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beaux-arts

Fin d'après-midi, je passe à la Fnac m'acheter pour quelques euros des Maigret en format de poche - une agréable soirée en perspective. J'en profite pour me procurer également une édition bilingue des "Aventures de Pinocchio" de Collodi. C'est mon désir de me remettre à la langue italienne qui a orienté ce choix. J'ai l'habitude de feuilleter les pages des livres que j'achète et d'attraper au hasard une phrase. Ce livre de Collodi est un classique, au sens où Italo Calvino le définissait : "Un classique est un livre qui n'a jamais fini de dire ce qu'il a à dire."

Auteur: Ellena Jean-Claude

Info: Journal d'un parfumeur, p. 32, Paris, jeudi 14 janvier 2010

[ classicisme ] [ littérature ] [ chef d'oeuvre ]

 

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postérité

Le temps est clément aux ouvrages qui content de grands prodiges et l'oubli n'engloutit pas aussi aisément les projections de l'imaginaire que les représentations de la réalité.
Dans la production même d'écrivains féconds comme HG Wells, le souvenir collectif opère un tri qui sauvegarde l'héritage de l'étrange. Qui, hors les spécialistes, a lu de nos jours les romans sociaux de cet éminent auteur ?
Mais qui n'a pas rencontré l'homme invisible ou le voyageur du temps ?
Et que serait-ce si l'on exhumait les noms de contemporains de Jules Verne, de Wells, de Conan Doyle, de Lovecraft, de Maurice Renard, qui, plus célèbres qu'eux peut-être et mieux considérés par la critique du temps, n'eurent jamais droit pourtant à ces petites résurrections que sont autant de lectures.

Auteur: Spitz Jacques

Info: L'oeil du purgatoire, L'expérience du Dr Mops, extrait de l'introduction de la collection Ailleurs et demain/classiques, où parut ce volume en 1972

[ conservation ] [ chef d'oeuvre ]

 

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classifications relatives

Classé dans Fiction, Les voyages de Gulliver, de Jonathan Swift, est un roman d'aventures humoristique ; dans Sociologie, une étude satirique de l'Angleterre du XVIIIe siècle ; dans Littérature pour enfants, une fable amusante où il est question de nains, de géants et de chevaux qui parlent ; dans Imaginaires, un précurseur de la science-fiction ; dans Voyages, un voyage fabuleux ; dans Classiques, une partie du patrimoine littéraire occidental. Les catégories sont exclusives ; la lecture ne l'est pas - ou ne devrait pas l'être. Quelles que soient les classifications choisies, chaque bibliothèque impose à la lecture sa tyrannie et oblige le lecteur - le lecteur curieux, le lecteur en alerte - à délivrer le livre de la catégorie à laquelle on l'a condamné.

Auteur: Manguel Alberto

Info: Une histoire de la lecture, p.237, Babel n°416

[ lecture ] [ facettes ] [ points de vue ] [ littérature ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ] [ chef d'oeuvre ] [ polyvalence ] [ perspectivisme ]

 

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lecture

Le génie subtil du roman est un antidote à la simplicité d'esprit binaire du discours politique, et à ce titre un moyen d'émancipation, de libération de la pensée dont nous avons plus que jamais besoin. C'est une idée proche, me semble-t-il, qu'exprime Flaubert dans une lettre : "La rage de vouloir conclure est une des maladies les plus funestes et les plus stériles qui appartiennent à l'humanité. Chaque religion et chaque philosophie ont prétendu avoir Dieu à elles, toiser l'infini et connaître la recette du bonheur. Quel orgueil et quel néant ! Je vois au contraire que les grands génies et les plus grandes oeuvres n'ont jamais conclu." Le roman n'est pas "arrogant", ne juge pas, le roman ne "conclut pas", le roman ne fait pas la leçon.

Auteur: Rolin olivier

Info: Bric et broc

[ ouverture ] [ sagesse ] [ chef d'oeuvre ] [ écriture ] [ humilité ]

 

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création

Il y a quelque chose de transcendant dans sa vision de l'humanité. Que fait-il d'autre dans tous ses films, Woody, sinon se demander ce que la réflexion peut apporter au monde. A quoi ça sert de penser ? (...) A propos du Caravage, que j'aime tant, un critique d'art avait employé cette formule qui me paraît extraordinaire: "la somme et la négation". Le Caravage faisait la somme de tout ce que pensait son époque, mais niait ses conclusions pour imposer quelque chose de neuf. Le Caravage faisait donc partie du groupe, mais s'y opposait totalement. C'est exactement la position de Woody. Toutes ces conversations hilarantes sur l'art, la littérature, le cinéma, la psychanalyse sont tenues par des gens qui, parce qu'ils ne dominent pas le sujet qu'ils croient dominer, le transforment en connerie épaisse. Ils ressentent vrai mais parlent faux. Et donc, cette façon qu'a Woody de nier le monde intellectuel pour montrer l'importance de la réflexion intellectuelle est, pour moi, extraordinaire.

