peut-être y croirais-je.
- Si j'y croyais, vous n'auriez pas à y croire.
- Tout le vieux fatras d'autrefois, dis-je. La foi, la religion, la vie éternelle. La bonne vieille crédulité humaine. Êtes-vous en train de me dire que vous ne les prenez pas sérieusement ? Que votre vocation n'est que simulation ?
- Notre simulation est une vocation. Quelqu'un doit faire semblant de croire. Nos vies sont aussi chargées de sérieux que si nous professions une véritable foi, de solides croyances. Comme la foi diminue de par le monde, les gens trouvent de plus en plus nécessaire que quelqu'un croie. Des ermites aux yeux fous dans des grottes. Des religieuses habillées de noir. Des moines obéissant à la règle du silence. Tous ceux-là sont là pour croire.

Auteur: Delillo Don

Info: Bruit de fond

[ exemples ] [ émulateurs ] [ influenceurs ]

 

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alimentation

Cette gravure réalisée en 1563 d’après des dessins de Bruegel présente une cuisine plus que prospère : un grand feu dans la cheminée permet de rôtir des cochons à la broche, des hommes à l’embonpoint impressionnant festoient autour d’une table chargée de victuailles, tandis que des charcuteries pendent du plafond. Signes d’une grande aisance : au premier plan, des enfants se bâfrent, une mère aux seins gonflés allaite son nourrisson et même le chien de la maisonnée a de quoi se remplir la panse. Dans le coin supérieur gauche de la gravure, un mendiant efflanqué (reconnaissable à sa cornemuse) se fait cependant chasser de ce banquet. Le thème de l’opposition entre "gras" et "maigre" connaît un franc succès dans la seconde moitié du XVIe siècle : peut-être satire du manque de charité chrétienne des riches, à moins que le personnage en haillons soit une allégorie du jeûne et des jours maigres.

Auteur: Laurioux Bruno

Info: A propos de la gravure "La maigre cuisine de Breughel" gravure de Pieter Van Der Heyden, d'après les dessins de Pieter Bruegel, 1563

[ abondance ] [ ripailles ] [ description ] [ art pictural ]

 
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réussite du mariage

C’est au nom de la blafarde authenticité, et contre le "mensonge" alors qualifié de "bourgeois", que s’est développé, il y a trente ans, toute la libération des mœurs (et jusque dans le langage, puisque l’ "innommable" d’autrefois habite désormais confortablement toutes les bouches, à commencer par celles des "nouvelles Eves" depuis qu’il n’y a précisément plus rien à nommer) ; et c’est au nom d’un "rapport vrai", stupidement considéré comme possible, que se sont multipliés les divorces, qui ne sont que l’expression implacablement monogame d’un désir anérotique de vivre enfin une vie véritable avec quelqu’un d’authentique. […]

La sexualité est si bien morte que sa place est devenue, comme le constatent les bourriques sociologues, "centrale et toute-puissante" dans le couple, dès lors transformé en roue carrée burlesque, et chargée d’un fardeau de plus, celui de l’épanouissement à deux, ce qui ne fait que lui ajouter une coloration encore plus sombre que toutes celles que, par définition et par principe, cette institution possédait déjà.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 3", Les Belles Lettres, Paris, 2002, page 28

[ idéal dévitalisant ] [ vision romantique ] [ pression sociale contre-productive ]

 

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commerce

- Le fleuve s'appelle le Niger. Je ne connais pas son prénom.

- Et que faisiez-vous là-bas ? s'inquiète le gendarme-chef.

- Je leur racontais l'histoire de Louise.

- Pourquoi pas ? dit Louise, qui n'en croit rien.

- Et vous faisiez la quête après ? s'intéresse le gendarme-chef.

- Certainement, dit Brossard, et ils me donnaient ce qu'ils avaient de plus précieux : des boîtes de sardines vides et bien d'autres récipients du même genre. Vous ne me demandez pas ce que j'en faisais ?

- Si, répond la cantonade.

- Eh bien, dit Brossard, quand j'ai eu assez de boîtes vides, je les ai chargées sur mon âne et je me suis éloigné du fleuve. Or, plus je quittais le fleuve, plus je rencontrais des populations dépourvues de boîtes de conserves vides. J'échangeais donc les miennes contre des masques ou des totems. Voilà.

- Avez-vous interrogé ces populations ?

- Non. Je ne voulais pas tout leur prendre.

Auteur: Dumayet Pierre

Info: "Brossard et moi", éd. Verdier, p.56-57

[ dialogue ] [ absurde ]

 

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nourriture

Le fromage est l'aliment de Polyphème, l'être mi-homme, mi-bête qui n'a pas été touché par le processus civilisateur. Le géant monstrueux qui ne ressemble en rien aux hommes "qui mangent du pain" est en train de faire paître ses moutons et ses chèvres quand Ulysse et ses compagnons pénètrent dans sa caverne. Ils y trouvent des claies chargées de fromages et, tout autour, des bocaux, des seaux, des cruches remplies de lait. Imprudemment, Ulysse décide d'attendre Polyphème pour mettre à l'épreuve son sens de l'hospitalité: "Nous mangeâmes les fromages et nous attendîmes à l'intérieur". Polyphème revient avec grand fracas, se met à traire les brebis et les chèvres et aussitôt il fait cailler la moitié du lait, en le recueillant dans des paniers en osier; il verse l'autre moitié du lait, en le recueillant dans des bocaux "pour son dîner".

Il s'agit d'une scène pour ainsi dire archétypale, qui représente clairement l'image primitive et précivile qui connota pendant longtemps le lait et les laitages dans la culture européenne.

Auteur: Montanari Massimo

Info: Entre la poire et le fromage - ou comment un proverbe peut raconter l'histoire

[ frometon ] [ étymologie ] [ mythologie ]

 
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Ajouté à la BD par miguel