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rapports humains
Ce que je dis, c'est qu'il faut tout le temps extraire l'humanité. Il y en a tout le temps, même si elle est loin, brisée, incertaine – mais elle luit à chaque fois, au bout, au fond du fond. Il faut la traquer, la chercher toujours, l'obliger à se dire, à se découvrir. Et ne retenir qu'elle, et la garder comme un trésor, et l'annoncer. Sinon on est de la charogne, de la saloperie, du vautré dans le pourri.
Auteur:
Souchon Pierre
Années: 1979 -
Epoque – Courant religieux: récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Encore vivant
[
effort
]
inquiétude
Petits signes de peur favorite…
Une voix crie…
Qui es-tu, masque et habit
De charogne, ou harmonie sémite ?
Autour de moi les tableaux telles des pages
D'un livre noir de mers.
En moi tu navigues, et sur le ciel
Aux yeux de tanagra* amers.
Le soleil mord... Frère, le pied
Fond sur l'asphalte.
Je pleure et jette dans l'air blanc
La mémoire vers la limpidité.
Auteur:
Kiropol Miron
Années: 1936 - 2020
Epoque – Courant religieux: Récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: traducteur du roumain, poète
Continent – Pays: Europe - Roumanie - France
Info:
Le pont de l'Epée : Dieu me doit cette perte, Faveur, p 48 *statuette
[
égarement
]
[
poème
]
humour
Le seul, au pays, qui fut totalement différent des autres, c'était le pharmacien Rizzitano, toujours prêt à sourire, à lancer une plaisanterie osée, à poser la main sur l'épaule. "Jena ridens" hyène rieuse : ainsi l'avait baptisé Montalbano, en hommage à une vieille blague, celle des deux amis qui vont au zoo et un des deux lit le panneau placé devant la cage de l'animal : "Jena ridens. Vit dans le désert, sort seule la nuit, se nourrit de charogne, s'accouple une fois par an." Etonné, il se tourne vers son ami et demande :
- Mais pourquoi elle rit ?
Auteur:
Camilleri Andrea
Années: 1925 - 2019
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain, metteur en scène
Continent – Pays: Europe - Italie
Info:
La voyante, in Un mois avec Montalbano, Fleuve Noir 1999, pp 207, 208
[
homme-animal
]
revenante
Elle sortira. Elle en est sûre. Elle n’attend plus que la nuit prochaine. Sitôt le soleil couché, elle ouvrira sa porte, elle descendra sans bruit... Elle mordra, boira, contaminera tous les êtres humains qui se trouveront sur son passage. Elle en fera des vampires comme elle, adeptes à jamais de la nouvelle religion du sang, du corps glorieux et puant, de la charogne immortelle. Et au nom de quoi se priverait-elle de ce plaisir ? Que Dieu existe, s’il le peut, et qu’il défende, s’il le veut, ses créatures ! Le beau malheur, si toute l’humanité passe dans le camp du Diable, elle à qui la Religion n’offre que le néant !
Auteur:
Gripari Pierre
Années: 1925 - 1990
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - France - Grèce
Info:
Dans "La vie, la mort et la résurrection de Socrate-Marie-Gripotard", éditions de la Table Ronde, 1968, page 325
[
forces maléfiques
]
[
satanisme
]
[
hématophilie
]
[
contamination
]
pester
C'est le mot qui l'interpelle, un mot qu'il n'a jamais entendu. Le bonheur.
Souvent, pour maudire le sort, la mère, devant une bête morte, une récolte gâtée par le mauvais temps ou trop de factures à la fois, s'écrie: Malheur ! Cela, il connaît. Une patte cassée, malheur. Une charogne tombée dans la réserve d'eau, malheur. Et malheur encore, les fils qui tardent à finir leur ouvrage ou le vent qui couche les clôtures, laissant échapper le bétail. Toute sa vie baigne dans ce mélange de résignation et de poing levé au ciel, s'étrangle de peur devant les éléments déchaînés, de rage face au monde qui n'est ni juste ni beau.
Auteur:
Sandrine Collette
Années: 1970 -
Epoque – Courant religieux: récent et libéralisme économique
Sexe: F
Profession et précisions: écrivaine
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Il reste la poussière
[
râler
]
[
maudire
]
adultes
Il faut s'asseoir en mangeant les odeurs qui font tourner la tête, et surtout fermer sa gueule car on ne parle pas à table nous les enfants.
On se contient tant que ça dure. On bouge les pieds en sous-marin pour ne pas être repérés dans le grand calme qui doit régner pendant qu'ils parlent au-dessus de nous, de la journée, des problèmes ou de ceux qui font la même chose dans la maison d'à côté. Du mal qu'ils ont dans le dos à force d'emmener tous les jours leur grosse existence au travail, et des échardes et des dards qu'ils ont dans les mains et qu'il faudra enlever avec une pince après le repas. Et nous on brûle de mordre et défoncer la viande, d'exploser la soupe mais on attend. On la ferme en bougeant des pieds sans faire trembler la table, sinon torgnole.
