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non-voyant

Si l'intelligence de l'aveugle n'est pas amoindrie par son infirmité, sa capacité d'agir est grandement diminuée. L'homme est essentiellement un visuel. Lui ôter la vue, c'est le priver de son principal instrument d'action. Un chien qui devient aveugle continue à mener sa vie normale. Son odorat et son ouïe suffisent à ses besognes ordinaires. La cécité n'est pas rare dans l'espèce canine. Nous en avons tous connu de ces pauvres chiens vieillissants dont la vue s'éteint progressivement. A peine s'aperçoit-on de leur infirmité. Ils ne cessent point de se conduire, de chasser, de garder en bon ordre leurs moutons ou leurs vaches, de mordre au jarret ceux qui s'écartent du rang, de courir avec l'agilité que leurs muscles leur permettent encore. Il en va de même du cheval, au moins du cheval domestique qui, sans la vue, continua fort bien son service. La chauve-souris, devenue aveugle, pourvoit à sa subsistance. L'homme, parce qu'il est beaucoup moins doué que nombre de bêtes du côté de l'odorat, mais surtout parce que son activité est beaucoup plus riche et variée, est diminué et désemparé par la perte de la vue bien plus que la plupart des animaux.

Auteur: Villey Pierre Louis Joseph

Info: Le monde des aveugles: essai de psychologie

[ homme-animal ]

 

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rétrospection

Un tableau de Klee qui s’intitule Angelus Novus, écrivait Walter Benjamin, représente un ange qui semble sur le point de s’éloigner de quelque chose qu’il fixe du regard. Ses yeux sont écarquillés, sa bouche ouverte, ses ailes déployées. C’est à cela que doit ressembler l’Ange de l’Histoire. Son visage est tourné vers le passé. Là où nous apparaît une chaîne d’événements, il ne voit, lui, qu’une seule et unique catastrophe, qui sans cesse amoncelle ruines sur ruines et les précipite à ses pieds. Il voudrait bien s’attarder, réveiller les morts et rassembler ce qui a été démembré. Mais du Paradis souffle une tempête qui s’est prise dans ses ailes, si violemment que l’ange ne peut plus les refermer. Cette tempête le pousse irrésistiblement vers l’avenir auquel il tourne le dos, tandis que le monceau de ruines devant lui s’élève jusqu’au ciel. Cette tempête est ce que nous appelons le progrès.

J’ajouterai : cet ange-là aussi, cet ange-là surtout, est un chien, de ceux qui devancent fébrilement leur maître en veillant sans cesse par-dessus leur épaule que la catastrophe ambulante que nous sommes les suit bien. Ce chien, ton roi.

Auteur: Alizart Mark

Info: Chiens

[ inéluctable ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

homme-animal

L'école qu'il fallait construire se trouvait dans un village de Karens, au nom cool de Keng Hom (Ragoût parfumé). Gens chiens cochons volailles vivaient ensemble en bonne intelligence. Les cochons n'étaient pas parqués mais libres de se nourrir à leur guise. En revanche, les carrés de légumes étaient entourés de solides clôtures tressées serré. Les experts en développement à la page avaient dit à ces Karens que les gens développés, vous savez, ils parquent leurs cochons: les clôtures autour des plants potagers, ça ne se fait pas. Les Karens leur avaient répondu qu'agir de la sorte était absurde: les cochons, ils avaient des jambes pour se déplacer, alors autant les laisser aller où ils voulaient, non? Quant aux légumes, c'est bien connu, ils ne peuvent pas marcher, de sorte que les protéger d'une clôture, c'était le bon sens même. En outre, les légumes, quand ils sont dans un enclos, ils ne protestent pas, mais les cochons - comme les Karens crédules qui avaient suivi les conseils des experts en développement n'avaient pas tardé à s'en apercevoir -, si on les parque, ils n'arrêtent pas de grogner, ils ne sont pas heureux, et ils s'échappent souvent. Telle était la sagesse du terroir.

Auteur: Saneh Sangsuk

Info: L'Ombre blanche : Portrait de l'artiste en jeune vaurien, p. 329

[ bon sens ] [ littérature ]

 

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citoyens

La masse des hommes sert ainsi l’État, non point en humains, mais en machines avec leur corps. C’est eux l’armée permanente, et la milice, les geôliers, les gendarmes, la force publique, etc. La plupart du temps sans exercer du tout leur libre jugement ou leur sens moral ; au contraire, ils se ravalent au niveau du bois, de la terre et des pierres et on doit pouvoir fabriquer de ces automates qui rendront le même service. Ceux-là ne commandent pas plus le respect qu’un bonhomme de paille ou une motte de terre. Ils ont la même valeur marchande que des chevaux et des chiens. Et pourtant on les tient généralement pour de bons citoyens. D’autres, comme la plupart des législateurs, des politiciens, des juristes, des ministres et des fonctionnaires, servent surtout l’État avec leur intellect et, comme ils font rarement de distinctions morales, il arrive que sans le vouloir, ils servent le Démon aussi bien que Dieu. Une élite, les héros, les patriotes, les martyrs, les réformateurs au sens noble du terme, et des hommes, mettent aussi leur conscience au service de l’État et en viennent forcément, pour la plupart à lui résister. Ils sont couramment traités par lui en ennemis.