Auteur: Escande Jean-Paul

Info: Télérama, 14 août 1996. à propso de Woody Allen

[ chef d'oeuvre ] [ beaux-arts ]

 

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intransigeance

Il devrait y avoir une Phase IV de l'identité noire - noirceur non atténuée. Je ne suis pas sûr de ce qu'est la noirceur totale, mais peu importe, elle ne se vend pas. À la surface, la vraie noirceur est une réticence apparente pour réussir. C'est Donald Goines, Chester Himes, Abbey Lincoln, Marcus Garvey, Alfre Woodard et l'acteur noir sérieux. C'est Tiparillos, des andouilles et une nuit en prison. C'est le dribble croisé et porter des chaussures d'intérieur à l'extérieur. C'est "considérant que" et autres "choses de cette nature". Ce sont nos belles mains et nos pieds foutus. La noirceur véritable n'en n'a justement rien à foutre. Clarence Cooper, Charlie Parker, Richard Pryor, Maya Deren, Sun Ra, Mizoguchi, Frida Kahlo, Godard en noir et blanc, Céline, Gong Li, David Hammons, Björk et le Clan Wu-Tang dans toutes leurs permutations encapuchonnées. Le vrai noir c'est des essais qui passent pour de la fiction. C'est la réalisation qu'il n'y a pas d'absolu, sauf quand il y en a un. C'est l'acceptation de la contradiction comme n'étant pas un péché et un crime, mais une fragilité humaine comme la fourberie et le libertarianisme. La noiritude c'est d'arriver à la réalisation qu'aussi merdique et insignifiant que tout paraisse, c'est parfois le nihilisme qui rend la vie digne d'être vécue.

Auteur: Beatty Paul

Info: The Sellout

[ création ] [ honnêteté ] [ sincérité ] [ chef d'oeuvres ] [ beaux-arts ]

 

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eulogie

En 1720, au retour d’un voyage à Karlsbad, Bach apprend que sa femme Maria Barbara est décédée et déjà mise en terre depuis dix jours ; elle laisse 4 enfants, dont l’aînée a 11 ans et le dernier 5 ans. Bach est très profondément affecté par ce décès. Avant la fin de la même année il reprend la composition de ses sonates et partitas, et modifie notamment la Chaconne. Il y introduit, dans les voix de basse et de médium, deux mélodies de chorals : "Que ta volonté soit faite, Seigneur" et le choral de Luther "Christ gisait dans les liens de la mort".

"Sei Solo", titre associé aux Sonates et Partitas au sein de laquelle se trouve cette chaconne, écrit et signé par Bach lui-même dans son manuscrit, présente une ambiguïté. On lui a faussement donné le sens de "Six Solos", mais l’italien correct serait dans ce cas "Sei Soli". "Sei Solo" veut donc dire : "Tu es seul". Quand on connait l’esprit de Bach, où tout est connecté, où les lettres sont cachées et les chiffres participent à l’architecture, le titre est limpide de sens. Cette chaconne en ré mineur, quitte donc le monde de la danse pour devenir un hommage funèbre, méditation à la fois douloureuse et pleine d’espérance sur la mort qui a déjà frappé ses proches à plusieurs reprises et qui vient de lui arracher sa femme. Mais pour le maître de la musique baroque, la mort n’est pas que séparation, chagrin, solitude ; elle libère le croyant du péché, et dans sa désespérance il affirme sa confiance en s’inclinant devant la volonté de Dieu. Par un contrepoint complexe, c’est-à-dire la superposition de plusieurs mélodies différentes, et par des variations infiniment savantes, il exprime sa lamentation, son découragement, sa peur et sa douleur qui sont le pain des larmes du croyant. Sa piété l’a porté tout au long de sa vie, dans les turbulences comme dans les moments les plus heureux. Bach ressentait au fond de son coeur la nostalgie "Sehnsucht" de la mort ; il l’a traduite dans de nombreuses oeuvres, comme ici où il chante la lassitude de la vie, l’attente de la mort qui libère et apaise, la certitude de la victoire sur la mort par le Christ ressuscité – Alleluia –, et l’assurance de la résurrection.

Christian Tetzlaff dans "A Musicology of Performance : Theory and Method Based on Bach's Solos for Violin" avance que dans cette pièce le maître use les parties jouées sur deux cordes à la fois pour ramener sa femme à la vie, pour ainsi dire, en tant que second violoniste virtuel. On est semble t'il en pleine interprétation romantique. Romantisme allumé par Bach lui-même par la qualité exceptionnelle d'un métier de fer qui lui permet d'exprimer et développer sur la mort avec beauté et profondeur. Douleur du manque doublée du sentiment ressassé de cette condition de "passager" de l'animal humain, effet émotionnel qui sera fortement renforcé par les compositeurs renommés qui suivirent et portèrent JSB au nues, Schumann, Brahms, Chopin... Un violonniste m'a dit un jour que la chaconne est comme un "arbre gorgé de fruits sous la neige". Jehudi Menuhin la joua durant l'entracte d'un concert avec le Philharmonique de Berlin et la dédia à sa soeur Hephzibah qui venait de mourir. Auditeurs bien entendu au bord des larmes. Mais laissons cela : Bach parle de son art comme d'une "Rekreation des Gemüts", "recréation du coeur et de l'esprit". Il a réussi ; point besoin d'être spécialiste, l'écouter suffit pour vivre mieux.

(Pour les spécialistes) Des recherches ont été effectuées par la musicologue Helga Thoene sur les paroles des Chorals cités tout au long de la Chaconne de la Partita II. Mises bout à bout elles révèlent une signification, une sorte de tombeau dédié à sa femme. Il utilise Ré mineur, la tonalité de la mort. La danse a des airs sacrés, un peu mystiques dans ses variations. Le passage central en majeur est comme une visite au paradis, suivie par le terrible retour sur terre... Et après cette Chaconne, on repasse en majeur dans l’Adagio de la Sonate III, avec une marche en quatorze stations comme le chemin de croix. Le religion est omniprésente dans la vie et l’oeuvre de Bach. Dieu est partout dans sa musique.

Auteur: Mg

Info: 2019, compil de diverses sources

[ chef d'oeuvre ] [ émoi ] [ pré-romantisme ] [ libération ] [ théologie musicale ]

 
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Ajouté à la BD par miguel