Auteur:
Johannin Simon
Années: 1993 -
Epoque – Courant religieux: Récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - F
Info:
L'été des charognes, p. 74, Allia, 2017
[
hiérarchie
]
[
gamins impatients
]
sens
Il était silencieux, puis l’implora : "Écoute, Sally.
Donne-moi un autre médoc.
Il y a des rats bouillonnant dans mon ventre qui rampent et
mordent." Elle essuya son front détrempé
Avec un morceau de tissu, puis s’assit sur le lit
En tenant sa vieille main mouchetée ; la secoua, la pressant
Contre sa joue.
De tout ceci, Seigneur –
Un vieil homme cancéreux, une épouse
Jalouse répétant toute la nuit
La litanie de ses erreurs passées,
Et une jeune adultère torride
Entre ses deux hommes – de tous ces éléments
Ordinaires de la vie commune, ces deux ou trois personnes
Qui non sans raison s’interrogent,
Une découverte peut-elle sourdre, ou un faucon s’envoler ?
Car tu n’es pas humain, tu ne tiens pas compte des personnes,
Ni sujet au dégoût ni adepte du péché,
Et tous tes chemins sont beaux.
Même tes choses qui dépérissent, la vase des mers et la charogne
Resplendissent dans l’obscurité ; même cette époque dépravée
Qui fait le mal dans ses rêves,
Ivre de tromperies et de cruautés,
Phosphorescente de guerres,
S’embrase comme une torche.
Elle a son propre honneur abandonné, et ses piliers de musique
Offerts aux pures étoiles.
Auteur:
Jeffers Robinson
Années: 1887 - 1962
Epoque – Courant religieux: Récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain, poète
Continent – Pays: Amérique - Etats-Unis
Info:
Dans "Mara ou Tu peux en vouloir au soleil", trad. de l’anglais (États-Unis) par Cédric Barnaud, éditions Unes, 2022, pages 27-28
[
mystère
]
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beauté
]
[
horreur surpassée
]
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lila
]
éloge
Léon Bloy est mort. Ce volcan d'imprécations éclatantes, cet Etna d'immondices embrasés, sans cesse en déflagrations pyrotechniques éblouissantes, ce foyer lumineux d'éruptions fulminatoires s'est éteint et refroidi, après avoir vomi sa lave de lapidaires anathèmes sur deux générations de ses contemporains.
On pouvait ne pas aimer l'homme, déplorer son caractère qui participait de l'orgueil titanesque et de l'inconsciente envie ; on doit condamner ses procédés de catapulte offensive qui ne s'appuyaient sur aucune plate-forme critique déterminée ; mais il nous faut bien reconnaître la maîtrise surprenante de l'écrivain lapideur qui taillait avec tant d'art ses projectiles et semblait un Géryon polygame qui aurait épousé cyniquement à la fois Tisiphone, Alecto, Mégère, les furieuses Erinnyes de la fable.
Y eut-il jamais dans notre doux pays, sous notre joli ciel de tempérance, pamphlétaire aussi tumultueux, excessif et inexorable que cet exécuteur des hautes œuvres qui se servait du pal, qu'il avait occidentalisé et qui, né démolisseur, fusait ou plutôt mésusait du marmitage de ses torpilles multilobées et pourvues parfois de gaz hilarants pour anéantir toutes les statues en pain d'épice de notre Foire du Trône aux vanités.
Celui qui intitulait un recueil de portraits satiriques de certains hommes en vue : Causeries sur quelques charognes, et qui nommait le livre de la Bonne Souffrance, par François Coppée un Lavement rendu, n'avait pas, à vrai dire, l'esprit parisien ou la verve intellectuelle ironique d'un Chamfort. Il était de mœurs apaches, dédaignait les subtiles élégances des luttes au fleuret ou à l'épée et préférait assommer, avec une lourde matraque d'or stylisé qu'il maniait terriblement, comme un dégringoleur de pentes, terreur des barrières mal famées.
Auteur:
Uzanne Octave
Années: 1852 - 1931
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: littérateur et bibliophile
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Un Diogène Théocrate. Léon Bloy est mort. Article publié dans La Dépêche du samedi 17 novembre 1917, http://www.octaveuzanne.com/2020/05/un-diogene-theocrate-leon-bloy-est-mort.html
[
hommage
]
[
hyperbolique
]
[
trickster
]
taudis
Le malheur est une larve accroupie dans les lieux humides. Les deux bannis de la Joie crurent flotter dans des limbes de viscosité et de crépuscule. Le feu le plus ardent ne parvenait pas à sécher les murs, plus froids à l’intérieur qu’au dehors, comme dans les cachots ou les sépulcres, et sur lesquels pourrissait un papier horrible.