Auteur: Thoreau Henry David

Info: La Désobéissance civile (1849)

[ fonctionnaires ] [ innovateurs ] [ hérétiques ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

nord-sud

Rochambeau met en oeuvre une politique de massacres et de terreur qui inaugure la violence qu'on retrouvera dans toutes les guerres coloniales, une violence à une autre échelle et qui n'obéit pas aux mêmes règles que celles des guerres européennes, une violence dirigée vers des populations en tant que telles, présumées soutien de l'ennemi. [...] A cela s'ajoutent des tortures et des exécutions de prisonniers, et un projet emblématique d'une barbarie qui n'a plus de bornes. Rochambeau confie à l'un de ses subordonnés, Noailles, la mission d'acheter aux colons espagnols de Cuba, qui dressent spécialement des chiens à la chasse aux nègres, 1500 de ces animaux avec l'intention de les affamer pour les rendre plus efficaces. Il écrit le 5 avril 1803 à Ramel, un autre officier : "Je vous envoie, mon cher commandant, un détachement de cent cinquante hommes de la garde nationale du Cap, commandés par M. Bari, il est suivi de vingt-huit chiens bouledogues. ces renforts vous permettront à même de terminer entièrement vos opérations. je ne dois pas vous laisser ignorer qu'il ne vous sera passé en compte aucune ration, ni dépense pour la nourriture de ces chiens. Vous devez leur donner des nègres à manger."

Auteur: Manceron Gilles

Info: Marianne et les colonies : Une introduction à l'histoire coloniale de la France

[ impérialisme ]

 
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berceuse

Dors, dors, je suis là près de pour veiller sur tes rêves
Dors, dors, dans la paix de la nuit car demain l'aube se lève
toujours plus loin, toujours plus loin, dans cette immense neige glacée
toujours plus loin, toujours plus loin dans cette immense pays glacé
Dors, dors, tu as le temps de grandir et d'avoir à chasser
Dors, dors, tu as le temps de grandir et d'avoir à pêcher
toujours plus loin, toujours plus loin dans cette immense forêt de givre
toujours plus loin, toujours plus loin dans cette immense banquise blanche
Dors, dors, les loups peuvent hurler au loin,
je suis là tu ne crains rien
Dors, dors, l'ours blanc et les pingouins
nous les croiserons demain
toujours plus loin, toujours plus loin, au fil des traineaux et des chiens
toujours plus loin, toujours plus loin, dans ce grand nord on est si bien
Dors, dors, et rappelle-toi les contes des trolls et des magiciens
Dors, dors, bien au chaud dans cet igloo que j'ai construit de mes mains
toujours loin, plus loin, toujours le jour s'en va sur la pointe des pieds et revient
toujours plus, loin toujours, loin, la nuit s'en va sur la pointe des pieds et revient.

Auteur: Internet

Info: poème Inuit

[ inuit ] [ obscurité ] [ poème ]

 

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bipolarité

Homme femme, noir blanc... il est un aspect de cette sempiternelle dualité que je voudrais ici souligner, celui de la sensibilité d'une époque, la mienne, celle de ma jeunesse à la fin du 20e siècle. Les discussions se focalisaient souvent sur qui était Rolling Stones et qui pro Beatles. Les premiers se trouvant presque toujours être des anti second, beaucoup plus que l'inverse me semble t'il. Avec le temps j'y vis un rapprochement à faire entre deux autres catégories : les êtres préférant les chiens et les autres privilégiant les chats. A la réflexion on se retrouve là en plein archétype masculin féminin : sensibilité Stones, côté clebs, mâle, aimant le bruit et la baston... feeling Beatles plus confortable, empathique, rassurant, cosy. Je me rappelle que les gens plus équilibrés tranchaient ainsi entre ces deux formations musicales. Ils voyaient les Stones comme supérieurs sur scène et les Beatles meilleurs en studio et surtout meilleurs song-writers. Les premiers bons pour le combat, les autres faits pour la maison. Mais n'est-ce pas ainsi qu'on justifie les âneries, le début d'un racisme misogyne. J'y trouve là plutôt un argument supplémentaire pour dire que les mots et leurs enfants - les phrases -, sont bien limités. Dangereux en tout cas.