D’une petite cave haineuse que n’avait certainement jamais élue la générosité d’aucun vin, parurent monter, au commencement de la nuit, des choses noires, des fourmis de ténèbres qui se répandaient dans les fentes et le long des joints d’un géographique parquet.
L’évidence d’une saleté monstrueuse éclata. Cette maison, illusoirement lessivée de quelques seaux d’eau, quand elle attendait des visiteurs, était, en réalité, gluante, à peu près partout, d’on ne savait quels sédiments redoutables qu’il aurait fallu racler avec un labeur sans fin. La Gorgone du vomissement était accroupie dans la cuisine, que l’incendie seul eût été capable de purifier. Dès la première heure, il avait fallu installer un fourneau dans une autre pièce. Au fond du jardin, de quel jardin ! persévérait un amas de détritus effrayants que le propriétaire avait promis de faire enlever et qui ne devait jamais disparaître.
Enfin, tout à coup, l’abomination. Une odeur indéfinissable, tenant le milieu entre le remugle d’un souterrain approvisionné de charognes et la touffeur alcaline d’une fosse d’aisances, vint sournoisement attaquer la muqueuse des locataires au désespoir.
Cette odeur ne sortait pas précisément des latrines, à peu près impraticables, d’ailleurs, ni d’aucun autre point déterminé. Elle rampait dans l’étroit espace et s’y déroulait à la manière d’un ruban de fumée, décrivant des cercles, des oves, des spirales, des lacets. Elle ondulait autour des meubles, montait au plafond, redescendait le long des portes, s’évadait dans l’escalier, rôdait d’une chambre à l’autre, laissant partout comme une buée de putréfaction et d’ordure.
Quelquefois elle semblait disparaître. Alors on la retrouvait au jardin, dans ce jardin des bords du Cocyte, clos d’un mur de bagne capable d’inspirer la monomanie de l’évasion à un derviche bancal devenu équarrisseur de chameaux atteints de la peste.
Auteur:
Bloy Léon
Années: 1846 - 1917
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Dans "La femme Pauvre", Mercure de France, 1972, pages 294-295
[
ambiance odorifique
]
[
puanteur
]
[
description
]
écrivain-sur-écrivain
Il est assez connu des gens du boulevard, ce grand bossu à la tête rentrée dans les épaules [Albert Wolff], comme une tumeur entre deux excroissances ; au déhanchement de balourd allemand, qu’aucune fréquentation parisienne n’a pu dégrossir depuis vingt-cinq ans, — dégaine goujate qui semble appeler les coups de souliers plus impérieusement que l’abîme n’invoque l’abîme !
Quand il daigne parler à quelque voisin, l’oscillation dextrale de son horrible chef ouvre un angle pénible de quarante-cinq degrés sur la vertèbre et force l’épaule à remonter un peu plus, ce qui donne l’impression quasi fantastique d’une gueule de raie émergeant derrière un écueil.
Alors, on croirait que toute la carcasse va se désassembler comme un mauvais meuble vendu à crédit par la maison Crépin, et la douce crainte devient une espérance, quand le monstre est secoué de cette hystérique combinaison du hennissement et du gloussement qui remplace pour lui la virilité du franc rire.
Planté sur d’immenses jambes qu’on dirait avoir appartenu à un autre personnage et qui ont l’air de vouloir se débarrasser à chaque pas de la dégoûtante boîte à ordures qu’elles ne supportent qu’à regret, maintenu en équilibre par de simiesques appendices latéraux qui semblent implorer la terre du Seigneur, — on s’interroge sur son passage pour arriver à comprendre le sot amour-propre qui l’empêche encore, à son âge, de se mettre franchement à quatre pattes sur le macadam !
Quant au visage, ou, du moins, ce qui en tient lieu, je ne sais quelles épithètes pourraient en exprimer la paradoxale, la ravageante dégoûtation !
[…]
En réalité, ce vomitif gredin est surtout lépreux. Il porte sur sa figure, — où tant de claques retentirent ! — la purulence infinie d’une âme récoltée pour lui dans l’égout, et il tient beaucoup plus de la charogne que du monstre.
Wolff est le monstre pur, le monstre essentiel, et il n’a besoin d’aucune sanie pour inspirer l’horreur. Il lui pousserait des champignons bleus sur le visage que cela ne le rendrait pas plus épouvantable. Peut-être même qu’il y gagnerait !…
L’aspect général rappelle immédiatement, mais d’une manière invincible, le fameux homme à la tête de veau, qu’on exhiba l’an passé, et dont l’affreuse image a souillé si longtemps nos murs.
Auteur:
Bloy Léon
Années: 1846 - 1917
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Dans "Le Désespéré", Livre de poche, 1962, pages 403-404
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vacheries
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portrait
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métaphores
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