Auteur: MG

Info: 2002

 

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variété

Il y avait là des illustrations, semblables à des joyaux de vie florale et aviaire, et on voyait de minuscules personnages lancés, sur des montures aux formes rebondies, à la poursuite de lions ou de gazelles, ou bien agenouillés devant des saints barbus dans des grottes de montagne. J'entrevis un couple de grues effectuant une parade nuptiale sur un tertre verdoyant, avant de passer à une jeune fille conversant avec son perroquet en cage et une autre écrivant une lettre à son bien-aimé lointain, puis à l'image d'un jeune homme épiant de derrière un arbre un groupe de jouvencelles se baignant dans une rivière, vêtues mais d'une manière transparente. Ici des éléphants, un howdah doré sur le dos, transportait des nobles vers un fort crénelé au sommet d'une colline, et là de menaçants nuages bleus apparaissaient, chassant les aigrettes blanches devant eux ; une jeune bayadère dansait dans une cour entourée de murs, un prince posait, une rose à la main, un autre montrait fièrement un faucon posé sur son poignet. Des chiens de chasse traquaient un cerf dans une forêt, suivis d'un chasseur armé d'un arc et de flèches. Un grand voilier appareillait. La foudre frappait. Des lignes d'exquise calligraphie couraient le long des bords, nommant, racontant.

Auteur: Desai Anita

Info: L'art de l'effacement, Le musée des ultimes voyages

[ littérature ] [ nature ]

 

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obscurité

Quelques fines lueurs de clair de lune s'infiltraient dans les bois. Les comptonies voyageuses décrivaient un arc au-dessus de l'ancien sentier d'élagage, recouvrant les tiges de mûriers sauvages comme les lames d'une scie dans leur fourreau. Effluves de vinaigriers. Les branches de bouleaux et de peupliers luisaient légèrement. Une étroite trouée dans la canopée leur permettait d'avancer mieux que n'importe quel éclairage terrestre. Edgar se protégeait le visage des mains tandis que les ronces déchiraient ses vêtements. De temps à autre, il s'arrêtait pour appeler les chiens en frappant dans ses mains. Ils déboulaient, frottaient leurs museaux et leurs babines contre sa paume et disparaissaient à nouveau, sûrs d'eux dans la nuit. Il les suivait du regard, ombres parmi les ombres avant de se remettre en route. Il était environné de lucioles. Les voix qui les appelaient s'étaient perdues dans l'écorce de troncs d'arbres qui se balançaient dans la brise nocturne comme des coques de navire. Sans savoir pourquoi, il était certain qu'ils n'avaient pas tourné en rond. Le sens du vent, probablement, ou les rayons de lune qui se projetaient à l'ouest. Lorsqu'un bosquet de bouleaux surgit devant lui, là où il s'attendait à une brèche, il comprit qu'il était arrivé au bout du chemin ou qu'il s'en était éloigné.

Auteur: Wroblewski David

Info: L'Histoire d'Edgar Sawtelle

[ forêt ]

 

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mégapole

Calcutta est une ville de poussière. Quand on se promène dans ses rues, on voit sur les trottoirs des monticules de poussière hauts comme des dunes, où chiens et enfants restent assis à ne rien faire, tandis que des ouvriers en sueur défoncent le macadam à coup de pioches et de marteaux-piqueurs. Sans cesse on démolit les routes, soit pour la construction du nouveau métro soit pour tout autre raison obscure, comme le remplacement d'une canalisation qui ne marche pas par une autre qui ne marche pas mieux. Calcutta se met alors à ressembler à une oeuvre d'art contemporain dénuée de sens et de fonction, mais qui continue d'exister pour quelque raison esthético-ésotérique. Partout des tranchées et des tas de poussière donnent à la ville l'air d'avoir été pilonnée. Les vieilles maisons aux murs apaisés s'effritent en lente poussière, leurs portails jadis rutilants sont désormais rouillés. Du plafond des bureaux s'écaille la poussière; les bâtiments tombent en poussière, les routes se font poussière. Sans cesse, sous l'action arbitraire du vent, la poussière s'érige en formes nouvelles surprenantes, des formes sur lesquelles les chiens et les enfants restent assis à ne rien faire. Jour après jour, sans un murmure, Calcutta part en poussière, et jour après jour, Calcutta renaît de sa poussière.

Auteur: Chaudhuri Amit

Info: Une étrange et sublime adresse

[ cycles ]

 
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